Proche Orient : halte au feu, cessons d’ajouter les victimes aux victimes !

Les nouvelles du bombardement meurtrier d’un hôpital à Gaza où les civils cherchaient refuge ont semé la consternation, la terreur et l’effroi.

À cette heure, le brouillard de la guerre ne s’est pas dissipé. L’armée israélienne met en cause une roquette défectueuse du Jihad islamique, tandis que le Hamas affirme qu’il s’agit d’un bombardement israélien. Il faut attendre que l’origine de l’explosion et le nombre de victimes soient confirmées.

Mais tout cela n’enlève rien au cauchemar des civils gazaouis, pris entre les fascistes islamistes et les bombardements aveugles de l’armée israélienne, dont le blocus sur la bande de Gaza ne permet aucune fuite, aucune évacuation, aucun répit.

Certaines puissances étrangères jettent de l’huile sur le feu, bien décidées à élargir le conflit et à discréditer la seule démocratie de la région. Il faut dire que la politique de Netanyahu et sa coalition d’extrême-droite n’a rien arrangé, aggravant la colonisation en Cisjordanie et faisant tout, depuis des années, pour affaiblir l’Autorité palestinienne au profit du Hamas.
 
Quand on est de gauche, c’est tout le contexte qu’il faut prendre en compte, faute de quoi l’on perd toute crédibilité. On commet ainsi une très grave faute politique et morale en refusant de qualifier le Hamas de groupe terroriste, voire en n’y voyant qu’un… « mouvement de résistance ». Mais cette position n’est hélas pas isolée et se propage dans toutes les démocraties.

Il est urgent de reprendre le chemin du droit international et de la paix, foulés aux pieds y compris par des gouvernements se prétendant « libéraux » et qui pensaient que le seul commerce, même avec le Qatar, même avec Poutine, serait un vecteur de démocratisation. Il faut redonner sa force à l’ONU, aux règles et aux codes, particulièrement ceux de la guerre et du droit humanitaire, consacrés au même moment, et pour les mêmes raisons, que la création d’Israël.
 
Quant à la France, on ne peut que déplorer son affaiblissement sur la scène internationale et notamment au Proche-Orient. Mais il n’est pas trop tard pour agir. Nous demandons au Président de la République d’exprimer sans ambiguïté la position historique de la France en faveur du droit international, des résolutions des Nations-Unies et de la solution à deux États comme boussole de la sortie de crise.

C’est une nécessité non seulement pour rétablir la paix, mais aussi pour renforcer les démocrates et les forces séculières des deux côtés des murs.
 
Une victoire du Hamas, même symbolique, serait un triomphe pour les Mollahs de Téhéran, qui ne manqueraient pas de se déchaîner encore plus violemment contre l’aspiration des femmes à l’émancipation et contre la lutte de tout le peuple pour la liberté.

Une victoire de l’extrême-droite israélienne, même symbolique, ouvrirait la voie à une transformation autoritaire du régime, débarrassé de l’état de droit, pour marier le Temple et l’État.

La communauté internationale doit imposer la neutralisation du Hamas comme l’arrêt des bombardements par Israël. C’est une question d’assistance à humanité en danger.

Dans l’urgence, nous soutenons la déclaration d’António Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui a appelé ce matin à un cessez-le-feu pour permettre

  1. La libération des otages par le Hamas
  2. L’approvisionnement de Gaza en aide humanitaire et médicale.

De la même façon, nous appuyons l’OMS qui demande l’arrêt des bombardements aériens, soulignant que, sans prendre en compte l’hôpital où le doute persiste sur l’origine du tir, 24 cabinets et cliniques ont été détruits en une semaine, tuant 15 personnels de santé.

Attentat au lycée Gambetta d’Arras

Notre pays est à nouveau confronté à l’horreur des attaques terroristes islamistes.

Au-delà de l’effroi, nos pensées vont vers les blessés, l’enseignant assassiné, ses proches et sa famille. Presque 3 ans après l’assassinat de Samuel Paty, l’école et le savoir sont encore visés.

La Gauche Républicaine et Socialiste appelle toutes les organisations républicaines à prendre des initiatives pour dire : “le terrorisme ne passera pas !”

Arrêtons avec l’exacerbation des passions qui accroissent le risque d’attentat et de violence.

Rassemblons tous les Français autour d’actions unitaires.

#UGR 2023 : discours de clôture par Marie-Noëlle Lienemann – dimanche 8 octobre 2023

Marie-Noëlle Lienemann, ancienne Ministre et coordinatrice nationale de la GRS, intervenait dimanche 8 octobre à midi pour la conclusion des Universités de la Gauche Républicaine au Palais des Congrès de Rochefort.

C’est une intervention forte qui permet de caractériser politiquement la période et de tracer des perspectives pour la gauche française au service de nos concitoyens.

