Des agressions racistes odieuses ont été perpétrées en Île-de-France, notamment dans la nuit du 25 mars, par des bandes organisées contre des personnes de la communauté Rom, après une campagne délirante de rumeurs et de calomnies. Cet enchaînement morbide de haine doit soulever l’indignation et l’inquiétude des consciences humanistes et des forces républicaines de ce pays. Pour sa part, la Gauche républicaine et socialiste demande avec force que soient assurée la protection de toutes les personnes menacées, punies les agressions comme les appels à la haine raciste, et engagées des initiatives d’information et d’apaisement pour enrayer et prévenir de telles violences.
La Gauche Républicaine et Socialiste soutient la mobilisation pour le service public d’éducation et contre les réformes Blanquer du samedi 30 mars
La Gauche Républicaine et Socialiste est présente aux côtés des manifestants pour promouvoir le service public d’éducation et défendre les enseignants, élèves et parents d’élèves face aux attaques d’un gouvernement néolibéral et rétrograde, enfermé dans ses certitudes et réfractaire au dialogue.
L’avenir de nos enfants mérite mieux. Assurer la réussite de tous les élèves et améliorer le service public d’éducation ne se fera pas par l’accroissement des inégalités entre établissements, ni par le recours massif à la contractualisation, ni par les suppressions de postes, ni par les cadeaux financiers à l’école privée, ni par le développement de la précarité des personnels enseignants.
La Gauche Républicaine et Socialiste propose de renforcer le service public d’éducation en lui donnant les moyens d’assurer l’égalité républicaine de tous les citoyens. Nous demandons au gouvernement de renoncer à ces réformes injustes et d’entendre les revendications des syndicats et parents d’élèves mobilisés
Inoubliable Agnès Varda
C’est avec une profonde tristesse que la Gauche Républicaine et Socialiste tient à rendre hommage à Agnès Varda. Seule grande figure féminine de la Nouvelle Vague, elle restera comme la réalisatrice de l’inoubliable de Cléo de 5 à 7 mais elle fut surtout, toute sa vie durant, une artiste qui avait pour volonté de briser les murs qui nous entravent.
Signataire en 1971 du « Manifeste des 343 » pour la légalisation de l’avortement, elle fut une chroniqueuse engagée de l’émancipation des femmes. Opposée à toutes les barrières qui empêchent l’émancipation et la réalisation de soi, elle fit également tomber celles qui se dressaient entre documentaire et fiction ou entre les disciplines artistiques.
Réalisatrice internationalement reconnue, auréolée de prix prestigieux (Lion d’or de la Mostra de Venise, palme d’or d’honneur au festival de Cannes, de nombreux césars du cinéma français), Agnès Varda, qui s’était réinventée plasticienne au tournant des années 2000, ne cessait de réinterroger son geste artistique, curieuse de nouvelles formes et de nouvelles collaborations, comme ce fut le cas tout récemment, en 2018, avec Visages, Villages, une collaboration avec l’artiste JR unanimement saluée. Sa singularité joyeuse était un guide pour le cinéma français.
La Gauche Républicaine et Socialiste adresse ses plus sincères condoléances à ses proches et à sa famille.
Emmanuel Maurel en campagne à Ivry-sur-Seine pour les élections européennes
Jeudi 28 mars à Ivry-sur-Seine en présence de la députée Mathilde Panot, les candidats Emmanuel Maurel, animateur national de la GRS et Marina Mesure étaient présents pour une réunion publique sur les élections européennes.
Une salle remplie, des échanges de qualité et des réponses aux questions que se posent les citoyens sur l’Union Européenne : quel pouvoir a le Parlement ? Comment changer l’Europe ? Comment en finir avec les maux de l’Europe comme l’évasion fiscale, le travail détaché, les traités de libre-échange insensés et néfastes aux salariés comme à l’environnement.
