Manifestation du 18 avril à Orly contre la privatisation d’ADP

Le 18 avril, les camarades de la GRS accompagnaient les plus de 700 salariés et syndicalistes de ADP qui manifestaient contre la privatisation de ce fleuron de notre économie.
A l’appel d’une intersyndicale regroupant la CGT, l’UNSA, FO, la CFDT et solidaires, une marche pacifique entre les terminaux 4 et 1 était organisée pour arriver au nouveau terminal 3 inauguré le même jour par le premier ministre. Nous n’avons pu atteindre ce terminal bloqué par les CRS. Une trentaine d’élus locaux et nationaux participaient à cette marche.

Nos camarades Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris et Jean-Luc Laurent, conseiller municipal du Kremlin-Bicêtre et conseiller térritorial ont pris la parole au nom de notre parti.

Intervention de Marie-Noëlle Lienemann

Intervention de Jean-Luc Laurent 

Nous en avons profité pour distribuer notre tract contre la privatisation qui fut particulièrement bien accueilli.

Cette manifestation participait à la dynamique du nouveau front populaire que nous appelons de nos vœux puisqu’au-delà des syndicats, certains partis de Gauche étaient aussi présents.
Tous étaient d’accord sur la nécessaire pression politique et citoyenne à porter auprès du Conseil constitutionnel afin que ce dernier prenne une décision démocratique et ne prive pas nos concitoyens d’un choix stratégique majeur. 

Cette manifestation s’est terminée dans la convivialité par le partage d’un sandwich.

 

La Gauche Républicaine et Socialiste sur le terrain contre les privatisations

Après le vote de la loi inique autorisant la privatisation de ADP, de la FdJ et de Engie, les militant de GRS en île-de-France distribuaient notre tract contre la privatisation d’ADP à Orly devant les terminaux T1 et T2. Les camarades étaient venus de plusieurs départements pour le lancement de notre campagne « Privatiser c’est voler tous les Français ». A Bourges ausi la GRS s’est mobilisée sur le terrain pour défendre les entreprises publiques contre les privatisations entreprises par le Gouvernement.

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’accueil fut bon : les citoyens ne comprennent pas que l’on brade ainsi ce qui constitue notre patrimoine commun et le symbole d’un Etat présent dans l’économie pour porter l’intérêt général.

A Orly, un usager de l’aéroport de Toulouse-Blagnac nous a décrit la disparition d’une des deux files d’embarquement, la nouvelle obligation de déplacement afin de passer devant tous les magasins-ce qui rallonge le temps nécessaire à l’embarquement et à quel point il est vital que ADP ne subisse pas le même sort que l’Aéroport de Toulouse- objet de la prédation financière des nouveaux actionnaires.          

De nombreuses questions ont été posées sur les conditions de cette privatisation et sur les modalités de mise en œuvre du référendum d’initiative partagée. Le dépôt de cette proposition de loi ouvre une nouvelle période de débats et de mobilisation face à la vente de ce fleuron stratégique qui assure l’égalité des territoires et qui est notre première frontière. Bloquer cette privatisation constituera un coup de boutoir contre le capitalisme de connivence voire l’affairisme dont E. Macron est l’incarnation.

 

Pour nos emplois, nos usines, notre savoir-faire, défendons Saint-Gobain PAM !

Le projet de cession d’une partie du capital de l’entreprise Saint Gobain Pont-à-Mousson est pour la GRS  une faute en terme de stratégie industrielle nationale et européenne. Nous saluons la mobilisation engagée par l’ensemble des élus locaux, parlementaires de gauche et syndicats de salariés pour sauver ce site qui est le dernier haut-fourneau lorrain. Avec la Députée Caroline Fiat nous soulignons également que le Gouvernement doit faire la démonstration sur ce dossier qu’il promeut réellement une Europe qui protège nos emplois, nos savoir-faire et nos activités industrielles.