#UGR 2023 : Emmanuel Maurel « nous devons contribuer à réveiller les consciences ! » – samedi 7 octobre 2023

Difficile de commencer cette intervention sans évoquer la situation tragique en Israël, l’attaque coordonnée par le Hamas, les milliers de roquettes, les civils morts ou otages. De tout cœur avec le peuple israélien dans ce moment dramatique.

Plaisir des retrouvailles, joie de débattre. État des lieux, perspectives d’avenir. Remercier intervenants, la pertinence de leurs analyses et de leurs combats.

Saluer les camarades de la Fédération de la Gauche Républicaine (FGR), que l’on retrouve, pour certains d’entre eux, un an après nos dernières journées dans la douceur de la Charente-Maritime.

Une année de militantisme, marquée par de nombreuses mobilisations, à commencer par celle, longue et impressionnante, contre la réforme des retraites : l’issue est décevante mais ne croyez pas que la lutte est infructueuse. La détermination tranquille des manifestants, la reconstitution d’un front syndical uni et sa conséquence, l’augmentation des adhérents dans les organisations de défense des droits des salariés, tout cela, en son temps, aura des effets favorables au monde du travail.C’est le lot de tous les militants : la lutte toujours recommencée.

Deux lueurs d’espoir dans cette période sombre et incertaine.

D’abord, le Prix Nobel remis hier à la journaliste iranienne Narges Mohammadi, un an après la mort de Masha Amini, hommage précieux aux femmes qui se battent contre l’oppression, et, au-delà, à tout un peuple confronté à la brutalité d’un régime théocratique et qui veut vivre, et vivre libre. La FGR soutient et soutiendra sans relâche celles qui militent contre l’obscurantisme.

Un mot, également, pour les arméniens récemment chassés du Haut Karabakh (100.000 sur 120.000), au terme d’une opération de nettoyage ethnique qui ne dit pas son nom, et qui se sentent abandonnés. A tous les exilés, les opprimés, les pourchassés, nous redisons notre solidarité sans faille. Cette semaine, à Strasbourg, les députés européens se sont prononcés dans ce sens. Ils ont même adopté l’amendement que je présentais, qui demande à la commission de suspendre l’accord gazier avec le régime de Bakou, signé en grande pompe il y a un an. Il ne saurait y avoir deux poids deux mesures. Quand la Russie a envahi l’Ukraine, les dirigeants européens ont été prompts à demander la rupture des relations diplomatiques et commerciales avec le régime de Poutine. C’est la même chose dans le cas présent et nous attendons maintenant que la Commission et les Etats membres prennent leurs responsabilités.

Je disais : des lueurs d’espoir, mais dans un contexte international qui n’incite guère l’optimisme.

Les grandes tendances (internationales et intérieures) que nous évoquions l’année dernière se confirment et ce n’est pas pour nous rassurer. Persistance de la guerre, aggravation de la crise climatique, creusement des inégalités, importance des flux migratoires.

Au milieu des grands bouleversements de l’époque, sidérés dans le tumulte du monde, les Français sont inquiets et préoccupés. Il y a de quoi.

En trois ans, il a fallu tenir bon face aux confinements successifs et à l’épidémie, affronter les conséquences d’une guerre qui s’éternise, payer le prix des mauvaises décisions du pouvoir, aggravées par les tergiversations européennes.

Et voilà que nous devons, aujourd’hui supporter l’inflation, l’augmentation vertigineuse des prix alimentaires, celle de l’essence, la restriction de l’accès au crédit, la difficulté à trouver un logement, la mésaventure des classes sans professeur.

Et, pour les plus vulnérables d’entre nous, les difficultés qui commencent le cinq du mois, les files devant les locaux des associations d’aide alimentaire, la misère étudiante.

On s’étonnerait presque qu’il y ait si peu d’explosions de colère (gilets jaunes, émeutes, que certains considèrent comme des jacqueries de l’inflation). C’est qu’il y a surtout de la colère sourde, voire même de la résignation. On parle beaucoup, à gauche comme à droite, des classes populaires (dans un rapport d’extériorité qui devrait d’ailleurs nous interroger) qu’il faudrait « détourner du RN » : la vérité est qu’il faut déjà les convaincre de revenir aux urnes. Les PRAF (« plus rien à foutre ») sont légion, et aucune élection n’échappe à la règle. D’autant qu’ils ont l’impression légitime, qu’on se moque d’eux. Macron annonce depuis le début de son premier mandat, dès 2017, qu’il n’exclut pas d’en appeler au referendum sur certaines questions d’intérêt général : il se garde bien de le faire tant il redoute l’avis du peuple. Cette provocation répétée exacerbe le ressentiment et nourrit l’atonie civique.