De ces échanges, un constat ressort, la réforme de l’Union Européenne est une nécessité absolue et cela passe a minima par une renégociation des traités (au premier lieu desquels le TSCG), comme l’explique Emmanuel Maurel : « La vérité et ceux qui disent le contraire sont des hypocrites et des menteurs, c’est que l’Europe telle qu’elle se construit avec ces traités là, empêchent les politiques progressistes d’advenir. »
Entre les (ultra) libéraux inconscients incarnés par Emmanuel Macron et le projet national-conservateur de Marine Le Pen, il existe une troisième voie, celle que la Gauche Républicaine & Socialiste soutient avec la La France insoumise. Alors le 26 mai, pas d’hésitation, aux urnes citoyens !
Dans un département rural, Emmanuel Maurel laboure.
En campagne, dimanche et lundi dernier, Emmanuel Maurel, député européen sortant et candidat sur la liste de la France Insoumise, a enchaîné les événements, les contacts et les échanges avec la disponibilité attentive que ses interlocuteurs apprécient !
Première étape, à peine descendu du train, au cœur d’un après-midi ensoleillé, une réunion publique à Nevers au bord de la Loire aux côtés de Manon Aubry et Alexis Corbières. A deux mois d’un scrutin dont on parle trop peu près de 200 auditeurs avaient fait le déplacement pour écouter les orateurs stigmatiser l’arrogance cynique du pouvoir et surtout offrir une alternative qui passe par une autre politique européenne tournée vers l’emploi et la transition écologique. Dans la salle, dans cette terre historiquement attachée à la gauche, beaucoup de socialistes déçus et prêts à se remobiliser.
A peine la réunion achevée Emmanuel eut le souci de réunir pour un dîner convivial les principaux responsables politiques du département resté à gauche, qu’ils appartiennent toujours au PS, à Génération.s, à LFI ou aient pris leur liberté par rapport aux partis dans le souci de garder entre tous les portes ouvertes pour permettre les rassemblements indispensables demain.
Enfin, la matinée du lundi fut tout entière consacrée au soutien aux élus locaux, personnels et usagers du service public de la santé particulièrement mis à mal dans la Nièvre ces derniers temps. A La Charité sur Loire ce sont les responsables syndicaux qui ont rappelé la menace que font peser sur le Centre Hospitalier Spécialisé le projet de regroupement des lits sur Nevers et la suppression d’une direction autonome ; à Clamecy, les médecins, le maire et les élus intercommunaux firent état de leur bataille incessante pour garder des urgences de nuit.
Mais Emmanuel Maurel aurait tout aussi bien pu se rendre à Decize, au sud du département, qui voit disparaître la chirurgie ou au Nord à Cosne où a fermé la maternité, à chaque fois avec l’accord des parlementaires LREM et la passivité de la droite locale.
Après un déjeuner sur le pouce, Emmanuel Maurel pouvait quitter la ville de Romain Rolland en direction de Strasbourg, non s’en promettre de retrouver bientôt la Nièvre qu’il semble aimer tout particulièrement.
La GRS condamne le blocage de la représentation des Suppliantes d’Eschyle à la Sorbonne.
La Gauche Républicaine et Socialiste condamne avec la plus grande fermeté l’action de groupuscules qui a mené à l’annulation, lundi soir, d’une représentation des Suppliantes, d’Eschyle, dans le cadre du festival des Dionysies, festival consacré au théâtre antique et qui se tient au sein de Sorbonne Université chaque année depuis 2006. L’affirmation d’un militantisme anti-raciste ne suffit pas, dans ce cas précis, à masquer un dogmatisme liberticide et réactionnaire. La censure est inacceptable. C’est à cela que se sont prêté ces groupuscules sur des affirmations de racisme dans la représentation des personnages des danaïdes, leur interprétation sur le plateau bénéficiant du support de maquillages et de masques.
La question de l’interprétation est naturellement centrale pour les arts de la scène et la présence de plus en plus affirmée sur les plateaux de théâtre d’un réel, par nature nourri de la subjectivité de l’artiste, tend à brouiller la frontière entre fiction et réalité. Interroger les modalités de représentation du réel qui avait cours dans l’antiquité est légitime, et il est malhonnête d’estimer que ce n’est pas, aussi, l’objet du travail mené par le Festival des Dionysies. Interroger, questionner, débattre, nous devons le faire ensemble et les universités sont précisément un lieu privilégié pour cela.
