Le 9 juin, un seul bulletin : la Gauche unie avec Léon Deffontaines !

La Gauche Républicaine et Socialiste appelle à voter pour la liste de la Gauche Unie pour le monde du travail conduite par Léon DEFFONTAINES et soutenue par Fabien ROUSSEL.

  • Une gauche fidèle à sa mission : la redistribution des richesses.
  • Une gauche fidèle à son histoire, toujours aux côtés du monde du travail !
  • Une gauche fidèle aux fondamentaux universalistes et laïques, qui choisit, face à l’extrême droite et tous les obscurantismes, le chemin du progrès, de la science et des Lumières.

Alors que l’Europe est confrontée à des crises sans précédent, les dirigeants du continent, Emmanuel MACRON en tête, privilégient la politique de la fuite en avant. Ils veulent nous imposer :
X une nouvelle cure d’austérité qui mettra à mal nos services publics et notre modèle social ;
X un élargissement de l’UE à 8 nouveaux pays (60 millions d’habitants !) qui aggravera le dumping social ;
X un « saut fédéral », où la France perd son indépendance sur sa diplomatie et sa politique de défense.
Il est encore temps d’arrêter ce processus néfaste !
Ensemble, le 9 juin, reprenons la main en France et en Europe !

“Pour une gauche qui défend les intérêts de la France, il faut une gauche qui secoue l’Europe” – tribune dans Marianne

tribune publiée dans Marianne, le jeudi 6 juin 2024 à 20h30

Les promoteurs de la gauche républicaine invitent à voter pour la liste de la Gauche Unie, conduite par le communiste Léon Deffontaines, le 9 juin prochain.

Dans quelques jours, les Françaises et les Français seront appelés aux urnes pour élire leurs députés européens.

Ils feront leur choix, au terme d’une campagne électorale hors sol, dans laquelle leurs préoccupations ont été étouffées par des postures politiciennes et des jeux médiatiques avilissants pour notre démocratie. Avec la liste de Gauche Unie pour le monde du travail, conduite par Léon Deffontaines et soutenue par Fabien Roussel, nous avons œuvré pour renverser cette tendance.

NON À L’EUROPE DE LA COMMISSION VAN DER LEYEN

C’est pourquoi nous avons parlé de l’Europe telle qu’elle est et non pas telle que certains voudraient vous la présenter. Celle où la Commission Van der Leyen multiplie, avec la complicité des gouvernements, les traités de libre-échange avec l’autre bout du monde, ce qui est tout à la fois nuisible pour notre planète, mais aussi pour nos travailleurs et nos agriculteurs, soumis à une concurrence déloyale.

C’est pourquoi nous avons parlé de cette folie qui motive certains à plaider pou

Que dire enfin de la désindustrialisation qui a touché notre pays, au profit de l’Allemagne, de la Chine et des USA ? Perdre son industrie ce n’est pas seulement perdre quelques points de PIB, mais un tissu économique qui fournit des emplois non précaires, de nature collective, à haut niveau de syndicalisation.

Le développement de l’emploi industriel avait permis de faire émerger une classe moyenne nombreuse et de favoriser la conquête de nouveaux droits sociaux. La désindustrialisation a favorisé la précarisation de l’emploi, la stagnation salariale et la perte de certains droits sociaux. Voilà ce que nous devons réparer en ne laissant plus notre pays et nos concitoyens se faire dépouiller pour satisfaire les détenteurs de capitaux.

RÉPARER LES DÉGÂTS DE L’EUROPE NÉOLIBÉRALE

Réparer les dégâts de l’Europe néolibérale, c’est également ne plus se soumettre aux priorités politiques allemandes : Berlin voulait abattre l’avantage français qu’était son parc nucléaire de qualité.

r un nouvel élargissement à l’Est, avec un dumping fiscal et social inimaginable à la clef, mais aussi pour un « saut fédéral », dans lequel notre pays et nos concitoyens perdraient la maîtrise des décisions en matière de diplomatie et de défense. Tout cela en s’alignant toujours plus sur l’OTAN et les États-Unis, sans percevoir que l’instabilité politique américaine pourrait bientôt nous laisser sans protection face aux impérialismes renaissants.

