Les Outre-mer ne peuvent être tenus responsables de plusieurs années de politiques publiques inadaptées à leurs besoins !

La Martinique, la Guadeloupe et la Polynésie française ont été une à une reconfinées du fait d’une quatrième vague du Covid-19, causée principalement par le variant delta. Cette situation pandémique, qui s’est largement dégradée au mois d’Août, voit le taux d’incidence (nombre de tests positifs pour 100.000 habitants par semaine) atteindre des pics inédits avec plus de 1.165 cas pour la Martinique, 1.747 cas en Guadeloupe et 2.800 cas en Polynésie.

Les personnels soignants des Antilles et de la Polynésie doivent désormais gérer les pénuries de lits et de matériels au jour le jour. Ainsi, en Martinique et en Guadeloupe, l’accès des malades aux soins intensifs fait l’objet d’un tri drastique et dramatique avec des évacuations vers des hôpitaux de l’Hexagone. Heureusement, qu’au-delà des failles de l’État, c’est dans un élan de solidarité nationale que se sont organisées des renforts humains et matériels pour appuyer et soulager les structures sanitaires sur place.

Mais pourquoi une telle flambée épidémique ? Selon les autorités, elle est due à un faible taux de vaccination des populations des Antilles. Ainsi, en Martinique l’Agence Régionale de Santé (ARS) dénombre un taux de couverture vaccinale de 21,2% de la population majeure, 32,86% en Guadeloupe (contre 41,74% à Saint-Martin et 71,63% à Saint-Barthélémy) et 29,3% en Polynésie contre 68,5% à l’échelle de la France entière.

Pourquoi un aussi faible taux de vaccination ?

Pour expliquer ce faible taux de vaccination, certains parlent de réticences culturelles, dues entre autres à l’insularité, et à « un manque de responsabilité » des populations concernées face à la campagne vaccinale. D’autres sont même allés jusqu’à mettre en avant une « inclinaisons des populations » à se protéger de la maladie en pratiquant le Voodoo ou encore d’autres rituels mélangés à la médecine traditionnelle. La Gauche Républicaine et Socialiste rejette en bloc de telles insinuations qui ne font que stigmatiser nos compatriotes ultramarins tout en dédouanant l’État de ses responsabilités.

D’une part, n’oublions pas que ces territoires, ont un passé complexe du fait des blessures historiques héritées du passé colonial de notre pays et de l’esclavage. Certaines plaies sont encore ouvertes et reste alimentées par les erreurs stratégiques de l’État et les manques en termes de politiques publiques adéquates dans ces territoires. Cela ne permet pas d’améliorer la situation et la vision qu’ont une partie de nos compatriotes ultramarins vis-à-vis de la France Hexagonale.

D’autre part, ces territoires n’ont pas attendu la pandémie de Covid-19 pour connaître des difficultés sanitaires. Les problématiques engendrés par la pollution des Antilles par l’usage de la chlordécone et le flou qui existe autour des retombées radioactives des essais nucléaires en Polynésie en sont les meilleurs exemples. Les populations ont ainsi pu y constater les défaillances de l’État quand il aura été question de mettre en place des politiques de reconnaissance et de réparation adaptées à ces deux catastrophes sanitaires et écologiques.

D’ailleurs, la régularité des promesses, souvent non-tenues, et les déclarations dissonantes des membres du Gouvernement n’ont fait qu’alimenter les craintes et les angoisses des populations. Il n’y a donc rien d’étonnant quand on voit que les décisions et les annonces des autorités soient peu comprises, jugées incohérentes et vécues comme des « mensonges d’État ». Rappelons que les premières plaintes portées contre les ARS et le Préfet pour refus de traitements à l’hydroxychloroquine provenaient justement de la Guadeloupe et de la Martinique.

À partir de ce constat, comment pouvons-nous espérer créer une adhésion autour d’un vaccin produit en l’espace d’un an alors que des traumatismes profonds existaient déjà depuis plusieurs décennies ?

Des déserts hospitaliers patiemment installés

Une autre illustration concerne la lenteur de l’État à agir sur les problématiques hospitalières. Pour ne prendre que l’exemple de la Martinique, cela fait plusieurs années que le Centre Hospitalier Universitaire subissait une situation très dégradée avec des difficultés notamment sur les conditions de travail des agents hospitaliers, des manques d’effectifs de personnels de santé et de médicaments et de produits de désinfection, des locaux vétustes, des manques en matière d’équipement, etc. Il aura fallu attendre plusieurs années, des manifestations régulières et une pandémie, malgré les appels récurrents des élus locaux, pour qu’une enveloppe de 500 millions d’euros soit octroyée par le Gouvernement, seulement en mars 2021. Pendant ce temps, les populations souffraient en temps normal de difficultés d’accès aux soins.

