Tensions commerciales Europe États-Unis : la Commission doit riposter

tribune publiée par Emmanuel Maurel dans Libération le 9 décembre 2022

Le «green deal made in USA» constitue une énorme incitation à délocaliser les investissements hors d’Europe. La commission européenne doit sortir de son coma idéologique et protéger ses intérêts, estime le député européen Emmanuel Maurel.

Les relations commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis se sont subitement tendues, au point d’être portées sur la place publique par la Commission, mais aussi par l’Allemagne et par la France, à l’occasion de la promulgation de l’«Inflation Reduction Act» (IRA). Ce plan d’une ampleur sans précédent prévoit 370 milliards de subventions aux entreprises établies outre-Atlantique pour accélérer la transition énergétique et écologique.

Les Européens ont toutes les raisons de craindre l’IRA. Non seulement ce programme subventionne les entreprises engagées dans la lutte contre le changement climatique, mais il conditionne les aides à la fabrication de composants clés des véhicules électriques et à leur assemblage sur place. Ce «green deal made in USA» constitue donc une énorme incitation à délocaliser les investissements hors d’Europe, au moment précis où elle est frappée de plein fouet par la crise de l’énergie.

L’IRA fera probablement l’objet d’une plainte de l’Union européenne devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais cette démarche n’a aucune chance d’aboutir. En effet, les Etats-Unis peuvent bloquer toute décision défavorable en faisant simplement appel, car le mandat des juges américains siégeant à l’OMC est expiré et ils refusent de les remplacer.

Comportement unilatéral et dominateur

La seule riposte logique – et efficace – de l’UE serait de faire la même chose que les Américains. Eux savent se donner les moyens de ne dépendre de personne. Sur les grands enjeux – finance, écologie, numérique, innovation technologique, politique industrielle –, les Etats-Unis mènent la course en tête et entendent ne céder aucun pouce de terrain. Pire : leur comportement unilatéral et dominateur montre qu’aux yeux des élites politiques, économiques et technocratiques américaines, il n’y a rien de mal à conserver leur leadership en affaiblissant jusqu’à ses plus proches alliés.

Pour ma part, je ne reproche pas aux Etats-Unis de protéger leurs intérêts… dès lors que nous protégeons aussi les nôtres ! Mais à Bruxelles, la dévotion de certains dirigeants au libre-échange a franchi toutes les limites du fanatisme. Margrethe Vestager, commissaire chargée d’une concurrence qui n’existe plus depuis le vote de l’IRA, s’est empressée de déclarer son hostilité à toute mesure de réciprocité européenne, dénonçant par avance toute «course aux subventions».

Avec Valdis Dombrovskis, commissaire au commerce, elle dit non au «Buy European Act» prôné par la France et soutenu par le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck ; et non à tout programme de subventions européennes équivalant au programme américain. A leurs yeux, tout peut être sacrifié sur l’autel du libre-échange et de la relation transatlantique, notre industrie, nos emplois, nos compétences et par extension «l’autonomie stratégique européenne» dont on nous rebat sans cesse les oreilles.

Paillasson européen

Les Etats-Unis s’affranchissent du libéralisme mercantile si cher à Margrethe Vestager et Valdis Dombrovskis ? Washington acte brutalement la fin de la mondialisation en s’essuyant sur le paillasson européen ? Qu’à cela ne tienne : coopérons avec les Américains, répondent nos commissaires, et acceptons de nous plier à leurs conditions. Ils ont même inventé un endroit pour ça : le Trade and Technology Council (TTC), lancé à Bruxelles en juin 2021 en présence de Joe Biden, deux semaines avant que l’Union européenne «suspende» la taxe sur les Gafa et avalise ainsi leur impunité fiscale. Le «T» de Trade est l’incubateur d’une relance des négociations en vue d’un accord commercial transatlantique. Et sous couvert de «dialogue» et «d’échanges», le «T» de Technology institutionnalise la prédominance américaine sur le numérique. Tout cela sans validation par le Parlement européen.