Nous nous opposons fermement à la cession de l’activité canalisation et de ses brevets à un investisseur étranger, il s’agit ici d’un de nos fleurons industriels nationaux. L’appétit économique et financier numéro du numéro un mondial du secteur le chinois XinXing et d’un fonds d’investissement américain devraient en cela éclairer Emmanuel Macron et son gouvernement.

A l’occasion de la rencontre avec les deux parlementaires et le Ministre Bruno Lemaire qui doit se tenir à Bercy le 16 avril prochain nous soutenons la demande d’extension du décret Montebourg relatif aux investissements étrangers soumis à autorisation préalable du Ministre de l’Économie.

 

La GRS appelle à manifester le 13 avril pour la défense des libertés publiques et du droit de manifester

Communiqué de la Gauche Républicaine et Socialiste

Nous vivons un recul inquiétant des libertés publiques depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron. Le ton a été donné dès l’inscription dans le droit commun des mesures exceptionnelles que permettait l’Etat d’urgence et même amplifié avec le recours lors des manifestations des Gilets Jaunes aux techniques d’encerclement et aux tirs massifs de LBD 40 (« flashball ») dont la dangerosité avérée au vu du nombre de blessés et éborgnés, nécessiterait qu’un débat sur leur interdiction soit ouvert. Le point d’orgue de cette politique liberticide a été atteint avec la loi « anti-casseurs » dont le Conseil Constitutionnel a d’ailleurs censuré la disposition la plus contestée, le mensonge présidentiel concernant la manifestante de Nice grièvement blessée lors d’une charge de CRS.

Face à ce qui relève d’une volonté manifeste de la part du Gouvernement de restreindre le droit de manifester et de museler, dont le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU s’est ému, par la force et la menace, la légitime expression d’une opposition à la politique décidée par Emmanuel Macron, nous considérons que c’est la démocratie elle-même qui est mise en péril !

La Gauche Républicaine et Socialiste, signataire de l’appel unitaire pour la défense des libertés publiques appelle à donc à se joindre à la manifestation organisée à l’initiative des organisations politiques, syndicales et associatives, ce samedi 13 avril à 14h place de la République 

Projet de référendum contre la privatisation d’ADP : une première victoire !

La privatisation d’ADP sera peut-être le talon d’Achille du Président et de son Gouvernement ! Après avoir suscité des remous dans sa propre majorité à l’Assemblée nationale et le rejet du texte au Sénat, après avoir provoqué l’apparition d’une florissante pétition initiée par l’essayiste Coralie Delaume et l’économiste David Cayla, les députés et sénateurs s’élèvent contre la volonté jupitérienne et déposent à 197 une proposition de loi pour un référendum d’initiative partagée [1]sur la privatisation d’ADP.

Au regard des signataires de cette proposition de loi d’un type un peu particulier, on songerait presque à adapter la formule du Manifeste : « Parlementaires de tous bords unissez-vous !». Droite et gauche semblent converger dans l’intérêt supérieur du pays et de l’État au mépris duquel les doctes libéraux d’Emmanuel Macron ont décidé de sacrifier nos entreprises publiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que pour Aéroports de Paris, la pilule ne passe pas : première frontière du pays, entreprise rentable et en pleine expansion, fierté française venant s’ajouter à nos gloires de l’aéronautique comme Air France et Airbus, rien ne justifie la privatisation de cette entreprise publique !

Si cette initiative parlementaire bienvenue à laquelle s’associe sans la moindre hésitation la Gauche Républicaine et Socialiste va à son terme et est validée par le Conseil Constitutionnel, il faudra alors réunir 10% du corps électoral, donc 4,5 millions de signataires pour qu’un référendum soit réellement organisé.