Comment espérer qu’une enveloppe budgétaire, arrivée trop tard, puisse permettre aux structures hospitalières de s’armer correctement face à la virulence de la dernière vague pandémique ? Une communication appropriée et un travail de pédagogie sur l’importance de la vaccination auraient été plus efficaces que des moyens financiers tardifs.

Catastrophe économique et sociale

Au-delà des effets sanitaires de la pandémie, les implications économiques pour ces territoires sont terribles. Les Outre-mer connaissaient déjà des freins structurels alimentés par les spécificités telles que l’éloignement géographique, les conditions climatiques difficiles et de moins en moins prévisibles, et l’insularité. Pour rappel, la première vague épidémique avait eu des effets négatifs en Martinique avec un recul de la valeur ajoutée totale de 4,4%, 5,1% en Guadeloupe et 3% en Polynésie.

L’année 2021 devait leur permettre de rouvrir les vannes, notamment pour les secteurs en liens avec les activités touristiques et nautiques qui avaient souffert d’un fort manque à gagner. La nouvelle vague pandémique risque d’accentuer la dégradation du tissu économique dans des territoires où le taux de chômage, surtout des jeunes, et les destructions d’entreprises pesaient déjà sur les conditions de vie des populations.

D’autres territoires ultramarins restent fragiles face à cette pandémie, notamment Mayotte – où les infrastructures publiques ne permettent pas de respecter les gestes barrières convenablement – et la Guyane – où les peuples autochtones restent vulnérables. Nous y constatons des freins similaires et les populations risquent d’y connaître des difficultés similaires aux Antilles et à la Polynésie.

Face à cette situation est intenable pour nos compatriotes des Outre-mer, la Gauche Républicaine et Socialiste exhorte le Gouvernement à tout mettre en œuvre pour éviter, au-delà des effets négatifs de la pandémie, un embrasement politique et institutionnel qui pourrait mettre à mal le socle républicain.

“On peut reprocher à la France d’être peu combative”

Marianne · entretien publié le 6 août 2021 · PROPOS RECUEILLIS PAR R.S.

Marianne : Dans sa note, l’École de guerre économique explique que l’Allemagne cherche à imposer ses règles et à affaiblir la France, dont le modèle est fondé sur le nucléaire. Est-ce quelque chose que l’on constate au Parlement européen ?
Emmanuel Maurel : Il y a une offensive des Allemands pour leur « mix éolien et gaz ». Nos voisins prennent appui sur une entente entre les lobbies industriels et certains écologistes. Le problème, c’est que, sur le plan environnemental, ce modèle est intenable. Ses émissions de CO2 demeurent très élevées, bien plus qu’en France. Mais on ne peut pas ignorer les arguments contre le nucléaire. Les populations refusent l’enfouissement des déchets, qui resteront toxiques des dizaines (voire des centaines) de milliers d’années. On ne pense pas non plus assez à l’assèchement et au réchauffement des rivières utilisées aujourd’hui pour refroidir les réacteurs. Si on est lucide, le nucléaire l’emporte sur le gaz et a fortiori sur le charbon, mais faut-il pour autant l’exalter dans cette taxonomie européenne ? Je ne suis pas sûr. Je pense qu’il faut explorer d’autres pistes, au premier rang desquelles les économies d’énergie.

L’une des failles du modèle allemand, c’est qu’il s’appuie en partie sur la fourniture du gaz russe, au risque d’une dépendance européenne envers la Russie…
Sur « Nord Stream 2 », j’ai une position modérée. Si l’on s’oppose aux Russes sur ce gazoduc, qui est assemblé à 95%, on se met dans la main des Américains, qui veulent rendre l’Europe dépendante de leur gaz à eux en usant du chantage des sanctions extraterritoriales. Est-ce qu’on veut couper tout contact avec les Russes et dépendre encore plus des Américains ?