Dans l’indifférence du public à l’égard du quotidien diplomatique, le TTC avance tranquillement sur des questions essentielles, où l’Europe est en retard : intelligence artificielle, identité numérique, Internet des objets, infrastructures de transmission des données, normes de chargement des voitures électriques, mais aussi contrôle des exportations, etc. Cette instance «supra-supranationale» décide de tout sans que personne n’en sache rien. Le seul dirigeant européen à s’être montré ferme à l’égard de cette anomalie démocratique est Thierry Breton, qui a refusé de participer à la dernière réunion, en protestation contre la politique commerciale américaine. Reste à savoir s’il sera suivi. Cette confusion n’est pas à l’avantage de l’Union européenne, c’est le moins que l’on puisse dire.

Il est grand temps que la Commission mette de l’ordre en son sein, sorte de son coma idéologique et revienne au réel. Accumuler les concessions aux Américains ne nous sera d’aucun secours. Et vouloir à tout prix ressusciter une mondialisation libérale tuée par les Etats-Unis et par la Chine, en s’accrochant désespérément aux règles de l’OMC, se paiera du prix de notre indépendance et de notre liberté.

Raison et liberté de conscience sont nos seules boussoles

Communiqué de la Gauche Républicaine et Socialiste, jeudi 8 décembre 2022

À l’occasion de la Semaine de la Laïcité et de la Journée nationale de la laïcité ce vendredi 9 décembre 2022, la Gauche Républicaine et Socialiste réaffirme son attachement aux principes républicaine nés des Lumières et de la Révolution française, et à la loi de 1905 concrétisant la séparation des Églises et de l’État. C’est pour nous, militants républicains de gauche, un principe intangible et inscrit dans le marbre.

La laïcité est l’outil d’une triple libération : la libération du sujet accédant à l’indépendance intellectuelle et morale par l’exercice de la Raison ; la libération de l’État dégagé de la pression des religions et de leurs organisations ; la libération des religions échappant à la tutelle des autorités politiques qui voudraient en faire des instruments.

Reconquérir la République laïque est un combat social de tous les instants, en France et dans le monde. Nous voulons :

  • L’application de la loi de 1905 (rien que la loi mais toute la loi) ;
  • La suppression du Concordat en Alsace-Moselle et les dispositions contraires à la laïcité dans les départements et régions d’Outre-Mer ;
  • Le rétablissement et le renforcement des outils et moyens nécessaires pour combattre les dérives sectaires comme la MIVILUDES ;
  • L’interdiction des écoles privées hors contrat ;
  • La réorientation des financements publics vers l’école publique à l’issue d’un plan organisant le retour au principe « école publique : financement public ; école privée : financement privé » ;
  • La mise en œuvre d’un plan de relance de l’éducation populaire laïque dans l’ensemble de nos territoires ;
  • La formation de tous les agents de la fonction publique sur les questions de la Laïcité.

La Gauche Républicaine et Socialiste apporte son soutien aux événements qui ont lieu en France métropolitaine et outre mer. Elle appelle ses militants à s’y associer et à prendre toute leur part pour marquer cette journée nationale.

Fin de comédie amère pour l’examen du budget au Sénat

La droite et la macronie s’accordent en matière budgétaire sur deux mantras : il faut baisser les impôts de production ; il faut réduire la dépense publique…

Peu importe l’absence totale de résultats en matière économique du premier verset – voilà près de 30 ans que cotisations sociales et impôts sont baissés sans jamais améliorer notre compétitivité et notre balance commerciale – les cadeaux fiscaux aux dirigeants d’entreprises, aux actionnaires, aux plus aisés de nos concitoyens (le premier quinquennat Macron n’en a pas manqué, le second poursuit dans la lignée) continuent de s’empiler. Cette année, le projet de budget sort du Sénat comme il y était arrivé en matière de taxation du capital : refus d’ne nouvelle modalité d’imposition des multinationales fondées sur le chiffre d’affaires pour lutter contre l’évasion fiscale ; refus du rétablissement d’une véritable exit tax pour lutter contre les évadés fiscaux ; refus de la taxation des superprofits indispensable mesure de justice fiscale ; refus d’augmenter la taxe sur les transactions financières, la taxation des dividendes versés (44,3 Mds € pour le seul second trimestre de 2022, et ça n’est même pas un record !) ou la taxation des dividendes reçus.

