l’Obscénité en Marche

Quand l’expression « Se foutre de la gueule du Peuple » prend tout son sens.

Il est obscène de voir les députés LREM applaudir à tout rompre au plan de déconfinement présenté par Edouard Philippe, découvert en entrée de séance par les parlementaires, et voté suite à un débat mené à fond de course 3 heures après.

Est- ce cela la démocratie? Est- ce cela la République?

Rien de neuf dans ce plan si ce n’est le pas de deux d’Edouard Philippe par rapport à Emmanuel Macron qui droit dans ses mocassins affirmait martialement que le 11 mai serait la date du déconfinement:

« « Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai, ou nous le ferons plus strictement. »

Les annonces contradictoires continuent minant la confiance de la population.

Ce déconfinement apparaît de plus en plus hasardeux, laissant les familles , les enseignants, les collectivités locales, les transporteurs publics se débrouiller alors qu’aucune garantie n’est donnée concernant la présence en nombre suffisant de masques et de tests dès le 11 mai.

En filigrane, ce qui émerge quand on a enlevé les scories du discours du Premier Ministre, c’est la volonté de donner le primat au profit et non à la santé.

Pénurie de tests : retard à l’allumage

La vérité commence à sourdre , y compris dans la Presse parmi la mieux disposée vis à vis du jeune Prince sur l’impréparation complète de ce pouvoir face à la pandémie.

Ainsi, concernant les tests de dépistage, le « Monde  » rappelle quelques chiffres édifiants à partir d’une étude de l’OCDE.

Les données sont accablantes: Le nombre de personnes testées est de 5,1 pour 1000 habitants en France, 4,8 pour le Chili, 5,3 pour la Turquie, 9,3 pour les USA, 17 pour l’Allemagne.

Les raisons en sont des dysfonctionnements bureaucratiques selon les explications de plus en plus avancées. Ainsi les laboratoires vétérinaires qui peuvent réaliser ces tests ont ils subi les lenteurs du Ministère de la santé, voire les blocages des ARS.

Ces pesanteurs bureaucratiques ne peuvent être niées , mais elles servent aussi à justifier des discours contre le rôle de l’Etat qui devrait s’effacer pour laisser au marché le soin de répondre aux besoins des populations.

On a vu ce qu’il en était concernant les masques de protection . C’est la croyance magique en la vertu du marché qui explique la pénurie de masques. Il suffisait de cliquer sur Internet pour obtenir tous les masques souhaités en les commandant aux entreprises chinoises.

Mais il ne faut pas confondre la cause avec l’effet. Le haro sur les administrations publiques ne peut escamoter le fait qu’elles sont subordonnées à la mise en œuvre de politiques néo-libérale de réduction des dépenses publiques .

Fondamentalement les ARS ne sont que le relais du pouvoir pour fermer des lits d’hôpitaux.

La critique doit d’abord porter sur cette dimension.

Plus que jamais une chaîne de prévention et protection de l’enfance efficace.

Le 21 avril dernier, Adrien Taquet , secrétaire d’état en charge de la protection de l’enfance enjoignait les présidents de département de lancer sans attendre des «enquêtes sociales ». La situation est en effet préoccupante, puisque les appels au 119 ont augmenté de 89% entre le 13 et le 16 avril en comparaison à ces mêmes dates en 2019. Le confinement participe au risque de violence, exacerbant les conflits existants sans possibilité d’échappatoire. Aussi, l’entourage, notamment les voisins qui représentent 80% des appels au 119 sont plus attentifs car présents continuellement au domicile. Espérons que ce regain de citoyenneté perdurera suite au confinement.

Les violences faites aux enfants ne sont pas nouvelles, rappelons que 1 enfants meurent sous les coups de ses parents tous les 5 jours et les services en charge de leur traitement (département si informations préoccupantes ou justice si signalement au procureur) alertent sur leur manque de moyen. Les propos d’Adrien taquet sur la reprise des enquêtes sociales semblent hors sol quand on sait les délais et la suspension des enquêtes d’ores et déjà engagées pré-confinement.