Historiquement, l’Europe s’est bâtie sur des enjeux énergétiques convergents avec le CECA en 1951. Pourquoi constate-t-on une divergence de fond sur ces enjeux stratégiques ?
Avec la France et l’Allemagne, on est confronté à deux États aux intérêts de plus en plus divergents. Les tensions vont au-delà des sujets énergétiques. On a vu cette divergence lors des négociations sur l’accord d’investissement avec la Chine, par exemple. L’Allemagne a précipité la signature de cet accord lors de la dernière semaine de sa présidence du Conseil européen, en décembre 2020… Autrefois, elle cherchait des compromis par fidélité à la construction européenne, aujourd’hui elle veut imposer son point de vue. Mais on pourrait aussi reprocher à la France d’être peu combative, et par là-même moins influente…

“Ne faisons pas de l’écologie contre les plus modestes”

tribune de Jean-Luc Laurent, publiée le mardi 3 août 2021 par Les Echos

Le maire GRS du Kremlin-Bicêtre déplore l’instauration « précipitée » des zones à faibles émissions dans le Grand Paris. Il estime, dans une tribune aux « Echos », que cette mesure accentue les inégalités entre ceux qui peuvent s’offrir un véhicule plus écologique… et les autres.

Depuis mardi 1er juin, tous les véhicules Crit’Air 4 et 5 n’ont plus le droit de circuler en semaine dans la zone à faibles émissions (ZFE) de la Métropole du Grand Paris. Cela représente 240.000 voitures, et presque autant de Franciliens.

Dès 2022, ce sont les véhicules Crit’Air 3 qui seront interdits, avant les Crit’Air 2 en 2024. Cette décision ne tient pas compte de la situation des ménages modestes et des classes moyennes. Elle préfère une écologie punitive à une écologie populaire.

Futur métro

La ZFE est une nécessité pour opérer une transition écologique et énergétique, notamment quand on sait que le transport est l’activité qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre en France et que la pollution est un réel enjeu de santé publique.

Malheureusement, il manque à cette mesure un accompagnement des Franciliens. En imposant la zone à faibles émissions sans concerter les principaux intéressés, nous les évinçons d’une politique écologique participative, nous créons des tensions sociales qui pourraient être évitées et nous alimentons une défiance de la part des Franciliens les plus fragiles face à des décisions politiques déconnectées de la réalité.

Cet accompagnement passe avant tout par une offre de transports en commun suffisante en banlieue. Le calendrier actuel de la zone à faibles émissions ne tient pas compte des mises en service des futures lignes de métro pour desservir la banlieue. La ligne 14 prolongée en 2024 et surtout la ligne 15, métro de banlieue à banlieue tant attendu, ne sera finalisée qu’en 2030. Dans ces conditions, pourquoi continuer à opposer « fin du monde » et « fin du mois » ?

Une taxe supplémentaire

L’écologie qui se construit contre les citoyens, les Français n’en veulent pas. Une telle mesure qui ne s’accompagne pas d’une politique sociale concrète risque de fracturer encore un peu plus notre société. Elle subit déjà actuellement une crise sanitaire sans précédent dont les répercussions économiques et sociales touchent de plein fouet les couches populaires.

D’autant plus quand cela conduit à créer une taxe supplémentaire par le biais de bornes de contrôle. Alors que les professionnels du transport bénéficient d’ores et déjà de dérogations, cette taxe sera payée par les Franciliens qui se rendent quotidiennement au travail. En somme, la double peine. Souhaitons-nous réduire la ZFE à une taxe supplémentaire, alors que l’enjeu est l’amélioration de la qualité de l’air ?

A minima, il faut que les aides financières pour acquérir un véhicule peu ou pas émetteur de gaz à effet de serre soient augmentées au regard du coût engendré pour les Franciliens modestes et les classes moyennes.

Ne creusons pas davantage les inégalités par une décision précipitée. Priver les habitants d’Ile-de-France de leur moyen de transport sans leur proposer d’alternatives (transports collectifs, auto-partage, RER Vélo…) conduit à les « assigner à résidence » et les cantonner à leur quartier. Il est encore temps de changer les choses pour rendre la ZFE populaire !

