Défendre notre cohésion sociale, c’est défendre notre cohésion nationale

Voici notre premier éditorial de l’année nouvelle…

Ce mois de janvier 2024 est marqué par une mobilisation sans précédent, à un niveau rarement vu depuis des années, des agriculteurs.

Ce mouvement paysan a d’ailleurs ses répliques un peu partout en Europe, avec des amorces et des curseurs différents ; à l’échelle nationale ou européenne, la gauche aurait tort d’ignorer ce qui se passe, car si elle n’écoute pas leur colère et qu’elle n’y répond pas, on sait déjà que les démagogues et les entrepreneurs de haine décideront de détourner à leur profit électoral cette révolte : on a vu que c’est ce qui est arrivé voici quelques mois aux Pays-Bas avec l’émergence d’un parti populiste autoproclamé paysan aux élections locales puis la progression du parti d’extrême-droite, le PVV, aux législatives.

Ce serait une grave erreur de ne considérer que la question des exonérations sur le carburant ou celle des contraintes environnementales, car les questions des conditions de revenus et de production, de la qualité de l’alimentation, du libre-échange et plus généralement de la souveraineté alimentaire sont en jeu. Aux côtés de nos camarades de la liste européenne « Reprendre la main en France et en Europe », nous avons bien raison d’attirer l’attention sur ces réalités ; rappelons-nous de la désinformation médiatique qui avait accompagné les débuts du mouvement spontané des « Gilets Jaunes » avant de (re)découvrir que nos concitoyens ne réclamaient rien d’autre que des services publics, l’égalité républicaine, l’égalité territoriale.

Gardons aussi intacte notre boussole républicaine :

Dans cette affaire, comment ne pas voir l’hypocrisie malsaine d’un Bruno Retailleau ou encore d’un Gérald Darmanin légitimant la violence qui parfois a pu accompagner certaines des actions des agriculteurs quand ils n’ont de cesse de fustiger toutes les autres violences dans les mouvements sociaux, ou dans les émeutes de l’été dernier, pour transformer en soi les mécontents et les révoltés en ennemis irréductibles de la République. Leur seule boussole c’est ce qu’ils croient être leur intérêt électoral, considérant que c’est là leur électorat supposé captif qui agit : rien à voir avec l’intérêt général, rien à voir avec la République.

Nous sommes convaincus que les Français en ont assez de la violence qui monte dans la société comme dans le débat politique.

Et les débuts du gouvernement Attal sont déjà une forme renouvelée de violence à leur égard, tant le mépris social des ministres s’affiche désormais sans fard et de manière décomplexée ; de la ministre de la santé – qui explique que celle-ci ne peut pas être gratuite alors que les Français modestes voient croître depuis des années la note des franchises – à la ministre de l’éducation – qui prétend apitoyer la France sur son sort de grande bourgeoise fuyant dans le privé (et pour un lycée réactionnaire) ce qu’elle présente comme la dégradation de l’école publique dans un quartier ultra-privilégié, alors que nos concitoyens voient tous les jours les effets destructeurs du macronisme sur l’éducation nationale. Nous combattrons avec force la première et ses collègues ; la seconde doit plus que jamais démissionner.

Les Gilets verts reprennent le chemin des Gilets jaunes

L’agriculture française meurt du libéralisme de la commission européenne relayé par les gouvernements français depuis 20 ans qui impose un modèle de production inadapté à notre pays, tout comme il l’est aux pays du sud et de l’est de l’Europe.

Le constat est clair, avec la baisse des surfaces cultivées et celle du rendement, le retrait du nombre d’élevages, la production agricole baisse depuis des années en France. Notre pays est de plus en plus dépendant des importations pour son alimentation : 80% de l’alimentation du bétail, la majorité des fruits sont importés. Et cette baisse de production s’accompagne d’une baisse des revenus et des retraites qui doivent être revalorisés avec l’instauration d’un prix plancher pour la vente des produits (coût de production et revenu minimum). Ceci conforterait la position des producteurs face aux industriels et à la distribution. Il faut reprendre les réflexions sur les retraites agricoles qui ont conduit à l’adoption de la Loi Chassaigne et leur donner leur pleine portée.

Avec la multiplication des traités de libre échange le modèle agricole Européen est mis en concurrence avec des modèles très différents : l’usage et le coût de la terre sont plus élevés en Europe que dans d’autres régions du monde où la population est moins dense (Amérique du Nord et du Sud, Nouvelle Zélande, Australie). Par ailleurs le cout de la main d’œuvre est moins élevé dans les pays du “nouveau monde” où l’on cherche à économiser du temps de travail en exploitant de très grandes surfaces avec des rendements à l’hectare médiocres et des salaires de misère. Cette agriculture est très rentable et peut vendre à faible prix comme le montre l’exemple du mouton néo-zélandais au faible cout de production car élevé en quasi-liberté. Enfin il n’y a pas de clauses miroir dans les traités de libre-échange sur les normes écologiques et fiscales ce qui se rend les importations extrêmement compétitives par rapport aux productions locales.

Sur ce point, depuis sa création, la GRS souhaite l’arrêt des accords de libre-échange, leur renégociation, la mise en place de mesures de soutien ou la possible instauration de barrières douanières portant sur les normes écologiques, sanitaires, fiscales et sociales.