C’est pourquoi nous avons parlé de nos services publics, mis à mal par la concurrence libre et non faussée consacrée dans le droit européen. Aujourd’hui encore, ces règles iniques conduisent au démantèlement du fret ferroviaire, alors que la transition écologique devrait l’imposer comme une évidence.

En alignant le prix de l’électricité sur celui du gaz, nos factures d’énergie ont explosé avant même l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a révélé au grand jour la dépendance de nos voisins au chantage du Kremlin. En ce sens, avec Emmanuel Maurel au Parlement européen, pendant 10 ans, nous avons combattu avec succès le traité sur la Charte de l’Énergie.

Faire élire de nouveaux députés européens avec la Gauche Unie pour le monde du travail, c’est l’assurance de voir ce travail amplifié. C’est la garantie de disposer de représentants sur qui compter pour défendre notre souveraineté démocratique et promouvoir les principes universalistes et laïques si chers à notre histoire républicaine. C’est la certitude d’envoyer au Parlement des femmes et des hommes qui ont dit NON au traité constitutionnel européen de 2005.

Le 9 juin prochain, soyons au rendez-vous de cette histoire en votant pour la liste de la Gauche Unie !

Signataires :

Emmanuel Maurel député européen et cofondateur de la GRS

Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre et cofondatrice de la GRS

Brigitte Blang, candidate GRS

Laurent Miermont, candidat GRS, ancien adjoint au Maire du 13e ardt de Paris

Elisabeth Jutel, traductrice, artiste, candidate GRS

Nathalie Moine, conseillère départementale GRS de Seine-et-Marne, conseillère municipale de Saint-Pathus

David Cayla, Maître de conférences en économie et essayiste

Samia Jaber, conseillère départementale du Territoire de Belfort, candidate de L’Engagement

Thierry Cotelle, conseiller régional d’Occitanie, président du MRC

Anthony Gratacos, Porte-parole de la GRS, Conseiller départemental de Seine-et-Marne, Conseiller municipal de Moussy-le-Neuf

Chloé Petat, cheffe de projet, candidate GRS

Céline Piot, conseillère municipale et communautaire de Mont-de-Marsan, candidate GRS

Naïma Sayad, avocate, candidate GRS

Catherine Coutard, médecin urgentiste, vice-présidente du MRC

Christophe Mouton, adjoint MRC au maire de Chatillon

Martine Souvignet, adjointe MRC à la maire du 3e arrondissement de Lyon

Marie Pierre Gleize, adjointe MRC au maire de Ramonville

Denis Durand, maire MRC de Bengy sur Craon

Emmanuel Maurel dans Regards : “Les sociaux-démocrates européens recherchent toujours un accord avec la droite”

Emmanuel Maurel était mardi 4 juin 2024l’invité de La Midinale dans Regards. Il aborde tous les sujets majeurs de la politique européenne : la montée de l’extrême droite et la manière de la combattre, les alliances qui favorisent le néo-libéralisme et l’austérité, la nécessité de ramener les classes populaires au cœur de la politique concrète, la reconstruction de la gauche, la réindustrialisation, le libre-échange, la planification écologique, l’énergie et le pouvoir d’achat…

Dans la chaleur et l’enthousiasme de Marseille – Gauche Unie, dimanche 2 juin 2024

Emmanuel Maurel a sonné l’appel au rassemblement et à la mobilisation à une semaine du scrutin des élections européennes. Faire élire de nouveaux députés européens avec la Gauche Unie pour le monde du travail, c’est l’assurance de voir ce travail amplifié. C’est la certitude d’envoyer au Parlement des femmes et des hommes qui ont dit NON au traité constitutionnel européen de 2005. C’est la garantie de disposer de représentants sur qui compter pour défendre notre souveraineté démocratique et promouvoir les principes universalistes et laïques si chers à notre histoire républicaine. Donner plus de 5% des suffrages à la Gauche Unie, c’est renforcer et amplifier le travail conduit par Emmanuel Maurel depuis 2024 au cœur de la machine européenne ! Le 9 juin prochain, soyons au rendez-vous en votant pour la liste de la Gauche Unie !

L’Europe néolibérale contre les intérêts fondamentaux des Français

La France s’effondre en Europe ! Deux régions sont même passées sous le seuil des 75% à la moyenne UE.