Dérive antivax et caution pseudo scientifique

Dans une tribune publiée le 30 juillet sur son blog Mediapart et sur le site complotiste France soir, le sociologue Laurent Mucchielli remet en cause la sécurité des vaccins anti-covid. En entretenant délibérément la confusion entre le nombre des décès survenus après vaccination (scoop : chaque jour en France, des gens meurent) et les quelques cas avérés de décès causés par un vaccin (par exemple des cas de thrombose pour l’Astra-Zaneca), M. Mucchielli manipule les chiffres des données de pharmacovigilance pour alimenter les peurs et les fantasmes anti-vax. Dans un article paru dans « 20 minutes », Francesco Salvo, coordinateur de l’enquête de sécurité sur le vaccin Pfizer en France, explique pourquoi les décès rapportés dans les bases de pharmacovigilance ne sont pas nécessairement dus à la vaccination.
Depuis le début de la pandémie, la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement a malheureusement mis à jour tous les travers du Macronisme : amateurisme, autoritarisme, communication souvent mensongère. Des multinationales pharmaceutiques profitent de la crise pour s’enrichir et viennent même d’obtenir l’augmentation des tarifs des vaccins. Le contrôle public des ces entreprises est trop faible et le besoin urgent de développer des dispositifs plus efficaces de pharmacovigilance est indéniable.
Tous ces points avérés ne sauraient pour autant justifier la diffusion d’informations biaisées sur la sécurité des vaccins. La dérive de M. Mucchielli est d’autant plus grave qu’il se drape de sa qualité de chercheur au CNRS pour donner davantage de crédit à ses arguments de marchands de doutes. Il participe ainsi à décrédibiliser la parole scientifique auprès du public. M. Muchielli est sociologue. Sa spécialité concerne les questions de sécurité. Il n’est ni biologiste, ni médecin ni pharmacien. Rappelons que dès lors qu’il s’aventure hors de son champ de recherche, un chercheur ou un universitaire n’a ni plus ni moins d’autorité et de crédibilité qu’un citoyen ordinaire.
Il est temps de travailler à surpasser la propagande des antivax ou tout ce qui y concoure : c’est une question de santé publique et de responsabilité collective.
https://www.20minutes.fr/sante/3093023-20210729-vaccination-non-bases-pharmacovigilance-permettent-connaitre-nombre-deces-dus-injection

Il n’est pas trop tard pour préparer les rentrées scolaires et universitaires

Depuis près d’un an et demi qu’a commencé la pandémie au COVID-19, les élèves, les étudiants, les professeurs et tous les membres des communautés scolaires et universitaires ont subi un festival d’improvisations et d’injonctions contradictoires de la part de leurs ministères. Alors que l’été voit déferler une quatrième vague de la pandémie, il n’est sans doute pas trop tard pour anticiper et préparer la rentrée, bien que le ministre de l’éducation nationale ait choisi de se déplacer à Tokyo pour les JO plutôt que de plancher sur les protocoles de rentrée, pourtant promis pour début juillet.

Du fait de leur jeune âge et des moindres risques qu’ils encourent, les élèves et les étudiants n’ont jusqu’ici pas fait partie des publics prioritaires pour la vaccination. De façon plus surprenante, à la différence de nombre de pays européens voisins (Allemagne, Autriche, Espagne, Hongrie, Pologne, Portugal, République Tchèque, Slovaquie…), les enseignants n’ont pas non plus été jugés prioritaires par le gouvernement français. Les 5 semaines qui nous séparent de septembre ne pourront suffire à compenser ce déficit de protection. Faute d’anticipation et de préparation, la communauté éducative risque donc d’affronter la rentrée dans un état de grande fragilité vis à vis des risques sanitaires.

Ainsi du fait de leur moindre taux de vaccination, enfants et jeunes adultes sont (malgré eux) aujourd’hui parmi les principaux moteurs de la propagation de l’épidémie. Dans ce contexte, il faut d’abord convaincre de l’intérêt de la vaccination et de l’obtenir pour l’ensemble de la communauté éducative en proposant de façon volontariste des rendez-vous à celles et ceux qui ne sont pas encore vaccinés.

La Gauche Républicaine et Socialiste demande en outre que le mois d’août soit mis à profit pour limiter les risques de transmission au sein des établissements scolaires. À la façon de la fumée de cigarette, le COVID se transmet de façon aéroportée. Afin de prévenir les risques, il convient d’investir pour adapter les locaux : diagnostics et travaux pour garantir la bonne ventilation des salles ; achat et mise en place de capteurs de CO2 dans les classes pour caractériser la qualité de la ventilation et réguler l’ouverture des portes et fenêtres ; achat et installation de purificateurs d’air à filtre HEPA.

