Halte au feu !

« La garantie des droits de l’Homme et du citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. » Article 12 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789

« La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. » Article 15 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789

Ces deux articles à valeur constitutionnelle ne doivent pas être de simples proclamations : ils doivent être au cœur des préoccupations des fonctionnaires de la République, et en particulier des policiers.

Or, d’Amnesty International à Reporters sans frontières, les condamnations pleuvent aujourd’hui sur le comportement de certains policiers, mais aussi plus largement sur le mode d’organisation du maintien de l’ordre dans les manifestations non déclarées qui se sont multipliées en France depuis l’annonce du recours à l’article 49-3 pour faire adopter sans vote le projet de loi sur les retraites.

Plus rare encore, la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, s’est alarmée vendredi 24 mars d’un « usage excessif de la force » envers les manifestants contre la réforme des retraites, appelant la France à respecter le droit de manifester. « Les actes de violence sporadiques de certains manifestants ou d’autres actes répréhensibles commis par d’autres personnes au cours d’une manifestation ne sauraient justifier l’usage excessif de la force par les agents de l’État » a-t-elle précisé.

Au passage, Mme Mijatovic donne tort à Gérald Darmanin qui prétendait il y a une semaine que la participation à une « manifestation non déclarée » constitue un « délit » qui « mérite » une « interpellation ». « Le défaut de déclaration d’une manifestation n’est pas suffisant en soi pour justifier une atteinte au droit à la liberté de réunion pacifique des manifestants, ni une sanction pénale infligée aux participants à une telle manifestation », affirme la Commissaire, ainsi que la Cour de cassation l’avait déjà jugé en 2022. Dunja Mijatovic s’est de ce fait inquiétée de l’interpellation et du placement en garde-à-vue de certains manifestants et de personnes se trouvant aux abords des manifestations, s’interrogeant sur « la nécessité et la proportionnalité des mesures dont elles ont fait l’objet ». Mme Mijatovic a rappelé que « la tâche première des membres des forces de l’ordre consiste à protéger les citoyens et les droits de l’homme ». Elle insiste aussi sur le fait qu’aucune impunité ne doit être admise en matière de violences policières.

Sur ce point, Gérald Darmanin a annoncé par ailleurs vendredi l’ouverture de 11 enquêtes judiciaires, confiées à l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), sur des violences policières présumées depuis une semaine dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Rappelons qu’en février 2019, Mme Mijatovic avait déjà adressé aux autorités françaises concernant le maintien de l’ordre lors des manifestations des « gilets jaunes ». Elle avait notamment exhorté le gouvernement français à « mieux respecter les droits de l’Homme », à « ne pas apporter de restrictions excessives à la liberté de réunion pacifique » et à « suspendre l’usage du lanceur de balle de défense ». Sur ce dernier point au moins, elle avait été entendue (jusqu’à la manifestation de samedi 25 mars à Sainte-Soline, où les forces de l’ordre ont de nouveau utilisé ce matériel).

La Commissaire aux droits de l’Homme avait alors également pointé des inquiétudes à propos des interpellations et placements en garde à vue de personnes souhaitant se rendre à une manifestation sans qu’aucune infraction ne soit finalement relevée, ni aucune poursuite engagée, à l’issue des gardes à vue. « Ces pratiques constituent de graves ingérences dans l’exercice des libertés d’aller et venir, de réunion et d’expression », avait-elle écrit, estimant qu’elles ne peuvent devenir des outils préventifs du maintien de l’ordre.

Certes, les recommandations du Conseil de l’Europe (qui regroupe aujourd’hui 46 États membres s’engageant à respecter la Convention européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme) n’ont pas de valeur contraignante. Mais elles disent beaucoup sur les efforts à accomplir par notre pays pour réussir à renouer avec la finalité première de la force publique (police et gendarmerie) telle qu’énoncé par la Déclaration de 1789 : la garantie des droits de l’Homme.