Plus que jamais augmentons les moyens de chaque maillon de la chaîne (départements, police, justice, école, service de santé…) pour que les alertes citoyennes soient traitées rapidement et efficacement et que les enfants soient écoutés et protégés.

Le marché plutôt que les Français !

Quand la secrétaire d’État, Agnès Pannier-Runacher indique qu’elle est réticente à fixer un prix maximum pour les masques en tissus de peur de freiner l’innovation, on voit bien à quel point ce gouvernement n’a jamais cessé de louer son dogme libéral et son cantique «  ne vous inquiétez pas, le marché va s’en occuper ».

Même si il ne s’agit pas de masques réutilisables, le Maroc et l’Espagne ont rapidement fixé un prix maximum pour inciter le public à se protéger.

Quand au début de cette crise, les masques n’étaient même pas un sujet, qu’il y a 3 semaines, le ministre Olivier Véran nous annonçait une commande massive de masques à l’importation (dont on ne sait toujours pas si les commandes ont été livrées) et que la lumière est faite sur la non gestion des stocks d’état de masques et autres équipements, la secrétaire d’état trouve le moyen de transformer une carence d’état en opportunité de marché.

On peut souligner le paradoxe d’acheter des masques à la Chine alors même que l’appareil productif en France nous permettrait, si il y avait une volonté politique de le faire, de produire nos masques tout en soutenant l’emploi des entreprises qui le feraient.

Parmi les pays les plus touchés par le Covid19, la France décide , à rebours d’autres pays, de commencer son dé-confinement par la réouverture des écoles, pour remettre les parents au travail et imposer le port de ce masque grand public.

C’est dans ce contexte que celle qui, la veille du krach boursier de 2020, déclare sur CNews que « C’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui » et qui lui a valu le titre de « secrétaire d’état à la spéculation » fait encore preuve d’une grande finesse.

Ce dont les Français ont besoin, c’est de clarté et de transparence, d’un État protecteur, qui à défaut de pouvoir organiser immédiatement la production des protections dont les Français ont besoin, en assure au moins le financement, plutôt que de toujours tout renvoyer à la sphère privée et spéculative pour se dédouaner de son incurie totale dans la remise « en marche » de l’État.

La Gauche Républicaine et Socialiste appelle au soutien des industries françaises capables de produire les équipements nécessaires aux français, au rétablissement de l’ISF pour le financement de ces mesures et que l’État prenne en charge la protection de sa population.

Plan de déconfinement : le gouvernement exige un blanc seing

Le gouvernement a annoncé qu’il soumettrait demain mardi son plan de déconfinement progressif à l’Assemblée nationale.

L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de déterminer les conditions dans lesquelles l’activité et la vie quotidienne des Français vont pouvoir redémarrer à partir du 11 mai, date choisie par Emmanuel Macron pour le déconfinement progressif du pays. Samedi, le conseil scientifique a transmis à l’exécutif son avis sur la sortie progressive du confinement ; or sur la rentrée scolaire ou les transports en commun, l’avis de ce comité placé auprès du Président de la République érige la santé publique en priorité absolue, quand l’exécutif tient compte essentiellement des impératifs économiques.

Malgré les protestations de tous bords, le vote sur le plan de déconfinement aura bien lieu dans la foulée de sa présentation par Édouard Philippe, mardi à 15 heures, à l’Assemblée nationale. Rien ne justifie une telle précipitation politique : comment justifier qu’un sujet aussi important et complexe soit bâclé en quelques heures entre la présentation, le débat et le vote ?

Seuls 70 députés pourront être présents dans l’hémicycle et ne pourront évidemment pas tenir compte du positionnement de leurs collègues qui les auront mandatés ; les parlementaires ne pourront pas prendre le temps en commission et en séance de la totalité des données présentées, des mesures proposées et de leurs implications (y compris sur le dossier de l’application StopCovid qui posent de graves questions en termes de libertés publiques) ; il n’est pas non plus prévu de consulter le Sénat après l’Assemblée nationale, ce qui entache cette méthode de doutes sur sa légalité. Le gouvernement demande ni plus ni moins aux représentants des citoyens français de lui signer un chèque en blanc, c’est inadmissible.