La violence de l’affirmation dogmatique et péremptoire, ainsi que l’infamie d’une censure imposée par la force devraient faire honte à leurs auteurs. Tout militant anti-raciste sincère trouvera toujours la Gauche Républicaine et Socialiste à ses côtés pour mener ce nécessaire combat mais toute action qui aura pour objet d’entraver la liberté de création se heurtera toujours à notre farouche opposition.
La GRS Val d ‘Oise mobilisée sur les combats républicains et en campagne sur le terrain pour la liste Maintenant le Peuple !
Le Collectif d’Animation Départemental de la GRS 95 a initié un appel départemental des forces politiques républicaines à la mi-février qui a rencontré l’approbation des responsables des partis concernés.
Le 8 mars nous étions mobilisés dans le Val d’Oise (Argenteuil-Bezons) et à Paris en manifestation pour la journée de lutte pour les droits des femmes.
Nous étions à Domont et Paris le 16 mars pour la marche contre le dérèglement climatique et pour une écologie populaire.
Une distribution de tracts a été co-organisée le 21 mars avec les camarades de Seine-et-Marne à Roissy pour dénoncer, à l’aide d’un tract GRS, le scandale de la privatisation d’Aéroports de Paris.
Dans le cadre de la campagne des élections européennes nous avons distribué des tracts à Garges-Lès-Gonesse, Bezons, Saint Ouen l’Aumône, avec les camarades de la FI dans le cadre de la campagne « Stop à l’Europe de Macron »! Pour promouvoir notre projet commun avec la France Insoumise et nos candidats de la liste Maintenant le Peuple ! Des réunions publiques sont à venir dans notre département, à Bouffémont le 10 avril avec Emmanuel Maurel, et également à Garges-les-Gonesse et Argenteuil.
La GRS signataire de l’appel unitaire pour la défense des libertés publiques et du droit de manifester
Un nouveau seuil a été franchi dans la dérive autoritaire du gouvernement. Après l’inscription de l’état d’urgence dans le droit commun, l’adoption du projet de loi « anti-manifestant·e·s » qui accroît les mesures liberticides vis-à-vis des manifestant·e·s et des Gilets Jaunes, nous apprenons que l’exécutif souhaite mobiliser les militaires de l’opération Sentinelle pour intervenir face aux mobilisations sociales. Un État de droit, une démocratie, la République ne sauraient accepter que l’armée se retrouve face au peuple, comme s’il était un ennemi, comme si la guerre civile était déclarée.
L’ONU a déjà mis en garde la France, pays de la déclaration des Droits de l’Homme, pour ses manquements à ses engagements pour les libertés fondamentales. Beaucoup connaissent l’aggravation de cette situation depuis longtemps, que ce soient les migrant·e·s, les quartiers populaires, qui ont été le champ d’expérimentation d’un maintien de l’ordre souvent en dehors des principes de l’État de droit. La situation prend cependant une gravité inédite. La pénalisation du mouvement social, écologiste et syndical, le mépris au regard des contre-pouvoirs, est une façon d’empêcher tout dialogue, toute issue positive aux crises de notre époque.
Face aux destructions de bâtiments ou autres actes de violence, le gouvernement ne doit pas jouer aux pompiers pyromanes mais faire preuve de responsabilité. Il est temps de penser les conditions de la désescalade. Pour cesser de nourrir la tension, l’État a le devoir d’en finir avec les provocations et le recours à un arsenal sécuritaire aussi exponentiel qu’inefficace, comme il le fait depuis des semaines vis-à-vis des gilets jaunes. Il est intolérable que des armes dangereuses, dont nous réclamons l’interdiction, aient tant blessé, estropié de manifestant·e·s. Le bilan est déjà tragique et historique. Le droit fondamental de manifester se trouve maintenant clairement menacé. Nous refusons cette menace, y compris dès le samedi 23 mars.
La baisse des tensions que nous souhaitons suppose également que les pouvoirs publics répondent concrètement aux aspirations qui s’expriment largement dans le pays pour la justice sociale, pour une vie digne pour chacune et chacun, pour la lutte contre le mortifère réchauffement climatique.