La démocratie, c’est trouver un équilibre entre la détestation par Karl Marx du « lumpenproletariat » qui, par ses violences porteuses de désordre, est le meilleur allié de la bourgeoisie et la conviction de l’écrivain Romain Rolland : « Quand l’ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice ».

Forte des principes hérités notamment de la Révolution Française, la Gauche Républicaine et Socialiste souhaite que la formation et le recrutement des policiers soient repensés pour donner la priorité aux principes déontologiques. Le contrôle hiérarchique sur le terrain des actions policières de maintien de l’ordre doit être renforcé, avec la même logique.

La GRS propose également que le traitement des enquêtes concernant des violences policières soit confié à une instance indépendante, ce qui n’est pas le cas de l’IGPN.

Enfin, la GRS, dans la logique de l’article de la Déclaration de 1789, est disponible pour participer, avec d’autres forces politiques ou associations, à des opérations d’observation au cours des manifestations revendicatives.

« La société », c’est nous tous !

LÉGISLATIVES PARTIELLES – Communiqué

À la suite des annulations par le Conseil Constitutionnel des élections de juin 2022 dans 3 circonscriptions des français résidant hors de France, la Gauche républicaine a décidé de présenter des candidats dans les 2ème et 8ème circonscription et de soutenir Karim BEN CHEIKH, député sortant, dans la 9ème circonscription.

Nous soutenons la candidature d’Hélène LEHMANN et Jean-Alain STEINFELD, suite à l’annulation de l’élection de Meyer HABIB, dans la 8ème circonscription, en raison « d’irrégularités et des manœuvres frauduleuses » ayant « altéré la sincérité du scrutin ». Ils défendent l’importance d’avoir des élus intègres, qui ne font pas de compromis avec la laïcité.

Dans la 2ème circonscription, nous soutenons la candidature de David ABRIAL et Vincent ARPOULET, qui se battent pour des services publics de qualité pour les français résidant hors de France et pour la défense de la francophonie.

Nous apportons notre soutien au candidat Karim BEN CHEIKH, député sortant, dans la 9e circonscription en raison de la qualité de son travail depuis juin dernier.

Au moment où notre pays connaît une très grave crise politique, où la République est abîmée, où le peuple français est ignoré, où nous devons faire face à des problèmes économiques, sociaux et écologiques d’une ampleur inédite, la voix des français de l’étranger doit être portée par des femmes et des hommes ayant l’exigence républicaine chevillée au corps.

Le premier tour des élections législatives partielles se tiendra en ligne du 24 au 29 mars et à l’urne le 1er ou 2 avril 2023.

Nous proposons à nos concitoyens d’élire des députés qui feront vivre la République sociale, qui combattent la réforme des retraites et qui seront se mobiliser pour défendre nos acquis sociaux.

Emmanuel MAUREL, député européen, animateur national de la GRS

Marie-Noëlle LIENEMANN, sénatrice de Paris, Coordinatrice nationale de la GRS

pour nous écrire : contact.ffe@g-r-s.fr

RETRAITES : IL FAUT DONNER LA PAROLE AU PEUPLE FRANÇAIS !

Communiqué de presse

La Gauche Républicaine et Socialiste, aux côtés des syndicats unis et des forces de gauche, s’est pleinement engagée pour le retrait de la réforme des retraites.

Au mépris d’une mobilisation historique et d’un rejet massif de son projet par l’opinion, le Gouvernement s’obstine à vouloir infliger aux Français cette régression sociale aussi cruelle qu’inutile, qui sape notre modèle social et républicain.

La GRS a toujours suivi la ligne prônée par l’intersyndicale, plaidant pour un débat parlementaire qui aille au fond du texte. Mais le Gouvernement, agissant de concert avec Les Républicains, a décidé de bâillonner la représentation nationale en utilisant toutes les procédures dilatoires que lui offre cette 5ème République à bout de souffle.

