L’Éducation nationale doit redevenir une véritable priorité nationale

Cette Journée Mondiale des Enseignants est l’occasion pour la Gauche Républicaine et Socialiste de rappeler que l’école de la République connaît une crise sans précédent avec un manque conséquent d’enseignants et une dégradation de leur métier toujours plus alarmante : nombre d’heures de cours ne sont toujours pas remplacées, faute d’enseignants remplaçants.

Cette situation est inacceptable pour un pays qui compte parmi les plus riches du monde. Les salaires des professeurs français sont parmi les plus faibles d’Europe de l’ouest. Une partie des problèmes qui touchent l’école française est liée à cette précarisation grandissante des professionnels de l’Éducation nationale, à qui l’on délègue pourtant de plus en plus de missions – intégration, cohésion nationale, sentiment d’appartenance nationale – autrefois dévolues à d’autres institutions. Nous refusons que l’école devienne une entreprise et l’éducation une marchandise. Voilà qui serait tout bonnement insupportable !

Enfin face à la résurgence de l’obscurantisme, du rejet de la science et des tentations anti-républicaines, nous devons armer l’école et ses acteurs pour qu’elle redevienne un pilier puissant de l’émancipation républicaine : La formation des professeurs à la laïcité est à ce titre essentielle et la diffusion des valeurs de la République chez les jeunes également. Cette dernière ne doit pas être un catéchisme républicain surplombant, mais elle doit se vivre quotidiennement au sein même de l’école. Cet effort constant doit être soutenu par le retour de l’éducation populaire laïque dans nos quartiers, dans nos bourgs et villages, grâce à un engagement massif de la puissance publique.

Pour une École de la République qui retrouve toutes sa puissance et ses lettres de noblesse, ainsi qu’un service public digne de ce nom, la Gauche Républicaine et Socialiste propose, parmi ses mesures phares :

  • Plusieurs milliers de recrutements d’enseignants seront planifiés et un plan de construction et d’amélioration des établissements publics et de leur équipement sera lancé ;
  • Pour y parvenir, nous transformerons le recrutement et la formation des enseignants : remplacer les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation par des Écoles normales du primaire et du secondaire rétablissant deux années pleines de formation (plus professionnalisante), avec un volet laïcité/civisme renforcé, et une réelle formation professionnelle continue tout au long de leur carrière ;
  • Dans le même objectif et pour rétablir une situation intolérable au regard de nos voisins européens, les salaires doivent être augmentés de 30% sur 5 ans et nous mettrons fin définitivement au gel du point d’indice de la fonction publique (les rares et récentes progressions ont été inférieures à l’inflation) ;
  • Nous soutiendrons les personnels de l’Éducation nationale en réduisant la précarité statutaire et salariale des AESH, en renforçant leur formation et leurs effectifs ;
  • Sur la base d’un engagement à servir l’État pendant 10 ans, nous proposons que les étudiants soient faits fonctionnaires et donc rémunérés dès le début de leurs études ;
  • Nous voulons créer des postes d’enseignants spécialisés en surnuméraire et mobiles dans toutes les écoles avec comme objectif un engagement pour 100% d’élèves sachant lire, écrire et compter de leur entrée en 6ème.

Autonomie de la Corse : une boîte de pandore macroniste qui ne résoudra rien !

Le jeudi 28 septembre 2023, Emmanuel Macron a déclaré son ouverture à un renforcement constitutionnel de l’autonomie de la Corse et à une reconnaissance étendue de sa culture « spécifique » et de son insularité.

« La République une et indivisible », premiers mots de notre constitution, sont sur le point d’être enterrés par le Président et son gouvernement. Il s’agit de l’aboutissement ultime du néolibéralisme dont l’objectif avoué est la destruction de l’État providence et de la République sociale, au profit d’une « Europe des régions » où chacun serait autonome, « individué », et surtout appauvri.

La Corse, c’est la France. Il s’agit des départements de France métropolitaine les plus pauvres, et souvent les plus ignorés de la puissance publique concernant les investissements publics. Au regard du statut institutionnel actuel de l’île, la Corse bénéficie déjà d’un très large transfert de compétence ; l’étape suivante ne pourrait donc être qu’une autonomie fiscale et législative qui mettrait fin de fait à la République française en Corse. Or soyons très clairs, le Président de la République cherche depuis des mois un échappatoire pour ne pas avoir à résoudre les problèmes concrets que nos concitoyens rencontrent sur l’Île : on pourrait modifier la Constitution, pour y introduire l’autonomie corse, autant qu’on veut, cela ne touchera pas les « intermédiaires » qui détournent la solidarité nationale et y sont responsables de la vie chère : la TVA sur l’essence est à 13% en Corse et à 20% sur le continent mais les prix restent plus élevés sur l’Île ; la Corse bénéficie d’un régime d’importation franco de port, pour l’alimentation mais quand le kilo de tomate est à 7,54€ à Marseille, quand il est à 10,20€ à Ajaccio ! La Corse n’a pas besoin d’une autonomie inscrite dans la constitution, elle a besoin de volontarisme politique, qualité qui fait défaut à cet exécutif comme aux précédents.

