Retraites : La force d’un nouveau front populaire

Ainsi, le président a déclaré : « Je veux aller au bout de cette réforme, je pense qu’elle est nécessaire pour le pays donc je la défendrai. Peut-être ça me rendra impopulaire, peut-être que des gens diront ‘c’est insupportable, tout ça pour ça’. (…) mais je n’aurai aucune forme de faiblesse ou de complaisance »  

Fort avec les faibles et faible avec les forts

Fort avec les faibles et faible avec les forts, voilà bien l’adage d’Emmanuel Macron depuis 2017, après bientôt un an de mobilisation sociale de grande ampleur, celle des Gilets Jaunes et les manifestations répétées des syndicats de salariés pour la justice sociale, territoriale et fiscale.

Alors que s’annonce une grève générale le 5 décembre précédé de l’anniversaire du lancement du mouvement des Gilets Jaunes  le 17 novembre prochain, le président de la république choisit la division et le conflit, il choisit l’injustice et la casse des solidarités contre les intérêts des salariés.

La Gauche Républicaine et Socialiste appelle une nouvelle fois le président de la République à la raison et à la maturité, il devrait être le garant de la cohésion de la Nation. Notre pays est déjà fracturé et confronté à un ensemble de défis qui exigent un discours réellement républicain au plus haut sommet de l’État indissociable de la justice sociale.

Mais face à ce président aux ordres des puissances de l’argent, nous ne pouvons nous résigner à un simple appel.

Un nouveau front populaire doit se constituer pour opposer à la radicalisation du pouvoir une alternative sociale démocratique écologique et républicaine.

La Gauche Républicaine et Socialiste souhaite et appuie la convergence sociale, syndicale et politique la plus large pour faire échec à Emmanuel Macron sur la réforme des retraites. 

Révoltes mondiales et souveraineté populaire

Equateur, Chili, Bolivie, Soudan, Irak, Liban, Hong Kong, partout dans le monde, des manifestations et des émeutes éclatent. Les causes de ces soulèvements populaires sont hétéroclites, et méritent que l’on s’y attarde.

En Equateur et au Chili, la vie chère et les inégalités ont déclenché des émeutes populaires. L’Equateur a connu un état d’insurrection pendant plus d’une semaine à la suite d’une mesure antisociale – la fin du soutien de l’Etat au prix de l’essence – imposée par le FMI et appliquée par le président Moreno sans protestation. La mobilisation de la classe populaire, menée par les indigènes, a été telle que la mesure a été abrogée. Un parallèle avec la situation en France au moment de la crise des gilets jaunes peut être dressé : une hausse brutale du prix de l’essence a déclenché un mouvement de colère sociale qui n’a pu être interrompu qu’avec l’annulation de cette hausse. La répression menée par l’armée et ayant entraîné la mort d’une dizaine de manifestants a été encore plus violente qu’en France, et les manifestants plus déterminés encore. Ils n’ont pas hésité à occuper la capitale et à en incendier plusieurs bâtiments. Au Chili, c’est aussi une hausse du prix des transports qui a provoqué la déflagration sociale. L’augmentation du prix des tickets de transport public a réveillé la colère sourde et dormante d’un peuple aux prises du néolibéralisme depuis cinquante ans. Le dictateur Augusto Pinochet, conseillé par les pontes de l’économie néolibérale Friedrich Hayek et Milton Friedman, a jeté les bases d’une économie reposant sur les mécanismes sauvages du marché déréglementé. Le bilan, cinquante ans après, est sans appel, le Chili est un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE, et des émeutes ont éclaté à la suite d’une énième mesure antisociale, dont la répression n’est pas venue à bout.

Au Soudan, la hausse du prix du pain a déclenché un processus révolutionnaire qui n’a pas pu être interrompu par le pouvoir en place, malgré les tirs à balles réelles sur les manifestants. Celui-ci a finalement été chassé, et à la suite des accords des négociations pour mettre fin à la grève générale, un Conseil de souveraineté dirige le pays depuis fin août.