C’est une première étape nécessaire pour que nos agriculteurs redeviennent compétitifs en s’éloignant d’un modèle qui induit une stagnation des rendements, une baisse globale de production et de revenus.

Il nous faut aussi assurer la souveraineté alimentaire de la France face à d’autres pays de l’Union Européenne qui n’ayant pas les mêmes normes sociales et écologiques, ni les mêmes contrôles, pratiquent un « dumping agricole » au sein de l’UE ou à ses frontières que ce soit l’Irlande pour les ovins ou L’Espagne et l’Italie dans le maraichage et l’arboriculture, nos voisins d’Ukraine pour le blé (et ce bien avant la guerre en Ukraine). Là encore nous proposons une harmonisation de règles minimales liées à l’immigration, aux normes sociales et écologiques. Pour l’élevage, un moratoire sur la baisse du nombre de têtes doit être imposé car il est ridicule de décompter l’émission de gaz à effets de serre sur les seules terres européennes sans tenir compte des GES importés en raison de l’augmentation de la consommation européennes de viande.

Dans l’impossibilité il faudra renverser la table pour privilégier les productions locales ou nationales.

En attendant l’urgence est à un soutien des gouvernants aux agriculteurs. 

Nos agriculteurs sont confrontés aux aléas des cours agricole mondiaux en baisse cette année alors que les prix des carburants et des engrais ne baissent pas, que celui de l’électricité explose et que la grande distribution étrangle le commerce agricole. Le gouvernement doit agir urgemment pour assurer un revenu minimal (prix plancher ou revenu de base agricole) et mettre en place de nouvelles règles de relation entre agriculteurs, fournisseurs et distributeurs.

Dans l’urgence une enveloppe conséquente doit être débloquée pour combattre les effets de la maladie hémorragique épizootique dans les élevages et pour assurer un fonds de trésorerie aux exploitations touchées tout à la fois par l’inflation et le dérèglement climatique, particulièrement en Occitanie mais pas que. Dans cette catégorie on peut estimer que la TVA sur le diésel agricole (et marin) doit rester inchangé.

L’enveloppe de la PAC doit être revue à la hausse et sa distribution réformée.

Elle a diminué globalement représentant près du tiers du budget européen, contre 50% il y a quelques décennies et connait pour la période actuelle une baisse annuelle de 15% en euros constant en raison de l’inflation et de la baisse globale du budget européen. Et elle est distribuée de manière très inégale, au bénéfice des pays influents comme l’Allemagne ou des gros exploitants au développement capitalistique avec le soutien des grands syndicats tels la FNSEA en France.

Nous souhaitons qu’elle soit déployée pour faire face aux crises structurelles de l’agriculture, gommer les règlementations inégalitaires, privilégier les investissements durables, aider sur la base de projets par filière et non plus à l’hectare.

Alors que la ruralité est en deuil, que la crise est profonde, nous invitons les agriculteurs à ne pas se tromper de colère. Si au Parlement européen le groupe des amis de M. Macron soutient la commission européenne, le groupe de l’extrême droite (dont M. Bardella est vice-président) a voté POUR la PAC et pour le traité de libre-échange avec la Nouvelle Zélande. « Bardella au parlement et Bardella aux champs » ce n’est pas la même chanson !

Le seul groupe à avoir voté contre ces deux mesures est le celui de la Gauche Européenne dans lequel siège Emmanuel Maurel, eurodéputé de la Gauche Républicaine et Socialiste : il faudra s’en souvenir en temps utile.

Alain Fabre-Pujol

Macron : À défaut de cap, une nouvelle étape de dégradation de nos institutions

En deux heures et vingt minutes et devant près de 7 millions de téléspectateurs, le Président de la République, dans une conférence de presse qui avait été présentée comme un « moment républicain » d’une exceptionnelle importance, a tenté d’expliciter la politique qu’il compte mener d’ici la fin du quinquennat.

2h20 d’un verbiage malaisant qui aura au moins eu le mérite de faire la démonstration de sa conception de nos institutions et de révéler, plus clairement que jamais, son mépris du personnel politique, par-dessus la tête duquel il s’adresse directement à son public : la bourgeoisie possédante.

Un premier ministre, fraîchement désigné et doté d’un gouvernement prévu pour ne pas faire de vagues, relégué au rôle de simple collaborateur – ce n’est pas nouveau, Nicolas Sarkozy nous avait déjà, en son temps, habitué à la formule. Mais en le privant de la liste complète de ses secrétaires d’État et des Ministres délégués , il fait la démonstration de sa soumission au magister présidentiel. Renvoyant sa déclaration de politique générale – exempte de vote – au 30 janvier, avant ou après la-dite liste complémentaire – on ne sait pas – il en fait un exercice secondaire, une formalité de peu.

Pourtant, il n’aura eu de cesse tout au long de ce long exercice, d’en charger la barque. Annonces des plus foutraques – uniformes pour les écoliers et collégiens, « réarmement démographique », réguler les réseaux sociaux à la maison, théâtre obligatoire – ou déjà en œuvre tels l’apprentissage de La Marseillaise à l’école ou la coordination des professions paramédicales (sans que cela n’ait fait reculer les « déserts médicaux »). Mais surtout, menaces plus sournoises, explicitées lors du Forum de Davos, de réduction accrue des indemnisations du chômage, alors que celui-ci montre tous les signes d’une recrudescence.

