La Gauche Républicaine et Socialiste condamne le coup d’État en Birmanie

L’Armée a mis fin brutalement aujourd’hui à la transition démocratique en cours depuis 2015 en Birmanie. Les principaux leaders de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) et de la majorité parlementaire, dont la prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi et le président de la République, Win Myint, ont été arrêtés. L’armée s’est ensuite emparée de l’hôtel de ville de Rangoun, la capitale économique du pays, et l’accès à son aéroport international est bloqué par des militaires. Les télécommunications, portables et internet, sont gravement perturbées.


Voici plusieurs mois que l’armée birmane et ses principaux chefs tentaient de discréditer les résultats des élections législatives

En novembre 2020, 70% des électeurs ont défié la situation sanitaire pour voter à nouveau massivement pour la LND. L’ancienne junte espérait que la pandémie découragerait une partie des électeurs et permettrait de rééquilibrer politiquement le parlement (où elle détient d’office 25% des sièges) en relevant par défaut le score Parti de l’union, de la solidarité et du développement (USDP), une formation d’opposition alliée aux militaires. L’USDP a été étrillée lors du scrutin.


Il semble clair que la junte – au travers du général Min Aung Hlaing qui va désormais concentrer les pouvoirs « législatif, administratif et judiciaire », tandis qu’un autre général, Myint Swe, qui occupait les fonctions de vice-président, a été désigné président par intérim, un poste largement honorifique – cherchait un moyen pour rogner les marges de manœuvres qu’elle avait accordées en 2015. N’ayant pu le faire au détour du scrutin de novembre, elle a choisi la manière forte.


La Gauche Républicaine et Socialiste n’oublie pas la coupable attitude d’Aung San Suu Kyi et de ses partisans gouvernementaux dans les terribles persécutions qui frappent depuis plusieurs années les Rohingyas (musulmans birmans).

L’ancienne prix Nobel a choisi de nier ou de taire les faits selon les moments, se rendant de fait complice des nettoyages ethniques initiés et commis par l’armée birmane contre une partie de la population du pays. L’aura de la « Dame de Rangoon » a été durablement atteinte. Cependant, sans minimiser la responsabilité de ses dirigeants, on mesure aujourd’hui sans doute à quel point la marge de manœuvre des membres de la LND – au parlement comme au gouvernement – était étroite.


La Gauche Républicaine et Socialiste condamne donc le coup d’État militaire en Birmanie et souhaite que la communauté internationale agisse en concertation pour créer les conditions d’une reprise rapide de la transition démocratique en Birmanie en faisant pression sur les militaires putschistes.

Reconfinement en perspective : inefficacité du gouvernement dans la stratégie sanitaire.

Un nouveau confinement semble inévitable. La véritable question aujourd’hui est de savoir quand il commencera. Un reconfinement engendrerait une situation insoutenable pour nombre de nos compatriotes.

Ce que nous montre cette situation et la résignation de nos concitoyens

D’abord ce qui se passe sous nos yeux révèle l’incapacité du gouvernement à gérer la pandémie, mais critiquer la stratégie d’un gouvernement qui navigue à vue est aussi difficile qu’inutile.

Depuis le mois de mars nous nous demandons s’il y a un pilote dans l’avion. Pour quiconque envisage honnêtement le problème, il s’agit d’une débâcle pour le chef de l’État, et pour l’État lui-même, qui semble en pleine déliquescence. Si nous sommes en guerre comme nous le disait Emmanuel Macron en mars dernier, nous vivons une bien drôle de guerre, et il est légitime de se demander si le Président est un chef, et ce qu’il a pu bien pu faire de l’État. En effet le gouvernement ne contrôle rien, est dépassé par la situation, est incapable de prévoir, subit et prend des décisions à la hâte en fonction de l’évolution de la situation. Au lieu de prévoir, c’est à dire de gouverner, en apportant des solutions concrètes de long terme comme l’augmentation du nombre de lits d’hôpitaux et en ayant une véritable stratégie, la politique gouvernementale, s’il y en a une, est sans envergure, et ne consiste qu’en annonces et en réactions : confinement, reconfinement, reconfinement, couvre-feu partiel, puis total, 20 heures puis 18 heures, fermeture et réouverture etc. C’est à n’y plus rien comprendre.

Ce gouvernement est inefficace et sa pseudo politique sanitaire patine partout. Ainsi le couvre-feu, est presque impossible à faire respecter, et n’est même pas efficace. Le nombre de contaminations quotidiennes est toujours aussi mauvais et ces mesures n’améliorent pas la situation : nous n’avançons pas. Nous stagnons. Nos concitoyens sont à bout, résignés bref, c’est une déconfiture. 