Atonie civique d’autant plus préoccupante que le modèle démocratique est attaqué de toutes parts. (aussi bien par les grandes puissances autoritaires que par les grandes plateformes numériques, par l’extrême droite tentée par l’illibéralisme que par les technos libéraux qui rêvent de conjuguer verticalité et efficacité). (Le rêve chinois du marché sans la démocratie/Démocratie comme entrave au bon fonctionnement du marché.)

Réveiller les consciences civiques, redonner de l’espoir, tracer une perspective pour la France et les Français.

Car l’enjeu est bien de réparer le pays, qui en a tant besoin.

Le gouvernement proclame que tous les indicateurs sont au vert. Nous n’avons manifestement pas même appréciation de la situation.

France humiliée au Sahel et en Afrique, déficit commercial abyssal, impression de dysfonctionnement généralisé, à commencer par les services publics.

Une pratique du pouvoir solitaire et hors sol (Bruno demande). Un seul pilote dans l’avion, mais sans plan de vol et ballotté au gré du vent. Un équipage incompétent et un brin sadique.

Retraites, assurance chômage et RSA : les « réformes sociales » du quinquennat ont un point commun : celui de s’attaquer toujours aux mêmes, c’est à dire aux plus vulnérables. Jusqu’à la récente mesure sur les accidents du travail. C’est une des constantes du macronisme : l’indifférence au sort des salariés les plus précaires.

Et ceux qui aspirent à lui succéder ont, sur ce point, une belle communauté de vues avec le président actuel. Voir Édouard Philippe, qui, tout sympathique qu’il est, ne jure que par la réduction de la dette et la retraite à 67 ans promettant, au nom du réalisme, du sang et des larmes.

Une stratégie pour redresser le pays

L’urgence : la fin de la vie chère. Concerne l’immense majorité des Français, qui n’ont pas les soucis immobiliers de monsieur le Maire. Précarité voire même pauvreté. Misère en milieu étudiant. Faillites d’entreprises.

Battre en brèche l’idée reçue selon laquelle l’augmentation des salaires nous entraînerait dans une spirale inflationniste. L’originalité de la période est justement que l’inflation est tirée… par les profits.

Oui, l’indexation sur les prix est une étape évidente. Au passage, certains secteurs dits « en tension » découvriront qu’on trouve davantage de salariés quand on leur offre une rémunération correcte et de bonnes conditions de travail.

Oui, le blocage des prix dans l’alimentation, faute d’attitude responsable des distributeurs et des enseignes commerciales.

Reste le problème spécifique de l’énergie. Problème structurel qu’on ne saurait régler en un jour. Sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Enjeu de la décarbonation. Ca suppose de reprendre le contrôle du prix de l’électricité.

C’est un des gros sujets du moment, que la FGR a été une des premières organisations politiques à mettre en avant.

C’est le moment de redire le bilan catastrophique, pour les ménages comme pour les entreprises, de l’ouverture à la concurrence. C’est toujours le moment de mener campagne en faveur de la sortie du marché européen de l’électricité. Cela soulagerait ménages et entreprises. A terme, il faudra reconstituer un pôle public de l’électricité autour d’EDF.

Tout ce qui permet de recouvrir notre souveraineté industrielle et agricole est bon à prendre.

Je ne reviens pas en détail sur la question de la réindustrialisation qui a été brillamment évoquée tout à l’heure. Aujourd’hui, personne ne remet en question la pertinence économique et écologique d’une politique du Made in France. Personne, sauf peut-être une partie des élites dirigeantes responsable d’abandons et de trahisons.

Hommage aux combats d’Arnaud Montebourg, plus utile pour la France que bien des plans gouvernementaux. Relocaliser autant qu’on peut. Ça vaut pour l’industrie autant que pour l’agriculture.

Souveraineté agricole. La gauche doit avoir un message en direction de la France paysanne. Qui ne se limite pas à la défense de l’agro-écologie. Se donner les moyens d’être auto suffisant. Un plan sur dix ans. Soutien aux agriculteurs Français en particulier, et à la France rurale en général.

Enfin, le redressement du pays suppose aussi de prendre à bras le corps un problème structurel, celui de l’état de nos services publics.

Les fondamentaux. Un plan massif pour les services publics (à commencer par l’Éducation nationale (école publique fonds publics) et l’hôpital.

(L’école est malade. Des classes sans professeur. Des concours d’enseignement désertés. La maîtrise des fondamentaux qui s’effondre. Les inscriptions dans le privé qui explosent. Pas de grande nation sans instruction.)

Réparer la France, c’est possible, tant sont nombreux nos atouts et nos qualités. Le plus difficile c’est d’en convaincre les dirigeants économiques et politiques qui sont les premiers à douter du pays, et qui abdiquent plus vite que leur ombre.