On ne dira jamais combien, plus qu’aucun autre de ses prédécesseurs, Emmanuel Macron aura privilégié les tribunes « étrangères » pour faire des annonces de politiques intérieures initiant généralement un nouveau recul social… Voilà bien une forme de mépris du pays et de notre peuple et sans doute la traduction d’une sorte de crainte.

Entrant dans les moindres détails – citation de lieux ou de situations particulières – il se veut omniscient, à la manœuvre sur chaque dossier. Attal prendra ses ordres.

Mais au fond, qu’en reste-t-il ?

Négligeant toute référence au parlement – une simple chambre d’enregistrement – et des parlementaires qui constituent sa majorité relative (ne parlons pas de son « mouvement » ou de ses partenaires), il s’expose seul à la manœuvre. Brutalisant les uns et les autres, il tente comme dans une improvisation de définir un cap, une « certaine idée de la France » et la manière de la conduire dans les années qui viennent jusqu’à 2027. Mais en l’absence de toute idéologie de référence, l’exercice est périlleux.

En fait, plutôt que de s’encombrer des tels « outils » qu’il perçoit sans doute comme un carcan à son imagination fertile, il se contente de signaux faibles mais pourtant intelligibles à qui sait les décrypter :

  • aucune remise ne cause de la fiscalité qui préserve les grandes fortunes et les entreprises multinationales, mais au contraire 2 milliards de plus d’exonérations supplémentaires ;
  • un encadrement encore plus serré de celles et ceux qui auraient l’idée de profiter d’un État providence bientôt réduit à peau de chagrin ;
  • pas de dépenses excessives pour la transition énergétique, ce seront les générations futures qui régleront la note des investissements qu’il aura décidé, dans sa toute-puissance.

En somme, par-dessus la tête du Premier ministre et de son gouvernement, bien au-dessus du Parlement, sans même une base organisée, Emmanuel Macron s’adresse à la bourgeoisie en la rassurant sur ses intentions : continuez à profiter, je m’occupe de tout et rien ne vous sera soustrait tant que je serai là.

C’est une conception a-démocratique, autoritaire et personnelle, jamais vue à ce point développée dans un pays qui se croyait dotée d’une démocratie républicaine. Que les thuriféraires de la Vème République en prennent de la graine, voila ce qu’on peut en faire. Imaginez ce que le RN en ferait…

Bruno Lucas

Emmanuel Maurel pour les vœux 2024 de la GRS : « On entreprend, on persévère, ne nous interdisons pas d’espérer ! »

Lundi 22 janvier 2024 en début de soirée, la Gauche Républicaine et Socialiste organisait ses Vœux pour l’année 2024 qui commence dans ses locaux nationaux du 3 avenue de Corbera à Paris.

Dans une salle comble, Emmanuel Maurel a appelé à la mobilisation pour engager la contre-offensive politique : soyons lucides sur le monde et l’Europe tels qu’ils vont, rendons aux Français leur République sociale… tout cela nous aurons l’occasion de le défendre lors des prochaines élections européennes avec la liste « Reprendre la main en France et en Europe ».

Merci aux camarades de la Fédération de la Gauche Républicaine et du Parti Communiste Français (Christian Picquet et Pierre Lacaze), et à Isabelle Amaglio-Térisse, co-présidente de Les Radicaux de Gauche – LRDG pour leur présence amicale.

Défaillance d’entreprises : 2023 une année cauchemardesque pour les 243 000 salariés dont l’emploi a été menacé ou supprimé

Pendant la crise sanitaire, le « quoi qu’il en coûte » avaient mis « sous cloche » les difficultés des entreprises grâce aux aides publiques massives à l’activité économique – les années 2020 et 2021 avaient été comme des « années blanches » sans quasiment pas ou peu de faillites.

Mais malheureusement les difficultés sont revenues en 2022 avec une première remontée conséquente des défaillances : +49% de défaillances enregistrées, selon les données d’Altares publiées récemment.

L’année 2023 a confirmé et même amplifié le mouvement, c’est une année cauchemardesque puisque pas moins de 57 529 défaillances d’entreprises (en hausse de 36 %) ont été enregistrées. Une aggravation accélérée en fin d’année puisque notre pays a recensé l’un des pires 4ème trimestre de son histoire pour cet indicateur des défaillances (16 820 défaillances) ce qui ne s’était pas vu depuis les années 2012 – 2013.

Seule la période de récession de 1992 – 1993 avait amené la France à des seuils comparables pour un dernier trimestre. Altarès relève que « bien au-delà des « rattrapages » post Covid, les défaillances liées à la conjoncture ultra tendue s’accélèrent ».

L’augmentation des défauts de gros employeurs menace davantage d’emplois : 243 000 emplois ont été menacés en 2023, quasi 100 000 de plus sur un an

L’augmentation des défaillances est particulièrement forte chez les PME de plus de 100 salariés. 171 ont défailli en 2023 contre 95 en 2022 soit une envolée de + 80 % sur un an. Ce volume de défauts n’avait plus été approché depuis 2014 ; année qui comptait alors 185 grosses PME.