Nous appelons toutes les forces vives progressistes du pays, attachées aux libertés publiques, à faire cause commune pour que le gouvernement change de ton et de réponse, pour que la démocratie ne soit pas bafouée mais renforcée, pour le retrait de la loi anti-manifestants, et l’annulation des mesures liberticides annoncées ce lundi 18 mars par le Premier ministre.
Nous prenons date en ce jour pour une nouvelle réunion plus large encore jeudi 28 mars afin d’y prendre ensemble des initiatives.
Signataires :
ANV-COP 21 ;
ATTAC ;
Comité Justice pour Adama ;
Coopérative Ecologie Sociale ;
Le DAL ;
EELV ;
Ensemble ;
Gauche républicaine et socialiste
Génération.s ;
L’Humanité ;
L’UNEF ;
L’Union Nationale Lycéenne ;
La Chapelle Debout ;
La France insoumise ;
La FSU ;
Là-Bas si j’y suis ;
Le groupe de la Gauche démocrate et Républicaine ;
Le groupe parlementaire de la France Insoumise ;
Le Mouvement National Lycéen ;
Le Parti Communiste Français ;
Le Nouveau Parti Anticapitaliste ;
Le Parti communiste des ouvriers de France ;
Le Parti de Gauche ;
Le Parti Ouvrier indépendant ;
Le Parti Ouvrier indépendant démocratique ;
Le SNES ;
Le Syndicat de la Magistrature ;
Le Syndicat des avocats de France ;
Les Amis de la Terre ;
Regards ;
Solidaires ;
Sud Postes 92 ;
Union Syndicale Solidaires ;
Jean-Félix Acquaviva, Député de Corse ;
Taha Bouhafs, Journaliste ;
Paul André Colombani, Député de Corse ;
Bénédicte Monville, Conseillère régionale d’ile de France
Jean-Marc Salmon, chercheur
D’autres signataires devraient rejoindre cet appel. Une prochaine réunion aura lieu le 28 mars pour décider d’initiatives communes.
Le 19 mars, défendons le service public et notre modèle social républicain !
Alors que le gouvernement s’apprête à attaquer de front la fonction publique et tous les fonctionnaires avec un projet de loi qui vise à mettre en cause notre édifice public républicain nous devons être aux côtés des organisations syndicales afin de dire stop à cette grande régression sociale et démocratique.
Le président de la République poursuit sa croisade néolibérale. Il a fixé un cap doctrinaire : supprimer 120000 emplois publics d’ici 2022, faire reculer l’État, l’intérêt général, le principe d’égalité , imposer en France une idéologie néolibérale qui préfère le manager au citoyen . Sa méthode est la suivante : proposer un plan de restructuration avec des pressions exercées sur les personnels.
Le statut de fonctionnaire garantit la neutralité et le service de l’intérêt général dans notre pays. La généralisation du recrutement par voie contractuelle conduira à affaiblir ces garanties qui bénéficient aujourd’hui à chaque citoyen.
Ce gouvernement propose de véritables reculs quant aux droits des fonctionnaires eux-mêmes : diminution du paritarisme , risque d’arbitraire et d’autoritarisme renforcé, nouveaux types de CDD pour la fonction publique…L’esprit de service public ne doit pas s’effacer devant une idéologie managériale.
Le service public d’éducation est également attaqué par les projets tous azimuts de son ministre. Sa réforme en cours est dangereuse pour la cohésion sociale et l’égalité devant la réussite pour tous les élèves.
Cette mobilisation est aussi celle de l’ensemble des étudiants, salariés, chômeurs et retraités dont les droits sociaux et le pouvoir d’achat doivent être défendus face à la situation d’urgence sociale que notre pays connaît.
La Gauche Republicaine et Socialiste soutient l’intersyndicale en ce 19 mars et sera présente aux côtés des manifestants pour promouvoir la République sociale face aux attaques d’un gouvernement libéral aux réformes injustes.
