Projet de référendum contre la privatisation d’ADP : une première victoire !

La privatisation d’ADP sera peut-être le talon d’Achille du Président et de son Gouvernement ! Après avoir suscité des remous dans sa propre majorité à l’Assemblée nationale et le rejet du texte au Sénat, après avoir provoqué l’apparition d’une florissante pétition initiée par l’essayiste Coralie Delaume et l’économiste David Cayla, les députés et sénateurs s’élèvent contre la volonté jupitérienne et déposent à 197 une proposition de loi pour un référendum d’initiative partagée [1]sur la privatisation d’ADP.

Au regard des signataires de cette proposition de loi d’un type un peu particulier, on songerait presque à adapter la formule du Manifeste : « Parlementaires de tous bords unissez-vous !». Droite et gauche semblent converger dans l’intérêt supérieur du pays et de l’État au mépris duquel les doctes libéraux d’Emmanuel Macron ont décidé de sacrifier nos entreprises publiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que pour Aéroports de Paris, la pilule ne passe pas : première frontière du pays, entreprise rentable et en pleine expansion, fierté française venant s’ajouter à nos gloires de l’aéronautique comme Air France et Airbus, rien ne justifie la privatisation de cette entreprise publique !

Si cette initiative parlementaire bienvenue à laquelle s’associe sans la moindre hésitation la Gauche Républicaine et Socialiste va à son terme et est validée par le Conseil Constitutionnel, il faudra alors réunir 10% du corps électoral, donc 4,5 millions de signataires pour qu’un référendum soit réellement organisé.

Depuis plusieurs mois le pouvoir entend le peuple qui manifeste vigoureusement son opposition à la politique du Gouvernement mais refuse catégoriquement d’écouter. Cette parodie de démocratie délibérative qu’a constitué le « Grand Débat National » dans lequel les questions, choisies par l’exécutif, orientaient subrepticement les réponses, et auquel seules les classes aisées ont participé[2], était un énième pied de nez au mouvement des Gilets Jaunes et au peuple qui les soutient. Aucun vote programmé pour laisser les citoyens trancher après 5 mois d’un mouvement social exceptionnel… A la place l’annonce en fanfare d’une baisse des impôts financées par la baisse des dépenses publiques et l’amoindrissement de nos services publics !

Et bien cette initiative parlementaire sur un sujet aussi crucial et symboliquement fort que la privatisation de notre patrimoine public et commun est l’occasion de mettre enfin Emmanuel Macron et sa majorité face à leurs responsabilités et de les contraindre à organiser un vote !

La dernière fois que les Français ont été appelés à se prononcer pour un référendum, c’était en 2005 et ce fut un grand moment de démocratie et de débat public et citoyens. La situation commande que le peuple s’exprime directement et seul un référendum peut garantir cette expression dans un cadre légal et Républicain !

 Pour dire NON aux privatisations il faudra dire OUI au référendum !


[2] Etude relayée par Libération

Restitution de la consultation citoyenne : le Grand Débat n’aura donc pas eu lieu !

 La crise politique n’est pas terminée et pourtant Emmanuel Macron croit être sorti de ses difficultés.  À preuve, il a retrouvé toute son arrogance verbale comme sa saillie choquante au sujet de la manifestante gravement blessée à Nice l’a illustrée. À preuve encore, le remaniement ministériel centré exclusivement sur ses proches, y compris proches collaborateurs sans aucun souci d’ouverture sur les réalités de notre société. À preuve enfin, les mesures en préparation sur la fonction publique, l’école et bientôt les retraites qui s’inspirent de la même philosophie néolibérale, injuste et inégalitaire, que celle qui l’a conduit à supprimer l’ISF et a du même coup déclenché le mouvement social des Gilets Jaunes !  Commettre, à répétition, pareille erreur d’appréciation ne peut que susciter l’inquiétude des français qui sont sans illusion quant à la réelle utilité du Grand Débat et parce que les raisons sociales de la colère sont toujours là et menacent à tout moment de provoquer un nouvel embrasement. Contrairement à ce que croit le pouvoir, le rapport de forces n’est plus en sa faveur et il ne dispose plus de suffisamment de confiance parmi nos concitoyens pour prétendre encore “réformer”.