Nos territoires régressent et rejoignent les régions les plus pauvres d’Europe de l’Est et du Sud qui … elles progressent mais sont dépossédées de leurs souverainetés économiques par des investissements étrangers (UE et non UE) via l’optimisation des fonds européens dont elles disposent.

Il y a 10-15 ans (bien après les derniers élargissements en Europe de l’Est en 2007), plus des deux-tiers des régions françaises étaient au-dessus de la moyenne européenne. Faute de croissance significative des PIB, ces données traduisent même un appauvrissement en France.

La France dispose de grandes qualités et pourrait être compétitive en Europe, notamment en raison de sa productivité du travail supérieure à la moyenne européenne.

Le réarmement économique du pays commande de sortir des discours mièvres sur l’Europe pour construire des stratégies nationales et territoriales conquérantes, secteurs public et privé, dans le marché intérieur européen comme à l’appui des accords conclus par l’UE avec des pays.

💰En 2022, le PIB régional par habitant dans l’UE, en standards de pouvoir d’achat, variait de 30% de la moyenne de l’UE à Mayotte à 286% pour le sud de l’Irlande. Source : Eurostat février 2024… Cela traduit un des problèmes de la France (et des prix des logements franciliens) en une carte : l’Île-de-France est très riche (et de plus en plus inabordable) quand le reste de la France a décroché.
PIB régional/habitants en 2015
PIB régional/habitants en 2009

Emmanuel Maurel au meeting de la Gauche Unie à Avion (Pas-de-Calais) le 22 mai 2024

Nous sommes la Gauche Unie pour le Monde du Travail ! Ce qui nous rassemble, c’est notre mission historique : redistribuer les richesses et améliorer les conditions de vie des travailleurs. Notre idéal : la République laïque face à tous les obscurantismes ! C’était le message porté le mercredi 22 mai 2024 lors du meeting de la Gauche Unie par Emmanuel Maurel auprès des électeurs du Nord et du Pas-de-Calais…

Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann le 15 mai 2024 au meeting de la Gauche Unie à Paris

La Gauche Républicaine et Socialiste défend la République démocratique, laïque et sociale contre tous ceux qui veulent dissoudre la France dans une Europe fédérale, atlantiste et libérale !

C’est le message de la liste de Gauche Unie pour le monde du travail rassemblée derrière Léon Deffontaines, avec Fabien Roussel, pour les élections européennes. Retrouvez ci-dessous les interventions fortes d’Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann lors du chaleureux meeting du 15 mai 2024 au Gymnase Japy à Paris.

REJOIGNEZ LE COMITE DE SOUTIEN DE LA LISTE DE GAUCHE UNIE POUR LE MONDE DU TRAVAIL

La campagne des élections européennes entre dans sa phase décisive.

D’ici le scrutin du 9 juin, nous avons besoin de toi pour faire entendre une voix différente à gauche qui redonne espoir à nos concitoyens et notre pays.

Les Français-es exigent de la politique qu’elle se consacre à leurs problèmes du quotidien et pas qu’elle se noie dans des controverses « sociétales » dont ne raffolent que les salons où l’on cause.

Le choix de la différence à gauche, c’est de remettre la question sociale et démocratique au cœur de son programme.

TRACT 2 EUROPEENNES 2024

Nos propositions vont toutes dans ce sens :

lutter contre l’austérité imposée par Bruxelles et appliquée avez zèle par Macron

changer la politique budgétaire, monétaire et commerciale afin de produire plus en France et en Europe pour restaurer notre souveraineté alimentaire et industrielle

– développer les services publics dans les transports, la santé, l’énergie… hors du champ de la « concurrence libre et non faussée »

– lancer des grands travaux utiles pour l’environnement : mix nucléaire-renouvelables, fret ferroviaire Lyon-Turin, canal Seine-Nord-Escaut, lignes à grande vitesse…

renforcer notre indépendance face aux injonctions atlantistes et fédéralistes

sauver l’exception culturelle face à l’uniformisation voulue par les géants du numérique

Contre la propagation de l’intolérance et du racisme portés par l’extrême-droite, nous avons choisi pour fil conducteur le progrès, la science et la raison, piliers de l’universalisme des Lumières.

Qu’il s’agisse de promouvoir la laïcité contre la bigoterie et le communautarisme, ou d’imposer aux tenants de la décroissance une écologie rationnelle qui sorte enfin des énergies fossiles, préserve la nature, sa biodiversité et ses paysages, nous sommes les seuls à vouloir prolonger les conquêtes humanistes, révolutionnaires et sociales qui ont fait la France.