La grande explication européenne

Rien ne doit entraver notre action pour le redressement du pays. Pas même les règles européennes qui, parfois, nous rendent la tâche plus compliquée. Je dis parfois, parce que bien souvent, ce sont les gouvernements français qui, d’eux-mêmes, s’autocensurent ou s’autocontraignent, attribuant à Bruxelles la responsabilité de leur renoncement et de leur lâcheté.

Mais enfin, il y a, dans le contenu des politiques européennes et dans le texte des traités, des dogmes et des axiomes qui ont fait beaucoup de mal à notre pays.

Longtemps, le slogan « Faire l’Europe sans défaire la France » a fait consensus parce qu’il était habile. La vérité oblige à dire qu’au nom de la construction européenne, beaucoup a été défait. Nous ne sommes pas défavorables à la pratique du compromis, bien sûr, à condition qu’il ne se conclue pas systématiquement en défaveur des mêmes. Or la France, comme l’ont démontré de nombreuses études, et comme nous le constatons sur le terrain depuis des décennies, a payé un lourd tribut aux exigences de l’intégration européenne.

Désindustrialisation, coupes budgétaires, et surtout casse de formidables fleurons publics au nom de la concurrence et non faussée.

Ni frexiteurs, ni eurobéats, Euro critique, euro vigilant, euro lucide.

Je sais que le COVID et la guerre en Ukraine, agissant comme un choc du réel, ont permis d’heureuses inflexions, surtout langagières. Plan de relance, fin de la naïveté en matière commerciale, assouplissement de la réglementation sur la concurrence. Mais cette prise de conscience est contrebalancée par les vieilles habitudes et les vieilles certitudes, au risque de donner raison, une fois de plus, à l’auteur du Guépard : tout change pour que rien ne change.

C’est reparti pour un tour : Accords de libre-échange tous azimuts (Nouvelle-Zélande, en attendant le Mercosur), retour programmé de l’austérité, foi inentamée dans la concurrence, notamment entre les travailleurs.

Le tout sur fond de crise franco-allemande : le modèle outre-Rhin était fondé sur l’énergie russe, l’exportation massive massive vers la Chine, conjugué avec la fin des centrales nucléaires. Patatras, tout est remis en cause, ce qui explique l’Hostilité à l’égard de la France au prétexte que nous bénéficierions d’un « avantage compétitif ». Le couple franco-allemand tient plus de la relation sadomasochiste que de l’union harmonieuse et égalitaire.

Dans ce contexte de guerre aux portes de l’Europe, des voix fusent pour en appeler à un élargissement rapide. Aux Balkans, a l’Ukraine, la Moldavie, et même la Géorgie.

Cela ressemble à une fuite en avant : on cherche à élargir, mais sans se demander pourquoi et comment. Surtout, on ne porte pas une attention  suffisante aux conséquences économiques et sociales de ce choix. Dans les pays aujourd’hui évoqués, les salaires moyens et minimums sont très inférieurs à ceux qui sont pratiqués dans l’Union. Que se passera-t-il si, demain, nous les accueillons ? Il est très probable que cela donnera lieu à du dumping social. Car nos entreprises seront évidemment tentées de délocaliser leurs activités dans ces pays à bas coût, provoquant du chômage à l’ouest et aggravant la désindustrialisation, particulièrement en France. Qui ira expliquer les « bienfaits » de cette Europe-là aux travailleurs ? Je ne suis pas hostile par principe à l’élargissement à l’Est. Mais ces choses-là prennent du temps.

J’entends l’argument géopolitique : on a tendance à croire que plus nous serons nombreux au sein de l’UE, plus nous constituerons un espace géopolitique puissant et indépendant. Mais c’est oublier que bien des pays à l’Est européen ne partagent pas cette vision : ils souhaitent surtout s’arrimer à l’Otan et aux États-Unis.

Sans compter la question de la gouvernance : aujourd’hui, à vingt-sept membres, c’est déjà une gageure d’obtenir une position commune sur certaines questions. Songez aux possibles blocages à trente-six !

C’est une orientation qui me paraît extrêmement difficile à prendre et à faire accepter aux Français. Car si demain, nous renonçons à l’unanimité sur les questions de défense et de diplomatie par exemple, cela signifie que la France confiera à ses voisins une part essentielle de sa souveraineté.

Imaginez qu’un  jour, une majorité de pays européens soutienne une aventure militaire que nos élus et notre opinion désapprouvent largement. Faudra-t-il y participer malgré nous ? Imaginez encore qu’on transfère tout ou partie de la compétence “santé” à Bruxelles. On ne tarderait pas à voir la Sécu mise en concurrence voire privatisée ! Je crois qu’on ne renforcera jamais l’Europe en créant davantage de dissensions entre ses membres.