La restauration scolaire est dans ce contexte un enjeu essentiel tant du point de vue social que sanitaire. Les repas à la cantine sont, on le sait, une source majeure de contamination. Il convient de tout mettre en œuvre pour réduire ce risque sans renoncer à la restauration scolaire. Il aurait fallu anticiper et planifier des dispositifs le permettant. Il s’agissait de d’organiser les établissements pour un système de plateaux ou paniers repas directement délivrés dans les classes, par exemple, qui permette aux enfants de déjeuner dehors ou par demi-classe en fonction du temps de façon à limiter les interactions entre classes et à éviter la mêlée de la queue à la cantine. D’autres adaptations doivent être imaginées pour les restaurants scolaires. Pour mettre en place de tels dispositifs, il aurait donc fallu débloquer les crédits suffisants, que soient recrutés des personnels qui assurent le service à la place (à la classe) et que l’État subventionne à cette fin les collectivités territoriales responsables de la restauration scolaires dans les écoles, collèges et lycées du pays. La Gauche Républicaine et Socialiste est consciente de l’inertie résultant du fait que rien n’ait été pour le moment envisagé par le ministre Blanquer et les hauts fonctionnaires de son administration ; à défaut qu’un tel dispositif soit mis en place dès le 2 septembre, la Gauche Républicaine et Socialiste demande que les crédits soient débloqués, que les protocoles soient élaborés en concertation avec les représentants des chefs d’établissements, des enseignants et des personnels TOS des collectivités concernés, pour que ces dispositifs puissent être applicables dès le mois d’octobre, si la circulation du virus reste à un niveau élevé.

La pandémie au COVID-19 a par ailleurs agi comme un révélateur du mauvais état général des établissements scolaires et universitaires et de l’abandon de toute politique de prévention digne de ce nom. Comment accepter qu’en 2021 il reste difficile à un élève français de simplement se laver les mains faute du manque de points d’eau ? Comment accepter de devoir partager médecins scolaires, infirmières, psychologues et assistantes sociales sur trois, quatre ou cinq établissements différents au point que ces personnels deviennent essentiellement indisponibles aux élèves qui en ont besoin ? Alors qu’élèves et étudiants ont été durement affectés par les confinements, couvre-feux et les restrictions de leur liberté de circulation, alors qu’ils doivent subir un climat anxiogène et que les discours culpabilisateurs se multiplient à leur égard, il est urgent de prendre soin d’une génération dont l’adolescence est impactée de façon aussi violente qu’historiquement inédite. La Gauche Républicaine et Socialiste demande la mise en place urgente d’un plan massif de recrutement de personnels (médecins, infirmières, psychologues, assistantes sociales) permettant d’assurer à chacun un accès effectif aux services de prévention scolaire et universitaire.

Faire face avec efficacité et justice à la 4e vague de COVID

1️⃣ La Gauche Républicaine et Socialiste est favorable à la vaccination la plus large possible contre le COVID 19. La vaccination est l’outil le plus efficace pour prévenir les cas graves de la maladie et ralentir la diffusion du virus.
2️⃣ La Gauche Républicaine et Socialiste demande que soit enfin mis en œuvre une véritable campagne d’information et de sensibilisation sur la vaccination, afin de faire reculer l’inquiétude d’une partie de nos concitoyens et les fausses informations qui ont par défaut un écho disproportionné. Nous constatons avec amertume que ce n’est toujours pas la voie prise par le gouvernement et que rien n’a été fait sérieusement en ce sens depuis le début de la campagne de vaccination.
3️⃣ La Gauche Républicaine et Socialiste demande que des efforts plus importants soient faits pour toucher les publics les plus éloignés de la vaccination, pour multiplier les lieux – au plus près de nos concitoyens – où elle est proposée et sur les plages horaires les plus larges possibles. Quoi qu’il en coûte ! Un effort particulier doit être fait en direction des quartiers populaires et de l’ensemble de nos territoires que l’on peut qualifier de “déserts médicaux”, qui sont aujourd’hui de fait privés d’accès correct au vaccin.
4️⃣ Nous sommes opposés à un Pass Sanitaire qui ne serait pas strictement encadré dans le temps et qui ne serait pas limité à certaines activités, comme celles qui étaient prévues initialement par la loi du 18 mai 2021 (évènements de plus de 50 personnes, etc.). Ce n’est pas le choix qui a été fait par le gouvernement, qui non seulement se contredit lui même en quelques semaines mais qui, de surcroît, met en place des mesures clairement disproportionnées par rapport au but recherché.
5️⃣ Nous sommes particulièrement opposés aux mesures qui créent un précédent dangereux dans le code du travail en faisant de la détention d’une preuve de test négatif ou d’un schéma vaccinal complet le début d’une justification de licenciement. L’état de santé d’un salarié ne doit pas être connu de son employeur et ne saurait jamais être un motif de licenciement.
6️⃣ Nous sommes opposés à la présentation d’un Pass Sanitaire pour accéder à l’hôpital public et aux établissements de santé : nul ne doit être empêché de se soigner, d’accompagner un proche souffrant qui a besoin de soins et ne peut rester seul, de saluer la dépouille d’un proche décédé.
7️⃣ Nous demandons que soit enfin mis en œuvre et de toute urgence un plan de sécurisation des lieux clos : Filtres HEPA et capteurs de CO2 sont des moyens identifiés et documentés d’amélioration et de mesure de la qualité de l’air. C’est notamment un investissements prioritaires à réaliser dans les établissements scolaires et universitaires qui doit être couplé avec une préparation de la rentrée qui n’a à ce stade pas pris en compte l’évolution de la situation. Nous refusons que les insuffisances constatées lors des précédentes et l’abandon des étudiants se reproduisent.
8️⃣ Nous dénonçons l’absurdité qui amènerait à exiger dans les TGV ou intercités un Pass Sanitaire, quand pour des raisons évidentes de praticabilité celui-ci ne le sera pas dans les réseaux de transports en commun des grandes agglomérations, qui ne sont pas moins exposés. La cohérence gouvernementale s’effondre quand la justification sanitaire fait place à des considérations opportunistes.
9️⃣ Nous refusons que les adolescents se voient opposés la détention d’un Pass Sanitaire, dont l’absence signifierait une entrave à leur épanouissement et bon développement.
🔟 Nous exigeons enfin que les tests PCR continuent d’être remboursés par l’assurance maladie. Leur déremboursement constituerait une erreur terrible qui empêcherait la mesure et le contrôle de l’épidémie et donc irait à l’encontre des intérêts sanitaires du peuple français.