Depuis plusieurs mois le pouvoir entend le peuple qui manifeste vigoureusement son opposition à la politique du Gouvernement mais refuse catégoriquement d’écouter. Cette parodie de démocratie délibérative qu’a constitué le « Grand Débat National » dans lequel les questions, choisies par l’exécutif, orientaient subrepticement les réponses, et auquel seules les classes aisées ont participé[2], était un énième pied de nez au mouvement des Gilets Jaunes et au peuple qui les soutient. Aucun vote programmé pour laisser les citoyens trancher après 5 mois d’un mouvement social exceptionnel… A la place l’annonce en fanfare d’une baisse des impôts financées par la baisse des dépenses publiques et l’amoindrissement de nos services publics !

Et bien cette initiative parlementaire sur un sujet aussi crucial et symboliquement fort que la privatisation de notre patrimoine public et commun est l’occasion de mettre enfin Emmanuel Macron et sa majorité face à leurs responsabilités et de les contraindre à organiser un vote !

La dernière fois que les Français ont été appelés à se prononcer pour un référendum, c’était en 2005 et ce fut un grand moment de démocratie et de débat public et citoyens. La situation commande que le peuple s’exprime directement et seul un référendum peut garantir cette expression dans un cadre légal et Républicain !

 Pour dire NON aux privatisations il faudra dire OUI au référendum !


[2] Etude relayée par Libération

Privatisations : le gouvernement se coupe les bras et brade le patrimoine de la nation !

Par Jean-Luc Laurent, coordinateur national de la GRS

Le gouvernement a décidé de privatiser Aéroport de Paris, la Française des Jeux et ENGIE. La loi PACTE qui va en décider a été rejetée en nouvelle lecture au Sénat et a été adoptée en lecture définitive par la majorité LREM à l’Assemblée.

Ces privatisations sont des opérations à courte vue et coûteuses pour les citoyens : 173 millions d’euros ont été versés par ADP en dividendes à l’Etat en 2017 ; 127 millions pour la FDJ et 500 millions par ENGIE ! Ces privatisations rappellent la scandaleuse vente des autoroutes qui fut une aubaine pour les entreprises privées qui les ont acquises et une très mauvaise opération pour les finances publiques.

La privatisation d’ADP est un abandon de souveraineté et une perte d’un outil majeur de la puissance publique pour l’aménagement et le développement du territoire. L’Etat se prive en effet de sa capacité à maîtriser le foncier à proximité des Aéroports de Paris. La privatisation d’ADP va ainsi livrer à la finance plus de 400 ha de foncier immédiatement disponible sur les 6000 ha maîtrisés par les trois aéroports franciliens. C’est un nouveau scandale ! Surtout avec le développement des transports en commun du Grand Paris Express qui va améliorer la desserte de Roissy et Orly ce qui va favoriser l’aménagement des terrains disponibles. C’est pourquoi, il est d’autant plus important que les aéroports de Paris restent dans le patrimoine public.

Pour tenter de rassurer les citoyens qui sont massivement opposés à la privatisation d’ADP, le gouvernement vient d’inventer la disposition de la concession patrimoniale qui a pour but de faire croire que l’Etat pourrait reprendre le contrôle des aéroports de Paris dans 70 ans ! Le gouvernement enfume les citoyens ! Alors que l’action d’ADP a déjà augmenté de 60% en cinq ans, qui peut penser sérieusement que l’Etat pourrait dans 70 ans reprendre la maîtrise publique des aéroports !

La privatisation d’ENGIE (ex GDF-Suez) dont l’Etat veut vendre une nouvelle partie des actifs qu’il détient à hauteur de 23% du capital pour n’en détenir plus que 15% apparaît comme une mesure financière de 3 milliards à courte vue au regard des dividendes versés chaque année. Là aussi, c’est une vente des bijoux de famille.

Au delà de cette nouvelle vente d’actifs de l’Etat, le gouvernement veut engager un projet de scission pour distinguer l’activité en forte croissance et attractive pour le secteur privé qui concerne la transition énergétique qui serait ensuite cédée lors d’une nouvelle privatisation d’actifs publics.