Les PME de 50 à 99 salariés présentent une évolution bien moindre (+30 %) mais avec 249 défaillances, nous nous rapprochons pour elles aussi du référentiel de 2014 (266). Mais c’est pour les plus petites PME, de moins de 50 salariés, que la sinistralité est la plus lourde. 4319 sociétés de 10 à 49 salariés ont défailli en 2023 (+43 %), soit un nombre qui approche les 4400 de 2009.

Si les TPE (moins de 20 salariés) concentrent l’essentiel (92%) des jugements, l’accélération des difficultés des PME fait fortement augmenter le nombre des emplois menacés, passant de 143 500 en 2022 à 243 000 emplois directs qui sont ou ont été menacés en 2023. Le secteur de la construction concentre à lui seul 24% des faillites. Les agences immobilières enregistrent la pire tendance (avec +116,7% pour 910 entreprises), en lien avec le ralentissement des mutations (en partie consécutives au resserrement du crédit).

Par ailleurs, le groupe bancaire BPCE a chiffré jeudi 18 janvier 2024 à 240 000 le nombre d’emplois menacés, soit un tiers de plus qu’en 2019 et un niveau inédit depuis au moins 2016, date à laquelle la BPCE a établi sa méthodologie de calcul, à partir des données des tribunaux de commerce.

Panorama des défaillances d’entreprises par secteur

Chute brutale dans la construction et l’immobilier

Le secteur de la construction concentre 24% des faillites et compte désormais plus de 14 000 défauts dont près de 11 000 dans les seules activités du bâtiment. 14 112 entrepreneurs ont obtenu l’ouverture d’une procédure, c’est 40,7% de plus sur un an. 10 990 se situaient dans le gros œuvre (4 140, +44,1%) et le second œuvre (6 850, +38,9%). La maçonnerie générale (2 779, +50,5%) et les travaux d’installation électrique (1 161, +48,3%) sont les plus impactés.

Les travaux publics affichent globalement une hausse un peu moins forte (720, +31,1%) mais les travaux de terrassement courants dérapent de 41,2% (391 défauts). Les agences immobilières enregistrent la pire tendance (910, +116,7%).

Une année où le commerce dévisse

Nous vous conseillons de vous reporter à notre article du 2 janvier dernier : « 2023, année funeste pour la distribution et le prêt-à-porter« .

Le commerce dépasse les 12 400 défauts mais contient la hausse (31,76%) sous la moyenne générale (+35,8%). Les tendances sont plus sévères dans le commerce de détail d’habillement (1 130, 51,3%). Le bricolage & équipement du foyer semble mieux résister (928, +39,8%) en dépit des tensions relevées dans le meuble (278, +59,8%). Le commerce de gros résiste un peu mieux (2 404 ; +28,4%) sauf dans le textile-habillement dont le nombre de défauts (188) explose de plus de 74%.

Cote d’alerte dans les services

Dans les services aux entreprises (7 561), la hausse des défaillances (+36,1%) est en ligne avec la tendance générale. Si le nettoyage de bâtiments (765, +52,1%) reste mal orienté, les activités de conseil en communication et gestion accusent des évolutions également sévères (1 269, +44,2%), notamment en relations publiques (213, +57,8%). Les agences de publicité ne sont pas mieux loties (311 défauts, +58,7%).

Dans les activités d’information et communication, les hausses sont voisines de 70% dans l’édition de livres ou la production de programmes pour la télévision. Mais c’est dans les télécommunications (installation de lignes et gestion de réseaux) que les chiffres s’affolent avec une hausse de 155 % pour 79 défauts d’entreprises.

Pour les services aux particuliers, les tendances sont moins lourdes que pour les trimestres précédents, toutefois, la hausse est encore rapide pour les coiffeurs (1 161, 43%) qui sont probablement à un plus haut historique et les salons de beauté (614, 42,5%). A noter la belle résistance des activités d’entretien corporel (saunas, bien-être, instituts d’amaigrissement …) dont le nombre de défauts diminue (159, -3,0%). Les pressings (109, -0,9%) sont également dans le vert.

La désindustrialisation n’est pas (encore ?) enrayée

L’industrie juste sous les 4 000 défauts semble un peu mieux résister (+29,2%), portée par les activités de manufacture (2 187, +23,6%) plus que par l’agroalimentaire (1 795, +36,6%). L’industrie manufacturière est toutefois fragilisée dans les activités de textile-habillement (225, +41,5%). Le secteur agroalimentaire est porté par la boulangerie qui, à elle seule, compte 1 099 défauts mais en augmentation limitée à +25,7%.

En revanche, la transformation et conservation de la viande de boucherie dérape très vite. L’activité enregistre 81 défaillances, un nombre au plus haut sur au moins dix ans, en hausse de 125%.

Inquiétude dans les transports

Plus de 2 300 transporteurs ont flanché en 2023 soit une hausse de 30,7%, inférieure certes à la moyenne générale. La tendance est cependant moins favorable pour le transport routier de marchandises qui compte plus de 1 500 défaillances (+39,7%). La situation s’est fortement dégradée en fin d’année avec une augmentation de 63% tirée par l’interurbain (+71%) plus que par le fret de proximité (+59%).