Le deuxième verset implique dans la suite du premier de se priver des moyens nécessaires pour conduire des politiques publiques dignes des défis auxquels est confronté notre pays et des attentes des Français.

Après avoir refusé les propositions de recettes il fallait toute l’inventivité de la droite sénatoriale et du Gouvernement pour expliquer que nos concitoyennes et nos concitoyens allaient voir leurs factures d’électricité exploser cette année de 15%, après une augmentation de 4% l’année précédente, après une envolée de 50% sur les 10 dernières années. Les Français payaient, avant la guerre en Ukraine, les décisions coupables d’ouverture au marché de l’énergie et les sous-investissements chroniques dans l’énergie nucléaires. Le bouclier énergie n’y peut rien, même à 45 milliards d’euros… Si la France se dotait des moyens nécessaires nous pourrions répondre à ces défis dans l’urgence et même entamer la réparation nécessaire des erreurs structurelles qui se sont accumulées sous l’effet de 15 années de politiques néolibérales.

Une satisfaction cependant : les sénateurs n’ont pas poussé le vice jusqu’à cautionner le scandale budgétaire sur la mission “Cohésion des territoires”, qui préside aux crédits de la politique du logement de la la politique la ville. Peut-être que sur ce sujet, à propos duquel notre camarade Marie-Noëlle Lienemann (en vidéo ci-dessous) porte une parole respectée, les sénatrices et sénateurs perçoivent mieux que sur d’autres la “bombe sociale” en gestation ; c’est d’ailleurs la pire ironie de la situation : l’expression est du ministre du logement lui-même, Olivier Klein, dernier transfuge PS arrivé en macronie, quelques jours à peine avant que la Haute Assemblée ne vote contre cette mission budgétaire… un ministre qui avoue la catastrophe en devenir mais qui a abdiqué l’ambition d’obtenir les moyens nécessaires pour y remédier.

Un dernier mot sur les conditions du débat budgétaire.

La révision constitutionnelle a tendu à sacraliser les lois de programmations des finances publiques qui, sans aller jusqu’à une règle d’or intangible, a contribué à réduire le champ d’expression du Parlement. Le droit d’initiative des parlementaires est de plus en plus réduit à peau de chagrin par une interprétation toujours plus restrictive du “parlementarisme rationalisé” : en réalité, le seul qui peut amender le budget c’est le gouvernement. Par ailleurs, la fixation d’un calendrier contraint a débouché sur des situations ubuesques qui ont obligé les parlementaires des tous les bancs à retirer l’intégralité de leurs amendements dans le cadre de la mission « agriculture, alimentation et forêts ». Comprenez bien qu’il faut se dépêcher d’aller vers un huitième 49.3 à l’Assemblée Nationale ! La démocratie parlementaire en sort un peu plus abimée, on en vient presque à espérer que nos concitoyens ne regardent pas les débats parlementaires pour qu’ils n’aient pas envie de jeter le bébé avec l’eau du bain.

Plus que jamais, l’examen du budget 2023 aura démontré que l’urgence d’une bifurcation en matière de politiques publiques est inséparable d’une profonde refonde de notre démocratie républicaine.

Hausse des péages d’autoroute : non à l’inflation par la rente !

Au 1er février 2023, les péages augmenteront à nouveau de près de 5% en moyenne.

La Gauche Républicaine et Socialiste s’oppose fermement à cette décision inflationniste qui ne profitera qu’aux actionnaires et aux dirigeants des sociétés délégataires et va accroître la rente confiscatoire liée à la privatisation des autoroutes.