Les demandes légitimes des organisations syndicales, au premier rang desquelles une vraie négociation avec l’Exécutif, se sont brisées sur le mur du silence d’Emmanuel Macron et sur les mensonges de ses ministres.

Alors que partout des voix s’élèvent contre le report de l’âge de départ à 64 ans, que les salariés se mobilisent et que le peuple exprime son mécontentement dans toutes les villes de France, la seule sortie par le haut est désormais le référendum.

Pour ce faire, nous participerons à la mise en œuvre d’un référendum d’initiative partagée, conformément à l’article 11 de la Constitution. Nous aiderons nos camarades de gauche et, plus largement, les citoyens qui refusent le fait du Prince, à recueillir les signatures des électeurs afin de déclencher le processus qui mènera au vote populaire.

La GRS appelle tous les Français, et particulièrement les salariés de ce pays et leurs proches en âge de voter, à se joindre au mouvement de résistance contre la casse de nos conquis sociaux.



Emmanuel MAUREL, Député européen, Animateur national de la GRS 

Marie-Noëlle LIENEMANN, Sénatrice de Paris, Coordinatrice nationale de la GRS

Sûreté Nucléaire : là où il faut de la confiance, le gouvernement sème la confusion

L’augmentation des besoins en électricité pour décarboner les transports, le chauffage et l’économie apparaît plus que jamais comme une évidence pour espérer lutter au mieux contre le réchauffement climatique. Dans ce cadre, la production d’électricité nucléaire, énergie décarbonée et pilotable, est centrale, aux côtés des ENR (hydraulique, éolien, photovoltaïque…).

Au moment où le débat sur la relance du nucléaire s’engage en France – et au moment où le projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes est en cours d’examen par le parlement1 –, il est fondamental que les Français conservent une confiance éclairée sur la sûreté de nos centrales nucléaires actuelles et à venir et donc qu’ils aient confiance dans un système de contrôle qui garantisse un haut niveau de sécurité de nos installations.

On peut donc s’étonner à ce titre d’une décision brutale, rapide et non concertée visant à regrouper l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).

Cela donne l’impression d’une « politique de gribouille ». Alors que le projet de loi a été déposé le 2 novembre 2022, qu’il a été débattu et voté par le Sénat le 24 janvier 2023, il a fallu attendre le 8 février pour que l’exécutif considère subitement nécessaire la fusion de l’ASN et l’IRSN et annonce en avoir pris la décision, sans que cela ne soit concerté avec les acteurs du secteur. Le gouvernement a ainsi déposé en catimini et fait adopter le 6 mars en commission à l’Assemblée Nationale un amendement à son propre texte pour rendre possible cette fusion… À nouveau, l’exécutif semble ne pas avoir de vision de long terme et improviser sur un dossier qui ne peut laisser de place aux brusqueries, à l’incertitude et à la confusion.

Le second risque est de donner à penser à nos concitoyens que le gouvernement est en train de réduire la transparence et l’accès aux informations dans ce secteur sensible. La méthode employée est déjà révélatrice du manque de concertation qui prévaut dans l’exécutif. De nombreux acteurs du secteur considèrent que nous perdons en pluralité et donc en crédibilité en réduisant nos outils à une seule structure pour la sûreté nucléaire ; ils s’émeuvent aujourd’hui d’une forme de passage en force, alors que la diversité d’approche leur paraît nécessaire pour éclairer les arbitrages politiques.

Les deux structures ont par ailleurs des statuts différents : l’ASN est une autorité administrative indépendante ; l’IRSN est un EPIC placée sous la tutelle directe du gouvernement. Or en regroupant toutes les missions dans une seule et unique autorité indépendante, on prive le parlement – donc nos concitoyens – de ses capacités de contrôle et d’information, puisque l’IRSN, qui peut aujourd’hui faire l’objet d’un contrôle parlementaire de l’action du gouvernement et sur l’évaluation des politiques publiques, disparaîtrait. Or le contrôle parlementaire est indispensable sur un sujet aussi sensible : il contribue à éclairer nos concitoyens sur les politiques publiques de développement du nucléaire civil, ce qui est indispensable pour garantir la confiance.