Emmanuel Maurel, Député européen
Bastien Faudot, Conseiller départemental
Marie-Noelle Lienemann, Sénatrice de Paris
Jean-Luc Laurent, Ancien Député
Contact presse :
Sébastien Lombard : 06 03 13 17 84
L’école républicaine : c’est l’égalité et la mixité, la coopération et l’émancipation
Depuis un an et demi, les réformes de l’éducation proposées par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, sont menées au pas de charge et sans réelle concertation avec les principaux acteurs de l’éducation.
Parcoursup ou encore les réformes du baccalauréat ont déjà des effets désastreux sur les élèves (surtout sur les plus fragiles) et mettent en place la construction de parcours dans lesquels seuls les élèves et les familles les plus initiés vont pouvoir bien s’orienter, avec le risque d’inégalités territoriales (les lycées qui offrent le plus de spécialités vont essayer d’attirer les élèves les plus favorisés…).
Les textes de la loi « pour une école de la confiance » ne s’attaquent pas à la reproduction sociale et risquent au contraire de renforcer une école élitiste.
Le projet de loi pour une « école de la confiance » a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 19 février. Si certains points, comme des mesures pour l’inclusion des élèves handicapés (même si le métier d’AESH -accompagnants des élèves en situation de handicap- doit être davantage revalorisé que ce qui est proposé) ou l’Inscription du droit à une scolarité sans harcèlement, paraissent intéressants, ce texte n’apporte pas de réponses qui soient à la hauteur de la situation.
La loi « pour une école de la confiance » correspond bien à un projet cohérent, dangereux, tant pour l’école que pour le statut de la fonction publique (que le gouvernement Philippe veut remettre en cause.)
Nous lui reprochons trois défauts ou erreurs majeurs.
Tout d’abord de s’inscrire encore dans une logique comptable, dans l’idéologie du moins d’Etat et de la baisse des moyens alloués à la fonction publique. il y a une volonté générale de ce gouvernement en ce qui concerne la fonction publique : baisser le nombre de fonctionnaires et avoir recours à de plus en plus de contractuels.
Le gouvernement veut désormais confier des fonctions d’enseignement rémunérées aux assistants d’éducation, qui exercent aujourd’hui des missions de surveillance, à condition qu’ils préparent un concours d’enseignement. L’idée affichée dans l’article 14 de la loi est de développer des prérecrutements pour améliorer l’attractivité du métier. On peut craindre que ces personnels constituent une brigade de remplacement à moindre frais (les AED sont payés entre 600 et 900 euros), ce qui permettrait surtout de compenser le manque de postes de professeurs. Mettre des étudiants en master qui ne sont détenteurs d’aucun concours (qui ne seront peut-être jamais enseignants !) face à des classes ne va pas sans comporter des risques.
Le texte évoque l’occasion pour les étudiants de recevoir « une formation concrète ». Il est dommage de renvoyer la formation des enseignants au terrain et à la mise en situation et de ne pas penser à améliorer la formation initiale.
Permettre par ailleurs avec la création d’ « établissements publics des savoirs fondamentaux» (création qui n’a fait l’objet d’aucune discussion préalable avec les syndicats) le regroupement d’écoles avec un collège au sein d’un même établissement, à l’initiative des collectivités territoriales de rattachement, semble obéir surtout à la volonté de mutualiser les personnels administratifs, de faciliter les services partagés primaire-collège, les regroupements de niveaux, ou bivalence… et donc de faire des économies, alors même que ce type d’organisation n’a pas fait la preuve de son efficacité en direction des élèves.
La seconde erreur consiste à renforcer une école de la concurrence. L’article 3 notamment, qui rend obligatoire la scolarisation à 3 ans est une mesure en trompe l’œil : 98% des enfants de 3 ans sont déjà scolarisés ! En réalité la loi n’aura d’impact que sur 25000 élèves tout au plus, dont 7000 en Guyane ou à Mayotte (la scolarisation à 6 ans n’est pas encore acquise sur ces territoires). Le vrai changement apporté par la loi concerne en réalité le financement des écoles maternelles privées sous contrat : désormais l’obligation de financement par les communes sera étendue à ces dernières. Un coût difficile à assumer pour les communes et un coup porté à la mixité scolaire ainsi qu’à la laïcité !
