StopCovid : Une Appli pour les surveiller tous !

L’application StopCovid a été adoptée successivement par l’Assemblée
Nationale et le Sénat ce mercredi 27 mai 2020.

Il s’agit sans doute d’une date des plus importantes à retenir concernant le recul démocratique et l’atteinte aux libertés individuelles.

Sous le prétexte techno scientiste qu’il faut faire puisque c’est possible, nous lui opposons le principe de raison qui est que tout ce qui est possible n’est pas forcement souhaitable.

Sur le recul démocratique, nous pouvons de nouveau nous interroger sur la légitimité des mesures prises dans un contexte de loi d’urgence,
enrobée d’un simulacre de débat national.

Sur une question aussi essentielle que la liberté, le gouvernement n’autorise qu’une série de déclarations à la tribune des assemblées et un
vote bloqué. En aucun cas, le résultat de ce vote ne peut se vêtir des habits de la vertu démocratique tant la représentation nationale a été reléguée au rang de spectateur impuissant face à l’unique vérité des sachants technophiles. Quand Cédric O déclare en introduction de séance «  un pays qui fait du principe de précaution l’ alpha et l’oméga de tout ses débats  est un pays qui gère son déclin » , il illustre avec mépris le glissement autoritaire de ce gouvernement.

« vos inquiétudes sont vaines, nous ne vous laisserons pas nous arrêter »

Sur l’atteinte aux libertés individuelles, malgré les paroles « réconfortantes » du gouvernement et les références aux humanistes et aux principes de liberté qui fondent notre nation, il a été mis en évidence des failles de sécurité importantes dans le fonctionnement de cette
application, notamment par l’utilisation du Bluetooth et de la validation de notre appartenance au monde des humains par la procédure de contrôle « recaptcha » détenue par Google.

De plus, il existe actuellement plus de scénarios possibles de détournement de cette application que de certitudes quant à son efficacité à juguler la propagation du virus, comme le démontre notamment un groupe de chercheurs dans son analyse de risques disponible sur https://risques-tracage.fr/

Cette application StopCovid, apparaît donc comme la seule fausse bonne mesure prise par le gouvernement dans la non-gestion de cette crise. Nous lui demandions pourtant, avec beaucoup d’autres voix à gauche,
d’assurer notre souveraineté sanitaire par des mesures simples en début de crise avec la relance des unités de productions de FAMAR et LUXFER, ainsi que la mise en place de lignes de production de masques..

La Gauche Républicaine et Socialiste s’oppose donc au déploiement de cette application et appelle les Français a ne pas céder à la virtualisation de nos libertés.

Plan de déconfinement : le gouvernement exige un blanc seing

Le gouvernement a annoncé qu’il soumettrait demain mardi son plan de déconfinement progressif à l’Assemblée nationale.

L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de déterminer les conditions dans lesquelles l’activité et la vie quotidienne des Français vont pouvoir redémarrer à partir du 11 mai, date choisie par Emmanuel Macron pour le déconfinement progressif du pays. Samedi, le conseil scientifique a transmis à l’exécutif son avis sur la sortie progressive du confinement ; or sur la rentrée scolaire ou les transports en commun, l’avis de ce comité placé auprès du Président de la République érige la santé publique en priorité absolue, quand l’exécutif tient compte essentiellement des impératifs économiques.

Malgré les protestations de tous bords, le vote sur le plan de déconfinement aura bien lieu dans la foulée de sa présentation par Édouard Philippe, mardi à 15 heures, à l’Assemblée nationale. Rien ne justifie une telle précipitation politique : comment justifier qu’un sujet aussi important et complexe soit bâclé en quelques heures entre la présentation, le débat et le vote ?

Seuls 70 députés pourront être présents dans l’hémicycle et ne pourront évidemment pas tenir compte du positionnement de leurs collègues qui les auront mandatés ; les parlementaires ne pourront pas prendre le temps en commission et en séance de la totalité des données présentées, des mesures proposées et de leurs implications (y compris sur le dossier de l’application StopCovid qui posent de graves questions en termes de libertés publiques) ; il n’est pas non plus prévu de consulter le Sénat après l’Assemblée nationale, ce qui entache cette méthode de doutes sur sa légalité. Le gouvernement demande ni plus ni moins aux représentants des citoyens français de lui signer un chèque en blanc, c’est inadmissible.

La Gauche Républicaine & Socialiste dénonce à nouveau l’attitude du Président de la République et de son gouvernement qui préfèrent l’opacité et l’autoritarisme à la coopération et à la mobilisation de tous. Alors que la santé des Français est en jeu, on aurait pu attendre autre chose d’un exécutif responsable. L’instrumentalisation du « comité scientifique », les conférences de presse, ou les interventions présidentielles apparaissent aujourd’hui de plus en plus comme des mises en scène visant à masquer l’impréparation et l’improvisation de l’action gouvernementale.

La brutalité de l’exécutif au moment de présenter son plan de déconfinement n’est donc pas de nature à favoriser la concorde nationale et à restaurer un climat de confiance chez nos concitoyens.

La lutte contre l’épidémie ne saurait être un prétexte pour confiner le parlement – Assemblée nationale et Sénat – et la démocratie fait partie partie de la solution.

La Gauche Républicaine & Socialiste au travers de ces deux parlementaires nationales – Caroline Fiat, députée de Meurthe-et-Moselle, et Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris –, avec les groupes parlementaires auxquelles elles appartiennent, s’opposera à ces méthodes et continuera à faire des propositions et à exiger toutes les informations nécessaires à la lutte contre le CoVid-19 et la protection économique, sociale et sanitaire des Français.

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