Notre pays a en effet rarement été aussi divisé. A côté du clivage droite/gauche s’est renforcé, du fait de la politique suivie, un véritable clivage de classe opposant les plus modestes aux plus aisés, les moins diplômés aux mieux insérés, les territoires délaissés au centre urbain des grandes métropoles. Les choix opérés par le pouvoir, en particulier en matière fiscale et son incapacité à prendre en charge la question de l’emploi, ont fragilisé notre cohésion sociale. L’abandon de nombreux territoires périphériques et du réseau de nos petites villes, victimes de la désindustrialisation et de la suppression des Services Publics fragilisé notre cohésion territoriale.

Le repliement sur une caste a enfin fragilisé notre cohésion politique.  Le pouvoir d’Emmanuel Macron, construit un nouveau césarisme fondé sur l’exclusion et l’antagonisme des deux forces qui lui font concurrence, rappelle inévitablement la 4ème République et les gouvernements dits de “troisième force”. Cette situation est insupportable pour le pays parce qu’elle ne dégage pas de majorité autrement que par les artifices du scrutin : apparentements alors, prime liée au scrutin majoritaire à 2 tours aujourd’hui. Elle ne crée aucune adhésion du pays profond, bien au contraire. Il en résulte une situation extrêmement dangereuse, susceptible à tout moment de basculer comme on l’a vu lors des manifestations de décembre 2018.

Aussi est-ce à l’opposition politique de donner un cadre !  Et à exiger de l’État de vrais changements. À quoi conclut à l’évidence le grand mouvement qu’a soutenu une majorité de Français sinon au retour d’un esprit républicain qui consiste à mettre les intérêts particuliers au service de l’intérêt général. C’eut été le rôle du Président de la République, qui a failli, de définir ce qu’est notre projet commun et de mobiliser le pays autour de celui-ci. Nous proposons par conséquent une alternative globale : une grande réforme fiscale avec le rétablissement de l’ISF et une conférence salariale immédiate, un grand plan d’investissement en faveur de la transition écologique favorable à l’emploi, une profonde réforme démocratique rendant aux citoyens le pouvoir et à leurs représentants la capacité d’agir conformément à leurs vœux.

Pourtant, comme une histoire cousue de fil blanc, la « Restitution du grand débat national » va accoucher de propositions congruentes avec les grandes orientations décidées depuis bientôt 2 ans par Emmanuel Macron : une baisse des dépenses publiques et du nombre de fonctionnaires, une réformette électorale antiparlementaire et une augmentation de l’âge de la retraite sont déjà en préparation.

Ces conclusions tirées par le Gouvernement font directement écho à l’étude menée par le CEVIPOF sur 240 débats sélectionnés de façon hebdomadaire durant le Grand Débat[1]. Majoritairement organisés dans des lieux de faible mobilisation des Gilets Jaunes, le public était en moyenne composé à 50% de retraités, à 64% de diplômés de l’enseignement supérieur et à 75% de propriétaires. A gros trait le portrait sociologique d’un électorat de droite ou de la République en Marche. A l’autocensure des classes populaires est légitimement venue s’ajouter une suspicion et une défiance vis-à-vis de ce « Grand Débat » dont les modalités d’organisation et les thèmes étaient taillés sur mesure pour l’électorat potentiel d’Emmanuel Macron.

Comme la guerre de Troie, le (véritable) Grand Débat n’aura donc pas lieu, faute de représentativité des publics mobilisés, faute de sincérité dans la démarche entreprise par l’exécutif. Si rien n’est fait pour répondre aux attentes exprimées dans la rue par nos concitoyens ; au risque de la tartufferie, ce Grand Débat n’aura servi qu’à avaliser une politique rejetée par nos concitoyens !

Les Français ont les moyens de s’opposer à la politique conduite par Emmanuel Macron, aux fausses promesses, au mépris exprimé par ce Gouvernement et cette majorité envers le peuple : dès le 26 mai nous devons faire du scrutin européen un référendum contre la politique d’Emmanuel Macron.

 [1] Étude relayée notamment par Libération

  

“Réformes Blanquer” (2) : projet de loi pour une “école de la confiance” ; des cadeaux au privé, une atteinte à l’école publique et la défiance vis à vis du corps professoral

Depuis un an et demi, les réformes de l’éducation proposées par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, sont menées au pas de charge et sans réelle concertation avec les principaux acteurs de l’éducation.

