« Projet plein emploi » : après les émeutes, un contre-feu bien commode pour le Gouvernement !

Ce que l’on peut retenir du texte “pour le plein emploi” déposé par le gouvernement (et aggravé par la droite) est qu’il utilise toujours la même grosse ficelle quand il n’a rien a proposer : culpabilisation, stigmatisation et mépris des plus précaires.

Un contrat d’engagement (l’obligation de 15 à 20h par semaine) pour tous les demandeurs d’emploi. Traduction : les chômeurs sont responsables de leur situation et pour pouvoir continuer à bénéficier de leurs droits (disposer du service public de l’emploi et être indemnisé après avoir cotisé) ils devront « payer » en réalisant des heures sur des métiers qu’ils ne souhaitent pas forcément ou qu’ils ne savent ne pas faire.

Cette mesure ne prévoit aucun accompagnement supplémentaire et ouvrira un peu plus la porte à l’externalisation vers des partenaires privés.
D’un côté, la double peine pour les privés d’emploi et une charge supplémentaire pour les actuels conseillers « pôle emploi » et de l’autre un nouveau marché pour des prestataires pour l’heure inexistants, mais qui vont germer sous l’effet d’aubaine.
De plus, contrairement à ce qui avait été promis, rien dans ce projet ne permet de rétablir les mesures rejetées par le Conseil constitutionnel sur l’emploi des seniors.
En faisant entrer les allocataires du RSA dans le décompte de pôle emploi, le gouvernement introduit une confusion entre l’indemnisation du chômage ouverte en contrepartie de cotisation et le RSA, qui répond à la nécessité de garantir un filet minimum financé par l’Etat. En renforçant les mécanismes de sanction, en leur imposant 20h d’activité obligatoire, il y a fort à parier que le seul résultat qu’obtiendra le gouvernement sera une augmentation naturelle du non-recours aux allocations. De là à penser que c’est l’objectif visé…

La philosophie de ce projet de loi réside dans cette morale : moins il y aura de recours, plus le taux de chômage s’affichera à la baisse.
Chez ces gens-là, on ne compte plus, on cache !

La droite et la macronie nourrissent le RN !

En 6 jours d’émeutes, d’une intensité accrue par rapport à 2005, le chef de l’Etat ne voit pas qu’une grande partie du problème vient de lui et de ses prédécesseurs. Le délitement de l’école républicaine, la destruction des services publics, l’abandon des quartiers et des banlieues, tout comme celui de la ruralité, la co-gestion de la politique sécuritaire avec des syndicats radicalisés, le système de santé sous les décombres de la pandémie, le mépris des revendications du mouvement social, la concertation à coup de 49.3.

C’est au gouvernement qu’incombe la responsabilité de réparer ce qui est cassé. Il ne peut pas se contenter de répondre aux nuits de violence qui ont suivi le meurtre de Nahel Merzouki en invoquant la responsabilité parentale ou en accusant les jeux vidéos! Et sanctionner les pauvres sans se poser plus de questions sur l’origine du mal qui ronge nos quartiers populaires est une réponse bien commode – et bien ciblée – que les démagogues apprécieront.

Nous sommes à la veille des 100 jours de l’apaisement promis après la bataille contre la retraite à 64 ans. Le moins que l’on puisse dire est que l’objectif est loin d’être atteint! Si Macron ne change pas de politique, la France continuera de s’enfoncer dans le chaos, ouvrant ainsi un boulevard pour l’extrême-droite.

Peut-on se chauffer en jetant des sorts?

Le sens des priorités d’une partie de la gauche est parfois déroutant.

Une polémique a enflé sur les réseaux sociaux à cause de la capture d’écran d’une réunion consacrée à un sujet majeur et crucial : l’énergie et sa nécessaire décarbonation.

Des personnalités favorables à l’énergie nucléaire (plus rentable et surtout beaucoup plus décarbonée que le mix gaz-éolien) ont fait valoir leur point de vue, ce qui ne paraît pas illégitime ni scandaleux au vu de l’urgence climatique.

Mais les dogmes et les préjugés l’ont hélas, de nouveau emporté. Des responsables politiques de gauche de premier plan se sont insurgés, au point qu’on a lu sur leur fil twitter qu’il valait mieux « jeter des sorts que construire des EPR » (sic).

Ces polémiques et ces bons mots font passer la gauche complètement à côté du sujet et empêchent tout débat rationnel et sérieux.

On peut être pour ou contre le nucléaire, mais encore faut-il argumenter, et surtout proposer des solutions !

La Gauche Républicaine et Socialiste est favorable au développement du nucléaire en France et en Europe, mais demeure ouverte au dialogue avec tous ses partenaires. Débattons-en sereinement face aux Français et d’une vraie discussion, approfondie et scientifiquement étayée, jaillira la lumière !

Le gouvernement ne “correctionne plus : il dynamite, il disperse, il ventile”

Nous ne sommes en aucun cas partisans de la violence militante, qui dessert toujours la cause. Et comme 80% des sympathisants de gauche interrogés en Rhône-Alpes, nous sommes favorables au projet de ligne de ferroutage du Lyon-Turin. Nous ne partageons donc pas la position des “Soulèvements de la Terre” et encore moins le comportement de certains de ses membres. 
 