Marché de l’électricité, relocalisation des activités industrielles, Europe de la défense, élargissement. Autant de sujets décisifs, aux implications énormes.

C’est l’intérêt des élections européennes qui viennent. Elles doivent permettre d’avoir cette indispensable « grande explication ».

La FGR se prononcera en temps et en heure sur cette élection, la stratégie et la campagne qu’elle entend mener, en espérant, c’est notre ligne de conduite depuis que nous nous sommes constitués, être utiles à la France et aux français.

Les défis pour la gauche

La gauche n’est pas toujours à la hauteur, soyons honnêtes. Elle verse trop souvent dans les querelles picrocholines, le nombrilisme. Elle multiplie les concessions au gauchisme culturel qui éloigne des masses, acceptant sans le dire l’américanisation des références et des combats, ce qui l’amène à des excès ou à des fautes. Le combat antiraciste est lui-même dévoyé – un rappeur antisémite et homophobe comme témoin de moralité.

Le risque, nous le sentons bien, est de donner l’image d’un progressisme déconnecté, condescendant et punitif.

La passion de la déconstruction, qui confine parfois à l’absurde : oublier Camus, transformé en homme blanc raciste et colonialiste, ou bannir J.-K. Rowling pour transphobie parce qu’elle a eu le malheur de croire que seules les femmes ont leurs règles.

Mais aussi celle de l’excommunication, a de fâcheuses conséquences.

Renvoyer toute expression divergente ou tout désaccord dans le camp du fascisme, en compagnie de Doriot et Déat, c’est surtout bêtement contribuer à banaliser l’extrême droite. Si tout le monde est d’extrême droite, plus personne ne l’est. Or le problème est qu’elle existe bel et bien, l’extrême droite, qu’elle progresse dangereusement, et qu’elle déroule tranquillement ses argumentaires sans être réellement inquiétée.

Le résultat, c’est que la gauche ne progresse pas. Elle se maintient depuis une décennie dans un étiage relativement bas, qui ne lui permet pas d’accéder au pouvoir. Il y en a qui se satisfont de la fameuse tripartition, oubliant un peu vite qu’on ne saurait gagner avec 30% des exprimés.

Faire tenir ensemble les aspirations des ouvriers, des employés, d’une partie de la classe moyenne et de la petite bourgeoisie. Ce n’est pas toujours facile, car les conditions de vie et les représentations idéologiques ont évolué et divergé, la géographie s’en mêle (on ne pense pas pareil selon qu’on habite dans un centre métropolitain ou dans la diagonale du vide, même si on fait le même métier). Mais ce n’est pas infaisable non plus. A condition de rechercher une position d’équilibre. Qu’on me comprenne bien : l’équilibre ce n’est pas la modération.

Radicalité des propositions (s’attaquer à la racine des problèmes), crédibilité de la méthode et des engagements.

Et surtout, il faut toujours chercher à embarquer le plus grand nombre. Quand la gauche se vit comme une avant-garde éclairée, elle laisse trop souvent des électeurs en route. Un pas en avant des masses, mais pas deux.

La fameuse phrase de Jaurès, aller à l’idéal, partir du réel. Aller à l’idéal : trop nombreux sont ceux qui l’ont abandonné, souvenir amer du quinquennat Hollande. Ne jamais perdre de vue l’objectif de transformation sociale et d’approfondissement de la démocratie.

Partir du réel : notre grille de lecture de la société ne saurait procéder de nos seules convictions. Il faut tenir compte, au moins un minimum, de la façon dont les gens vivent et de ce à quoi ils aspirent. Moquer le désir d’accès a la propriété (maison individuelle avec jardin), tonner contre les comportements prétendument irresponsables des gens, c’est se condamner à la minorité.

Le débat sur la barbecue est de ce pont de vue-là bien moins anecdotique qu’il n’y paraît. Pour des millions de gens, quelles que soient leurs origines sociales, il est synonyme de plaisir partagé, de sociabilité évidente, de proximité joyeuse. En faire le symbole du virilisme et de la consommation viandarde, c’est braquer inutilement des gens qui, dans leur immense majorité, ont déjà commencé à modifier leur mode de consommation alimentaire et sont moins dépourvus de conscience écologique que les CSP+ qui commandent une salade de quinoa sur Uber Eats.

Aller à l’idéal en partant du réel, quand on parle d’écologie, c’est savoir hiérarchiser les renoncements. Si la priorité est à la décarbonation, alors on va avoir encore longtemps besoin du nucléaire. Si le but est de réduire l’empreinte de la voiture et de l’avion, alors on ne peut pas s’opposer en même temps certains grands travaux qui vont améliorer le ferroutage. Je pense par exemple au tunnel Lyon Turin.