La Gauche Républicaine et Socialiste demande donc au gouvernement d’abandonner la précipitation comme modalité d’action, en retirant du débat parlementaire son amendement au projet de loi nucléaire pour avaliser la fusion entre l’ASN et l’IRSN. S’il existe des des raisons techniques et structurelles plaidant pour un regroupement entre ces deux structures, le gouvernement doit relancer une large concertation. Le travail de l’office parlementaire des choix scientifiques et technologiques (OPECST), qui a d’ailleurs rendu un avis balancé sur cette fusion2 (ci-dessous), pourrait servir de base à cet effet.Dans tous les cas, il faut tout à la fois satisfaire des objectifs d’efficacité mais aussi de transparence et de contrôle parlementaire, nécessaires à la confiance.

1http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl22-100.html

2https://www.vie-publique.fr/en-bref/288456-reforme-de-la-surete-nucleaire-les-recommandations-de-lopecst

Halte à la souffrance au travail !

Notre pays est engagé dans un mouvement social massif contre la remise en cause de notre système de retraites, qui va d’abord pénaliser les travailleurs les plus modestes, ceux qui ont commencé à travailler tôt et fait peu d’études. Le projet d’Emmanuel Macron fait par ailleurs comme à chaque fois l’impasse sur la pénibilité et la souffrance au travail. La GRS continuera quant à elle d’insister sur la nécessité de mettre le travail au cœur des propositions prioritaires de la gauche.

Une récente étude de l’IFOP indique désormais qu’une majorité nette des Français considère le travail avant tout comme une contrainte et non comme un moyen de s’épanouir. Atteignant presque 60% des sondés, ce chiffre est en hausse de près de 10 points depuis 2006.

La dialectique du travail n’est pas nouvelle. Dans les sociétés capitalistes libérales, le travail est à la fois un outil d’émancipation individuelle et collective grâce aux richesses qu’il crée, mais également une cause d’aliénation du fait des contraintes physiques et morales qu’il engendre et à la relation de dépendance à l’employeur qui se noue pour les salariés.

Tout le combat socialiste se retrouve dans cette opposition. Depuis le XIXème siècle, notre mouvement politique se bat pour que le travail soit le plus émancipateur possible, via la redistribution des richesses par le salaire et la sécurité sociale. Nous nous battons également pour qu’il soit le moins aliénant possible, via la retraite, le code du travail, la prévention des risques, la médecine du travail.

Cet horizon du travail heureux semble malheureusement, de l’avis même des Français, s’éloigner chaque jour un peu plus. Les causes sont connues. Le travail rapporte de moins en moins, avec des salaires qui stagnent, des emplois détruits par la mondialisation, des CDI de plus en plus rares, une précarisation des jeunes en hausse avec la plateformisation qui les guette. Le travail est également de plus en plus pénible. La pénibilité, sabordée par le gouvernement Macron dès 2017, n’est plus prise en compte. De la loi El-Khomri aux ordonnances Pénicaud, le code du travail est détricoté, au prétexte qu’il ne serait plus adapté au monde du travail d’aujourd’hui. Pour autant, les souffrances au travail liées aux technologies modernes ne sont pas ou mal prises en compte. Les temps de trajet domicile-travail s’allongent et privent toujours plus de temps de vivre. Les perspectives d’amélioration des conditions, surtout, sont absentes. Aucune hausse de salaire n’est envisagée, la réduction du temps de travail n’est plus de mise. Les libéraux n’ont en tête qu’un seul objectif, faire travailler plus, plus longtemps, plus durement.