Parcoursup ou encore les réformes du baccalauréat ont déjà des effets désastreux sur les élèves (surtout sur les plus fragiles) et mettent en place la construction de parcours dans lesquels seuls les élèves et les familles les plus initiés vont pouvoir bien s’orienter, avec le risque d’inégalités territoriales (les lycées qui offrent le plus de spécialités vont essayer d’attirer les élèves les plus favorisés…).

Les textes de la loi « pour une école de la confiance » ne s’attaquent pas à la reproduction sociale et risquent au contraire de renforcer une école élitiste.

Le projet de loi pour une “école de la confiance” a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 19 février. Si certains points, comme des mesures pour l’inclusion des élèves handicapés (même si le métier d’AESH -accompagnants des élèves en situation de handicap- doit être davantage revalorisé que ce qui est proposé ) ou l’Inscription du droit à une scolarité sans harcèlement , paraissent intéressants, ce texte n’apporte pas de réponses qui soient à la hauteur de la situation.

 La loi « pour une école de la confiance » correspond bien à un projet cohérent , dangereux, tant pour l’école que pour le statut de la fonction publique (que le gouvernement Philippe veut remettre en cause.)

Nous lui reprochons trois défauts ou erreurs majeurs.

Tout d’abord de s’inscrire encore dans une logique comptable, dans l’idéologie du moins d’Etat et de la baisse des moyens alloués à la fonction publique. il y a une volonté générale de ce gouvernement en ce qui concerne la fonction publique : baisser le nombre de fonctionnaires et avoir recours à de plus en plus de contractuels.

Le gouvernement veut désormais confier des fonctions d’enseignement rémunérées aux assistants d’éducation, qui exercent aujourd’hui des missions de surveillance, à condition qu’ils préparent un concours d’enseignement . L’idée affichée dans l’article 14 de la loi est de développer des prérecrutements pour améliorer l’attractivité du métier. On peut craindre que ces personnels constituent une brigade de remplacement à moindre frais ( les AED sont payés entre 600 et 900 euros), ce qui permettrait surtout de compenser le manque de postes de professeurs. Mettre des étudiants en master qui ne sont détenteurs d’aucun concours (qui ne seront peut-être jamais enseignants !) face à des classes ne va pas sans comporter des risques.

Le texte évoque l’occasion pour les étudiants de recevoir « une formation concrète ». Il est dommage de renvoyer la formation des enseignants au terrain et à la mise en situation et de ne pas penser à améliorer la formation initiale.

Permettre par ailleurs avec la création d’  « établissements publics des savoirs fondamentaux» (création qui n’a fait l’objet d’aucune discussion préalable avec les syndicats) le regroupement d’écoles avec un collège au sein d’un même établissement, à l’initiative des collectivités territoriales de rattachement, semble obéir surtout à la volonté de mutualiser les personnels administratifs, de faciliter les services partagés primaire-collège, les regroupements de niveaux, ou bivalence… et donc de faire des économies, alors même que ce type d’organisation n’a pas fait la preuve de son efficacité en direction des élèves.

La seconde erreur consiste à renforcer une école de la concurrence. L’article 3 notamment , qui rend obligatoire la scolarisation à 3 ans est une mesure en trompe l’œil : 98% des enfants de 3 ans sont déjà scolarisés ! En réalité la loi n’aura d’impact que sur 25000 élèves tout au plus, dont 7000 en Guyane ou à Mayotte (la scolarisation à 6 ans n’est pas encore acquise sur ces territoires).

 Le vrai changement apporté par la loi concerne en réalité le financement des écoles maternelles privées sous contrat : désormais l’obligation de financement par les communes sera étendue à ces dernières. Un coût difficile à assumer pour les communes et un coup porté à la mixité scolaire ainsi qu’à la laïcité !