La Gauche Républicaine & Socialiste dénonce à nouveau l’attitude du Président de la République et de son gouvernement qui préfèrent l’opacité et l’autoritarisme à la coopération et à la mobilisation de tous. Alors que la santé des Français est en jeu, on aurait pu attendre autre chose d’un exécutif responsable. L’instrumentalisation du « comité scientifique », les conférences de presse, ou les interventions présidentielles apparaissent aujourd’hui de plus en plus comme des mises en scène visant à masquer l’impréparation et l’improvisation de l’action gouvernementale.

La brutalité de l’exécutif au moment de présenter son plan de déconfinement n’est donc pas de nature à favoriser la concorde nationale et à restaurer un climat de confiance chez nos concitoyens.

La lutte contre l’épidémie ne saurait être un prétexte pour confiner le parlement – Assemblée nationale et Sénat – et la démocratie fait partie partie de la solution.

La Gauche Républicaine & Socialiste au travers de ces deux parlementaires nationales – Caroline Fiat, députée de Meurthe-et-Moselle, et Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris –, avec les groupes parlementaires auxquelles elles appartiennent, s’opposera à ces méthodes et continuera à faire des propositions et à exiger toutes les informations nécessaires à la lutte contre le CoVid-19 et la protection économique, sociale et sanitaire des Français.

Ouverture des écoles : une transparence confinée

Le conseil scientifique dans un rapport en date du lundi 20 avril préconisait une réouverture des établissements scolaires en septembre uniquement . Or ce texte n’a pas été rendu public…il a été ébruité en même temps seulement que l’avis suivant de ce même conseil ,samedi 25 au soir, qui « prend acte » de la décision politique d’ouvrir quand même les écoles et qui, à défaut de fermeture jusqu’en septembre, donne ses préconisations pour une rentrée qui respecte au mieux les précautions sanitaires…

A leur corps défendant les membres de ce conseil deviennent l’alibi scientifique du Prince-Président qui n’écoute au final que lui-même.

Le Chef de l’État et son gouvernement continuent donc dans l’opacité…#plusQueJamais dans cette période difficile les français veulent de la transparence !

Corée du sud : une gestion réussie de la crise sanitaire mais après ?

La semaine dernière se tenaient des élections législatives en Corée du Sud. Le pays n’est pas sorti de l’opposition entre libéraux et conservateurs, lesquels totalisent chacun un tiers des voix au vote proportionnel mais obtiennent respectivement 163 et 84 sièges (sur 300) grâce à la prépondérance du scrutin majoritaire, qui attribue encore 85% des sièges. Ces deux partis sont parvenus à court-circuiter la nouvelle dose de proportionnelle qui prévoyait d’allouer des sièges aux partis qui n’avaient pas obtenu de députés grâce au scrutin majoritaire : ils n’ont pas présenté de liste au scrutin proportionnel et ont télécommandé des partis frères avec la même plateforme idéologique mais qui n’ont pas été handicapés par leur résultat au scrutin majoritaire pour l’attribution des sièges.

La victoire nette des libéraux du parti démocratique de Corée, qui obtiennent une majorité absolue des sièges, n’est pas l’évènement le plus notoire de cette élection. La participation de 66% est la plus élevée depuis 30 ans. Le gouvernement libéral a bénéficié d’un regain de popularité à la suite de sa gestion efficace de la crise du coronavirus.

Force est de constater qu’Emmanuel Macron, qui se réclame de la même idéologie libérale progressiste que le parti démocrate coréen, n’est pas parvenu au même succès que ceux-ci. La Corée du Sud a adopté des mesures étatiques immédiates, contrairement au louvoiement que nous avons connu en France. Plus encore, le système sanitaire coréen n’a pas connu dix ans d’austérité et la prévention a pleinement joué son rôle. C’est ainsi que la confiance dans les institutions a pu se maintenir et eu un effet électoral positif pour le gouvernement lors des élections.