Interroger l’acceptabilité sociale de l’indispensable transformation écologique, ce n’est pas trahir la cause. C’est faire en sorte quelle soit partagée par le plus grand nombre.

Je vais prendre un autre exemple, totalement différent mais tout aussi parlant.

Faire campagne sur « la police tue », c’est par définition se couper d’une partie de notre électorat naturel. Il y a des bavures policières, il y a des policiers qui doivent être sanctionnés, mais l’immense majorité de nos compatriotes comptent sur les fonctionnaires de police, (non pas gardienne d’un ordre social injuste mais garante de la paix républicaine) pour les protéger physiquement, c’est aussi simple que ça.

Faire l’impasse sur la progression exponentielle de l’insécurité, c’est simplement occulter la réalité vécue par la majorité de nos concitoyens, ou qu’ils vivent, et accentuer ainsi l’impression de déconnexion.

L’autorité de l’État ne doit pas s’exercer uniquement dans la vie économique. Elle est censée faire appliquer le contrat social.

C’est en cela que la gauche ne peut gagner que si elle prend appui sur l’idée républicaine, qui est toujours une synthèse dynamique. Services publics et conquêtes sociales, mais aussi tranquillité publique et méritocratie républicaine – accessoirement réconcilier la gauche bac pro et la gauche hypokhâgne.

Mais je vous le dis : il ne suffit pas de dire que nous sommes républicains et de gauche pour que tout d’un coup les gens viennent vers nous par millions.

La République est devenue le lieu commun de la vie politique française : moins elle s’incarne, plus on en parle. Moins elle fait battre les cœurs, plus on s’en revendique. J’ai écrit une fois qu’il en est de la République comme des langues mortes. Ça n’a pas été compris. Je voulais dire parfois qu’on en exalte les beautés mais on ne les enseigne ni ne les pratique. Le cadre est incontesté, le contenu est dévitalisé.

Quel est drame des républicains sincères comme nous ? C’est que nos beaux principes, et les politiques publiques qu’ils avaient inspirées, sont profondément percutés par l’avènement de la « société de marché » et par la normalisation anglo saxonne, à laquelle une partie des classes supérieures consent. 

La société française est gangrenée par la ghettoïsation et le séparatisme social.  Et d’abord le séparatisme des riches, cette « révolte des élites » dont parle Christopher Lasch, mais aussi celui, moins spectaculaire, des Tartuffe des hypercentres qui n’ont que le « vivre ensemble » à la bouche quand ils ne vivent, en réalité, qu’avec leurs semblables. On ne dira jamais assez l’étiolement de la conscience républicaine chez les élites hexagonales.

Et c’est vrai aussi dans la jeunesse militante. Les théories différentialistes ont un écho certain dans la jeunesse estudiantine, et qu’il faut toujours être attentif à ce qui taraude la jeunesse. Ce qui nous parait évident à nous, la défense de l’universalisme, et son corollaire, l’attachement à la laïcité, ne vont absolument plus de soi dans certains milieux.

Et c’est là qu’on mesure à quoi l’individualisme des sociétés libérales aboutit : la disparition d’un monde commun. Le « venez comme vous êtes » de Mac Donald s’est progressivement imposé comme un modèle de vie en société. C’est le règne des tribus et des communautés, le triomphe du relativisme, l’exaltation de la singularité à tout prix.

Mais la juxtaposition des singularités mène à la guerre de tous contre tous. Et, tout aussi grave, à la complaisance avec les bigots, à l’acceptation, par des progressistes supposés, qu’une autorité prétendument supérieure s’arroge le droit de faire la police des comportements et des mœurs.

On a donc beaucoup de boulot de conviction. A nous de rappeler inlassablement que la République est plus qu’une constitution ou un régime politique : c’est une manière de voir le monde et d’y agir, propre à la France, à son histoire, à son génie.

L’école laïque, la Sécurité Sociale, le TGV : l’émancipation par l’instruction, la protection collective des travailleurs, l’aménagement du territoire par l’État stratège. Le modèle républicain se veut une réponse à la passion française pour l’égalité. Égalité des conditions, égalité des territoires, égalité des citoyens.

Il faut redonner à la République sa conflictualité originelle. Retrouver ce qu’elle avait de vivant, de piquant, d’irrévérencieux, d’inventif, voire de provocateur.

Je voulais terminer par une note plus personnelle. Puisque je parle d’être inventif, vivant ; piquant, je ne peux pas terminer sans évoquer une figure de notre jeune parti qui vient de quitter la vie parlementaire après plusieurs décennies de bons et loyaux services. Qu’on me comprenne bien : elle reste militante et n’a pas l’intention de prendre sa retraite. Mais, au moment où Marie-Noëlle quitte le Sénat, je voudrais rendre hommage à sa détermination, sa ténacité, son intelligence.