En Irak et au Liban, le déclencheur des manifestations a été la corruption de la classe politique. Les inégalités, le chômage et la qualité désastreuse des infrastructures publiques ont tout de même servi de catalyseurs pour que ces manifestations prennent une ampleur nationale et massive. Dans ces deux pays multiculturels et multiconfessionnels, ces manifestations sont inédites car elles n’ont pas de fondement ethniques ou religieux. Chiites, sunnites et chrétiens, Kurdes et Arabes ne manifestent pas en tant que membres d’une communauté particulière, mais comme citoyens d’un même peuple trahi par ses élites politiques.

A Hong Kong, la révolte populaire est née de la volonté de vivre en démocratie. La modification de la loi sur les extraditions fait craindre aux habitants de Hong Kong que le régime chinois puisse intervenir dans le régime juridique de la commune autonome. Plusieurs millions de personnes participent à des manifestations durement réprimées. En Bolivie, une grève générale a éclaté à la suite de l’annonce de la victoire dès le premier tour du président Morales, qui était jusqu’à présent mis en ballotage, à la suite d’un dépouillement douteux.

Le monde connaît ainsi une vague de soulèvement populaire. Selon les pays, les origines des émeutes, des manifestations ou de la grève générale peuvent être la pauvreté, le manque de démocratie ou la corruption, le plus souvent un mélange des trois. Une chose lie cependant ces révoltes entre elles : toutes émanent de la volonté populaire de souveraineté. Les peuples veulent massivement reprendre le contrôle de leur vie face à la pauvreté, de leur gouvernement face au manque de démocratie, de leur destin national face à la corruption. La volonté de souveraineté populaire explose et les répressions policières et militaires ne l’interrompent pas. Les demandes injustes du FMI, les politiques néolibérales, la mondialisation qui maintient les peuples dans la pauvreté, la corruption des élites politiques, la division orchestrée entre ethnies et entre confessions pour masquer une colère commune et populaire, le truandage des élections et le bafouement de l’Etat de droit sont partout contestés, et nous nous en félicitons. Nous réitérons ainsi notre soutien indéfectible à tous les mouvements qui veulent mettre en place une souveraineté démocratique au sein d’une République laïque et sociale.

Bastien Faudot sur la réforme des retraites : « les libéraux ne voient que les dépenses »

Bastien Faudot était l’invité de l’émission « Un dimanche en politique » sur France 3 Bourgogne-Franche Comté, pour une émission dédiée à la réforme des retraites.

Face à Jean-Marie Sermier, député Les Républicains du Jura et Eric Alauzet, ancien député socialiste, aujourd’hui député En Marche, Bastien Faudot a défendu l’esprit de notre système de retraites que l’exécutif souhaite réformer en profondeur, jusqu’à travestir les idéaux de justice sociale et de solidarité qui sont à son fondement.

Retrouvez l’intégralité de l’émission en cliquant ci-dessous 

SNCF : de quoi le droit de retrait est-il le nom ?

La SNCF, société nationale du chemin de fer français, fait l’objet de réformes libérales en cascades inspirées des directives européennes depuis plusieurs années qui sont autant de coupes dans les moyens matériels et humains pourtant nécessaires pour faire fonctionner le service public ferroviaire. Ce gouvernement s’inscrit dans ce mouvement de casse du service public et s’attaque avec brutalité au statut des cheminots depuis 2018 pour mieux libéraliser et préparer la privatisation du rail français. 

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre le mouvement social du 17 au 20 octobre initié par les cheminots conducteurs et contrôleurs de l’entreprise publique. Ils ont fait valoir leur droit de retrait suite à un grave accident survenu le 16 octobre dans les Ardennes entre un autorail TER et un convoi routier. Un accident qui a provoqué une dizaine de blessés ayant révélé la solitude du conducteur SNCF, lui-même blessé, qui avec bravoure a porté secours aux voyageurs et parcouru plus d’un km afin d’éviter un autre drame. La réaction irresponsable du gouvernement qui a préféré la stratégie de la division et en coupant court au dialogue social a conduit directement à durcir la situation. Le gouvernement porte l’entière responsabilité du désagrément vécu par les usagers du service public par son attitude provocatrice et inutilement agressive à l’encontre des agents qui ont pourtant défendu la priorité à la sécurité ferroviaire pour l’ensemble des usagers.