Pegasus : une réaction forte de la France est indispensable

La Gauche Républicaine et Socialiste appelle à une réaction forte de la France suite aux révélations sur le « Projet Pegasus ».

Les révélations du consortium de journalistes à l’initiative de Forbidden Stories et d’Amnesty International sur le « Projet Pegasus » sont choquantes. Prévu à l’origine, selon l’entreprise NSO le commercialisant, pour combattre le terrorisme et la criminalité organisée, le logiciel « Pegasus » a totalement été détourné de cet objectif. Ces informations illustrent de manière très concrète la guerre souterraine que mènent de nombreux régimes à l’encontre de journalistes, de militants des droits humains et de personnalités politiques. Infiltré sur le téléphone des personnalités visées, sans même avoir besoin de recourir à des techniques d’hameçonnage, cet outil met directement en danger leur sécurité ainsi que leur liberté d’informer et d’agir.

Un nombre important de responsables politiques français, dont le Président de la République et plusieurs membres des gouvernements Philippe et Castex, ainsi que des journalistes de médias nationaux ont aussi été placés sur la liste de cibles potentielles de ce logiciel. Ces révélations appellent à une réaction forte de l’exécutif. Car ce n’est pas la première fois que la France est victime d’une telle entreprise. On se souvient de l’affaire Snowden et des écoutes réalisées par la National Security Agency américaine contre la France, l’Allemagne et d’autres partenaires qui n’avaient engendré à l’époque qu’une réponse timorée de la part du gouvernement français.

Des plaintes ont déjà été déposées. Nous espérons qu’elles permettront de faire toute la lumière sur la responsabilité de gouvernements étrangers, ou de certaines de leurs agences, dans la mise en place de ce système qui a visé la tête de l’Etat mais aussi de nombreux lanceurs d’alerte à l’étranger. La France doit rappeler à ses voisins et partenaires que de telles pratiques ne peuvent avoir cours pour préserver des liens de confiance.

Néolibéralisme et crise sanitaire : La stratégie du choc

la stratégie du choc

En regardant Emmanuel Macron ce lundi 12 juillet, on peut fortement penser au remarquable ouvrage de l’intellectuelle canadienne Naomi Klein.

Elle montrait dans ce livre non pas que les catastrophes naissaient de complots, mais plutôt la manière dont le pouvoir exploitait chacune d’elles. Comment le tsunami de 2004 avait été exploité au Sri Lanka pour procéder à des juteuses opérations immobilières au détriment des pécheurs locaux ou comment Milton Friedman, l’un des maîtres à penser des libéraux, avait vu l’ouragan Katrina comme une opportunité pour réformer le système d’éducation en Nouvelle-Orléans en privatisant les écoles publiques à reconstruire, chose qui n’aurait jamais été acceptée par la population en temps normal. On pourrait rajouter la manière dont la guerre des Malouines avait porté Margareth Thatcher vers sa réélection alors que juste avant sa politique était massivement condamnée par la population britannique.