Situation contrastée dans la restauration

6 449 établissements de restauration ont défailli en 2023, c’est beaucoup mais le rythme ralentit fortement sur un an. Alors que le nombre de défaillances avait doublé en 2022, la hausse est désormais ramenée à +45%. La tendance est même inférieure à la moyenne générale pour la restauration traditionnelle (+35,3%) qui compte 3 347 défauts alors que la restauration rapide accuse une dégradation de +58,5% pour 2 832 établissements. Les débits de boissons (1 138, + 41,7%) présentent une tendance voisine de celle de la restauration. L’hébergement résiste mieux (380, +36,2%).

L’arbre cache la forêt pour l’agriculture

Le secteur se distingue très avantageusement avec une sinistralité contenue à « seulement » +7,1% (1 288 défauts) en 2023, après une hausse déjà limitée à 12% en 2022. Si les chiffres sont sévères pour la pêche en mer (35, +94%) et la culture de la vigne (130, +47,7%), la résistance agricole est observée dans de nombreuses activités, notamment dans l’élevage (461, -5,1%) en particulier de vaches laitières (54, -40 %), porcins (25,-3,8%) ou de chevaux et d’autres équidés (40, stable).

Les PGE pourront être rééchelonnés jusqu’au 31 décembre 2026

Depuis la crise sanitaire, un des outils mis en œuvre pour éviter un effondrement économique s’était transformé en épée de Damoclès. En effet, les Prêts Garantis par l’Etat (PGE), octroyés selon Bercy à hauteur de 107 milliards d’euros aux TPE/PME depuis 2020 pour maintenir à flot la trésorerie des entreprises pendant la crise sanitaire, ont aussi alourdi l’endettement de celles-ci.

Cet endettement massif n’est pas indifférent dans cette période d’augmentation importante des défaillances d’entreprises, car celles qui tombent aujourd’hui ne sont pas – contrairement à ce que raconte une partie de la droite – uniquement des « canards boiteux » maintenus artificiellement en vie par l’aubaine qu’auraient finalement représenté les dispositifs mis en œuvre pour répondre aux conséquences pratiques de la crise sanitaire ; un tel raisonnement tient plus de l’absurde que de la réalité. Aussi, pour « sauver certaines entreprises », Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a finalement annoncé la semaine dernière que les PGE pourront être rééchelonnés jusqu’au 31 décembre 2026.

Si plus de 50 milliards de crédits ont été intégralement remboursés, certaines entreprises ont du mal à rembourser leur PGE et peuvent faire appel à un dispositif de restructuration via la Médiation du crédit. Une disposition comparable avait déjà permis d’accompagner environ 560 entreprises en 2022 et 2023 en leur permettant d’étaler le PGE de deux à quatre années supplémentaires par rapport à l’échéancier initial, avec maintien de la garantie de l’État.

Nota : La défaillance d’entreprise correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal de Commerce ou Judiciaire. Cela concerne aussi les ouvertures après résolution du plan de redressement. En revanche, les statistiques de défaillances ne considèrent ni les procédures amiables (mandat ad hoc ou conciliation) ni les suites d’ouverture (arrêt de plan ou conversion en liquidation).

Jean-François Dupland, animateur du pôle thématique « entreprises et réindustrialisation » de la GRS et de la FGR

Rappel de quelques propositions de la GRS

  • Augmenter les prélèvements sur les bénéfices distribués et baisse pour les bénéfices réinvestis et pour les entreprises (notamment les PME) produisant en France et particulièrement exposées à la concurrence internationale ;
  • Transformer des aides ou prêts aux entreprises en prise de capital (banques, Air France, etc.) ;
  • Permettre à la BPI de prendre des parts en capital, en particulier pour aider au démarrage de nouvelles activités ou développement et arrêter d’obliger que d’autres banques s’engagent pour soutenir le projet ;
  • Renforcer les capacités des collectivités locales, en particulier des régions, de pouvoir entrer au capital des entreprises ;
  • Relancer dès 2022 les 34 plans stratégiques abandonnés à l’automne 2014 par Emmanuel Macron ;
  • Organiser avec les partenaires sociaux des plans de filières pour préparer les mutations dans les secteurs existants (notamment en lien avec la transition écologique) et les relocalisations (en réorientant les aides publiques) ;
  • Créer un fonds d’accompagnement des reprises ou création d’entreprises par les salariés en particulier sous forme de coopératives (capital de portage transitoire, basculant progressivement vers l’actionnariat coopératif) ; interdire le départ des machines-outils si les salariés veulent reprendre l’activité ;
  • Lancer des grands plans d’investissements publics pour répondre à des besoins essentiels pour nos concitoyens, qu’ils concourent avec la qualité des services publics à la performance économique du pays, et qu’ils sont indispensables à la réussite de la transition écologique du pays…