Il n’est donc pas étonnant que le rapport au travail soit de plus en plus critique et désespéré. Les organisations patronales se plaignent que les Français n’aient plus le goût du travail et ne trouvent plus de travailleurs « motivés ». Les causes sont connues, des solutions existent. Ce n’est pas en allongeant l’âge de départ à la retraite, en faisant stagner les salaires et en précarisant les conditions de travail que les Français y reprendront goût. La souffrance au travail a explosé, il convient d’y mettre un terme.

Nous sommes la gauche du travail. Nous sommes la gauche qui n’a pas renoncé à l’horizon socialiste d’un travail qui émancipe sans aliéner, qui crée des richesses et rend possible le bien-être pour tous, sans pour autant détruire les corps et les esprits.

Augustin Belloc

Suivez les débats sur la réforme des Retraites au Sénat avec Marie-Noëlle Lienemann

La gauche au Sénat a décidé d’engager le débat de fond contre la droite et le gouvernement qui se sont alliés pour faire passer la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. Sans excès, sans injures et sans cris, cela porte déjà ses fruits, car les incohérences du projet et les arrière-pensées se dévoilent peu à peu.

Le Mouvement social vient donc enfin de trouver des parlementaires qui relaient son message et sa disciplinaire unitaire.

Vous pouvez retrouver en ligne les débats du sénat :

Retrouvez ci-dessous une partie de ses vidéos

Réforme des Retraites : la droite nous sort le même discours depuis plus de 150 ans !

Anthony Gratacos, porte parle de la GRS et conseiller départemental de Seine-et-Marne, intervenait jeudi 2 mars 2023 dans les Salons de Blossac à Poitiers aux côtés de Rachel KEKE, députée LFI du Val-de-Marne, Ian Brossat, adjoint au Maire de Paris et porte-parole du PCF, Philippe Brun, député PS de l’Eure, Sophie Taillé-Polian, députée Génération.s du Val-de-Marne, et Lisa Belluco, députée EELV de la Vienne, et Pauline Salingue, porte parole du NPA, dans un meeting de mobilisation contre la réforme des retraites d’Emmanuel Macron.

L’occasion de rappeler que la droite – sous toute ses formes – a toujours essayé d’expliquer à la société que le progrès était impossible, que les régression étaient inévitables : c’est faux, notre histoire le prouve, notre système fonctionne, il n’a pas besoin d’être sacrifié au Moloch du Capital.

Salon de l’Agriculture, quel avenir pour l’agriculture ?

L’agriculture française doit s’adapter aux nouvelles conditions de production imposées par le changement climatique et par l’évolution de nos habitudes de consommation. Elle doit aussi assurer le renouvellement des générations d’exploitants et un revenu décent à leur famille.

Le monde rural et paysan ne peut donc pas se contenter des « rustines » présentées par Macron à l’ouverture du Salon de l’Agriculture.

La politique d’aménagement du territoire doit être relancée afin de permettre aux familles de vivre et de travailler dans nos campagnes. Les aides européennes ou nationales doivent être réformées afin de satisfaire les besoins de toute l’agriculture française, qui n’est pas seulement composée de grands céréaliers et d’éleveurs de porcins ou d’ovins empilés dans des fermes-usines. Notre agriculture est en effet infiniment variée et diverse, mais la PAC n’apporte que peu de soutien à bon nombre de ses filières, aujourd’hui menacées, comme les cultures méridionales ou de moyenne montagne, ainsi que les productions fromagère et viticole. Enfin, il est indispensable d’intégrer systématiquement l’agriculture biologique dans les projets alimentaires territoriaux.

Sur cet aspect majeur du bio, gardons à l’esprit les sévères conclusions de la Cour des comptes, dressées dans un rapport de juin 2022 : « l’Agence bio, principal opérateur de l’État pour la filière bio en France, ne dispose pas de moyens à la hauteur de ses missions, en particulier pour la communication. » Au-delà du volet com’, la Cour juge que « la politique de soutien à l’agriculture biologique reste insuffisante« .