Qui plus est, la situation générale est une occasion de mettre sous cloche la démocratie en empêchant le Parlement de jouer son rôle, et de restreindre toujours un peu plus les libertés publiques. Le Parlement est devenu un simple organe consultatif, alors que c’est un pilier de notre démocratie. La crise sanitaire terrible et les confinements qui en découlent ne peuvent servir d’alibi à l’affaiblissement de nos libertés publiques et à l’étouffement du Parlement. Cette situation amène une montée de mécontentements politiques et sociaux, mais à l’approche d’un nouveau confinement le gouvernement n’aura pas à gérer ces mécontentements, ce qui fait ses affaires. Jusqu’à lors nous n’avions eu droit qu’à un tas de demi-mesures, comme pour préparer doucement à un nouveau confinement. Encore une fois, ce gouvernement réagit ; il n’agit pas.

La planification est devenue un gros mot. Après avoir enterré Descartes pour la rationalité et Pasteur pour la stratégie vaccinale, voilà Colbert lui aussi enterré.

C’est tout ceci qui nous amène maintenant au bord d’un troisième confinement, qui s’avérera destructeur pour une partie de nos concitoyens. 

Ce troisième confinement sera subi, symbole d’un État incapable de gérer le pays.

Présidentielle portugaise : ne pas négliger les « signaux faibles »

Les électeurs portugais ont réélu dimanche 24 janvier 2021 Marcelo Rebelo de Sousa, candidat indépendant issu du parti social-démocrate (PSD, centre droit), président de la République avec près de 61% des voix dès le premier tour.

Sa réélection n’est pas une surprise et lui qui avait déjà emporté au 1er tour le scrutin précédent en 2016 avec 52% des suffrages était annoncé vainqueur à plus de 55% dans les sondages depuis plusieurs semaines. Le conservateur modéré a depuis longtemps une très bonne cote dans l’opinion publique portugaise et il est parvenu à cohabiter sans accroc majeur avec le Premier ministre socialiste Antonio Costa. Le président de la République portugaise, bien qu’élu au suffrage universel, n’a pas des pouvoirs aussi étendus que celui de la République française – loin de là –, mais sa fonction de représentation et la capacité de la présidence à dénouer d’éventuelles crises politiques ont régulièrement amené à ce mandat des personnalités reconnues pour leur expérience et dont les anciens conflits politiques avaient cédé la place à une image consensuelle. Aussi lorsque Marcelo Rebelo de Sousa constata que sa stratégie initiale d’opposition systématique aux principales réformes du gouvernement PS ne fonctionnait pas et que le PSD ne pourrait être un soutien solide pour sa réélection, il changea son fusil d’épaule et mis en scène son soutien au gouvernement Costa. Durant la crise sanitaire, il a dit travailler à « l’union nationale » et il a même affirmé que « toutes les erreurs dans la gestion de la crise [étaient] de son fait. »

Marcelo Rebelo de Sousa était donc d’autant plus apprécié qu’il succédait en 2016 à Hanibal Cavaco Silva (PSD) ; ce dernier avait une image clivante : il a toujours eu des relations difficiles avec les socialistes portugais (dans une démocratie parlementaire pourtant habituée aux compromis au centre entre le PS et le PSD), et il avait à la fin de son mandat tenté d’empêcher pendant plus d’un mois la formation du premier gouvernement portugais d’union de la gauche – ou plutôt d’un gouvernement socialiste soutenu sans participation par le parti communiste et le Bloc de gauche (Bloco de esquerda, BE – gauche radicale). Ainsi le PS, pour s’éviter une défaite assurée, n’avait présenté aucun candidat (il avait déjà éludé l’élection en 2016, laissant un candidat sans étiquette qui lui était pourtant favorable arriver deuxième avec 23% et le seul soutien de deux petits partis dont un maoïste). Le chef du gouvernement a même refusé de soutenir la socialiste Ana Gomes, une diplomate de carrière âgée de 66 ans, devenue une éminente militante anti-corruption et qui s’est posée en rempart contre la montée de l’extrême droite.

Il n’est donc pas ici possible de tirer des enseignements définitifs sur l’évolution de la vie politique portugaise, d’autant que la participation à ce scrutin est traditionnellement faible (49% en 2016, 46,5% en 2011, 61,5% en 2006, 49,7% en 2001…), ce qui peut paraître relativement logique au regard de l’enjeu limité de l’élection.