Ici l’Europe : notre continent s’installe dans la pauvreté

Public Sénat et France 24 diffusaient samedi 7 octobre l’émission “Ici l’Europe” enregistrée au Parlement Européen.

L’Europe s’installe dans la pauvreté : la solidarité est-elle encore une priorité ? Alors que l’inflation continue de frapper les pays européens, la question de la pauvreté en Europe est d’autant plus urgente. La politique sociale des de l’Union européenne est de toute évidence gravement insuffisante.

Emmanuel Maurel, député européen et animateur national de la GRS, répondait aux questions de Marie Brémeau et Caroline De Camaret. Il débattait avec Alin Mituţa, député européen de Roumanie, membre du groupe Renew Europe (Libéraux et Macronistes).

Rien ne pourra jamais justifier le massacre délibéré de civils

message d’Emmanuel Maurel, député européen, animateur national de la Gauche Républicaine et Socialiste – dimanche 8 octobre 2023, 19h14

« Je suis profondément bouleversé par ce qui se passe en Israël, hanté par des images effroyables, le cri des otages et des victimes. La solidarité est évidente, immédiate, sans ambiguïté et sans « mais ».

Le pays se défend contre une attaque terroriste de grande ampleur, c’est légitime. Le Hamas ne se soucie pas des civils palestiniens victimes d’inévitables représailles, aveuglés qu’ils ont toujours été par l’idéologie du martyre.

Ce qui rajoute du drame, c’est qu’Israël est dirigé par un des pires gouvernements de son histoire, emmené par une coalition d’extrême droite qui divise son peuple et a échoué à le protéger. Le risque est évidemment celui de l’embrasement général, dans la région et au-delà.

Aujourd’hui, les partisans de la paix et d’une solution politique paraissent isolés et vains. Pourtant, c’est bien ce camp là qu’il faut inlassablement soutenir. Palestiniens et israéliens ont le droit à la sécurité et à paix. »

Retrouvez ci-dessous le communiqué de la GRS publié en fil twitter le samedi 7 octobre 2023 à 12h48

#UGR 2023 : Comment sortir de la crise démocratique ? – dimanche 8 octobre 2023

Dimanche 8 octobre 2023 à 10h, se tenait la dernière table ronde des Universités de la Gauche Républicaine à Rochefort avec Benjamin Morel, Maître de conférences en droit public à l’université Paris II Panthéon-Assas, Sophie Camard, Maire GRS du 1er secteur de Marseille et présidente du groupe “Printemps Marseillais” à la métropole, Raquel Garrido, députée LFI de Seine-Saint-Denis, et Jean-Luc Laurent, Maire du Kremlin-Bicêtre et président du Mouvement Républicain & Citoyen. Le débat était animé par Isabelle Amaglio-Térisse, conseillère municipale et communautaire de Sartrouville, co-Présidente des Radicaux de gauche – LRDG.

Le long conflit sur la réforme des retraites est devenu le révélateur des crises sociales, démocratiques, institutionnelles … qui s’approfondissent dans notre pays depuis plusieurs années, voire décennies. Les raisons des crises s’alimentent les unes les autres. La pratique autoritaire du pouvoir et la surdité, comme le mépris affiché, du gouvernement accentuent la fracturation de notre pays et sont lourds de risques pour la Nation. Le gouvernement, sans majorité parlementaire établie, ne peut plus que s’appuyer sur des moyens constitutionnels et réglementaires pour légiférer contre l’opinion majoritaire des Françaises et des Français et l’exécutif ignore les manifestations des syndicats unis (soutenus par l’opinion publique), expression de la démocratie sociale.

C’est à la gauche de donner des perspectives et des débouchés au mouvement social dans le cadre de la République. C’est à la gauche de restaurer les voies de la confiance qui est au cœur du pacte républicain.

#UGR2023 : Vers la marginalisation de l’Union Européenne ? samedi 7 octobre 2023

Samedi 7 octobre à 9h30 au Palais des Congrès de Rochefort (Charente-Maritime), se tenait la deuxième table ronde des universités de la gauche républicaine, avec Guillaume Duval (ancien rédacteur en chef d’Alternatives Economiques), Anna Pic (députée PS de la Manche), Marga Ferré (Transform’Europe, PGE) et Liêm Hoang Ngoc (Président de la Nouvelle Gauche Socialiste, ancien député européen, Maître de conférences en économie à Paris I)… Le débat était animé par Laurent Miermont, membre du pôle Idées du collectif de direction de la Gauche Républicaine et Socialiste.

La construction européenne est un idéal de paix, de prospérité et de fraternité entre des peuples qui sont loin d’avoir toujours cultivé ensemble ces valeurs. Mais elle est marquée depuis les origines par son hostilité à l’encontre de l’État Nation et de l’expression démocratique qu’il contient. L’Union européenne est devenue une implacable machine qui s’empare lentement, mais sûrement, de tous les éléments essentiels de la souveraineté. Pour quel résultat ?