À rebours de ces constats, le Gouvernement persiste dans sa politique de réduction des aides au maintien de l’agriculture biologique, alors que ce mode de production alimentaire est sans contestation possible le plus performant sur les plans sanitaire et environnemental. D’autant que les prospectives nationales et européennes montrent que généraliser l’agriculture biologique est possible et souhaitable, y compris du point pour restaurer notre souveraineté alimentaire. Cela nécessitera des mesures d’ajustement volontaristes et fortes, à la fois pour atténuer les effets à court terme sur les rendements ; et pour permettre aux consommateurs les plus défavorisés d’accéder au bio. Aujourd’hui, un consommateur français disposant d’un revenu médian (environ 1800€ net par mois) n’a pas les moyens de changer radicalement ses habitudes alimentaires.

La politique des revenus doit être conjuguée avec des mesures d’accompagnement spécifiques pour résorber ce fossé entre ceux qui peuvent se permettre de manger bio et ceux qui ne le peuvent pas. Rappelons que le budget moyen des ménages consacré à l’alimentation est d’environ 16% de leur revenu. Passer au bio intégral pourrait faire monter ce taux à 25%. Il faudra accorder à tous la possibilité de bien manger sans se ruiner.

La France s’est fixée une trajectoire d’augmentation de ses surfaces en bio (25 % en 2030, contre seulement 10 % aujourd’hui) et d’augmentation des produits bio dans la restauration collective (objectif 2022 : 20%, et nous n’en sommes qu’à… 6 %).

Mais les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) contenus dans la loi pour l’Avenir de l’Agriculture, supposés « relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en soutenant l’installation d’agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines », oublient souvent d’associer les producteurs bio locaux ; et négligent toujours la protection de leurs ressources en eau. Or « quand la terre a soif, le monde a faim », écrit Erik Orsenna.

Pour gérer le plus intelligemment possible les déséquilibres présents et à venir de la ressource en eau, la planification est une nécessité vitale. Elle devra prévoir des régulations pour optimiser l’utilisation des eaux usées, ré-infiltrer les nappes, rénover les zones humides, relever les barrages, capter les eaux de ruissellement (particulièrement dans le bassin méditerranéen) et soutenir la recherche pour de futurs plants moins consommateurs d’eau. Parmi ces urgences, la rénovation complète des systèmes d’acheminement nous paraît prioritaire, car à ce jour, les fuites de canalisations laissent échapper plus de 20% de l’eau potable et d’irrigation.

Les enjeux de l’agriculture régionale et française sont vitaux pour les territoires, les citoyens, les professionnels et les générations futures, arrêtons de macroner et agissons vraiment !

Réforme des Retraites : ce n’est pas seulement un projet anti-social que nous rejetons, mais un choix de société que nous défendons !

Emmanuel Maurel, animateur national de la Gauche Républicaine et Socialiste et député européen, intervenait mardi 28 février 2023 à Grenoble dans la Halle Clemenceau lors d’un meeting organisé par la CGT de l’Isère avec de très nombreux intervenants syndicaux, universitaires et politiques : Nicolas Benoît et Élisa Balestrieri (CGT Isère), Catherine Perret (secrétaire confédérale de la CGT), Annie Jolivet (économiste, CNAM, IRES), Mickaël Zemmour (économiste, université Panthéon Sorbonne, IEPP), Guillaume Lissy (maire PS de Seyssinet-Pariset), Élisa Martin (députée LFI de l’Isère), Amandine Demore (conseillère départementale PCF de l’Isère et adjointe au Maire d’Echirolles), Marie Coiffard (EELV Grenoble)…