Loi immigration : la logique du bouc émissaire

La loi immigration votée le 19 décembre 2023 au Parlement est aujourd’hui en attente d’examen par le Conseil constitutionnel. Si elle entrait en vigueur, cette loi aurait des conséquences immédiates importantes pour nombre d’enfants et de salariés vivant déjà dans des situations précaires. L’exécutif lui-même, tant l’ex-gouvernement Borne et que le Président de la République, a été obligé de reconnaître que de nombreuses mesures contenues dans le texte final n’étaient pas constitutionnelles ; la macronie avait ainsi décidé au prétexte d’obtenir, à n’importe quel prix, une majorité parlementaire sur sa droite quitte pour cela à faire voter des mesures qu’il demanderait ensuite au Conseil Constitutionnel d’annuler. C’est là un dévoiement du processus législatif et de notre démocratie parlementaire. C’est également la traduction d’un cynisme affligeant de dirigeants sans éthique qui ont fragilisé socialement et transformé en boucs émissaires, dans le cadre de ce débat parlementaire, une partie des habitants de notre pays, les étrangers en situation régulière.

La loi immigration instaure une forme de “préférence nationale” sur les prestations familiales et allocations logement

Parmi les dispositions de la loi immigration, une des plus contestées est le conditionnement de la quasi-totalité des prestations familiales et des allocations logement, en ce qui concerne les personnes étrangères uniquement, à une durée de présence sur le territoire d’au moins cinq années ou d’une durée d’activité professionnelle minimale. Cette durée de cotisation minimale est par exemple de 30 mois en ce qui concerne la prestation d’accueil du jeune enfant, l’allocation de rentrée scolaire, les allocations familiales ou certaines aides au logement. Dès lors que ces prestations sont spécifiquement destinées à l’éducation des enfants et à la lutte contre la précarité, notamment en ce qui concerne le logement, leur suppression pour certains ménages aura une conséquence directe : l’aggravation de la pauvreté des enfants et la détérioration des conditions de vie de ménages déjà précaires.

La loi immigration institutionnalise le traitement inégalitaire

Le principe d’égalité issu de notre droit constitutionnel implique que les différences de traitement entre personnes découlent de différences de situation, proscrivant toute différence de traitement fondée sur l’origine, la race, la religion, les croyances ou le sexe.

Deux mères célibataires, salariées à mi-temps, similaires en toute chose, sauf leur nationalité, verront leur situation gravement diverger., alors même qu’elles sont socialement soumises aux mêmes contributions (CSG, CRDS, cotisations sociales). La mère célibataire étrangère se verra supprimer les allocations de soutien familial (pour parent isolé), l’allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) pour éduquer son enfant de moins de trois ans ou encore l’allocation de logement social qui l’aide à payer son loyer : la différence de situation entre les deux mères approcherait 1 000 euros par mois, la mère célibataire étrangère en situation régulière et son enfant passeraient en dessous du seuil de pauvreté.

Plusieurs dizaines de milliers d’enfants basculeraient dans la pauvreté

Le nombre d’enfants ainsi affectés par les conséquences probables de la loi immigration du fait de la nationalité de leurs parents est estimé à 30 000. Ils basculeront de la précarité à la pauvreté. Souvenons-nous qu’on parle ici d’enfants, dont les parents sont étrangers mais qui sont nés en France et qui seront amenés à accéder à la nationalité française à leur majorité : voilà une méthode idéale pour réussir l’intégration républicaine. Sur ces 30 000, la moitié basculerait dans la très grande pauvreté.

Une loi immigration qui trompe les Français

La loi immigration est l’aboutissement de « responsables » politiques qui ont perdu toute boussole. Elle est essentiellement un vecteur de communication politique dont l’objectif serait d’afficher une fermeté supposée ramener vers la droite conservatrice ou les libéraux autoritaires une partie de l’électorat tenté par le RN. Il est vrai d’ailleurs que l’opinion publique paraît dans sa grande majorité soutenir l’adoption de cette loi : c’est avant tout le résultat d’une formidable stratégie de désinformation.

Depuis des mois – et ces dernières semaines encore – les responsables du gouvernement, Gérald Darmanin en tête, expliquaient que la loi immigration allait permettre de lutter contre l’immigration illégale. S’il ne s’agissait que de cet objectif, on pourrait considérer qu’un débat démocratique est possible sur les mesures à prendre avec toute une série de nuance, de compromis et de désaccords… mais rien de tel avec la loi immigration : Y a-t-il des mesures pour améliorer la lutte contre les trafics d’êtres humains que sont les filières d’immigration illégale ? Y a-t-il des mesures pour rendre plus efficaces l’exécution des OQTF ? Non, rien de tout cela.

La loi Macron-Borne-Darmanin fait croire à l’opinion publique que l’exécutif est ferme avec l’immigration illégale, mais en réalité ne vise dans ses dispositions que les étrangers en situation régulière, les étrangers qui respectent les lois de notre pays… La Gauche Républicaine et Socialiste n’est pas favorable à la logique de « liberté d’installation » défendue par certaines organisations politiques ou humanitaires, elle considère qu’un État démocratique a le devoir de contrôler qui vient s’installer sur son territoire et d’en réguler le flux.