Rejoins-nous dans ce combat ! Rejoins le comité de soutien à la Liste de la Gauche Unie pour le Monde du Travail conduite par Léon Deffontaines, la seule qui rassemble communistes, républicains, socialistes, militant-es féministes, des droits humains, du droit au logement… et surtout ouvriers, employés, cadres et responsables de PME de tous métiers : commerce, énergie, enseignement, métallurgie, droit, santé, culture…Nous comptons vivement sur ton soutien et ta participation active pour reprendre la main en France et en Europe !

« L’élargissement de l’Europe sonnerait le glas du renforcement de son projet » – tribune dans Le Monde

tribune publiée par Emmanuel Maurel dans Le Monde, le jeudi 11 avril 2024

L’adhésion de l’Ukraine, de la Moldavie, de la Géorgie et des pays des Balkans occidentaux encouragera le dumping social intra-européen, regrette, dans une tribune au Monde, Emmanuel Maurel, député européen GRS de la Gauche unie. Si ce « grand basculement » était engagé, les Français devraient être consultés par référendum.

L’Europe est confrontée à des défis sans précédent. Une guerre est à ses portes depuis deux ans et une autre, dans son voisinage proche, depuis octobre 2023. Elle subit une concurrence féroce et déloyale de toutes parts. Elle paie la sortie de l’inflation d’une probable récession. Elle a un très gros problème énergétique et elle accumule les retards technologiques. Dans le même temps les écarts de richesse explosent et la cohésion sociale se délite.

C’est dans ce contexte que les dirigeants européens ont accéléré le processus d’adhésion de l’Ukraine, en ajoutant au passage la Moldavie et la Géorgie. Avec les pays des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie), la liste des impétrants compte désormais huit pays, soit plus de… 60 millions d’habitants. « Nous allons parachever l’unité du continent », clament-ils en chœur – et c’est vrai que ça sonne bien.

Référons-nous à la devise européenne – « Unie dans la diversité ». Davantage d’unité sortira-t-elle de cette nouvelle couche de diversité ? Tout porte à croire que cet élargissement-là n’apportera que le contraire. Souvenons-nous que le précédent élargissement aux pays d’Europe centrale et orientale avait profondément modifié la structure d’un édifice pensé au départ pour la seule Europe de l’Ouest.

Démographie des pays de l’Est

Le centre de gravité de l’Union s’était déplacé vers l’est, au profit de l’Allemagne et au détriment de la France et de l’Europe du Sud. Menée en parallèle d’un euro dévalué pour l’Allemagne et surévalué pour la France et l’Italie, l’entrée de onze pays avait provoqué une vague de délocalisations sans précédent, dont nous avons, nous, Français, fait les frais. Notre voisin germanique avait littéralement raflé l’économie des nouveaux venus pour en faire des sous-traitants de son puissant appareil industriel.

Dans les pays de l’Est eux-mêmes, les résultats sont contrastés. Economiquement, la réussite est incontestable – leur PIB a grimpé au rythme des exportations allemandes –, mais les salaires et les conditions sociales restent médiocres. On y vit évidemment mieux que dans les années 1990, mais le salaire minimum hongrois ou tchèque dépasse péniblement les 600 euros, celui de la Bulgarie s’élève à 400 euros. En Roumanie, le revenu moyen est inférieur de 67% au revenu moyen français. Le dumping social fonctionne toujours à plein régime en Europe.

La démographie des pays de l’Est est le gros point noir de l’élargissement, qui n’a pas enrayé leur tendance à la dépopulation depuis la chute du Mur. Les raisons en sont multiples, mais parmi elles, on ne peut ignorer l’émigration massive vers les pays riches que l’élargissement a facilitée voire encouragée. Rappelons enfin que les élargissements se sont appuyés sur de vastes transferts budgétaires.

Dumping social intra-européen

La France est contributrice nette de 10 milliards par an, alors que la Pologne reçoit 13 milliards de plus que sa cotisation au budget européen, la Roumanie et la Hongrie 5 milliards… Les fonds de cohésion étant limités, ils favorisent les régions pauvres de l’Est au détriment des régions pauvres de l’Ouest. Quant à leur bonne utilisation, de récentes affaires de corruption ont jeté une ombre sur la Hongrie, la Slovaquie ou la Croatie.