Dans un pays où la moindre mesure de redistribution est cataloguée comme de la propagande nord-coréenne, et le résultat ne pouvait qu’être marginal pour les deux partis de gauche, qui ne cumulent respectivement que 10 et 1% des voix au scrutin proportionnel. Seul le premier, le parti de la justice, obtient des élus, 6 sièges. Le second, le parti populaire, perd son unique député. Ce parti avait été interdit en 2014 malgré les protestations d’Amnesty International après un scandale lié à des accusations d’espionnage pour la Corée du Nord.

Malgré la bonne gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement, de grands défis l’attendent. Les inégalités sociales sont immenses et ont été exposées au monde et au peuple par le film Parasite. Si le gouvernement ne prend pas la mesure des effets destructeurs de ces inégalités, la situation risque de devenir explosive. En l’absence de mouvement politique structuré d’opposition aux injustices du marché qui donnerait l’espoir d’une alternance politique, la révolte pourrait être violente et dirigée tous azimuts, tout comme le serait la répression. Toute opposition pacifique à l’ordre et aux désordres du marché étant disqualifiée parce qu’assimilée à l’ennemi du nord, elle pourrait prendre des formes plus chaotiques.

Si la Corée du Sud connaissait un mouvement de gilets jaunes, il ne fait aucun doute que les libéraux au pouvoir, comme en France, réprimeraient violemment ce mouvement sans offrir de débouché social. Combien de temps durerait alors l’état de grâce d’une gestion efficace de l’Etat lors de la crise sanitaire ?

Éducation nationale : le nuage de fumée ne se dissipe pas

Jean-Michel Blanquer a présenté des « pistes » ce matin devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’assemblée nationale pour la reprise des élèves dans les établissements scolaires à partir du 11 mai. On notera qu’il ne s’agit que d’un plan provisoire, conditionné par l’évolution de la situation sanitaire et qu’un grand flou règne encore…

Le plus flagrant est que pour l’instant aucune précision n’a été donnée sur le plan des mesures de sécurité sanitaire qui accompagneraient cette rentrée, ni sur la restauration scolaire, les transports scolaires, les internats….

Nous continuons à exiger du Ministre de l’Education nationale des garanties sur les mesures sanitaires sans lesquelles une rentrée des élèves et des personnels dans les établissements ne saurait être envisagée , comme le souligne le texte commun signé et publié il y a quelques jours par l’intersyndicale de l’Education Nationale ainsi que par la fédération de parents d’élèves FCPE .

Les réponses se font toujours attendre.

Il est par ailleurs assez singulier que le ministre annonce dans le même temps qu’il donnerait le choix aux familles de mettre ou pas leurs enfants à l’école… Pour ceux qui ne viendraient pas à l’école, l’enseignement à distance se poursuivrait… Un professeur ne pouvant pas se dédoubler, il ne sera pas possible à la fois de faire de l’enseignement en présence et de continuer du télétravail…Bref, beaucoup de questions qui demeurent encore en suspens quant à des annonces qui restent à l’état de brouillon !

Ouvrir les écoles à tout prix ?

Des réponses, Monsieur le ministre !

Le poids des mots, le choc du calendrier. La date du 11 mai a été lancée par le Président de la République lundi soir dans son allocution télévisée comme celle qu’il avait choisie de façon concomitante pour le déconfinement d’une partie de la population adulte et la reprise « progressive » des activités scolaires . Le 11 mai, donc, point de départ pour une réouverture des crèches, des écoles, des collèges et lycées. Une date donnée pour rassurer (la population ? Les milieux économiques ? ) , pour donner l’impression d’un cap maîtrisé . Mais derrière l’effet d’annonce, quelle est la réalité ? La vérité dans les déclarations gouvernementales semble avancer masquée , le plus grand flou règne encore tant sur les modalités de reprise que sur les motivations pour les dates retenues . Avec tout de même une spécificité française qui interroge : coupler au jour près fin du confinement et retour à l’école est en effet presque une exception mondiale. En Asie les écoles seront les dernières structures à reprendre leur activité , une fois que toute la population aura été déconfinée. Seul le Danemark, qui rouvre ses écoles maternelles et primaires dès le 15 avril, a une stratégie comparable à celle de la France. Seulement au Danemark, on compte en moyenne 10 élèves par enseignant en maternelle contre 21 en France (données de l’OCDE), ce qui change beaucoup de choses et qui facilite la distanciation sociale !