Par ailleurs l’article 9 transforme le CNESCO (Conseil national d’évaluation du système scolaire) indépendant en CEE (Conseil d’évaluation de l’école) qui sera directement sous contrôle du ministère et qui produira des évaluations rendues publiques, ce qui pourrait créer une mise en concurrence des établissements et des conduites d’évitement des établissements moins bien notés . Le Conseil national d’évaluation du système scolaire, mis en place par la loi Peillon de 2013, produisait des études de qualité et avait su trouver sa place dans le paysage éducatif . On peut se demander quelle est la logique de sa suppression. Ce remplacement du CNESCO par une officine entièrement à la main du ministre montre bien sa conception de l’évaluation. Evaluer les établissements, ce n’est pas du tout la même chose que l’évaluation des politiques publiques et du système. Mais à quoi bon évaluer sa propre politique, quand on est déjà persuadé de détenir la seule vérité, la seule possible, celle “qu’impose la recherche”…

On peut s’interroger également sur la création des EPLEI, établissements publics locaux d’enseignement international : ces établissements ont vocation à scolariser des élèves bilingues de la maternelle au lycée et seront financés en partie par des fonds privés. Ils obéiront à un système dérogatoire. Ils formeront des établissements élitistes au fonctionnement proche de l’enseignement privé et semblent s’adresser surtout aux plus aisés.

La troisième erreur relève davantage du domaine de la méthode. La méthode Blanquer est celle d’une marche forcée, autoritaire, sans dialogue social, bien loin de ce que semblent indiquer les termes consensuels et séducteurs d’« émancipation » ou « d’école de la confiance » qui sont mis en avant par la communication ministérielle. « L’école de la confiance” est une formidable antiphrase !

L’article 1 qui insiste sur le droit de réserve des enseignants et sur leur « devoir d’exemplarité » répond à quelle nécessité et à quelle urgence ? À l’heure de la mobilisation des stylos rouges, du succès du hashtag #pasdevague qui a été utilisé sur les réseaux sociaux par des enseignants qui dénonçaient  le manque de soutien de leur hiérarchie, on peut s’interroger sur l’opportunité d’une telle communication qui a heurté les enseignants ; ces derniers attendent surtout une reconnaissance de leurs missions, un soutien de leur ministre, et, alors que le gel du point d’indices des fonctionnaires se poursuit, des mesures en direction de leur pouvoir d’achat. Au lieu de cela ils se font rappeler à l’ordre et il est question d’un grand plan pour financer…l’installation de drapeaux dans les salles de classes !

En guise d’ « Ecole de la confiance », on constate surtout le règne de la méfiance vis à vis du personnel éducatif ! Ce fameux article 1 de la loi s’inscrit dans la continuité du corsetage que le ministre Blanquer est en train d’imposer aux enseignants. iI ne veut pas plus de liberté pédagogique (qu’il qualifie d’anarchisme) que de liberté d’expression. A ses yeux, et c’est cohérent avec sa croyance qu’il n’existe qu’une méthode, et que c’est la sienne, les enseignants doivent être des exécutants des circulaires que le ministère produit (cf. les 130 pages de consignes sur l’enseignement des mathématiques et de la lecture d’avril 2018)

La création des Établissements publics locaux d’enseignement des savoirs fondamentaux, voulue par le ministre, retirée du projet de loi pour passer ensuite par le biais d’amendements, qui met les écoles primaires sous la tutelle des collèges et ce sans étude d’impact préalable, ni discussion avec la communauté éducative, est emblématique également de cette méthode autoritariste.

Par ailleurs le projet de loi présenté par le gouvernement début février sur les instances de dialogue social dans la fonction publique ne peut que nous inquiéter dans sa volonté de remettre en cause le paritarisme : la quasi totalité des compétences des commissions paritaires serait supprimée et ce texte permettrait une diminution du nombre des CHSCT (comités hygiène, sécurité, conditions de travail) en les fusionnant avec les CT (comités techniques).

Les CAP (commissions administratives paritaires ) ne seraient plus consultées sur aucun acte de gestion et ne seraient même plus des instances de recours pour les mouvements des personnels et les promotions. Cette conception du dialogue social est alarmante. Plus largement le projet de loi modifiant le statut de la fonction publique qui va être débattu dans les semaines à venir remet en cause le statut même de fonctionnaire, en proposant l’introduction d’une rupture conventionnelle y compris pour les fonctionnaires . Et la voie tracée vise à avoir de plus en plus recours au contrat plutôt qu’au statut.

Enfin, d’une manière générale Jean-Michel Blanquer suit ses idées, ses postulats, et est fermé à la discussion. La méthode Blanquer, c’est quoi ? Je décide et tout le monde exécute, en silence !