Il faut cependant regarder de près ces résultats ; d’abord parce que l’on perçoit très nettement l’effet de la crise sanitaire et du confinement strict qui a à nouveau cours depuis plusieurs semaines au Portugal : la participation s’est établie à 39,5% soit 9,5 points de moins qu’en 2016. La crise sanitaire a d’ailleurs été un argument de campagne pour mobiliser autour de sa personne et d’une demande de stabilité : dans son dernier discours de campagne, Marcelo Rebelo de Sousa a appelé les électeurs à voter pour lui afin d’éviter un second tour (qui aurait pu se dérouler le 14 février), et ainsi « épargner aux Portugais le prolongement de l’élection pendant trois semaines cruciales » pour freiner l’épidémie. « Il suffit d’une abstention de 70 % pour rendre un second tour quasiment inévitable », s’était-il également inquiété.

Les effets de la crise sanitaire se font aussi sentir à gauche. Bien qu’Ana Gomes n’ait pas reçu le soutien officiel de son parti et d’Antonio Costa, force est de constater que son score est extrêmement bas : même si elle est deuxième, elle recueille à peine 13% des suffrages exprimés. Durant les fêtes de fin d’année certains sondages l’ont même donné derrière le candidat d’extrême droite (nous y reviendrons). Il semble probable que l’électorat socialiste ne se soit pas mobilisé pour ce scrutin, ou même ait voté pour le président sortant. Car l’atonie socialiste ne profite pas au reste de la gauche qui soutient sans participer le gouvernement Costa : Marisa Mattias, dirigeante du BE, avec 3,95%, perd plus de 6 points par rapport à 2016 ; elle arrive même derrière le candidat du très archaïque parti communiste portugais, João Fereira, qui rassemble 4,32% (+0,38 point) des suffrages. La gauche se portait pourtant plutôt bien avant la pandémie, les élections européennes de mai 2019 – avec une participation de 31% (plus proche donc des présidentielles) – lui ayant donné des résultats plutôt positifs pour des partis associés de près ou de loin à l’exercice immédiat du pouvoir : 33,4% pour le PS (+2 points), 9,8% pour le BE (+5,3 points) compensant la chute de CDU (coalition écolo-communiste) avec 6,9% (-5,8 points). Les élections européennes annonçaient alors la consolidation de la coalition d’union de la gauche lors des législatives de l’automne 2019 (participation de 48,6%) : PS à 36,3% (+4 points), BE à 9,5% (-0,7 point) et CDU à 6,3% (-2 points).

La gauche portugaise a donc perdu des plumes dans la pandémie quelle que soit la place occupée dans la coalition gouvernementale, sans que cela signifie pour autant que le PSD et la droite conservatrice (CDS et PPM) représentent aujourd’hui une alternative gouvernementale. Il est à craindre que la vie politique portugaise recherche dans « l’éternel retour du même » la solution mécanique à un nouveau problème et que la pseudo-cohabitation Costa-Rebello ne finisse par déboucher sur une nouvelle coalition centriste PS-PSD ou PSD-PS.

Car la nouveauté alarmante du scrutin présidentiel réside dans le résultat du candidat « populiste », qu’il conviendrait pourtant de désigner par un qualificatif moins ambigu : si André Ventura et son petit parti Chega ! (traduction : « ça suffit ! ») se présentent comme une version portugaise du trumpisme prétendant défendre « les Portugais bien intentionnés » contre les « profiteurs » en tout genre d’un « système » qu’il veulent transformer de l’intérieur, Ventura recycle en réalité sur un ton volontairement provocateur des discours fantasmagoriques sur le mythe du danger représenté par la « gauche révolutionnaire », ou encore ultra catholiques et racistes, anti-Roms, anti-Gitans, anti-immigrés qu’on n’avait plus entendu réellement dans le débat politique portugais depuis la chute de la dictature salazariste. Il a, par exemple, défendu un plan de confinement sanitaire spécial pour les communautés Roms, ou proposé qu’une députée née en Guinée-Bissau, qui voulait restituer des œuvres d’art aux anciennes colonies portugaises, soit « rendue à son pays d’origine ». Or André Ventura a atteint dimanche 12% des suffrages quand Chega ! n’arrivait en coalition avec les ex « monarchistes » (en réalité les héritiers du salazarisme) et les pro-vie qu’à 1,49% des suffrages lors des européennes de mai 2019 et seul à 1,3% lors des législatives de l’automne 2019, permettant à son chef de siéger à l’Assemblée nationale pour l’utiliser comme une tribune.