Ce schéma de scission des activités serait envisagé ensuite pour EDF. C’est un non sens au regard des intérêts stratégiques de la France qui doivent être protégés. L’énergie est un bien de première nécessité. Il s’agit aussi de l’avenir d’une filière industrielle qui assure notre indépendance nationale. Elle doit demeurer à 100% public.

Le patrimoine national et nos atouts pour l’action de la puissance publique ne doivent pas être sacrifiés au nom de la « réduction de la dépense publique » et de la «concurrence libre et non faussée » que nous imposent Bercy-Bruxelles-Berlin. Les réformes structurelles et les recommandations de l’Union européenne qu’on nous impose, ont atteint la limite du supportable. La crise révélée par le mouvement des gilets jaunes qui est soutenu largement par les citoyens, est là pour le rappeler.

Défendre les outils de souveraineté et d’aménagement du territoire qui sont le patrimoine commun des citoyens est une nécessité.

La privatisation de la Française des Jeux pose le même enjeu de bradage du patrimoine public et de vente des bijoux de familles. Mais elle pose aussi la question importante de la lutte contre la délinquance financière et elle soulève des inquiétudes majeures en matière de santé publique et de lutte contre l’addiction aux jeux d’argent.

Restitution de la consultation citoyenne : le Grand Débat n’aura donc pas eu lieu !

 La crise politique n’est pas terminée et pourtant Emmanuel Macron croit être sorti de ses difficultés.  À preuve, il a retrouvé toute son arrogance verbale comme sa saillie choquante au sujet de la manifestante gravement blessée à Nice l’a illustrée. À preuve encore, le remaniement ministériel centré exclusivement sur ses proches, y compris proches collaborateurs sans aucun souci d’ouverture sur les réalités de notre société. À preuve enfin, les mesures en préparation sur la fonction publique, l’école et bientôt les retraites qui s’inspirent de la même philosophie néolibérale, injuste et inégalitaire, que celle qui l’a conduit à supprimer l’ISF et a du même coup déclenché le mouvement social des Gilets Jaunes !  Commettre, à répétition, pareille erreur d’appréciation ne peut que susciter l’inquiétude des français qui sont sans illusion quant à la réelle utilité du Grand Débat et parce que les raisons sociales de la colère sont toujours là et menacent à tout moment de provoquer un nouvel embrasement. Contrairement à ce que croit le pouvoir, le rapport de forces n’est plus en sa faveur et il ne dispose plus de suffisamment de confiance parmi nos concitoyens pour prétendre encore « réformer ».

Notre pays a en effet rarement été aussi divisé. A côté du clivage droite/gauche s’est renforcé, du fait de la politique suivie, un véritable clivage de classe opposant les plus modestes aux plus aisés, les moins diplômés aux mieux insérés, les territoires délaissés au centre urbain des grandes métropoles. Les choix opérés par le pouvoir, en particulier en matière fiscale et son incapacité à prendre en charge la question de l’emploi, ont fragilisé notre cohésion sociale. L’abandon de nombreux territoires périphériques et du réseau de nos petites villes, victimes de la désindustrialisation et de la suppression des Services Publics fragilisé notre cohésion territoriale.

Le repliement sur une caste a enfin fragilisé notre cohésion politique.  Le pouvoir d’Emmanuel Macron, construit un nouveau césarisme fondé sur l’exclusion et l’antagonisme des deux forces qui lui font concurrence, rappelle inévitablement la 4ème République et les gouvernements dits de « troisième force ». Cette situation est insupportable pour le pays parce qu’elle ne dégage pas de majorité autrement que par les artifices du scrutin : apparentements alors, prime liée au scrutin majoritaire à 2 tours aujourd’hui. Elle ne crée aucune adhésion du pays profond, bien au contraire. Il en résulte une situation extrêmement dangereuse, susceptible à tout moment de basculer comme on l’a vu lors des manifestations de décembre 2018.