Il ne jure par exemple que par la science et les évaluations mais… ne retient que celles qui l’arrangent et qui sont produites par ses amis. Aucune étude, par exemple,  ne prouve les bienfaits des quatre jours de classe, c’est même tout le contraire. Mais il passe outre. Son rapport aux sciences cognitives relève de la foi – et il fait fi de toutes les sciences humaines, comme si le fonctionnement du cerveau et les apprentissages étaient indépendants du contexte pédagogique, social, émotionnel…

Au final, la méthode Blanquer c’est la communication, l’affichage, l’affichage de drapeaux dans les classes, la Marseillaise, les uniformes qu’il défend par ailleurs… Tout cela est merveilleux, mais ce n’est pas cela l’école républicaine !L’école républicaine, c’est celle de l’égalité et de la mixité, celle de la coopération et de l’émancipation. C’est tout le contraire de ce qu’il fait, en favorisant l’école privée (l’école à 3 ans), en accroissant les inégalités territoriales (la réforme du lycée et les choix de spécialités inégaux selon les établissements et les territoires), en adoptant des programmes si conservateurs et destinés à une minorité d’élèves qu’il provoque des démissions en cascade au Conseil supérieur des programmes.   

La pré-professionnalisation portée par le ministre ne va pas apporter toutes les réponses, loin de là, elle n’attaquera pas les racines du mal. De plus en plus de professeurs démissionnent après l’obtention de leurs concours, pour des motifs géographiques ou en raison de la dureté d’une année de stage où les tâches sont concentrées et où les attentes sont fortes .

Nous proposons de renforcer l’attractivité d’un métier qui connaît de réels problèmes de recrutement (on le voit au niveau de la baisse importante du nombre de candidats dans certaines spécialités pour les concours de l’éducation nationale- mathématiques, lettres, anglais et allemand en particulier-) en donnant aux enseignants des salaires intéressants dès le début de leur carrière et tout au long de celle-ci (on sait qu’ils font partie des plus mal payés en Europe) , en réfléchissant à une amélioration des conditions de travail des professeurs (les distances géographiques entre lieu d’exercice et lieu d’habitation sont un réel problème, ainsi que les services partagés entre des établissements éloignés les uns des autres ), et en réfléchissant à une attractivité territoriale accrue pour les zones urbaines d’éducation prioritaire mais aussi dans les territoires ruraux dans lesquels il faut créer plus de stabilité en y fixant des professeurs.

Nous voulons affirmer qu’une réforme de l’éducation nationale qui a pour idée directrice de faire des économies n’est pas à la hauteur alors même que des études montrent que la France est un des pays de l’OCDE les plus mal classés en termes d’investissement éducatif . Il faut suffisamment d’enseignants et de personnels d’accompagnement dans les écoles, les collèges, les lycées et universités de notre pays ! Cela implique de mettre fin à la baisse des postes et au recours aux contractuels … 

Nous réaffirmons la nécessité de ne pas abandonner et même de renforcer une vraie formation théorique et pratique des enseignants, exigeante, étalée dans le temps, pourquoi pas sur trois ans, ce qui serait bien plus pertinent que de parachuter des étudiants en cours de formation dans les établissements scolaires pour jouer les bouche-trous.

Pour finir ce gouvernement semble décidé à s’attaquer désormais au statut de la fonction publique ; nous réaffirmons notre attachement au service public ainsi qu’aux fonctionnaires qui sont la garantie de l’égalité républicaine et les porteurs de ses valeurs sur tous nos territoires.

“Réformes Blanquer” (1) : Une réforme du lycée incomplète, préjudiciable à la qualité de l’enseignement et menée sans aucune concertation

Depuis septembre 2017, la mise en place de la réforme du lycée s’effectue dans l’absence totale de dialogue et de concertation au niveau du ministère de l’Éducation nationale, en dépit des communiqués des associations disciplinaires, des prises de position des syndicats, des déclarations au Conseil Supérieur de l’Éducation, de l’opposition des représentants des parents, de plusieurs journées de grève.

 Aujourd’hui, les dotations horaires affectées aux établissements signifient des  classes surchargées (plus de 35 élèves par classe), des enseignements partagés (les spécialités) qui effacent l’identité des disciplines,  des spécialités choisies à l’aveugle en seconde et qui ne sont  pas proposées  dans tous les établissements, un enseignement des Mathématiques qui disparaît de l’enseignement obligatoire dès la classe de première, des options,  dédoublements  ou aides personnalisées qui disparaissent…

Quant au lycée professionnel, il est le grand oublié d’une réforme nécessaire ; au contraire l’enseignement général y est réduit et les chances d’intégration des élèves dans l’emploi diminuées.