Mais tant par humanisme que par réalisme, nous considérons comme absurde, inefficiente et indigne, la logique actuelle qui tend à considérer que dégrader les conditions de vie et d’intégration des étrangers en situation régulière sur notre sol permettrait de décourager les candidats à l’immigration irrégulière : comment un responsable politique sain d’esprit peut-il imaginer un seul instant que celles et ceux qui ont bravé la mort dans le Sahara et en Méditerranée (ou aujourd’hui aux frontière de la Russie et de la Biélorussie) pourraient renoncer parce que les droits de nos voisins de palier sont mis en cause ?

Au contraire, nous considérons que pour réguler l’immigration il faut établir des conditions dignes et légales d’accueil, qui mettront fin au détournement des procédures d’asile pour tenter d’entrer sur notre territoire. Sur ces bases, le refus d’entrée sur notre territoire et l’exécution des OQTF n’en seront que mieux établies. Enfin, plutôt que la précarisation des étrangers en situation régulière et de leurs familles, nous appelons à une grande et ambitieuse politique d’intégration (formation républicaine, apprentissage effectif de la langue française, accompagnement social…) qui feront reculer les discriminations et les menaces contre notre cohésion nationale.

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Pour l’ensemble de ces raisons, la Gauche Républicaine et Socialiste appelle à se joindre aux mobilisations contre la loi immigration qui se tiendront partout en France le 21 janvier 2024. Elle demande au Conseil Constitutionnel d’user de la plus grande fermeté pour censurer toutes les dispositions anticonstitutionnelles de cette loi. Elle s’exprimera publiquement en ce sens partout où elle aura l’occasion de le faire.

Frédéric Faravel

« Les Français n’ont jamais eu autant besoin de République sociale ! » – Emmanuel Maurel sur France Info, 14 janvier 2024

Alors que Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre, vient d’effectuer son 5ème déplacement en cinq jours, Emmanuel Maurel, député européen (groupe GUE/NGL), estime qu’Emmanuel Macron « fait joujou au remaniement »« Je remarque que dans cette atmosphère de fin de règne, à défaut d’avoir du pouvoir sur les choses, Macron, ce qu’il aime c’est avoir du pouvoir sur les gens. Ne va rien changer ». Il fustige également le Premier ministre : « Il ne fallait pas attendre d’être Premier ministre pour aller au contact des Français »

Quant à l’annonce de 32 milliards d’euros pour l’hôpital public, Emmanuel Maurel la qualifie « d’arnaque totale ». « C’est prévu depuis cinq ans, c’est un plan pluriannuel de financement de l’hôpital public, il n’y a rien de nouveau. (…) Attal habille avec de jolies phrases une réalité politique qui n’est pas jolie du tout », a-t-il ajouté. « Ce remaniement, c’est beaucoup de bruit pour rien, résume le député. (…) Je pense que les Français ne sont pas dupes de ce qu’il se passe, et ce qu’il se passe, c’est que c’est la même politique avec les mêmes ».

Amélie Oudéa-Castéra « ment »

Après la sortie d’Amélie Oudéa-Castéra sur l’école publique, Emmanuel Maurel a invité la ministre de l’Éducation à démissionner. « D’abord, je pense qu’elle a menti. (…) Elle habite au cœur de Paris, dans le 6e, et elle nous explique (…) que l’école publique ne va pas bien dans ce quartier ultra privilégié. Ce n’est pas vrai », introduit le député. « Elle est là pour s’adresser aux enseignants (…), aux parents d’élèves (…) et qu’est-ce qu’elle fait ? Elle est dans le dénigrement. En tant que parent d’élève d’enfants qui sont dans le public et en tant que fils d’enseignants, je me suis sentie insulté », ajoute Emmanuel Maurel. 

Par ailleurs, il estime qu’Amélie Oudéa-Castéra ne pourra pas assumer son « super-ministère », qui cumule Sports, Jeux olympiques et Éducation. « L’Éducation nationale c’est un job à plein temps, c’est énorme ».

Reprenons la main en France et en Europe

Il a enfin rappelé un engagement logique aux côtés de Fabien Roussel et de la liste de rassemblement à gauche conduite par Léon Deffontaines : « Avec Fabien Roussel et Léon, nous défendons une gauche de tous les jours de la vie qui n’a pas oublié ses fondamentaux laïques. Et sur l’Europe on veut retrouver plus de souveraineté« 

« Avec la crise sanitaire, on avait dit qu’on allait relocaliser. Et là on veut nous faire avaler un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande !?! Dans cette campagne des élections européennes, on va démasquer les hypocrites ! » Or pour peu qu’on en ait la volonté, nous avons bien des marges de manœuvres : « On peut sortir du marché européen de l’électricité pour profiter du mix énergétique français qui est plus écologique… »

Mme Oudéa-Castera doit démissionner

Après Pape Ndiaye qui avait inscrit ses enfants à l’école alsacienne, la Macronie nous offre un nouveau scandale, pire que les précédents, qui démontre son mépris pour l’école publique et nos principes républicains Liberté-Egalité-Fraternité.
Le choix de la nouvelle ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des jeux olympiques et paralympiques d’inscrire ses enfants au collège-lycée Stanislas, établissement privé catholique situé dans le 6ème arrondissement, était déjà en soi douteux.