On imagine ce qui pourrait arriver si l’Ukraine (tout juste moins corrompue que la Russie, c’est dire…), la Moldavie (où des oligarques ont volé l’équivalent de 15% du PIB en 2018) ou la Géorgie (dont les dirigeants sont à peu près tous éclaboussés par des scandales retentissants) accédaient aux financements européens.

Refaire un élargissement, cette fois dans un contexte de déclin de l’Occident en général et de l’Union européenne en particulier, c’est s’exposer à des résultats bien pires. Les niveaux économiques et sociaux de l’Ukraine, de la Moldavie ou de l’Albanie sont encore plus éloignés de l’Europe de l’Ouest que ceux de la Pologne ou de la République tchèque au début du siècle. Le dumping social intra-européen n’en sera que plus massif et les coûts de transferts seront vertigineux.

Coup de grâce pour notre ruralité

Quant à la politique agricole commune (PAC), ses aides seront aspirées par l’Ukraine, l’autre géant agricole du continent, mais qui n’a aucune capacité contributive au budget européen. Nos agriculteurs subiraient ainsi une double peine. En 2022 et 2023, les importations d’Ukraine ont déstabilisé des filières entières (volaille, sucre, céréales…).

Même ses plus proches alliés, au premier rang desquels la Pologne, n’ont pas supporté la pression. Si l’Ukraine bénéficiait de la PAC telle qu’elle est organisée et financée aujourd’hui, ce serait le coup de grâce pour notre ruralité.

Faire fonctionner une Europe à vingt-sept avec les règles actuelles, c’est très compliqué. A trente-six, ce serait impossible. Certains ont déjà trouvé la solution : une centralisation des décisions à Bruxelles, c’est-à-dire la suppression de la souveraineté des Etats membres et le passage au vote à la majorité sur tous les sujets, y compris la politique étrangère et la défense.

Au bénéfice des États-Unis

Or qui domine la politique étrangère et de défense de la majorité des États membres ? Les États-Unis. L’Europe hyper-élargie voulue par Ursula von der Leyen ne sera ni plus unie ni plus puissante : elle sera lestée par encore plus d’alliés de Washington. Il n’est guère étonnant que les citoyens européens soient dubitatifs à l’idée d’accueillir si vite tant de nouveaux pays et d’habitants.

Rétablir un semblant d’équilibre économique, social et politique entre pays membres devrait être une priorité pour redonner force au projet européen. Non seulement ce n’est pas dans l’agenda de la Commission, mais l’élargissement sonnerait le glas de cette perspective.

Il ne faut pas engager de faux procès : il n’est pas question de remettre en cause notre soutien massif à l’Ukraine – plus de 150 milliards à ce jour – face à l’agression russe. Mais cela n’emporte aucune automaticité de l’adhésion – sinon nous aurions intégré la Bosnie depuis bien longtemps. En tout état de cause, les Français devront être consultés par référendum sur ce grand basculement.

À Agen, le 27 mars 2024 : Reprendre la main sur les mécanismes de marché pour cultiver l’avenir

« Quel projet d’avenir pour l’agriculture et l’alimentation du pays ? »

C’est autour de cette question qu’Emmanuel Maurel a échangé avec Constance Renard, membre de la Commission Agriculture du Parti Communiste Français (PCF), ainsi que Raymond Girardi et Emmanuel Aze, syndicalistes agricoles représentant respectivement le Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF) et la Confédération Paysanne, le mercredi 27 mars dernier au Passage d’Agen. Cette table-ronde, coorganisée par Vincent Arpoulet (référent départemental de la Gauche Républicaine et Socialiste du Lot-et-Garonne) et Guilhem Mirande (secrétaire départemental du PCF), s’est tenue dans un département dans lequel la colère des agriculteurs se voit récupérée par la Coordination Rurale, syndicat qui, en accordant la primauté à la suppression de toute entrave au libéralisme sauvage, n’est en réalité que le porte-voix des partisans du renforcement du modèle économique qui frappe nos agriculteurs de plein fouet.