Ces réformes sont menées à la hussarde tandis que les conditions de travail des enseignants ne cessent de se détériorer, que cette profession n’attire plus, que le système scolaire connaît une crise sans précédent.

La suppression de 2650 postes dans le second degré est l’un des objectifs non avoués de ces réformes d’économies budgétaires réalisées sur le dos des élèves ; la qualité de la formation, les conditions de la réussite et la lutte pour l’égalité des chances, sont autant d’enjeux malmenés. C’est le sens même du métier d’enseignant qui est remis en cause avec la perspective de  généraliser le recours aux contractuels et au recrutement direct par des chefs d’établissement devenus patrons et managers, l’augmentation permanente de la charge de travail, des missions d’orientation des élèves qui ne correspondent pas à leurs compétences, l’accroissement considérable du temps passé à l’évaluation  (21 épreuves d’examen réparties sur 2 ans pour le nouveau Bac 2021) au détriment de celui consacré à l’enseignement proprement dit.

Les professeurs ont exprimé leur exaspération par différentes voies : des professeurs principaux ont démissionné, des professeurs ne renseignent plus leurs notes, le principe d’une grève reconductible en période d’examen est même envisagé…

Dans cette agitation de réformes c’est le lycée qui est en danger !

La Gauche Républicaine et Socialiste, totalement solidaire de la mobilisation des enseignants contre la loi Blanquer, soutient les manifestations du 4 avril.

Le ministre prétend mettre en œuvre « l’école de la confiance ». Mais quelle confiance a-t-il dans les enseignants que sa loi met sous tutelle et pression, qu’il infantilise et méprise à longueur de discours, qu’il ne cesse de saouler de « bobards » ?

Les personnels de l’éducation nationale l’ont parfaitement compris : en promouvant le recours à des contractuels, en envoyant devant les classes des étudiants non formés, en remettant en cause, dans le flou le plus total, le statut – et les postes – des directeurs d’écoles, cette loi sape les fondements mêmes de leurs missions et de leur engagement au service des élèves. Elle contribue à fragiliser encore cet enseignement gratuit, public et laïc auquel nous tenons tant. Elle renforce les inégalités entre élèves et établissements – comme le fait par ailleurs une réforme du lycée et du baccalauréat tout aussi contestable. Comme ne le compensent en rien les doublements de classe de CP et de CP1 dont le ministre est si fier et qu’il est pourtant incapable de mettre en œuvre dans les territoires qui en auraient le plus besoin.

La confiance se gagne. C’est de la reprise du dialogue, mais surtout, d’une revalorisation du salaire, du métier, et d’un réel soutien de la hiérarchie aux enseignants qu’elle peut naître. Le ministre aime les études scientifiques : toutes montrent la corrélation entre la réussite des élèves et le salaire des enseignants. Il est temps que notre pays rémunère ses professeurs à hauteur de la considération qu’ils méritent, comme peuvent le faire bon nombre de nos partenaires européens.

La GRS revendique un plan urgent et massif en faveur de l’école publique. Ses parlementaires s’opposeront à la loi Blanquer, notamment lors de son examen au Sénat – et seront aux côtés du corps enseignant pour réclamer le retrait des mesures inquiétantes pour l’avenir de nos enfants et de notre pays que contient ce projet de loi.

Comptes-rendus de mandat d’Emmanuel Maurel et Younous Omargee à Paris

Un franc succès pour les comptes-rendus d’Emmanuel Maurel et de Younous Omargee, députés européens à la maison des cultures arméniennes à Paris.
Une salle comble pour écouter, discuter des combats menés et à mener pour une Europe solidaire qui respecte les processus démocratiques des peuples souverains.
Une Europe qui défend les intérêts des européens et non des multinationales. Une Europe qui met en pratique ses valeurs humanistes et qui rompt avec ses principes libéraux, libre-échangistes et atlantistes.

Une Europe réelle et en actes et non une Europe fantasmée et de l’illusion. Une Europe qui ne soit pas une religion de la marchandisation mais qui soit le fer de lance de la coopération des peuples.