Par ailleurs l’article 9 transforme le CNESCO (Conseil national d’évaluation du système scolaire) indépendant en CEE (Conseil d’évaluation de l’école) qui sera directement sous contrôle du ministère et qui produira des évaluations rendues publiques, ce qui pourrait créer une mise en concurrence des établissements et des conduites d’évitement des établissements moins bien notés. Le Conseil national d’évaluation du système scolaire, mis en place par la loi Peillon de 2013, produisait des études de qualité et avait su trouver sa place dans le paysage éducatif. On peut se demander quelle est la logique de sa suppression. Ce remplacement du CNESCO par une officine entièrement à la main du ministre montre bien sa conception de l’évaluation. Evaluer les établissements, ce n’est pas du tout la même chose que l’évaluation des politiques publiques et du système. Mais à quoi bon évaluer sa propre politique, quand on est déjà persuadé de détenir la seule vérité, la seule possible, celle « qu’impose la recherche »…
On peut s’interroger également sur la création des EPLEI, établissements publics locaux d’enseignement international : ces établissements ont vocation à scolariser des élèves bilingues de la maternelle au lycée et seront financés en partie par des fonds privés. Ils obéiront à un système dérogatoire. Ils formeront des établissements élitistes au fonctionnement proche de l’enseignement privé et semblent s’adresser surtout aux plus aisés.
La troisième erreur relève davantage du domaine de la méthode. La méthode Blanquer est celle d’une marche forcée, autoritaire, sans dialogue social, bien loin de ce que semblent indiquer les termes consensuels et séducteurs d’« émancipation » ou « d’école de la confiance » qui sont mis en avant par la communication ministérielle. « L’école de la confiance » est une formidable antiphrase !
L’article 1 qui insiste sur le droit de réserve des enseignants et sur leur « devoir d’exemplarité » répond à quelle nécessité et à quelle urgence ? À l’heure de la mobilisation des stylos rouges, du succès du hashtag #pasdevague qui a été utilisé sur les réseaux sociaux par des enseignants qui dénonçaient le manque de soutien de leur hiérarchie, on peut s’interroger sur l’opportunité d’une telle communication qui a heurté les enseignants ; ces derniers attendent surtout une reconnaissance de leurs missions, un soutien de leur ministre, et, alors que le gel du point d’indices des fonctionnaires se poursuit, des mesures en direction de leur pouvoir d’achat. Au lieu de cela ils se font rappeler à l’ordre et il est question d’un grand plan pour financer…l’installation de drapeaux dans les salles de classes !
En guise d’ « Ecole de la confiance », on constate surtout le règne de la méfiance vis à vis du personnel éducatif ! Ce fameux article 1 de la loi s’inscrit dans la continuité du corsetage que le ministre Blanquer est en train d’imposer aux enseignants. iI ne veut pas plus de liberté pédagogique (qu’il qualifie d’anarchisme) que de liberté d’expression. A ses yeux, et c’est cohérent avec sa croyance qu’il n’existe qu’une méthode, et que c’est la sienne, les enseignants doivent être des exécutants des circulaires que le ministère produit (cf. les 130 pages de consignes sur l’enseignement des mathématiques et de la lecture d’avril 2018)
La création des Établissements publics locaux d’enseignement des savoirs fondamentaux, voulue par le ministre, retirée du projet de loi pour passer ensuite par le biais d’amendements, qui met les écoles primaires sous la tutelle des collèges et ce sans étude d’impact préalable, ni discussion avec la communauté éducative, est emblématique également de cette méthode autoritariste.
Par ailleurs le projet de loi présenté par le gouvernement début février sur les instances de dialogue social dans la fonction publique ne peut que nous inquiéter dans sa volonté de remettre en cause le paritarisme : la quasi-totalité des compétences des commissions paritaires serait supprimée et ce texte permettrait une diminution du nombre des CHSCT (comités hygiène, sécurité, conditions de travail) en les fusionnant avec les CT (comités techniques).