Emmanuel Maurel, député européen GRS, intervenait mercredi 27 mars 2024 à Agen devant une salle pleine venue entendre les arguments de la liste de “gauche unie pour le monde du travail”

Dans ce contexte, cet événement visait à favoriser les échanges entre différentes organisations désireuses de proposer un débouché politique et syndical à toutes celles et ceux qui estiment qu’il est temps de sortir l’agriculture des mécanismes de marché qui étouffent tant les consommateurs que nos agriculteurs.

Et c’est ainsi que, prenant le contre-pied de la Coordination Rurale, nos quatre intervenants se sont rapidement entendus autour d’un constat partagé : « Nous ne sommes pas de ceux qui estiment que la crise agricole découlerait d’un excès de normes. Nous estimons au contraire qu’il est urgent de mieux encadrer ces mécanismes de marché pour sortir d’une agriculture productiviste prioritairement orientée vers la maximisation des profits générés par l’exportation au détriment de l’alimentation du pays, des conditions de vie des producteurs d’alimentation et de leurs salariés, ainsi que des conséquences environnementales générées par ce type d’activités ».

Devant près de 80 personnes, dont un certain nombre d’agricultures non syndiqués ni encartés dans aucun parti politique, Emmanuel Maurel est alors notamment revenu sur la manière dont l’ensemble des traités de libre-échange ratifiés par l’Union européenne (qu’il combat sans relâche depuis 2014, souvent dans l’indifférence générale, au sein de la Commission du Commerce International du Parlement européen) exposent nos agriculteurs à une féroce concurrence déloyale. Révélateurs du « double discours européen », des accords tels que ceux qui viennent d’être signés avec le Chili ou le Kenya visent à faciliter l’entrée au sein de l’UE de produits agricoles cultivés à l’aide de traitements qui contreviennent à la réglementation européenne contraignant nos agriculteurs en vue de respecter nos objectifs environnementaux et sanitaires. L’avantage de ces produits est qu’ils sont moins coûteux que leurs équivalents cultivés sur le sol européen dans la mesure où les législations des États dont ils proviennent ne tiennent nullement compte des conséquences environnementales générées par leurs modalités d’exploitation.

Durant ses deux mandats de député européen, Emmanuel Maurel s’est taillé une réputation de bosseur, reconnu comme spécialiste des questions de commerce international, particulièrement en pointe contre le dogme du libre-échange généralisé qui domine au sein de la Commission européenne et dans la majorité de droite du Parlement européen…

De tels traités sacrifient donc nos agriculteurs au nom d’une délocalisation de la pollution et ce, d’autant plus que l’octroi de préférences commerciales en matière agricole au Chili vise en contrepartie à assurer notre approvisionnement en ressources minières stratégiques pour la conception des technologies nécessaires à la transition énergétique, à l’image du lithium ou du cuivre. En d’autres termes, nos agriculteurs sont les variables d’ajustement de notre approvisionnement en ressources minières. Emmanuel Maurel a par ailleurs rappelé que, pour couronner le tout, les éventuels différends entre États et investisseurs privés susceptibles de découler de ce type d’accords sont tranchés devant des tribunaux internationaux composés d’arbitres particulièrement partiaux dont les sentences se révèlent, dans bon nombre de cas, favorables aux multinationales. Pour ne citer qu’un seul exemple, rappelons le cas de l’Équateur, condamné à de nombreuses reprises pour avoir cherché à nationaliser les ressources pétrolières à la suite de l’élection de Rafael Correa en 2007.

Si les États désireux de reprendre la main sur ces logiques de marchés risquent ainsi de se confronter à cette architecture juridique internationale, il est nécessaire de rappeler que ces mécanismes de dumping sont par ailleurs institués à l’échelle même du continent européen. Et c’est la raison pour laquelle Emmanuel Maurel a, tout en réaffirmant sans ambiguïté la nécessité de soutenir l’Ukraine face à l’agression russe, alerté sur les dangers que représenterait l’intégration de cet État au sein de l’UE, en particulier d’un point de vue économique. En effet, un abaissement des droits de douane pour des produits agricoles tels que le blé, le sucre, les œufs ou encore, la volaille, ne conduirait qu’à accroître ces mécanismes de concurrence déloyale au sein même de l’UE, la main d’œuvre agricole étant notamment moins rémunérée en Ukraine et les prix, par conséquent plus avantageux.