Les LR proposent de suspendre le RSA pour les manifestants : halte au bashing anti-pauvres !

Le 28 mars dernier, Arnaud Viala, et 22 autres députés Les Républicains ont déposé une Proposition de loi visant à suspendre le RSA (Revenu de Solidarité Active) aux bénéficiaires s’étant rendus coupables d'”exactions” commises en marge de manifestations. Si la référence au mouvement des Gilets Jaunes n’est pas explicite, la frange droitière des LR profite des évènements récents pour enfiler le costume qu’elle affectionne tant de la droite sécuritaire, soucieuse de ne pas laisser Emmanuel Macron incarner à lui seul le “parti de l’ordre”.

Prise au piège d’un soutien de mauvais aloi aux Gilets Jaunes qui fait fuir les libéraux chez Emmanuel Macron, la droite de Laurent Wauquiez est contrainte à l’esbroufe, comme en témoigne cette proposition fantaisiste, pour tenir les deux bouts de son électorat qui se délite. 

Cette proposition de loi entend donc faire le tri entre les bons et les mauvais pauvres, les bénéficiaires méritants et les bénéficiaires fainéants, violents de surcroît. La droite tombe ici le masque de son soutien contre-nature au mouvement des Gilets Jaunes, révélant qu’à ses yeux celui-ci est avant tout un mouvement d’ “assistés” pour reprendre une terminologie bien connue et laisse volontairement planer le doute d’un amalgame entre manifestants et casseurs. Et d’adopter une position paternaliste dans l’exposé des motifs de la proposition de loi, chargée d’un évident mépris de classe :

“La suppression du RSA pour les personnes reconnues coupables de tels faits permet de leur infliger une sanction lourde, aussi bien matérielle que morale, pouvant les empêcher de recommencer. Cela pourra avoir un effet dissuasif sur certaines personnes, plus tempérées dans leur attitude, leur évitant ainsi de prendre part aux débordements.” 

Cette proposition de loi n’est pas sans rappeler l’initiative du département du Haut Rhin, alors présidé par le LR Eric Straumann, qui proposait l’instauration d’un “bénévolat obligatoire” aux bénéficiaires des minimas sociaux. Bien que personne ne nie que le bénévolat puisse être un levier d’insertion, sa généralisation dans un tel contexte permettait surtout d’utiliser des salariés déguisés sans s’attaquer ni enrayer les causes de la précarité des plus démunis.

La gauche républicaine et socialiste ne peut que s’opposer à cette proposition de loi caricaturale et indigne qui prêterait à sourire si elle n’était pas le triste reflet de ce qu’est la droite “Républicaine” Française.

Nous aspirons à plus de respect envers les citoyens démunis et demandons l’attribution de moyens supplémentaires aux collectivités et associations qui constituent le maillage territorial essentiel pour favoriser l’insertion sociale et professionnelle. L’Egalité n’est pas un mot creux inscrit au fronton de la République mais le coeur de la promesse républicaine faite aux citoyens, ce que réclament à cor et à cri les gilets jaunes depuis plusieurs mois.

Réunion publique pour les élections européennes dans les Landes (40) sur la question de la malbouffe et de l’agriculture productiviste

Ce samedi 30 mars avait lieu à Saint Vincent de Tyrosse une soirée politique dans le cadre de la campagne européenne sur la thématique de la Malbouffe et de l’agriculture productiviste.

Pas de grand discours ni de solutions toutes faites, mais une organisation en atelier de 5 à 6 personnes, réfléchissant ensemble à la définition de la problématique et à l’ébauche de solutions, puis un exposé des risques, de la puissance agro-industrielle et de son influence dans le quotidien des gens par Magalie Waetcher, candidate sur la liste de la France Insoumise pour les élections européennes, et des combats au parlement français par le député Loïc Prudhommes.

Chaque table a ensuite exposé ses solutions et le débat entre les citoyens le député et la candidate a eu lieu. Un constat, les solutions existent et elles sont souvent mises à mal par le manque de courage politique, ou l’absence de vision. Dans le cadre de cette élection européenne, un commando de combat doit voir le jour, pour s’opposer aux lobbys surpuissants, pour informer les citoyens des aberrations des traités qui ne protègent pas les peuples mais juste les acteurs de la finance, et pour préparer à la désobéissance, aujourd’hui seul choix politique pour changer d’Europe.