Existe-t-il un intérêt général, ou un sentiment d’appartenance, européen ? Sur la scène mondiale, l’Europe est affaiblie et ne compte que peu face aux États-Unis et à la Chine. Comment faire pour éviter la marginalisation de l’Europe ?

#UGR2023 : Education, priorité de la Nation – vendredi 6 octobre 2023

Depuis trop d’années, l’école publique, laïque et républicaine est la cible d’attaques organisées. Si bien que le prof-bashing est devenu un sport national alimenté par le Ministre de l’Éducation lui-même. La réalité des salles de classes, des établissements scolaires, d’une profession en souffrance qui s’est paupérisé en 30 ans, du sous-financement des établissements et de l’incohérence des politiques mises en œuvres n’est lue nulle part, entendue nulle part.

Comment redonner envie aux acteurs de s’investir pour redresser la situation et refaire de l’école publique une fierté nationale ?

Ce débat s’inscrit dans la série “Déconfinons le Débat” et se tenait le vendredi 6 octobre 2023 à Rochefort à 17h00, avec Pierre Ouzoulias, vice président communiste du Sénat, Eddy Khaldi, président des DDEN, et Isabelle Amaglio-Térisse, conseillère municipale et communautaire de Sartrouville et co-présidente des Radicaux de Gauche – LRDG. Il était animé par Hugo Guiraudou, directeur de publication du Temps des Ruptures et membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste.

L’Éducation nationale doit redevenir une véritable priorité nationale

Cette Journée Mondiale des Enseignants est l’occasion pour la Gauche Républicaine et Socialiste de rappeler que l’école de la République connaît une crise sans précédent avec un manque conséquent d’enseignants et une dégradation de leur métier toujours plus alarmante : nombre d’heures de cours ne sont toujours pas remplacées, faute d’enseignants remplaçants.

Cette situation est inacceptable pour un pays qui compte parmi les plus riches du monde. Les salaires des professeurs français sont parmi les plus faibles d’Europe de l’ouest. Une partie des problèmes qui touchent l’école française est liée à cette précarisation grandissante des professionnels de l’Éducation nationale, à qui l’on délègue pourtant de plus en plus de missions – intégration, cohésion nationale, sentiment d’appartenance nationale – autrefois dévolues à d’autres institutions. Nous refusons que l’école devienne une entreprise et l’éducation une marchandise. Voilà qui serait tout bonnement insupportable !

Enfin face à la résurgence de l’obscurantisme, du rejet de la science et des tentations anti-républicaines, nous devons armer l’école et ses acteurs pour qu’elle redevienne un pilier puissant de l’émancipation républicaine : La formation des professeurs à la laïcité est à ce titre essentielle et la diffusion des valeurs de la République chez les jeunes également. Cette dernière ne doit pas être un catéchisme républicain surplombant, mais elle doit se vivre quotidiennement au sein même de l’école. Cet effort constant doit être soutenu par le retour de l’éducation populaire laïque dans nos quartiers, dans nos bourgs et villages, grâce à un engagement massif de la puissance publique.

Pour une École de la République qui retrouve toutes sa puissance et ses lettres de noblesse, ainsi qu’un service public digne de ce nom, la Gauche Républicaine et Socialiste propose, parmi ses mesures phares :

  • Plusieurs milliers de recrutements d’enseignants seront planifiés et un plan de construction et d’amélioration des établissements publics et de leur équipement sera lancé ;
  • Pour y parvenir, nous transformerons le recrutement et la formation des enseignants : remplacer les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation par des Écoles normales du primaire et du secondaire rétablissant deux années pleines de formation (plus professionnalisante), avec un volet laïcité/civisme renforcé, et une réelle formation professionnelle continue tout au long de leur carrière ;
  • Dans le même objectif et pour rétablir une situation intolérable au regard de nos voisins européens, les salaires doivent être augmentés de 30% sur 5 ans et nous mettrons fin définitivement au gel du point d’indice de la fonction publique (les rares et récentes progressions ont été inférieures à l’inflation) ;
  • Nous soutiendrons les personnels de l’Éducation nationale en réduisant la précarité statutaire et salariale des AESH, en renforçant leur formation et leurs effectifs ;
  • Sur la base d’un engagement à servir l’État pendant 10 ans, nous proposons que les étudiants soient faits fonctionnaires et donc rémunérés dès le début de leurs études ;
  • Nous voulons créer des postes d’enseignants spécialisés en surnuméraire et mobiles dans toutes les écoles avec comme objectif un engagement pour 100% d’élèves sachant lire, écrire et compter de leur entrée en 6ème.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.