Les CAP (commissions administratives paritaires) ne seraient plus consultées sur aucun acte de gestion et ne seraient même plus des instances de recours pour les mouvements des personnels et les promotions. Cette conception du dialogue social est alarmante. Plus largement le projet de loi modifiant le statut de la fonction publique qui va être débattu dans les semaines à venir remet en cause le statut même de fonctionnaire, en proposant l’introduction d’une rupture conventionnelle y compris pour les fonctionnaires. Et la voie tracée vise à avoir de plus en plus recours au contrat plutôt qu’au statut.
Enfin, d’une manière générale Jean-Michel Blanquer suit ses idées, ses postulats, et est fermé à la discussion. La méthode Blanquer, c’est quoi ? Je décide et tout le monde exécute, en silence !
Il ne jure par exemple que par la science et les évaluations mais… ne retient que celles qui l’arrangent et qui sont produites par ses amis. Aucune étude, par exemple, ne prouve les bienfaits des quatre jours de classe, c’est même tout le contraire. Mais il passe outre. Son rapport aux sciences cognitives relève de la foi – et il fait fi de toutes les sciences humaines, comme si le fonctionnement du cerveau et les apprentissages étaient indépendants du contexte pédagogique, social, émotionnel…
Au final, la méthode Blanquer c’est la communication, l’affichage, l’affichage de drapeaux dans les classes, la Marseillaise, les uniformes qu’il défend par ailleurs… Tout cela est merveilleux, mais ce n’est pas cela l’école républicaine ! L’école républicaine, c’est celle de l’égalité et de la mixité, celle de la coopération et de l’émancipation. C’est tout le contraire de ce qu’il fait, en favorisant l’école privée (l’école à 3 ans), en accroissant les inégalités territoriales (la réforme du lycée et les choix de spécialités inégaux selon les établissements et les territoires), en adoptant des programmes si conservateurs et destinés à une minorité d’élèves qu’il provoque des démissions en cascade au Conseil supérieur des programmes.
La pré-professionnalisation portée par le ministre ne va pas apporter toutes les réponses, loin de là, elle n’attaquera pas les racines du mal. De plus en plus de professeurs démissionnent après l’obtention de leurs concours, pour des motifs géographiques ou en raison de la dureté d’une année de stage où les tâches sont concentrées et où les attentes sont fortes.
Nous proposons de renforcer l’attractivité d’un métier qui connaît de réels problèmes de recrutement (on le voit au niveau de la baisse importante du nombre de candidats dans certaines spécialités pour les concours de l’éducation nationale- mathématiques, lettres, anglais et allemand en particulier-) en donnant aux enseignants des salaires intéressants dès le début de leur carrière et tout au long de celle-ci (on sait qu’ils font partie des plus mal payés en Europe) , en réfléchissant à une amélioration des conditions de travail des professeurs (les distances géographiques entre lieu d’exercice et lieu d’habitation sont un réel problème, ainsi que les services partagés entre des établissements éloignés les uns des autres ), et en réfléchissant à une attractivité territoriale accrue pour les zones urbaines d’éducation prioritaire mais aussi dans les territoires ruraux dans lesquels il faut créer plus de stabilité en y fixant des professeurs.
Nous voulons affirmer qu’une réforme de l’éducation nationale qui a pour idée directrice de faire des économies n’est pas à la hauteur alors même que des études montrent que la France est un des pays de l’OCDE les plus mal classés en termes d’investissement éducatif. Il faut suffisamment d’enseignants et de personnels d’accompagnement dans les écoles, les collèges, les lycées et universités de notre pays ! Cela implique de mettre fin à la baisse des postes et au recours aux contractuels …
Nous réaffirmons la nécessité de ne pas abandonner et même de renforcer une vraie formation théorique et pratique des enseignants, exigeante, étalée dans le temps, pourquoi pas sur trois ans, ce qui serait bien plus pertinent que de parachuter des étudiants en cours de formation dans les établissements scolaires pour jouer les bouche-trous.
Pour finir ce gouvernement semble décidé à s’attaquer désormais au statut de la fonction publique ; nous réaffirmons notre attachement au service public ainsi qu’aux fonctionnaires qui sont la garantie de l’égalité républicaine et les porteurs de ses valeurs sur tous nos territoires.