Une impression de grande impréparation et d’incohérence a très rapidement accompagné cette annonce présidentielle, créant de l’inquiétude et beaucoup d’interrogations tant chez les enseignants que chez les parents d’élèves. À juste titre. Avec même un doute sur la sincérité des motivations de cette reprise. S’agit-il de chercher à éviter de creuser les difficultés scolaires

des élèves les plus fragiles, dans une préoccupation sociale, comme l’a annoncé JM Blanquer ? S’agit-il d’un retour en classe précipité pour des motifs avant tout économiques (garder les enfants pour permettre aux parents d’aller travailler ) ?

Alors même que les lieux sociaux, les cinema, les salles de spectacles, les restaurants ou les cafés restent fermés, ouvrir dès le 11 mai les écoles, les cantines, soulève légitimement de nombreuses questions.. Depuis le début de la crise le gouvernement a indiqué appuyer ses décisions sur l’avis du conseil scientifique ou du moins sur l’avis de scientifiques. On aimerait que le pouvoir , alors même que le conseil national de l’ordre des médecins vient de rendre un avis défavorable pour l’ouverture des écoles dès le 11 mai , explique sur quelles bases il fonde sa décision ? Il semblerait, d’après ce que nous disent les médecins, que les enfants et les jeunes adolescents soient des porteurs asymptomatiques du Covid 19, ne développent pas forcément donc la maladie mais par contre soient des vecteurs importants qui peuvent ensuite la transmettre aux adultes. Il est de plus particulièrement difficile de faire respecter les gestes barrière et la distanciation sociale en milieu scolaire, beaucoup plus que dans un milieu professionnel adulte. C’est bien pour cela que de nombreux pays ont choisi de rouvrir les écoles en dernier. Le docteur Patrick Bouet, Président de l’Ordre Narional des médecins explique qu’ « il n’y a pas d’explication médicale, infectieuse ou épidémiologique à déconfiner dans le milieu scolaire en premier », dénonçant même « un manque absolu de logique ».

L’INSERM indique que sans une politique de tests sérologiques à grande échelle de la population, et donc des élèves et des enseignants, qui permettrait de savoir qui est immunisé, on ne peut pas envisager une reprise sereine.

Quelles tranches d’âge seront concernées les premières par la reprise et selon quels critères ? Quels moyens en termes de masques, de solutions hydroalcooliques, par exemple, seront mis à disposition des établissements scolaires ? Quelles seront les modalités pour la désinfection des locaux ? Quelle sera la stratégie de tests ? Pour l’instant, toutes les réponses à ces questions ont été remises à dans 15 jours, semblant, elles aussi confinées !

Pourtant, sans réponses rapides s’appuyant sur des avis scientifiques fiables le gouvernement ne fera que donner l’impression aux enseignants , pour filer la métaphore guerrière employée par Emmanuel Macron lors de son discours de lundi, qu’ils sont envoyés aux côtés des personnels soignants en première ligne du front pour de mauvaises raisons …eux dont on gèle le point d’indice depuis 10 ans, eux dont la revalorisation de la carrière devient une arlésienne !

Éducation : une reprise qui s’avance masquée.

Le président de la république Emmanuel Macron a affirmé hier lundi que les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriront “progressivement” à partir du 11 mai. Le ministre de l’Education nationale, JM Blanquer, invité d’une matinale télévisée ce mardi , a répété les annonces générales du chef de l’État. Ces déclarations , accompagnées de beaucoup de zones de flou, suscitent l’inquiétude des syndicats d’enseignants et de beaucoup de parents qui soulignent le manque de précisions sur les conditions de reprise.