On a souvent comparé la brutalité de la politique d’Emmanuel Macron à celle de Margareth Thatcher et il est maintenant à souhaiter que la guerre contre la COVID ne soit pas pour Macron ce que les Malouines ont été pour la dame de fer. En tout cas, dans son allocution du 12 juillet, Emmanuel Macron a fait un mélange des genres qui a montré sa volonté d’utiliser les mesures d’urgence contre la COVID et la menace d’une quatrième vague pour vendre 2 mesures scélérates et purement idéologiques : la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage. La ficelle est un peu grosse, mais ne surprendra certainement pas Naomi Klein qui a démontré que la méthode avait déjà fait ses preuves ailleurs.

Annoncer la mise en place de l’assurance chômage le 1er octobre est un véritable scandale démocratique. En effet, le Conseil d’État doit se prononcer sur cette réforme en novembre et la mettre en place avant cet avis est un moyen de mettre une énorme pression sur cette instance. Il faudra beaucoup de courage au Conseil d’État pour retoquer cette réforme d’amateurs, unanimement condamnée par tous les partenaires sociaux autant par les syndicats de salariés que par le MEDEF. Mais les travailleurs sans emploi sont une cible facile, peu organisés collectivement, ils sombreront dans la misère en silence et c’est tout ce qui intéresse ce gouvernement. Emmanuel Macron a justifié sa désastreuse réforme par cet argument : « Actuellement, il faudrait qu’on gagne mieux sa vie en travaillant qu’en restant au chômage ». C’est un bel hommage à la réforme actuelle avec laquelle on ne pouvait pas perdre d’argent en allant travailler. Il a trouvé une autre méthode consistant à plonger les travailleurs sans emploi dans la misère pour qu’ils puissent accepter n’importe quoi. Dans une période où près de 6 millions de personnes sont inscrites à Pôle-Emploi toute catégorie confondue, cette nouvelle assurance chômage plutôt adaptée a une société de plein emploi va plonger des centaines de milliers de personnes sous le seuil de pauvreté.

Le recul de l’âge légal de la retraite est un non-sens dans une société plombée par le chômage de masse. Même Emmanuel Macron en convenait il y a peu. Mais la période est propice pour oser les pires projets. Les économies réalisées par cette réforme seront reportées et sur l’assurance santé, qui sera plombée par le vieillissement de la population active, et sur l’assurance chômage. Mais on l’a vu, les travailleurs sans emploi sont des coupables parfaits pour ce pouvoir et il sera toujours possible de les faire repasser à la caisse plus tard…

Naomi Klein concluait par cette phrase : voilà en quoi consiste la stratégie du choc : des raids systématiques contre la sphère publique au lendemain de catastrophes, quand les gens sont trop focalisés sur l’urgence, sur leur survie pour protéger leurs intérêts. La manière dont Emmanuel Macron a lié lors d’une même allocution mesures d’urgence et attaques ciblées contre des conquis sociaux en est la triste illustration.

Alors à l’automne, mobilisons-nous pour nos retraites, mais aussi pour les travailleurs sans emploi. Tous les syndicats doivent se mobiliser, une union de tous les travailleurs, avec ou sans emploi doit être massive pour défendre nos conquis sociaux face à ces fossoyeurs du modèle social français.

14 Juillet, la République sans cesse recommencée

Aujourd’hui 14 juillet 2021, nous célébrons la fête nationale de la République Française.

En ce jour, nous commémorons la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, qui marque l’unité de la Nation, ainsi que la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, qui symbolise dans la mémoire collective le début de la Révolution Française. Les deux projets essentiels de la République sont rassemblés dans une seule et même date.

Le 14 juillet, c’est la République une et indivisible. Dans tous les départements, dans toutes les villes, dans toute la France, nous célébrons notre pays et son unité. Henri Martin rapportait ainsi pour le Sénat à propos de la proposition de loi du député Benjamin Raspail visant à instituer le 14 juillet comme Fête Nationale : « Cette seconde journée du 14 juillet, qui n’a coûté ni une goutte de sang ni une larme, cette journée de la Grande Fédération, nous espérons qu’aucun de vous ne refusera de se joindre à nous pour la renouveler et la perpétuer, comme le symbole de l’union fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la liberté et l’égalité. Le 14 juillet 1790 est le plus beau jour de l’histoire de France, et peut-être de toute l’histoire. C’est en ce jour qu’a été enfin accomplie l’unité nationale, préparée par les efforts de tant de générations et de tant de grands hommes, auxquels la postérité garde un souvenir reconnaissant. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire. » 

Mais le 14 juillet, c’est aussi la prise de la Bastille, c’est la lutte contre la tyrannie, pour la liberté, l’égalité et la fraternité. C’est le souvenir du peuple français révolutionnaire renversant les injustices, triomphant des tyrans et de leurs armées coalisées. 