La Gauche Républicaine soutient les légitimes revendications des agents SNCF. Nous appelons le gouvernement à renoncer à toute sanction disciplinaire ou poursuite judiciaire et à préférer désormais la voie du dialogue constructif au bénéfice du renforcement du service public.

Attaque turque en Syrie : une décision criminelle

La décision du Président turc Erdogan, prise après un nouvel et désastreux revirement de Donald Trump, d’attaquer (avec le soutien de milices islamistes) les positions kurdes du Nord-Est de la Syrie est criminelle. 

Alors que les combattants kurdes, regroupés au sein des Forces Démocratiques Syriennes, ont participé de manière décisive à la lutte contre Daesh, cette attaque déstabilise une région encore extrêmement fragile.

Les conséquences seront lourdes : meurtres et déplacements de populations civiles, évasions de combattants djihadistes. 

La Gauche Républicaine et Socialiste condamne cette opération. Elle apporte son soutien au peuple kurde et souhaite que la France pèse de tout son poids, au sein du Conseil de Sécurité (saisi à son initiative) pour obtenir au plus vite l’arrêt de cette offensive.
 
La mise en place d’un cessez-le-feu est indispensable. Pour ce faire, l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne est à cette heure la meilleure solution afin de protéger les populations civiles.

 

Hommage aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris

Quatre fonctionnaires de police sont tombés le jeudi 3 octobre 2019 pour la France, victimes du terrorisme islamiste. Cet odieux attentat contre nos forces de sûreté républicaine, commis par un agent radicalisé au cœur de la direction du renseignement de la préfecture de Police de Paris endeuille la Nation et appelle un hommage républicain en mémoire de ses morts.

La Gauche Républicaine et Socialiste rend hommage aux policiers morts pour la République dans le combat contre la menace djihadiste islamiste. Ce combat sans relâche contre nos ennemis mortels doit conduire à un sursaut de toutes les forces du pays, dans toute la société. Il appelle aussi de la part du président de la République comme du gouvernement une politique ferme et résolue dans le traitement des racines et des auteurs, soutiens et commanditaires du terrorisme. 

Usine Seveso de Rouen : vérité et protection après l’incendie

Après une communication parcellaire et défaillante il est désormais urgent que les services de l’Etat et le Gouvernement fassent toute la lumière sur la situation liée à l’incendie de l’entreprise Lubrizol du site Seveso de Rouen. Les autorités doivent mettre en œuvre pleinement le principe de précaution, tant pour la santé de nos concitoyens que pour la préservation environnement. 

Nos concitoyens doivent dans de telles circonstances être non seulement immédiatement informés mais aussi associés au suivi et aux expertises indépendantes qui doivent être engagées en plus de celles des administrations compétentes. Il est important que les salariés et leurs organisations syndicales soient mieux associés aux décisions concernant la sécurité et l’application des règles protectrices dans les sites SEVESO tant pour ceux qui travaillent dans l’entreprise que pour les habitants concernés. 

Rien ne doit être caché, rien ne doit être négligé 

Les graves événements de ce type doivent par ailleurs servir de leçon pour améliorer la prévention et la gestion des risques, cela passe par un meilleur partage de l’information. La Gauche Républicaine et Socialiste exercera sa plus grande vigilance sur les suites données aux demandes légitimes des citoyens en matière de transparence et de protection de la santé publique.

 

Hommage au Président Chirac

Le Président Jacques Chirac est mort ce matin. C’est avec émotion que nous avons appris la disparition de celui qui a exercé la plus haute responsabilité dans notre pays pendant 12 ans.

En dépit de nos divergences idéologiques, de nos désaccords sur les questions sociales et la politique économique, nous saluons la mémoire de l’homme d’Etat ainsi que de l’authentique Républicain qu’il fut. Il laisse dans l’esprit de nos concitoyens le souvenir d’un homme affable dont la proximité et le contact direct avec les Français auront imprégné et marqué 40 ans de vie politique.

Nous lui savons gré d’avoir refusé d’engager la France dans une aventure militaire désastreuse en Irak en 2003. Cette décision restera le sommet politique de ses deux mandats, réaffirmant l’indépendance stratégique de la France dans la droite ligne de la tradition Gaulliste. 

