Manifestations contre le projet de loi sur les retraites : poursuivre la mobilisation !

Après quarante jours de grève, la mobilisation contre la réforme anti-sociale du gouvernement se poursuit. Si les difficultés financières de nos camarades grévistes poussent certains à devoir reprendre le travail, il ne faut pas pour autant croire que ce projet de loi suscite une adhésion majoritaire de la part des Français. Les instituts de sondage indiquent que le soutien au mouvement social est toujours aussi élevé. Les manifestations ne désemplissent pas et il est clair pour tous que c’est le gouvernement, par son acharnement, qui veut faire pourrir cette grève. La répression dont les avocats ont été victimes lors d’une manifestation de mécontentement au Palais de Justice ou bien le tir d’une grenade dont a été victime un individu filmant depuis sa fenêtre les manifestations illustrent la constante répressive de l’exécutif face aux mouvements sociaux de toute nature.

L’enfumage du gouvernement sur l’âge pivot ne nous laisse pas dupes. La FSU et la CFE-CGC sont plus déterminées que jamais à maintenir le front syndical uni avec la CGT, FO et Solidaires.

Nous réitérons notre soutien aux syndicats et à la grève reconductible des 14, 15 et 16 janvier, et rappelons que le retrait de la réforme est un préalable à la reprise du dialogue social. Nos militants seront présents avec les grévistes pour défendre notre modèle social face aux attaques de ceux qui préparent la retraite par capitalisation, la baisse des pensions et l’allongement de la durée du travail.

Union de la gauche en Espagne : un gouvernement porteur d’espoir mais extrêmement fragile

Le 7 janvier, le parlement espagnol a accordé une majorité relative au gouvernement d’union de la gauche de Pedro Sanchez et Pablo Iglesias. Les mesures prévues par l’accord de coalition sont dignes de ce qu’on peut attendre de la gauche au pouvoir : encadrement de la hausse des loyers, abrogation de la loi de sécurité dite « loi bâillon » qui limitait le droit de manifester, hausse d’impôt pour les ménages les plus aisés, instauration d’un revenu minimum vital, suppression des franchises médicales, et instauration de la laïcité au niveau de l’Etat espagnol. Un accord de sortie de crise avec les indépendantistes catalans de gauche a été signé, garantissant l’abstention des douze députés de ce parti. Cet accord prévoit la reprise du dialogue et un référendum à terme sur l’avenir de la Catalogne et le transfert de compétences.

Ce double accord historique, qui permet entre autres l’accession d’une communiste au ministère du travail et d’un représentant de la gauche radicale au poste de vice premier ministre, ne doit pas cacher l’extrême fragilité de ce gouvernement. Sa majorité n’est que de deux sièges, et elle est dépendante de l’abstention des indépendantistes catalans, de celle des indépendantistes basques, du soutien des régionalistes basques et des populistes de gauche de Mas Pais. Si ne serait-ce que deux des quatre députés des régionalistes valenciens, canariens, galiciens et teruelans basculent, le gouvernement tombera. L’agenda des indépendantistes catalans n’est toujours pas changé, et c’est la peur d’une majorité incluant les centralisateurs Vox et Ciudadanos qui explique le ralliement à cette coalition des régionalistes hétéroclites. Pedro Sanchez, en choisissant la modération sur une question catalane qui déchaîne les passions, se tient sur une ligne de crête périlleuse. Le vote du premier budget pourrait signer l’arrêt de cette aventure gouvernementale ambitieuse et inspirante.

Si les considérations institutionnelles sont guères favorables, l’opportunité politique d’un tel gouvernement n’est pas démentie. En menant depuis deux ans une politique sociale et laïque d’augmentation des salaires, Pedro Sanchez a permis au PSOE de renaître alors que tous les commentateurs lui prédisaient la disparition s’il ne se ralliait pas au néolibéralisme bon teint de Ciudadanos. Sa persévérance dans l’alliance avec la gauche radicale et la politique sociale lui ont permis d’accéder à une majorité temporaire, ce qui n’était plus arrivé depuis 2016. Sans naïveté eu égard à la complexité institutionnelle de la question catalane et de la faiblesse de sa majorité, la Gauche Républicaine et Socialiste souhaite à ce gouvernement un succès plein et entier dans sa politique sociale ambitieuse.

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