Alors que le prix du carburant a explosé et que, pour de nombreux Français parmi les moins favorisés, l’utilisation de la voiture comme moyen de transport ne connaît pas d’alternative, cette décision du gouvernement vient un peu plus contribuer à l’appauvrissement de nos concitoyens résidant en zone rurale et périurbaine. Ces territoires ont été les victimes de 30 ans de déflation des salaires et de désindustrialisation massive. Aujourd’hui, leurs habitants subissent de plein fouet l’inflation. Contribuer à l’augmentation générale des prix pour favoriser les revenus du capital est inacceptable.

Nous réaffirmons la nécessité de renationaliser les autoroutes, afin que les revenus issus des péages ne soient plus accaparés par quelques sociétés et leurs actionnaires, mais qu’ils profitent au contraire au développement de moyens de transport décarbonés.

Le rapport parlementaire de M. Jean-Paul Chanteguet sur les concessions autoroutières (2014)

Le gouvernement disjoncte sur l’énergie

La communication gouvernementale tourne en boucle sur les différents scénarios susceptibles d’éviter les black-out cet hiver.

Les Français ne sont sans doute pas assez économes en énergie, et c’est donc à eux que la communication publique s’adresse en exigeant que « tout le monde » fasse un effort : « mettre le thermostat à 19°C et mettre un pull, c’est quand même pas la mer à boire »… autant de petites phrases suggérées qui font passer les habitants de notre pays pour des irresponsables.

Le Président en appelle donc à une sobriété collective, la Première Ministre monte au créneau et assure le service après-vente tandis qu’Agnès Pannier-Runacher garantit qu’il n’y aura pas de « police des températures ».

Pendant ce temps, face au prix de l’énergie et faute de chauffage, des écoles accueillent des enfants avec des températures à 10 °C.

En même temps, pas besoin de police des températures quand on n’allume pas le chauffage et quand cela fait plusieurs années que nombre de nos concitoyens baissent déjà le chauffage à 19°c , non pour sauver la planète ou éviter la surtension du système, mais parce qu’ils n’en ont plus les moyens ou quand d’autres encore doivent parfois surconsommer pour atteindre les 19°c car vivant dans une « passoire thermique » qui n’est jamais rénovée.

Une situation surréaliste !

Tout ça paraît quand même surréaliste, même si on peut comprendre ce qu’engendre le conflit déclenché par la Russie, on peut raisonnablement se poser la question de notre capacité à être autosuffisants, et même produire pour nos voisins européens une énergie, qui plus est, décarbonée, en tant que 2e puissance nucléaire civile au monde.

Nous possédons aujourd’hui 54 réacteurs pour une capacité de production de 61 GW. Mais 32 réacteurs sont aujourd’hui à l’arrêt pour des opérations de maintenance, ramenant ainsi notre capacité de production à moins de 50 %, soit à peine 30 GW.

Sur l’âge du parc nucléaire français, pas de surprise, on le connaît depuis sa création, mais c’est sur son état qu’il faut se poser les questions…

Cette filière, qui était d’excellence voici encore quelques années, a été mise à la diète politiquement sans qu’une alternative ambitieuse vienne la compenser.

Et c’est tout juste à deux mois de l’élection présidentielle que le chef de l’État annonce une volte-face sur sa politique énergétique. Pour atteindre la neutralité carbone, il veut construire 14 réacteurs EPR et prolonger au-delà de cinquante ans la durée de vie des réacteurs existants.
Encore un exercice de communication à l’heure où les acteurs nucléaires français n’ont pas été capables de mettre en service un seul réacteur EPR.

De même, prolonger au-delà de cinquante ans la vie des réacteurs existants nécessite une maintenance poussée et planifiée.

On a besoin d’énergie, on a une appli!

À la place, on a une nouvelle application, ECOWATT, pour nous prévenir 48 heures avant que nous allons être coupés, mais il n’y aura rien pour nous dire quand ce sera rétabli, les communications ayant de grandes chances d’être à ce moment là elles aussi coupées.
Emmanuel Macron agit en communiquant, en stratège électoral (quoique sur ce point son acuité se soit un peu émoussée), agitant ses dossiers et ses tableurs sans jamais faire la connexion avec le terrain, la logistique, les hommes formés, mais jamais il n’agit en Président.