Mais la dissolution de ce mouvement pose la question de savoir si la violence lui est consubstantielle. Et nous en doutons fort. La justice administrative nous dira bientôt ce qu’il faut en penser, notamment pour ce qui relève des graves évènements survenus à Sainte-Solines. 
 
Si nous attendons la décision du Conseil d’État, nous n’attendons hélas plus de ce Gouvernement qu’il agisse autrement que par la répression et la censure. Sa manière de “gérer” le mouvement sur les retraites en atteste. 

En engageant la confrontation avec toutes les forces qui lui résistent, Macron ouvre une boite de Pandore que d’autres, après lui, pourraient exploiter dans des proportions dont on n’a pas idée. Dissoudre un mouvement, c’est quand on n’a plus le choix. Les ligues fascistes des années 1930 ou les associations complices du terrorisme islamiste (CCIF, Baraka City), ne laissaient pas le choix à la République. 
 
Mais en est-il de même pour les Soulèvements de la Terre ? La GRS estime que dans ce cas d’espèce, il faut distinguer le groupe des individus. Nous espérons que cela sera pris en compte, et jugé dans le respect de nos principes fondamentaux et de l’état de droit.

Pap N’Diaye : le cancre du gouvernement ?

Après un quinquennat Blanquer ayant constamment oscillé entre le tumulte et le désastre, on aurait pu attendre de son successeur plus de détermination pour réparer l’école publique et républicaine.

Les chantiers ne manquent pas : manque de personnel, salaires des enseignants, lycées pro, mixité scolaire. Pour l’instant, force est de constater que le ministre a raté tous ses rendez-vous.

Celui qui se dit « ne pas être un homme des grands soirs, mais des avancées concrètes » ne nous propose pourtant rien de concret. Et sa communication, parfois innovante, souvent soporifique, n’est jamais suivie d’effets.

La tragédie du suicide de la jeune Lindsay, qui aurait dû agir comme un électrochoc, n’a donné lieu qu’à l’annonce d’une heure de sensibilisation au problème du harcèlement, à destination des seuls collégiens. C’est tout. Et c’est consternant.

Alors que les lycéens entament les épreuves de philosophie du baccalauréat aujourd’hui, il va falloir se mettre au travail, Monsieur le Ministre : le conseil de discipline n’est pas loin !

6 Juin, Ils étaient 132000 à débarquer en Normandie, nous étions plus de 900000 partout en France !

On aura vu des mobilisations plus importantes depuis le début de l’année, mais au terme d’une 14ème journée de mobilisation, après toutes les entraves et les embûches semées par le gouvernement, c’est une réussite.

Et quand bien même un sentiment de frustration peut nous effleurer, nous ne devons pas perdre de vue que la résistance, avant de vaincre, est indispensable, que les Français sont toujours unis derrière les syndicats et que la gauche a été un soutien infaillible de ce mouvement inédit.

Le pari de la détermination est réussi, il reste à maintenir et renforcer celui de l’unité.
Encore aujourd’hui, sous des prétextes comptables, Emmanuel Macron et sa bande veulent bâillonner le parlement et empêcher un débat et un vote sur l’abrogation de la reforme des retraites.
Pour enfin passer à autre chose !

Nous choisirons toujours le cadre républicain pour conduire à la destinée de la Nation, mais alors que nous avons à faire avec des fossoyeurs de la République, nous en appelons à la mobilisation populaire pour faire entendre une revendication largement majoritaire chez nos concitoyens.

S’ils s’assoient sur la représentation Nationale, pourront-ils toujours s’asseoir sur ceux qu’ils sont censés être représentés ?
La résignation n’est pas une option, la mobilisation doit continuer.

La guerre des tranchées entre l’Élysée et Matignon

Y aurait-il du rififi entre le Président et sa Première Ministre en ce début de semaine, après le recadrage sévère qu’Emmanuel Macron a adressé à Élisabeth Borne après ses propos sur le RN et l’héritage du maréchal Pétain ? Privé de majorité, de cap politique, son discours sur son rôle de “rempart contre l’extrême droite” sonne de plus en plus creux… Le président a dérapé une fois de plus de manière incontrôlée et s’est retrouvé obligé de rétropédaler dès le lendemain.

Il n’en est pas à son coup d’essai quand il s’agit d’évoquer le maréchal Pétain. Déjà en 2018, à l’occasion des cérémonies du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, Emmanuel Macron avait voulu réintégrer le Maréchal frappé d’indignité nationale au parcours mémoriel, avant de faire machine arrière.

Alors que sa politique délétère nourrit les frustrations qui renforce l’extrême droite, l’aveuglement de l’exécutif sur le danger réel (à Saint-Brévin et ailleurs) pourrait plonger notre pays dans un péril inédit en régime démocratique.
Ce n’est pas un remaniement cosmétique qui résoudra le problème.

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