Le profil attrape-tout de Chega ! et les dégâts de la crise sanitaire, additionnés à la tentation d’un retour au centrisme gouvernemental, pourraient donc offrir les conditions d’une nouvelle aventure politique et électorale à l’extrême droite portugaise renaissant de ses cendres. En tout cas, les commentateurs portugais s’accordaient tous au soir du dimanche 24 janvier 2021 sur le danger réel que représentent désormais Ventura et son parti. Un seul éditorialiste restait optimiste écrivant « contrairement à beaucoup d’autres », que Chega ne survivra pas jusqu’aux prochaines élections législatives de 2023 : « Ce parti ne sera qu’un phénomène, comme l’a été le Parti rénovateur démocratique de Ramalho Eanes [le premier président portugais élu après le retour de la démocratie en 1974]. Il disparaîtra aussi vite qu’il est apparu. Pour une raison très simple : Ventura n’aura pas la main sur les sauvages de son parti qui sont à l’affût du pouvoir. » Ventura a pourtant prévenu dimanche soir le PSD, principal parti de centre droit et d’opposition au Portugal : « Désormais, il n’y aura pas de gouvernement de droite sans la participation de Chega. »

Constitution du Collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie ! »

Les organisations signataires de ce communiqué s’opposent au projet destructeur « Hercule » de scission du groupe EDF en 3 entités.

Le projet « Hercule », inspiré par des banques d’affaires, ne s’inscrit absolument pas dans une logique d’intérêt général mais dans une logique strictement financière. Logique initiée avec la déréglementation imposée par l’Union européenne et conduite par les gouvernements successifs : la facture des usagers a flambé, les investissements nécessaires sur l’outil productif ne sont plus assurés, la péréquation tarifaire est menacée alors que c’est un élément essentiel à notre démocratie.

Nous exigeons que soit effectué le bilan financier, humain, écologique des directives de déréglementation du secteur de l’énergie.

A l’unisson de l’ensemble des fédérations du secteur de l’énergie et des personnels du groupe EDF, ainsi que de plusieurs confédérations, nous demandons au Président de la République de renoncer au projet « Hercule ».

Puisque l’avenir énergétique du pays est intimement lié à celui d’EDF, il nous paraît indispensable que son avenir et sa mobilisation au service des enjeux énergétiques et climatiques du pays fassent l’objet d’un véritable débat social et démocratique avec l’ensemble des citoyens : que l’on soit usager, salarié du secteur ou élu, l’énergie est notre bien commun !

Toutes et tous doivent se mobiliser avec l’ensemble des organisations associatives, syndicales et politiques (aux niveaux national et local) pour la défense et le développement du service public et la promotion de ses valeurs.

Toutes et tous ont vocation à converger pour se mobiliser dans le cadre collectif créé ce jour : le Collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie ! ».

Ce collectif a vocation à sensibiliser et mobiliser les usagers, les élus et les salariés du secteur en vue d’établir de fortes convergences.

La nécessaire transition énergétique et l’accès à tous de l’énergie, imposent de structurer les services d’efficacité et de performances énergétiques permettant de gérer collectivement nos ressources dans le seul souci de l’intérêt général et de la réponse aux besoins de nos concitoyens.

Le débat public, que nous demandons a vocation à dépasser le seul cadre du groupe EDF et à intégrer l’ensemble des filières du secteur de l’énergie, au-delà de la seule électricité, en vue de jeter les bases d’un véritable grand service public de l’énergie.

Un service public de l’énergie répondant, notamment :

  • • aux besoins de l’ensemble des usagers, en premier lieu les plus précaires, et des territoires, y compris les plus fragilisés ; le droit à l’énergie, droit fondamental et essentiel, doit devenir pleinement effectif pour toutes et tous, partout ; l’égalité de traitement des usagers, la péréquation tarifaire et la tarification réglementée doivent être pérennisées.
  • • aux défis de la précarité énergétique qui touche près de 5,5 millions de ménages (3 500 000 ménages déclarent souffrir du froid dans leur logement),
  • • aux besoins d’investissements considérables de l’indispensable transition énergétique et écologique,
  • • à la nécessité d’un développement durable : assurer notre indépendance énergétique, consolider et développer un modèle énergétique pilotable et respectueux de l’environnement, diversifier nos sources d’énergie en investissant dans la recherche et le déploiement d’énergies renouvelables, répondre aux enjeux du réchauffement climatique,
  • • aux attentes légitimes des personnels du secteur de l’énergie en matière de conditions de travail et d’exigence de qualité du service rendu aux usagers.

Pour atteindre ces objectifs, il faut renoncer aux politiques strictement financières de libéralisation et de privatisation mais, au contraire, faire le choix d’une maîtrise publique complète du secteur de l’énergie.