Gouverner, c’est prévoir, et c’est prévoir autre chose qu’une alternative entre Black Out et délestages en plein hiver !

Antoine Parrot

Soutien à la reprise de Scopelec par une nouvelle SCOP !

Une des plus grandes SCOP de France, Scopelec, est aujourd’hui en difficulté suite à la perte soudaine d’importants contrats avec Orange. L’entreprise est aujourd’hui en redressement judiciaire et son avenir, ainsi celui de ses salariés, se jouera le 8 décembre.

Alors que d’importants acteurs du BTP se sont positionnés pour reprendre l’entreprise avec une forte casse sociale à la clef, les salariés eux mêmes portent un projet pour reprendre leur SCOP … en SCOP.

Au côté des salariés de Scopelec et du mouvement coopératif dans son ensemble qui se mobilise fortement humainement et financièrement, nous apportons notre soutien à Newscope, le projet de reprise porté par les salariés de Scopelec. Ce projet, clair et solide, permet de préserver et pérenniser 1457 emplois dans la nouvelle coopérative. Beaucoup plus que pour les projets de reprise concurrents.

Au delà du cas particulier de Scopelec, cette mobilisation des salariés et la solidarité à l’oeuvre au sein du mouvement coopératif pour soutenir le projet démontrent la résilience, la solidarité, et la priorité portée au maintien de l’emploi et d’un projet économique durable au sein des coopératives.

Donc nous aussi, à la Gauche Républicaine et Socialiste, #NOUSsommesSCOPelec !

Grève des travailleurs sociaux

Face à la perte de sens des métiers du social, pourtant exercés avec sérieux par les professionnels en présence,  face au manque de moyens humains et financiers, face  à la paupérisation des usagers mais également des professionnels, face à la crise de la vocation alors que les départs à la retraite s’accélèrent, les travailleurs sociaux en lutte demandent expressément : 

● L’attribution immédiate et SANS EXCEPTION des 183 euros pour tous les oubliés du SEGUR et de LAFORCADE ;

● Une convention collective commune de haut niveau, y compris pour la branche de l’aide à domicile et sans individualisation des salaires ;

● Dans le public comme dans le privé, l’embauche de professionnels formés en nombre suffisant et des conditions de travail qui préservent le sens de leurs interventions ;

● L’abandon de SERAFIN-PH et de toute forme de tarification à l’acte du secteur de l’action sociale ;

● La création d’un véritable statut pour les étudiants en travail social.

La Gauche Républicaine et Socialiste, consciente des enjeux à venir en terme de prise en charge sociale, en opposition totale aux politiques de précarisation générale engagée par les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron, soutient la lutte des travailleurs sociaux qui ont déposé un nouveau préavis de grève et de mobilisation pour ce mardi 29 novembre et se tiendra aux cotés des salariés et agents partout où cela sera possible.

Retour sur notre beau congrès de Pantin

Notre Congrès de Pantin, les samedi 19 et dimanche 20 novembre derniers, a été une réussite et un beau moment de débat et de fraternité militante. Notre parti a réaffirmé notre volonté déterminée de construire le front populaire qui doit permettre le rassemblement de toute la Gauche et de rétablir le lien civique et politique avec toutes les catégories populaires qui sont la majorité de nos concitoyens. C’est le chemin pour redonner à la gauche sa vocation majoritaire.

Dès samedi matin, nous avons étudié les contributions que vous trouverez dans les liens ci-joints (une contribution très intéressante sur les Océans servira de base pour un travail de réflexion collective qui sera ensuite publié). Le samedi après-midi et le dimanche matin, nous avons examiné la trentaine d’amendements reçus. Par les moments passés ensemble dans la convivialité et la camaraderie, le constat fait à Rochefort en septembre dernier est toujours aussi vivace, après plusieurs séquences d’éloignement forcé, nous avons plus que jamais besoin de moments forts pour nous retrouver ensemble.