La République est non seulement un régime politique d’unité des citoyens égaux en droit, sans qu’il ne soit fait de différence entre eux, mais c’est aussi un projet politique, celui de sa devise, liberté, égalité, fraternité.

Les bals populaires du 14 juillet, les feux d’artifice, la Marseillaise, le drapeau tricolore sont autant de célébrations, mythes et symboles de notre République Française. Ils ne sont pas les souvenirs aseptisés d’une époque révolue, mais ce qui donne corps à l’esprit républicain, ce qui nous fédère en tant que peuple.

Sans cesse renouvelée, la République, pour être elle-même, doit être conquérante. L’émancipation individuelle et collective en est l’aboutissement. C’est par l’entremise de la laïcité, de la sécurité sociale, du droit de manifester, dusuffrage universel, de la politique sociale du logement, de l’hôpital public, des monopoles d’Etat, des ateliers nationaux, que nous progressons vers cet idéal. La République sociale ne se satisfait pas de l’égalité des droits. Elle est une aspiration à la réduction des inégalités sociales pour gagner l’égalité républicaine.

Unité de la Nation, conquête de l’émancipation, voilà la République que nous chérissons et que nous défendons. La Gauche Républicaine et Socialiste souhaite à tous les citoyens de la République Française une joyeuse fête nationale. Vive la République, vive la France !

Les archives publiques sont un patrimoine commun à défendre

Le gouvernement, dans le cadre du projet de loi relatif à la prévention des actes terroristes et au renseignement, met en péril l’accès démocratique aux archives du renseignement.
Le droit d’accéder aux archives n’est pas un sujet anecdotique. C’est une composante majeure de la réalisation du travail scientifique et historique. C’est par la consultation des archives nationales, locales, militaires, que les historiens parviennent à produire des travaux documentés et légitimes. Ce travail est indispensable pour participer à l’élaboration d’une Histoire commune, donc au sentiment d’appartenance à la communauté nationale. À l’ère du relativisme généralisé, où la distinction entre faits établis et opinions arrangeantes semble avoir été abolie, la nécessité de disposer de sources fiables n’a jamais été si importante.
La pente des restrictions des libertés publiques est glissante. Fermer les archives du renseignement sans limite de durée, ainsi que le prévoit le projet gouvernemental, est un recul inacceptable de l’État de droit. La transparence de la République sur les missions qu’elle mène pour la défense des citoyens est un élément essentiel de notre démocratie. Il garantit le contrôle citoyen des opérations de défense en permettant d’avoir les moyens de les évaluer a posteriori.
La lutte contre le terrorisme est une priorité politique. Les ennemis de la France, de la République et de la démocratie doivent être combattus par l’État, au nom de la défense des libertés publiques et de la sécurité de nos concitoyens. Il est donc impensable que la lutte contre le terrorisme aboutisse au recul de celles-ci.
Alors que le Conseil d’État a jugé le 2 juillet dernier illégale la classification automatique de ces archives en catégorie « secret défense » pour plus de 50 ans, le gouvernement a l’obligation morale et politique de revenir sur l’article 19 de ce projet de loi.
De la politique répressive des manifestations au fiasco lors de l’organisation des élections locales, en passant par certaines mesures de l’état d’urgence sanitaire (notamment les moyens donnés à l’exécutif pour se débarrasser d’un contrôle parlementaire sérieux), la présidence d’Emmanuel Macron a été un moment de recul inédit de recul des libertés publiques en période démocratique. Du fait de ces lois dangereuses, des répressions inacceptables et de l’incompétence généralisée des ministres de l’intérieur successifs, la confiance des Français envers nos institutions républicaines est plus faible que jamais. Il est urgent de la reconstruire.
La Gauche Républicaine et Socialiste appelle donc le Parlement à rejeter l’article 19 du projet de loi terrorisme-renseignement. Nous rappelons notre attachement sans faille à l’accessibilité universelle des archives, nécessité scientifique et démocratique.

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