Convergence Services Publics – Droit à l’énergie SOS FUTUR – INDECOSA-
CGT – Fédération Nationale Mines Energie (FNME) CGT – Fédération des
syndicats SUD Energie – Union des familles laïques (UFAL) – ATTAC – CAP
A GAUCHE 19 – Parti communiste français (PCF) – Ensemble ! – Réseau
Education Populaire – SUD PTT – Ma Zone Contrôlée – Résistance Sociale
– Générations .s – Gauche démocratique & sociale (GDS) – République &
Socialisme – Emancipation collective – CV70-Comité de Vigilance pour le
Maintien des Services publics de proximité en Haute-Saône – SNUP Habitat

Comité National CGT des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires –
Collectif de Défense et Développement des Services Publics en Combrailles
– Convergence Nationale Rail – La France insoumise – PEPS (Pour une
écologie populaire et sociale) – Coordination des Gilets Jaunes de l’Isère –
Stop précarité – Les Économistes Atterrés – Union des syndicats CGT du
groupe Caisse des dépôts – Syndicat CGT de l’établissement public Caisse
des dépôts et consignations – Confédération Nationale du Logement (CNL)
– Syndicat CGT Banque de France – Collectif Ne nous laissons pas tondre
– Les Gilets Jaunes du 05 – CGT Fonction Publique – Syndicat National des
Certifiés et Agrégés (SNAC) e.i.L Convergence – Fédération des syndicats
e.i.L Convergence – Fondation Copernic – DAL (Droit au Logement) –
Collectif « Faisons barrage » – Collectif « Changer de cap » – Fédération
CGT Banques et Assurances (FSPBA-CGT) – AITEC – FSU – MNLE Réseau
Homme & Nature – Union syndicale Solidaires – Parti socialiste – Gauche
républicaine et socialiste (GRS) – Mouvement Républicain et Citoyen (MRC)
– Energie 2060 – CGT Enseignement Privé de Paris – RPS FIERS – Syndicat
CGT Cheminots du QNEMP (Quart Nord Est Midi-Pyrénées) – Confédération
Générale du Travail de la Réunion (CGTR) – Parti Radical de Gauche (PRG)
– Association des familles victimes du saturnisme (AFVS) – Génération
Ecologie – ENSEMBLE & SOLIDAIRES-UNRPA – GLOBAL LABOUR
INSTITUTE PARIS (GLI PARIS) – REACT

Crise sanitaire et mépris social : nous soutenons les grèves du 26 janvier et du 4 février

Plusieurs fédérations syndicales ont appelé les salariés à la grève nationale le 26 janvier et le 4 février 2021, notamment dans l’éducation nationale, la fonction publique territoriale ou dans le médico-sociale avec les sages-femmes. À ces deux mobilisations, s’ajoute celle du secteur de l’énergie le 28 janvier et les mouvements dans la santé le 21 janvier dernier.

Ces mouvements seront assez suivis même s’ils seront minimisés dans les principaux médias : les communes et les départements notamment annoncent déjà aux parents la fermeture de nombreux services d’accueil périscolaire ou de restauration scolaire pour le 26 janvier.

Le ras-le-bol, malgré les difficultés pour s’organiser et malgré une forme de « dépression sociale collective » qui s’est emparée du pays dans le contexte du demi-confinement que nous subissons, est général : l’exécutif annonce vouloir poursuivre des réformes contestées (retraites, assurance chômage, enseignement scolaire, etc.) ; il ne tient aucun compte des leçons de la crise sanitaire… à titre d’exemple dans les premiers secteurs concernés par la mobilisation :

* Le Ségur de la Santé a débouché sur une souris, aucune revalorisation sérieuse des soignants n’est réellement programmée, le budget de l’hôpital public reste sous pression et les fermetures de lits et de services se poursuivent en pleine pandémie ;

* Les enseignants ont l’impression d’être les sacrifiés de la pandémie : aucun renforcement sérieux des protocoles sanitaires dans les établissements scolaires du primaire et du secondaire, aucune réflexion sérieuse engagée sur le métier d’enseignant et sa revalorisation, aucun effort du ministère pour se donner les moyens pédagogiques et matériels permettant un enseignement de qualité en distanciel ;

* Les étudiants ont été abandonnés durant plusieurs mois, enfermés de fait dans leur résidence étudiante pour ceux qui en avaient, sans revalorisation des bourses alors même que les petits boulots qui les soutenaient économiquement (créant aussi les conditions de l’échec universitaire par ailleurs) ont disparu, isolement de tous et inégalités flagrantes face aux cours en distanciel. Le gouvernement a créé les conditions de la pauvreté et de la dépression psychologique de masse chez les étudiants ; il se réveille en catastrophe car il ne peut plus mettre la poussière sous le tapis. Mais la progressive reprise des cours en distanciel se fait au même moment où les mesures de restriction se font plus fortes pour le reste de la population, créant ainsi une situation de dissonance cognitive ;

* Les fonctionnaires et agents territoriaux qui assurent au quotidien la permanence et la continuité du service public au plus près des citoyens sont victimes de l’abandon financier et pratique des collectivités par l’Etat.

La conduite de l’Etat dans la crise sanitaire par Macron et ses gouvernements vire à la bérézina. Les Français ont été patients et indulgents jusqu’ici. Ces mouvements sociaux démontrent que les salariés peuvent et doivent se réveiller. La Gauche Républicaine et Socialiste leur apporte son soutien.