un des très nombreux moments de vote qui sanctionnent chacun de nos débats

Nous avons eu le plaisir de recevoir plusieurs invités de toute la gauche : les représentants d’EELV 93 sont venus nous saluer, le Maire PS Bertrand Kern nous a témoigné son amitié et ses encouragements à ce que nous poussions pour un élargissement à vocation majoritaire de la gauche, Christian Picquet de la direction nationale du PCF nous a fait le plaisir de sa présence et Fabien Roussel a envoyé un message fraternel très argumenté. Deux députés NUPES de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu (PCF) et Raquel Garrido (LFI) sont également intervenus pour saluer la qualité de notre texte et de notre réflexion sur la situation politique. Nos amis de la Fédération de la Gauche Républicaine et Socialiste était tous présents : NGS, L’Engagement, LRDG et MRC ont réaffirmé leur volonté d’approfondir notre collaboration.

Emmanuel Maurel, réélu Animateur national (à l’unanimité), et Marie-Noëlle Lienemann, qui restera notre coordinatrice nationale, ont défendu la nécessité de travailler à une grande bifurcation afin d’éviter un grand basculement vers l’inconnu et le déclin. Nos priorités sont connues : travail et salaires, production et relocalisation, éducation et universalisme, transition énergétique avec le soutien au nucléaire et aux énergies renouvelables pour une transformation écologique de nos sociétés. Notre parti prendra à bras le corps l’enjeu des élections européennes : la construction européenne est à la croisée des chemins et doit sortir de ses contradictions internes mortifères.

La GRS est également un parti internationaliste : nous avons été particulièrement heureux de l’intervention devant nos délégués de M. Mohand Arezki Hamdous, Secrétaire National aux Institutions et à la communauté algérienne établie à l’étranger du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, parti progressiste et laïque algérien en lutte contre un pouvoir corrompu. Le pouvoir algérien tourne le dos à son peuple et nous adressons aux Algériens notre solidarité et notre fraternité. Nous aurons d’autres occasions de travail en commun. Plaisir aussi de rencontrer et d’écouter le témoignage de Chahla Chafiq, sociologue et écrivaine Iranienne (réfugiée en France suite à l’arrivée des islamistes au pouvoir, après la révolution de 1979 à laquelle elle participa activement, la contraignant à l’exil), venue nous parler de la Révolution en cours dans son pays. Le mouvement des femmes a impulsé le mouvement de tout le peuple iranien, c’est une force grandissante malgré la répression sanglante du régime théocratique.

Avant de conclure, rappelons que six résolutions fortes ont été adoptées pour adresser au pays des messages d’actualité de la GRS en plus de notre texte d’orientation :
👉 indexations des salaires sur les prix
👉 sortie du marché européen de l’énergie
👉 réindustrialisation de la France
👉 soutien au mouvement des femmes et du peuple iranien
👉 Hôpital public : urgence vitale !
👉 adhésion pleine au Parti de la Gauche Européenne

Vous trouverez ci le texte d’orientation définitif, les contributions thématiques et les résolutions du congrès.

Nous avons enfin adopté de nouveaux statuts qui nous permettront de renforcer et développer notre parti, en accroissant la participations des militants.

Au travail maintenant : le Collectif d’Animation National va rapidement mettre en place notre organisation et nos actions.

“Un nouvelle étape”, texte d’orientation adopté au congrès 2022

Les samedi 19 et 20 novembre 2022, les délégués des militants de la Gauche Républicaine et Socialiste et les membres du Collectif d’Animation National réunis à Pantin pour le congrès du parti ont débattu des amendements et des contributions thématiques adressés par les militants autour du texte d’orientation proposé par Emmanuel Maurel.

Après adoption des amendements (et des contributions thématiques qui y sont annexées), le congrès a adopté à l’unanimité le texte d’orientation de la GRS pour les trois prochaines années. Découvrez le ci-dessous.

Le congrès s’est également prononcés sur plusieurs résolutions, messages politiques d’actualité de la GRS adoptés le dimanche 20 novembre 2022, qui sont également disponibles ci-dessous.

“Mascotte des JO fabriquée en Chine : et en plus c’est la France qui finance !”