“Trop d’enfants, notamment dans les quartiers populaires, dans nos campagnes, sont privés d’école sans avoir accès au numérique et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents, c’est pourquoi nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des classes”, a expliqué Emmanuel Macron, mettant en avant les inégalités accrues entre les élèves pendant la période du confinement. Ce dernier point n’est pas faux, mais soulève quelques questions : il y a une semaine encore le Ministre de l’Education se félicitait de l’enseignement à distance, expliquant que l’école était prête

sur le plan des outils informatiques, des dispositifs, et qu’une continuité pédagogique était assurée de façon satisfaisante. En réalité le terrain n’avait pas été préparé, les enseignants ont dû s’adapter en temps réel, imaginer des solutions, s’investir beaucoup, alors mêmes qu’ aucun dispositif de financement public de l’équipement informatique des professeurs ou des familles non connectées n’était mis en place et que certaines familles et élèves ayant des difficultés sur l’utilisation du matériel informatique étaient laissés sur le bord du chemin.

Quelle reprise, donc ? Le Président a évoqué une ouverture des écoles et établissements scolaires à partir du 11 mai sous la forme d’un accueil « progressif »… Avec « des aménagements inédits dans le temps et dans l’espace… ». Sans beaucoup d’autres précisions. On pouvait s’attendre à ce que son ministre de l’Education Nationale apporte davantage d’éclaircissements pour sa part. Or il n’en a rien été.

JM Blanquer est resté dans le vague sur à peu près tout. « On verra dans deux semaines ». Est-ce que les professeurs et les élèves auront des masques dans deux semaines ? « C’est

probable, mais on verra dans deux semaines. » « Quel aspect progressif pour la reprise, quels aménagements dans le temps et dans l’espace ? » : « il y aura sans doute des petits groupes, une organisation différente, inédite, une situation de transition, nous en dirons plus dans deux semaines ». « Tout le monde ne rentrera pas forcément le 11 mai, c’est certain. »

On notera certes avec satisfaction que JM Blanquer et E. Macron semblent avoir enfin momentanément compris que 10 ou 15 élèves par classe c’est mieux que 30, vont-ils enfin comprendre qu’il faudra deux fois plus d’enseignants pour assurer une éducation républicaine pour tous…?

Les enseignants comme les parents d’élèves sont en droit d’avoir assez rapidement des réponses précises à un certain nombre de questions . On ne peut envisager une reprise des cours et une ouverture des écoles sans que les mesures de sécurité sanitaire soient garanties (présence de masques, tests pour enseignants et élèves, distanciation sociale…) pour les élèves, les enseignants et par ricochet les parents des élèves …

Il y a un paradoxe dans le fait d’’annoncer dès le 11 mai une ouverture des écoles, et donc peut-être des cantines scolaires, du transport scolaire , alors que l’on nous dit « en même temps » que tous les lieux publics demeureront fermés, les cinémas, les salles de spectacle…

Les écoles sont un lieu privilégié pour la transmission des virus, nous le constatons chaque hiver.

Il va y avoir urgence à clarifier les modalités de cette reprise envisagée.

Comment en effet pourrait-on justifier de retrouver dans une même salle plusieurs centaines d’écoliers à la cantine lors des repas du midi alors même que l’on juge prématurée et dangereuse l’ouverture des restaurants et des cafés ? Comment garantir les mesures de distanciation sociale au sein d’une cour de récréation ? À 30 élèves par classe, à deux par table, il serait impossible de garantir la distanciation sociale , quelle organisation du temps scolaire proposer donc pour avoir uniquement des groupes de 10 élèves dans les salles ? Des masques seront-ils fournis en quantité suffisante ? Et des tests ?

Par ailleurs notre système de santé pourrait-il faire face à une éventuelle seconde vague entraînée par le déconfinement conjugué des enfants et des parents ?

La Gauche Républicaine et Socialiste demande que ces annonces du Président de la République s’accompagnent rapidement d’un plan de reprise défini clairement par le ministère de l’Education Nationale, accompagné de garanties sanitaires pour les élèves et les personnels . Sinon, le gouvernement donnerait un bien mauvais signal en laissant l’impression d’une reprise mal préparée, improvisée, précipitée, qui obéirait avant tout à une seule logique : garder les enfants pour permettre à leurs parents de retourner travailler au plus vite et ainsi faire passer les préoccupations économiques à court terme (et les demandes du patronat ) avant les questions de santé publique.

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