Tribune d’Emmanuel Maurel | L’accord UE-Chine sur l’investissement est une faute lourde de l’Europe

L’accord d’investissement entre la Chine et l’Union européenne, intervenu entre deux réveillons et dans le dos d’une opinion publique entièrement préoccupée par la pandémie de Covid-19, est entaché de quatre fautes lourdes.

Cette tribune a été publiée le 21 janvier 2021 dans le journal  “Les Échos”

Première faute lourde : nos « valeurs européennes » sont foulées aux pieds. Le discours de politique extérieure et commerciale de l’Europe, officiellement « fondée sur les valeurs des droits de l’homme et de l’Etat de droit », est à géométrie variable. Des précédents fâcheux l’ont déjà montré. On pense à la conclusion en 2019 d’un accord de libre-échange avec le Brésil, que l’oppression des minorités ethniques et sexuelles indiffèrent autant que l’Accord de Paris et la déforestation de l’Amazonie.

En adoptant la même attitude face à la Chine, les dirigeants européens prouvent d’une façon encore plus spectaculaire qu’à leurs yeux les droits de l’homme ne sont qu’un accessoire purement rhétorique. Ils viennent de trouver un nouveau porte-voix à leur cynisme mercantile : le gouvernement français. Son ministre du Commerce extérieur, Franck Riester, a déclaré que l’Europe n’attendra même pas que la Chine tienne ses engagements sur l’adoption de plusieurs conventions de l’Organisation internationale du travail – dont celle sur l’interdiction du travail forcé – pour ratifier l’accord !

Une agression contre l’emploi européen

Deuxième faute lourde : cet accord est une agression contre l’emploi européen. Cet « accord global pour l’investissement » prévoit des concessions pour sécuriser les entreprises européennes établies en Chine. Ainsi, celles-ci ne seront plus obligées de céder 50 % de leur capital ou de transférer leurs technologies aux Chinois.

Mais ces « avancées » reposent sur le présupposé que Pékin respectera ses engagements ! Or Pékin ne respecte pas ses engagements, y compris économiques. Chacun sait que malgré son appartenance à l’OMC, la Chine est devenue maîtresse en espionnage industriel et en contrefaçon, dont elle produit 90 % des 500 milliards du chiffre d’affaires annuel.

Si, par exception à ces infractions, nos entreprises étaient traitées dans le plein respect des engagements de la Chine, cet accord encouragera les délocalisations. Il se traduira par des dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires en Europe. Au lieu de consolider « l’autonomie stratégique européenne » dont se gargarise la Commission, il aggravera notre dépendance à la chaîne de valeur made in China – et officialisera, au passage, l’incorporation du travail forcé à notre propre production !

Apurer la dette de la Chine avec notre argent

Troisième faute lourde : la méconnaissance des intentions réelles de la Chine. Les Européens n’ont pas compris que cet accord d’investissement est une occasion inespérée pour l’économie chinoise, lestée de créances douteuses, d’apurer ses dettes avec notre argent, notamment celui épargné pendant les confinements. Quand l’Europe devra relancer l’économie après le Covid, au besoin par la mobilisation de son épargne, elle aura la surprise de constater qu’elle aussi a été délocalisée !

Quatrième faute lourde : le timing. En 2020, le monde apprenait, stupéfait, que des centaines de milliers, voire des millions de Chinois ouïgours avaient été réduits en esclavage au seul motif qu’ils étaient musulmans. Il assistait impuissant à la mise à bas de la démocratie hong-kongaise. Il subissait la catastrophe d’une pandémie ayant échappé à tout contrôle à cause du silence de Pékin durant les premières semaines de propagation. Et en novembre dernier, évènement moins relaté, le Parti communiste chinois décidait d’accroître le contrôle de l’Etat sur l’économie, la société et les individus dans une mesure jamais vue depuis Mao.

Mais rien de tout cela n’a troublé nos dirigeants, qui ont choisi de terminer 2020 en offrant à la Chine une immense victoire stratégique. Nous ne sortirons pas indemnes d’une telle inconséquence, sauf si nous revenons collectivement à la raison et obtenons le rejet de cet accord. Son examen étant annoncé pour le premier semestre 2022, sous présidence française de l’Union, nul doute que ce sujet sera à l’affiche de la campagne présidentielle.

Le Kirghizistan restera-t-il la seule démocratie d’Asie centrale ?

Le populiste Sadyr Japarov, propulsé au pouvoir à la faveur du soulèvement populaire
d’octobre 2020 contre le président Soroonbaï Jeenbekov, a largement remporté la présidentielle kirghize, dimanche 10 janvier. Ses opposants craignent une dérive autoritaire, dans la seule – et tumultueuse – démocratie d’Asie centrale.