Aussi est-ce à l’opposition politique de donner un cadre !  Et à exiger de l’État de vrais changements. À quoi conclut à l’évidence le grand mouvement qu’a soutenu une majorité de Français sinon au retour d’un esprit républicain qui consiste à mettre les intérêts particuliers au service de l’intérêt général. C’eut été le rôle du Président de la République, qui a failli, de définir ce qu’est notre projet commun et de mobiliser le pays autour de celui-ci. Nous proposons par conséquent une alternative globale : une grande réforme fiscale avec le rétablissement de l’ISF et une conférence salariale immédiate, un grand plan d’investissement en faveur de la transition écologique favorable à l’emploi, une profonde réforme démocratique rendant aux citoyens le pouvoir et à leurs représentants la capacité d’agir conformément à leurs vœux.

Pourtant, comme une histoire cousue de fil blanc, la « Restitution du grand débat national » va accoucher de propositions congruentes avec les grandes orientations décidées depuis bientôt 2 ans par Emmanuel Macron : une baisse des dépenses publiques et du nombre de fonctionnaires, une réformette électorale antiparlementaire et une augmentation de l’âge de la retraite sont déjà en préparation.

Ces conclusions tirées par le Gouvernement font directement écho à l’étude menée par le CEVIPOF sur 240 débats sélectionnés de façon hebdomadaire durant le Grand Débat[1]. Majoritairement organisés dans des lieux de faible mobilisation des Gilets Jaunes, le public était en moyenne composé à 50% de retraités, à 64% de diplômés de l’enseignement supérieur et à 75% de propriétaires. A gros trait le portrait sociologique d’un électorat de droite ou de la République en Marche. A l’autocensure des classes populaires est légitimement venue s’ajouter une suspicion et une défiance vis-à-vis de ce « Grand Débat » dont les modalités d’organisation et les thèmes étaient taillés sur mesure pour l’électorat potentiel d’Emmanuel Macron.

Comme la guerre de Troie, le (véritable) Grand Débat n’aura donc pas lieu, faute de représentativité des publics mobilisés, faute de sincérité dans la démarche entreprise par l’exécutif. Si rien n’est fait pour répondre aux attentes exprimées dans la rue par nos concitoyens ; au risque de la tartufferie, ce Grand Débat n’aura servi qu’à avaliser une politique rejetée par nos concitoyens !

Les Français ont les moyens de s’opposer à la politique conduite par Emmanuel Macron, aux fausses promesses, au mépris exprimé par ce Gouvernement et cette majorité envers le peuple : dès le 26 mai nous devons faire du scrutin européen un référendum contre la politique d’Emmanuel Macron.

 [1] Étude relayée notamment par Libération

  

La Gauche Républicaine et Socialiste, totalement solidaire de la mobilisation des enseignants contre la loi Blanquer, soutient les manifestations du 4 avril.

Le ministre prétend mettre en œuvre « l’école de la confiance ». Mais quelle confiance a-t-il dans les enseignants que sa loi met sous tutelle et pression, qu’il infantilise et méprise à longueur de discours, qu’il ne cesse de saouler de « bobards » ?

Les personnels de l’éducation nationale l’ont parfaitement compris : en promouvant le recours à des contractuels, en envoyant devant les classes des étudiants non formés, en remettant en cause, dans le flou le plus total, le statut – et les postes – des directeurs d’écoles, cette loi sape les fondements mêmes de leurs missions et de leur engagement au service des élèves. Elle contribue à fragiliser encore cet enseignement gratuit, public et laïc auquel nous tenons tant. Elle renforce les inégalités entre élèves et établissements – comme le fait par ailleurs une réforme du lycée et du baccalauréat tout aussi contestable. Comme ne le compensent en rien les doublements de classe de CP et de CP1 dont le ministre est si fier et qu’il est pourtant incapable de mettre en œuvre dans les territoires qui en auraient le plus besoin.