Emmanuel Aze, responsable de la Confédération Paysanne dans le Lot-et-Garonne

Ces mécanismes sont en effet inhérents à la construction européenne qui, comme l’a rappelé Emmanuel Maurel, repose sur une sainte trinité dont les trois piliers sont l’austérité budgétaire, la libéralisation des échanges et la concurrence libre et non faussée. Un constat largement partagé par la salle, ainsi que les différents intervenants, en particulier Emmanuel Aze qui a rappelé que le premier traité de libre-échange auquel nous sommes exposés est le marché unique européen.

Il est donc urgent que la puissance publique encadre ces mécanismes de marché, desquels la fixation des prix des produits agricoles doit être extraite, en vue de protéger nos agriculteurs face à la volonté permanente de la grande distribution de rogner sur leur rémunération afin de rester compétitive sans avoir à toucher aux marges de ses intermédiaires.

Vincent Arpoulet, référent départemental de la Gauche Républicaine et Socialiste en Lot-et-Garonne (et grand spécialiste de l’Amérique latine, atout précieux au moment se débattent les accord avec le Mercosur et le Chili) et Constance Renard, membre de la Commission Agriculture du Parti Communiste Français (PCF), sont également intervenus dans les débats

Un certain nombre de propositions ont été avancées en vue de rompre avec ces mécanismes iniques de fixation des prix, qu’il s’agisse des “prix plancher” rémunérateurs défendus par le PCF ou du coefficient multiplicateur proposé par le MODEF, suivant lequel les augmentations des marges intermédiaires (qui sont plafonnées en vue d’éviter une explosion des prix à la consommation) se traduisent obligatoirement par des hausses des prix d’achat aux producteurs. Autant de mécanismes visant à assurer une juste rémunération à nos agriculteurs tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs.

Rendre accessible à tous une alimentation de qualité, c’est en effet tout l’enjeu de la réorientation de notre modèle agricole. Cela suppose de rompre avec la double dynamique sur laquelle repose le développement de l’agriculture productiviste, à savoir la concentration des terres entre les mains d’un faible nombre d’agriculteurs d’une part, et d’autre part, l’uniformisation des cultures visant à privilégier celles qui sont les plus à même d’être exportées en grande quantité, au détriment de toutes celles qui sont susceptibles d’assurer notre autosuffisance alimentaire. C’est ainsi que nous importons un certain nombre de produits agricoles ne respectant pas nos normes sociales et environnementales qui pourraient pourtant être cultivés localement sur notre territoire.

Raymond Girardi, représentant du Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF), dans le Lot-et-Garonne

Face à ce constat, deux objectifs s’imposent : redistribuer les terres et rediversifier les productions, ce qui suppose, dans les faits, une augmentation significative du nombre d’agriculteurs. Or, « les vocations existent, les lycées agricoles sont remplis », affirme Raymond Girardi. Si ces vocations ne se concrétisent pas, si bon nombre de tentatives d’installation échouent par ailleurs rapidement, c’est parce que les agriculteurs ne peuvent pas vivre de leur travail. Par conséquent, pas de souveraineté alimentaire sans revalorisation des revenus agricoles, constat là encore largement partagé par la salle, qui a largement contribué à alimenter ces échanges constructifs.

De riches échanges conclus par Emmanuel Maurel sur une note d’espoir : le récent rejet du CETA par une institution réputée aussi conservatrice que le Sénat, sous l’impulsion du groupe communiste l’ayant inscrit à l’ordre du jour de sa niche parlementaire, démontre que nous disposons de leviers institutionnels en vue de rompre avec le cadre économique néfaste à l’origine de la crise agricole. Répondant ainsi aux interrogations d’Emmanuel Aze qui s’est notamment demandé comment réformer démocratiquement un système européen qui ne l’est pas, Emmanuel Maurel a rappelé que le Parlement européen peut avoir un réel poids sur les orientations de la Commission. D’où la nécessité de voter massivement, à l’occasion des élections européennes à venir, pour des élus de combat qui pourront faire primer l’intérêt général sur les logiques de marché. C’est précisément l’objectif porté par la liste d’Union de la Gauche conduite par Léon Deffontaines.

Le Passage d’Agen était plein le mercredi 27 mars 2024… ici lors de la prise de parole de Guilhem Mirande, secrétaire départemental du Lot-et-Garonne du PCF

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