Il a insisté sur l’invraisemblable choix des priorités du gouvernement Macron : au moment où la crise de l’énergie, l’inflation ou encore la guerre en Ukraine pèsent sur nos concitoyens, après deux années de crise sanitaire qui a mis en lumière la détresse des hôpitaux, que le manque de soutien des services publics accroit la fracture sociale et territoriale, était-ce bien le moment d’engager une réforme des retraites (abstraction faite de son contenu anti-social) ? La priorité était-elle d’allonger la durée de travail et de condamner les plus fragiles de travailleurs à mourir au travail ? Voilà qui en dit long sur la mentalité des membres de l’exécutif.
Pour eux, la répartition des richesses, le partage ou la solidarité entre les travailleurs et entre générations est insupportable : or nous ne voulons pas de cette société qu’ils nous imposent où l’argent seraient la mesure de toute chose ! Ce monde où le capital est systématiquement privilégié sur le travail est à l’opposé de nos principes : les mobilisations sociales ne sont pas seulement l’expression du refus d’une contre réforme ou d’un projet de loi, mais aussi et surtout l’affirmation d’un choix de société.

Emmanuel Maurel a rappelé qu’une des tâches de ce mouvement est aussi de rétablir les faits, car le gouvernement pour justifier ses choix antisociaux travestit la réalité : il n’est pas besoin de sauver notre système de retraites car il n’est pas en danger – en ce moment, il n’est même pas déficitaire et les déficits annoncés pour les 25 prochaines années (sur la base de projections particulièrement pessimistes et malthusiennes, notamment pour l’emploi dans la fonction publique et la rémunération de ses agents) sont parfaitement soutenables, avant un retour à l’équilibre. Les comparaisons européennes sur lesquelles ils s’appuient nous montrent bien le danger qui nous guettent : la Suède voit se multiplier le nombre de septuagénaires retournant au travail pour compléter des pensions de misère, qui sont la conséquences d’une réforme qu’Emmanuel Macron nous présente comme un modèle. Le « bon sens » d’Emmanuel Macron n’est qu’une mauvaise direction !

La détermination du mouvement social ne faiblit pas grâce à une unité syndicale sans faille : nous nous battons pour l’avenir. Nous continuerons les mobilisations le 7 mars, le 8 mars et au-delà… et nous préparons de nouvelles conquêtes et les prochains combats.

Un an de guerre de Poutine en Ukraine

Une année s’est écoulée depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une année terrible et meurtrière où des centaines de milliers de soldats et de civils ont péri et dont les dégâts se chiffrent déjà en centaines de milliards. Une année que Vladimir Poutine s’entête, au mépris des principes fondamentaux du droit international que la Russie avait pourtant participé à créer.

Mais dans leur hubris, Poutine et ses sbires ont rencontré un hiatus: la résistance du peuple ukrainien. Pour les Ukrainiens, l’enjeu est simple : s’ils arrêtent de se défendre, leur pays disparaît.

Pour faire cesser la guerre, la balle est dans le camp du Kremlin. Sa responsabilité est totale.

En apportant son aide pour la défense de l’Ukraine, la France applique le droit à la légitime défense du pays agressé face au pays agresseur. Jamais nous ne reconnaîtrons l’autorité de Moscou sur les territoires envahis et occupés, qui sont Ukrainiens et le resteront.

La Gauche Républicaine et Socialiste apporte son soutien à l’Ukraine et à son peuple. Elle appelle également à réfléchir dès maintenant à l’après et préparer la reconstruction des zones détruites. Cela passera dans un premier temps par l’annulation de la dette ukrainienne et l’octroi d’aides qui doivent permettre à l’Ukraine d’opérer sa transition vers une démocratie pleine et entière, débarrassée de la corruption.

C’est à ce prix que nous montrerons à l’Ukraine que nous nous tenons à ses côtés pour l’avenir.

La France doit agir de toutes ses forces pour l’arrêt de cette boucherie et le retour à une paix fondée non pas sur le fait accompli mais sur le droit international et visant à l’entente entre tous les peuples.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.