La confiance se gagne. C’est de la reprise du dialogue, mais surtout, d’une revalorisation du salaire, du métier, et d’un réel soutien de la hiérarchie aux enseignants qu’elle peut naître. Le ministre aime les études scientifiques : toutes montrent la corrélation entre la réussite des élèves et le salaire des enseignants. Il est temps que notre pays rémunère ses professeurs à hauteur de la considération qu’ils méritent, comme peuvent le faire bon nombre de nos partenaires européens.

La GRS revendique un plan urgent et massif en faveur de l’école publique. Ses parlementaires s’opposeront à la loi Blanquer, notamment lors de son examen au Sénat – et seront aux côtés du corps enseignant pour réclamer le retrait des mesures inquiétantes pour l’avenir de nos enfants et de notre pays que contient ce projet de loi.

Les LR proposent de suspendre le RSA pour les manifestants : halte au bashing anti-pauvres !

Le 28 mars dernier, Arnaud Viala, et 22 autres députés Les Républicains ont déposé une Proposition de loi visant à suspendre le RSA (Revenu de Solidarité Active) aux bénéficiaires s’étant rendus coupables d' »exactions » commises en marge de manifestations. Si la référence au mouvement des Gilets Jaunes n’est pas explicite, la frange droitière des LR profite des évènements récents pour enfiler le costume qu’elle affectionne tant de la droite sécuritaire, soucieuse de ne pas laisser Emmanuel Macron incarner à lui seul le « parti de l’ordre ».

Prise au piège d’un soutien de mauvais aloi aux Gilets Jaunes qui fait fuir les libéraux chez Emmanuel Macron, la droite de Laurent Wauquiez est contrainte à l’esbroufe, comme en témoigne cette proposition fantaisiste, pour tenir les deux bouts de son électorat qui se délite. 

Cette proposition de loi entend donc faire le tri entre les bons et les mauvais pauvres, les bénéficiaires méritants et les bénéficiaires fainéants, violents de surcroît. La droite tombe ici le masque de son soutien contre-nature au mouvement des Gilets Jaunes, révélant qu’à ses yeux celui-ci est avant tout un mouvement d’ « assistés » pour reprendre une terminologie bien connue et laisse volontairement planer le doute d’un amalgame entre manifestants et casseurs. Et d’adopter une position paternaliste dans l’exposé des motifs de la proposition de loi, chargée d’un évident mépris de classe :

« La suppression du RSA pour les personnes reconnues coupables de tels faits permet de leur infliger une sanction lourde, aussi bien matérielle que morale, pouvant les empêcher de recommencer. Cela pourra avoir un effet dissuasif sur certaines personnes, plus tempérées dans leur attitude, leur évitant ainsi de prendre part aux débordements. » 

Cette proposition de loi n’est pas sans rappeler l’initiative du département du Haut Rhin, alors présidé par le LR Eric Straumann, qui proposait l’instauration d’un « bénévolat obligatoire » aux bénéficiaires des minimas sociaux. Bien que personne ne nie que le bénévolat puisse être un levier d’insertion, sa généralisation dans un tel contexte permettait surtout d’utiliser des salariés déguisés sans s’attaquer ni enrayer les causes de la précarité des plus démunis.

La gauche républicaine et socialiste ne peut que s’opposer à cette proposition de loi caricaturale et indigne qui prêterait à sourire si elle n’était pas le triste reflet de ce qu’est la droite « Républicaine » Française.

Nous aspirons à plus de respect envers les citoyens démunis et demandons l’attribution de moyens supplémentaires aux collectivités et associations qui constituent le maillage territorial essentiel pour favoriser l’insertion sociale et professionnelle. L’Egalité n’est pas un mot creux inscrit au fronton de la République mais le coeur de la promesse républicaine faite aux citoyens, ce que réclament à cor et à cri les gilets jaunes depuis plusieurs mois.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.