Billet d’Emmanuel Maurel, député européen et animateur national de la GRS dans Marianne, le mercredi 16 novembre 2022

La peluche de la mascotte « Phryge » des Jeux Olympiques 2024 à Paris sera fabriquée… en Chine. Emmanuel Maurel, député européen de Gauche Républicaine & Socialiste, ne voit dans cette affaire qu’incohérence et indécence.

Tony Estanguet, président du Comité Paris 2024, n’aurait pas pu mieux dire : la mascotte « Phryge » représente « un idéal choisi pour faire porter un message ». Que les Français ont reçu 5 sur 5. Non seulement 92 % de ces peluches seront fabriquées en Chine, mais elles rapporteront au Comité d’Organisation 16 euros de bénéfice sur un prix unitaire de 35 euros ! Une belle illustration de la mondialisation capitaliste, pas forcément raccord avec la symbolique révolutionnaire du bonnet phrygien.

Au lendemain du Salon du Made in France, où 1 000 exposants ont présenté des produits de très haute qualité, dans leur grande majorité à la portée de toutes les bourses, le « business » est reparti « as usual ». Les Jeux Olympiques de Pierre de Coubertin se sont noyés dans les eaux glacées du calcul égoïste. Certes, personne n’ignorait l’habitude du CIO de transformer le sport et les sportifs en marchandises. Mais il était difficile d’imaginer que l’écart entre le réel et « l’idéal » soit poussé si loin.

INCOHÉRENCE ET INDÉCENCE

Dans cette affaire des Phryges, il n’y a qu’incohérence et indécence. On ne peut pas se gargariser de « l’esprit français », arborer fièrement nos « valeurs », vanter nos « savoir-faire » et recourir à de tels expédients. L’industrie du jouet en Chine est en effet l’un des secteurs où les salaires sont les plus bas et les conditions de travail les pires. Dans son rapport de novembre 2019, l’ONG « China Labor Watch » nous apprenait que les rémunérations y sont sous le minimum vital, que les ouvriers sont à presque 100 % des ouvrières, souvent mineures, et que le temps de travail peut être quasiment doublé du jour au lendemain pour faire face aux pics de production. Après leur journée de huit heures (+ 6 heures supplémentaires), les travailleuses sont envoyées « dans des dortoirs collectifs bondés, infestés de punaises, sans eau chaude ni endroit où ranger leurs effets personnels ».

Il est pourtant possible d’échapper à la fatalité du low-cost et, quoiqu’en disent les cadres des entreprises prestataires Gipsy et Doudou & Cie, de fabriquer en France une part beaucoup plus importante des deux millions de Phryges commercialisées lors des JO. À condition bien sûr de prévoir, planifier et investir dans les capacités de production, d’élever un peu le prix et surtout de rogner sur les marges. Est-il vraiment indispensable à l’équilibre financier de Paris 2024 de réaliser 32 millions de bénéfices sur la vente des mascottes ? Vu son budget prévisionnel de 4 milliards, la réponse est dans la question.

« FRANCE RELANCE » ? OÙ ÇA ?

La relocalisation des industries est un enjeu auquel les Français sont très attachés, particulièrement concernant les jouets. Et cela n’avait pas échappé au Gouvernement : dans un communiqué du 9 novembre dernier, le ministre délégué à l’industrie Roland Lescure se félicitait d’un apport public de 4,4 millions d’euros dans le cadre de « France Relance », afin de soutenir 19 projets représentant 15 millions d’euros. Ironie de l’histoire, les projets retenus portaient sur la création de jeux fabriqués à partir de matériaux recyclés et de… jouets en peluches ! Le groupe Doudou & Cie fait d’ailleurs partie des heureux élus.

L’ampleur – justifiée – de la polémique nécessite une action rapide pour corriger le tir. La responsabilité que confère l’organisation des Jeux Olympiques implique de faire le maximum pour que le rayonnement soit à la hauteur de l’évènement. Le Comité d’Organisation peut donner un coup de pouce aux entreprises lauréates, qui pourront produire les Phryges en France et faire ainsi correspondre les discours, les symboles et les actes.

Nous avons besoin de vous !

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