Dernier Président à avoir connu une cohabitation, il aura respecté les institutions de la Ve République durant cette période et laissé son Premier ministre gouverner.

Il fut également le dernier Président à avoir organisé un référendum, sur le projet de constitution européenne, décision capitale pour la souveraineté de la France. Il aura respecté jusqu’au bout et sans hésiter la décision des Français de refuser la constitution européenne. 

Nous retiendrons enfin cette phrase, qui raisonne cruellement aujourd’hui, prononcée lors du sommet de la terre de Johannesburg en 2002 : « notre maison brûle, et nous regardons ailleurs. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. »

La Gauche Républicaine et Socialiste présente en ce jour ses plus vives condoléances à sa famille et à ses proches et s’associe au deuil national.

La folie de la privatisation d’EDF !

C’est un véritable bras de fer pour les syndicats du groupe EDF qui commence aujourd’hui avec la Commission Européenne et le Gouvernement pour défendre le caractère public et d’intérêt national, non désintégré et non privatisable d’EDF.

Qui pourrait croire que la Commission Européenne et le Gouvernement Français marcheraient main dans la main pour démanteler le groupe EDF, monopole d’Etat assurant la production et la distribution d’électricité à nos concitoyens à un tarif unique et encadré ?

Cette situation ubuesque est pourtant symptomatique de la gestion du groupe EDF depuis plusieurs années par l’Etat. Aucune feuille de route, des choix industriels contestables voire désastreux, un démantèlement progressif de l’entreprise : tout a été fait pour préparer la privatisation du groupe. Ne manquait plus qu’à tronçonner les activités du groupe pour en faire des « paquets » privatisables les uns après les autres.

C’est exactement ce à quoi s’est attelé le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, qui dirige EDF depuis 2014 avec l’appui indéfectible … d’Emmanuel Macron. Rappelons à toute fin utile que c’est ce même duo infernal qui en 2016 a défendu bec et ongle, contre l’avis à l’époque des syndicats de l’entreprise, de Matignon et de la quasi majorité des députés de la commission des affaires économiques de l’Assemblée, le projet EPR d’Hinkley Point. Un projet fou à 20 milliards d’euros pour une génération de réacteurs encore jamais mis en service (Flamanville et Olkiluoto accumulant les retards). A cette même époque EDF, faisant face à des difficultés financières liées au montant de sa dette (actuellement 37 milliards €), cherchait à dégager des marges financières pour son plan « grand carénage » (maintenance des centrales) estimé à 51 milliards € sur la période 2014-2025. Thomas Pikemal, alors directeur financier d’EDF avait à cette occasion claqué la porte en faisant grand bruit pour protester contre une décision inconsciente.

Depuis le mois de juin le Jean-Bernard Lévy présente en interne un projet baptisé « Hercule », préparé en concertation / supervision par l’Elysée et le Gouvernement. Il vise une séparation des activités du groupe EDF entre production et distribution afin de se conformer aux exigences de libéralisation et privatisation de la commission de Bruxelles. Ces exigences, en elles-mêmes contestables, confinent à l’absurde dès lors qu’il s’agit de marché de réseaux (énergie et transport notamment).

L’objectif semble être une privatisation des bénéfices commerciaux et une nationalisation des pertes liées à l’endettement inhérent à l’effort de production comme le soulignent plusieurs observateurs du secteur énergétique français. Peu ou prou la logique est toujours la même, l’Etat absorbe les pertes et les dettes, conserve les actifs les moins côtés et revend à vil prix les actifs les plus profitables à des entreprises privées. 

La Gauche Républicaine et Socialiste s’insurge contre cette nouvelle folie préparant le démantèlement et la vente au privé d’un groupe stratégique, un outil à la main de l’Etat et au service de nos concitoyens, une fierté nationale qui permet à tous de bénéficier d’une électricité abordable et distribuée dans tout le pays.

Au contraire c’est à la création d’un véritable pôle public de l’énergie à la fois instrument stratégique de notre souveraineté nationale et service public indispensable à tous les français que nous devons procéder !

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.