Sadyr Japarov, 52 ans, l’homme fort du Kirghizistan depuis le départ du président Jeenbekov, en octobre dernier – poussé à la démission par la rue après des élections législatives présentée comme controversées – a remporté l’élection présidentielle avec près de 80 % des voix, selon les résultats préliminaires fournis par la commission électorale.


Le leader nationaliste, qui avait démissionné de son poste de président en exercice pour faire campagne, n’aura donc pas besoin d’un second tour pour conserver les rênes du pays. Son rival Adakhan Madumarov, lui aussi nationaliste, est arrivé deuxième avec 6,7 % des suffrages. Il a estimé que le résultat de l’élection était « éloigné de la réalité » et a promis de « réclamer justice par des moyens légaux ». Si les suffrages exprimés reflètent néanmoins l’indéniable popularité de Sadyr Japarov, notamment dans les milieux ruraux, la participation des Kirghiz, qui ont renversé trois présidents en 15 ans, est restée faible, souligne Eurasianet : « À 18 heures, deux heures avant la fermeture des bureaux de vote, seulement 33 % d’entre eux s’étaient déplacés. Lors de la dernière élection présidentielle, en 2017, le chiffre était proche de 55 % ». Cela n’a pas empêché Japarov de savourer sa victoire, lui qui purgeait, il y a encore trois mois, une peine de onze ans de prison pour l’enlèvement d’un gouverneur régional – une condamnation annulée par la justice après la révolte d’octobre. Sadyr Japarov promet rien de moins que de sortir « dans un futur proche » de la crise le pays et d’« améliorer nos performances économiques », disant avoir trouvé en arrivant « au pouvoir [une] puissance et l’économie du pays […] en déclin ».

La tâche qui l’attend est immense : Japarov est considéré par de nombreux analystes comme un populiste anti-establishment, ce qui le rend imprévisible aux yeux des investisseurs – c’est un comportement qui a été largement toléré pour le dirigeant de la première puissance mondiale mais qui l’est rarement chez ceux de petits pays enclavés. Ses déclarations passées appelant à la nationalisation des mines et autres ressources
naturelles sont également une source d’inquiétude pour les financiers étrangers.
Le Kirghizistan est également réputé ingouvernable, la grande pauvreté, les rivalités de clans et les divisions régionales entre le Nord et le Sud ayant régulièrement empêché les gouvernements successifs de contrôler l’ensemble du pays. De plus, la corruption a gangrené beaucoup de gouvernements, profitant des lucratives routes de la contrebande traversant le pays, en provenance de Chine.


Changer les règles démocratiques pour redresser le pays ? Pas forcément rassurant… C’est pourquoi l’élection présidentielle était également assortie d’un référendum « proposant de renforcer le rôle du président aux dépens du Parlement ». Les électeurs y ont répondu positivement à plus de 81 %, même si une telle évolution pourrait mettre en danger la pluralité politique dans la seule réelle démocratie d’Asie centrale. En réalité, Sadyr Japarov qui soutenait évidemment cette révision constitutionnelle veut créer une Constitution qui lui permettrait potentiellement de rester au pouvoir à vie. Tout pourra être désormais étroitement contrôlé et le gouvernement aurait, selon différentes sources, les armes pour mettre en prison quiconque s’opposerait à lui un peu trop ouvertement.


Une chose est sûre, l’évolution de l’ex-république soviétique de 6,5 millions d’habitants sera suivie de près par Moscou, qui possède toujours une base militaire dans le pays et reste la destination privilégiée de l’émigration kirghize. Des relations que Japarov compte cultiver : Malgré ses positions nationalistes, il a promis à maintes reprises de conserver des liens étroits avec Moscou. Il l’a même répété dimanche, juste après avoir glissé son bulletin dans l’urne : « La Russie est notre partenaire stratégique. »


Reste une interrogation : les nouveaux pouvoirs dont M. Japarov dispose désormais lui donneront sûrement les coudées franches par temps clair ou par petit crachin politique. Mais face à une crise plus profonde, il n’est pas forcément dit que les Kirghiz qui ont souvent renversé leurs présidents démocratiquement élus ne fassent de même avec le Khan supplémentaire que compte désormais l’Asie centrale.