Mais la tartufferie de la ministre est allé plus loin… En effet, pour justifier son choix d’évitement scolaire, Mme Oudéa-Castéra a expliqué qu’elle avait été effrayée pour ses enfants par l’état du collège public et, selon elle, par la situation catastrophique du collège de secteur concernant le remplacement des professeurs absents et la volonté d’offrir à ses enfants un établissement où ils trouveraient « sécurité », « fondamentaux » et « amis ». Les Français connaissent effectivement les difficultés majeures que subit le collège public après plus de 20 années d’abandon et de sous-investissements par la plupart des gouvernements qui se sont succédés. Cette situation s’est d’ailleurs aggravée depuis 2017 : le manque de remplaçants, titulaires, formés est directement la conséquence de la politique de la majorité présidentielle qui n’a eu de cesse de retirer des moyens au second degré… On sait que M. Attal et Mme Oudéa-Castera avaient encore l’intention de poursuivre les mêmes orientations, ce qui amplifiera le problème.

Or dans l’école Littré ou les collèges Prévert et Montaigne de l’arrondissement considéré où les enfants de la ministre auraient pu suivre leur scolarité dans le public, non seulement il n’y a pas de préoccupation en matière de « sécurité » mais il y a peu voire pas du tout d’inquiétudes en termes de remplacement d’enseignants absents. Diverses études ont déjà démontré à plusieurs reprises que les dotations allouées au plus mauvais collège parisien étaient supérieures à celles allouées au meilleur collège de Seine-Saint-Denis.
Cette inégalité sociale au sein de l’école publique ne suffisait sans doute pas à Mme Oudéa-Castera. La ministre a donc menti en toute connaissance de cause et le mensonge de la ministre vise à maquiller son mépris pour les élèves, leurs parents et leurs enseignants : c’est effectivement ainsi qu’il faut sans doute entendre sa volonté d’offrir à sa progéniture avec le collège Stanislas « amis » et « fondamentaux ». C’est le choix de l’entre-soi bourgeois.

Face à ce mensonge indigne d’une ministre de l’éducation nationale, nous demandons avec solennité la démission de Mme Oudéa-Castera.

La Gauche Républicaine et Socialiste apporte tout son soutien aux enseignants et aux agents publics des établissements scolaires qui ont été ainsi mensongèrement dénigrés par la ministre ; elle veut également témoigner de sa solidarité pour l’ensemble des enseignants et des agents de l’éducation nationale qui ne méritent pas de subir une telle ministre.
Malgré les baisses de moyens dont ils sont victimes, ces fonctionnaires agissent sans relâche et avec dévouement pour offrir un enseignement de qualité, en sécurité, ils transmettent aux élèves malgré les difficultés les enseignements indispensables au développement de leur esprit critique (tout le contraire du collège Stanislas), et ils le font pour tous les milieux sociaux, ce qui n’est pas le cas des établissements privés.

Il faut un(e) autre ministre et une autre politique… L’éducation nationale a besoin d’un(e) ministre à plein temps qui agisse pour répondre à ses véritables défis que sont la fin de la ségrégation sociale et le retour à la réussite scolaire pour tous.

Conférence de presse : Reprenons la Main – 10 janvier 2024, élections européennes

L’année 2024 semble annoncer des vents mauvais et les sorties de crises peinent à se dessiner. Le 9 juin, pour le monde du travail, pour la souveraineté industrielle, alimentaire & culturelle, aux côtés du Parti Communiste Français, de L’Engagement et de représentants du monde du travail, il est temps de « Reprendre la Main en France et en Europe ».

Retrouvez ici l’intervention d’Emmanuel Maurel le 10 janvier 2024, lors de la présentation des premiers axes de la liste que nous mènerons avec nos partenaires aux prochaines élections européennes.

Remaniement : beaucoup de bruit pour RIEN

Emmanuel Macron a remplacé Elisabeth Borne par Gabriel Attal pour convenances personnelles. On dit que la première tenait parfois la dragée haute au Président : ça ne risque pas d’arriver au second. Cette incompatibilité d’humeurs réglée, que fera le nouveau Premier ministre ? La même chose que sa prédécesseure, avec la même minorité à l’Assemblée, et les mêmes politiques antisociales.

Sans doute l’aspect changera-t-il un peu, puisque l’ancien ministre de la Jeunesse et du Garde à Vous National a fait ses classes en matière de « réarmement ». Peut-être passera-t-on ainsi du capitalisme cool et startupeur des origines à un capitalisme plus autoritaire, mais la brutalité du macronisme était en germe dès le premier quinquennat et son impitoyable répression de tous les mouvements populaires et sociaux.

Comme le dit la formule consacrée, tout ça n’est qu’un « changement dans la continuité ». Quelles que soient les nouvelles têtes, les services publics et la Sécurité sociale continueront d’être dépecés pour complaire aux injonctions de Bruxelles. Les salariés toucheront des miettes pendant que les actionnaires se gaveront de dividendes et d’avantages fiscaux. Quant à la jeunesse, elle fera une nouvelle fois les frais du tourniquet incessant au ministère d’une Education nationale en perdition.

Le tandem Attal-Macron va donc faire encore souffrir la France. Pour que cela cesse, une autre politique, au service des gens qui travaillent vraiment, au service de la justice sociale et au service de notre souveraineté est plus que jamais nécessaire.

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