Anthony Gratacos, candidat GRS aux élections européennes

La Gauche républicaine et socialiste participe à la dynamique de la France insoumise dans son combat pour l’écologie populaire et la souveraineté républicaine, contre l’extrême droite et l’idéologie libérale. 4 candidats de la GRS aux européennes sont présents sur la liste France insoumise pour renforcer son action partout dans le pays : aujourd’hui nous vous présentons Anthony Gratacos.

Qui es-tu ? 

Anthony Gratacos, Moussy-le-Neuf, 33 ans, marié, 2 enfants mais bientôt 3. Né à Meaux, je suis conseiller municipal d’opposition dans l’un de ces territoires péri-urbain qui subissent de plein fouet les conséquences du désengagement de la puissance publique et les mutations de notre économie.

Comment a commencé ton engagement ?

Mon premier combat politique, je le mène en 2002 suite à l’élection présidentielle, contre l’extrême droite. De nombreuses autres mobilisations suivirent (CPE, autonomie des universités, …). En 2016, c’est contre la casse du code du travail que je me suis battu en animant un groupe de chefs d’entreprise contre la loi travail. Patron d’une entreprise de 21 salarié·e·s implantée sur la plateforme aéroportuaire de Roissy, je suis convaincu que le droit du travail, les cotisations sociales, etc. ne sont pas un frein à l’activité mais un garde fou qui protège nos entreprises, les salarié·e·s et l’économie. C’est sur ces sujets mais aussi sur les questions fiscales que je souhaite m’impliquer lors de la campagne.

Quel est le combat que tu portes ou que tu souhaites mener ? 

Militant socialiste depuis 2003, j’ai fait le choix il y a quelques mois de suivre Emmanuel Maurel dans sa démarche au sein de la GRS afin de construire, ensemble, le front populaire du XXième siècle.

Emmanuel Maurel, candidat GRS aux élections européennes

La Gauche républicaine et socialiste participe à la dynamique de la France insoumise dans son combat pour l’écologie populaire et la souveraineté républicaine, contre l’extrême droite et l’idéologie libérale. 4 candidats de la GRS aux européennes sont présents sur la liste France insoumise pour renforcer son action partout dans le pays : aujourd’hui nous vous présentons Emmanuel Maurel.

Qui es-tu ? 

Je suis né le 10 mai 1973 à Épinay-sur-Seine (93). Après des études de lettres modernes et d’histoire, je suis diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. J’ai, par la suite, enseigné dans le supérieur et suis l’auteur d’un manuel de droit constitutionnel.

Comment a commencé ton engagement ?

Très tôt militant, je suis élu municipal de Persan (95) et vice-président de la Région Île-de-France en charge des affaires européennes et internationales puis en charge de l’apprentissage, de la formation professionnelle, de l’alternance et de l’emploi jusqu’en 2014.Biographe de Jean Poperen, Éditorialiste de l’hebdomadaire « La Corrèze républicaine et socialiste » et directeur de publication du mensuel politique et culturel « Parti pris », j’ai toujours appartenu à l’aile gauche du PS.

Quel est le combat que tu portes ou que tu souhaites mener ? 

Depuis 2014, je suis député européen, membre des commissions « commerce international » et « affaires économiques ». Après le scandale « Panama Papers », je participe également à la commission d’enquête sur l’évasion fiscale. Tout au long de mon mandat, je m’engage notamment contre les méga-accords commerciaux qui vont à l’encontre des intérêts des salarié·e·s, des consommateur·rice·s et du respect de la planète (TAFTA, CETA, JEFTA…). Je me mobilise également en faveur du protectionnisme solidaire, proposant des textes législatifs visant à défendre les salaires, les savoir-faire et les territoires menacés par les délocalisations et le dumping social. Enfin, je suis en première ligne dans le combat pour une fiscalité plus juste au moment où les multinationales comme McDonalds, Facebook, Google, etc. ne paient quasiment pas d’impôts dans les pays où ils réalisent des bénéfices. En octobre 2018, je quitte le Parti Socialiste afin de fonder l’APRES (Alternative pour un Programme Républicain, Écologiste et Socialiste). Au Parlement, je siège désormais au groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE/NGL).

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.