La stratégie de relance de Renault doit être Made in France

Le groupe automobile français Renault a annoncé ce matin qu’il dévoilerait, jeudi 14 janvier 2021, sa feuille de route pour affronter la révolution du secteur automobile. Le groupe devait d’abord présenter, mardi 12 janvier, ses chiffres de vente mondiales pour 2020, une année marquée par une chute inédite des ventes de voitures liée à la crise sanitaire. En France, le groupe a ainsi vu ses ventes de voitures particulières dévisser de 24,9%, selon le comité des constructeurs français, à 412.000 exemplaires et 25% de part de marché.
La crise a frappé un groupe qui était déjà en difficulté. La firme au Losange a annoncé fin mai 2020 un plan d’économies de plus de 2 milliards d’euros sur trois ans, prévoyant quelques 15.000 suppressions de postes dans le monde, dont 4.600 en France.
L’annonce de cette nouvelle feuille de route du groupe automobile est donc un moment important pour permettre que « Renault sorte de la salle des urgences » selon l’expression d’un des représentants syndicaux de l’entreprise.
Face à la crise sanitaire et économique que nous subissons encore et qui préfigure vraisemblablement des modifications structurelles à long terme des habitudes de consommation des Français et de notre tissu industriel, il est important que les orientations prises par l’un des principaux groupes industriels français soient cohérentes avec l’intérêt national et celui des salariés français – au premier rang desquels ceux du groupe concerné. Or l’État est (encore) actionnaire à hauteur de 15% de l’ex-Régie et qu’il lui a accordé en mai dernier une aide massive, via sa garantie sur un prêt bancaire de 5 milliards d’euros (PGE). À l’époque nous avions défendu l’idée qu’une prise de participation au capital de l’entreprise serait préférable à un PGE, afin que l’entreprise n’accumule pas de dettes supplémentaires mais consolide son capital. Nous considérons d’ailleurs toujours qu’alors que notre pays doit s’engager dans une transition écologique, écologique et industrielle radicale il est souhaitable que l’État se dote des leviers nécessaires pour piloter une indispensable planification écologique. Le choix de peser dans le capital de Renault et d’Air France (la compagnie aérienne avait reçu un PGE de 7 Mds €) aurait constitué un pas utile dans cette direction.
Un comité central social et économique (CCSE), puis un conseil d’administration (CA), sont convoqués mercredi 13 janvier 2021 au soir, à la veille de la présentation de M. Luca De Meo, directeur général du groupe.
Nous considérons donc que l’État doit engager de toute urgence des discussions avec la direction de Renault avant le CCSE et prendre des mesures pour s’assurer de la construction en France de ces nouveaux modèles électriques enfin de garantir la pérennité des sites industriels du groupe Renault dans notre pays et engager ainsi une nouvelle phase de créations d’emplois.

Les Français qui le souhaitent doivent pouvoir être massivement vaccinés contre le COVID 19

Les Français qui le souhaitent doivent pouvoir être massivement vaccinés contre le COVID 19

La Gauche Républicaine et Socialiste demande qu’au-delà des discours changeant et déroutant de l’exécutif la campagne de vaccination anti-COVID prenne enfin un tournant massif pour obtenir une protection collective des Français contre la pandémie…

Les Français ont besoin de transparence pour que ceux qui doutent encore de la vaccination soient convaincus : il est indispensable que les Français et leurs représentants soient clairement informés sur le nombre de doses, le nom des laboratoires auxquels le gouvernement français a passé commande, selon quel calendrier et quelles procédures.

L’absence totale d’association du Parlement est plus néfaste que jamais au moment où le gouvernement et le chef de l’État sombrent dans la cacophonie sur la mise en œuvre de la vaccination des Français, outil pourtant essentiel dans la lutte contre cette pandémie.

Si une campagne d’information doit être rapidement engagée pour convaincre nos concitoyens hésitants, voire opposés, il est essentiel que les 40% de Français, qui souhaitent se faire vacciner, puissent effectivement le faire sans tarder. Cette montée en puissance sera aussi de nature à lever leur scepticisme.

Contre l’insurrection trumpiste. Pour la Démocratie en Amérique !

Aussi invraisemblables que puissent paraître les images provenant de l’une des plus anciennes démocraties au monde, dont la Constitution et les institutions ont démontré leur solidité malgré la guerre civile et les crises, les Etats-Unis font face à une véritable tentative de coup d’Etat orchestré par le président sortant et sorti Donald Trump.

Ce ne sont ni les mouvements anti-libéraux comme Occupy Wall street, ni les mouvements anti-racistes comme Black lives matter qui mettent en péril la République fédérale des Etats-Unis, mais bien la droite extrême et l’extrême droite qui défient aujourd’hui le résultat des urnes.

La Gauche Républicaine et Socialiste condamne la sédition en cours qui remet en cause la souveraineté des citoyens américains qui se sont exprimés avec force en élisant Joe Biden et Kamala Harris avec plus de 6 millions de voix d’avance. La France qui eut un rôle singulier dans l’émergence de la nation américaine, doit exprimer un soutien inconditionnel au Président élu et solliciter une session extraordinaire des Nations-Unies pour que la communauté internationale réagisse d’une voix forte et unie.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.