Emmanuel Macron décide de répondre par une mauvaise solution à un problème grave, par paresse et par choix – celui de ne pas toucher aux intérêts économiques privés qui créent cette situation. Il le fait aussi par lâcheté : il n’a pas su faire face aux violences qui ont suivi l’année dernière l’assassinat d’Yvan Colonna en prison, et il n’a pas voulu prendre parti pour l’immense majorité de nos concitoyens corses qui ont exprimé alors leur rejet de la violence. Le fait que, lors de son allocution devant l’Assemblée de Corse, il ait tu le nom du Préfet Érignac pour ne parler que de celui qui a été condamné pour son assassinat est à la fois symptomatique et choquant.

Après les défaillances, l’engrenage

La mise en œuvre d’une autonomie en Corse sera le premier domino à tomber dans une logique de fragilisation de la République. La Bretagne et l’Alsace réclament désormais à leur tour des statuts spécifiques (la Savoie et le Pays-Basque suivront sans doute) qui seront autant de détricotages de la République.

Quelle serait la suite de l’autonomie corse ? L’autonomie de toutes les régions dont l’identité culturelle locale est restée puissante ? La désagrégation à marche forcée de l’universalité de la loi et la transformation de la France en une obscure fédération de grandes régions ? C’était déjà ce que laissait entendre une proposition de résolution du groupe socialiste en juin 2020 en faveur d’une modification de la constitution visant à énoncer de façon limitative les compétences de l’État, celles des collectivités locales devenant la règle pour tous les autres sujets.

Soyons là aussi explicites : si la conquête électorale de la Corse par les partis autonomistes (alliés aux nationalistes) s’explique aussi beaucoup par le rejet d’un ancien système clanique corrompu qui s’était emparé pendant des décennies des partis dits « républicains » dans l’Île, la position du Président du Conseil régional de Bretagne ou celle du Président de la « Collectivité européenne » d’Alsace (et de leurs soutiens respectifs) n’a de valeur que par l’effondrement de tout autre projet politique réel, incitant ces dirigeants locaux à enfourcher les identités régionales pour trouver une justification à leur légitimité. Ces élus proposent l’autonomie dans une fuite en avant pour camoufler l’accumulation des défaillances multiples de la puissance publique.

La pire solution à des graves problèmes

Cette revendication d’une autonomie fiscale et législative de la Corse pourrait d’ailleurs aboutir à une situation complexe qui déborderait les dirigeants autonomistes : il y a fort à parier que la Corse soit alors encore plus en difficulté pour résister aux appétits « économiques » de certains intérêts peu recommandables. La République reste aujourd’hui le meilleur rempart des Corses et de la Corse contre des visées agressives. C’est un risque bien trop grand avec des conséquences bien trop graves.

Nous disons notre conviction que l’autonomie de la Corse ne réglera rien des problèmes que traverse l’île. La puissance publique n’investira pas plus dans des infrastructures dignes, dans la lutte contre la pauvreté ou contre la corruption. La pauvreté ne reculera pas si la loi de la République ne s’applique plus en Corse. Elle ne reculera que si le gouvernement et les représentants légitimes et élus de cette région discutent des moyens financiers et humains à consacrer à la lutte contre l’isolement, l’inflation, la vie chère, qui rongent la Corse et ses habitants. Négocier un véritable contrat de plan renforcé État/Corse qui vise à résoudre les problèmes sociaux, économiques et d’accès aux services publics des habitants est une priorité absolue : le fait que le président de l’exécutif territorial soit autonomiste ne doit en rien constituer un frein à ce travail urgent et nécessaire.

Sauf que ce processus est tellement aux antipodes de ce qu’Emmanuel Macron a l’habitude de faire qu’il préfère brader l’unité de la République. Pour notre part, nous continuerons à défendre l’indivisibilité de la République et l’égalité des citoyens en son sein. Malgré les néolibéraux qui, après s’être attaqués au service public, veulent maintenant brader l’égalité territoriale par lâcheté.

Augustin Belloc (et Frédéric Faravel et Laurent Miermont)

Avortement : le combat pour la liberté continue

« Un enfant quand je veux si je veux ». Tant de chemin semble avoir été parcouru depuis les années 1960, quand le contrôle des naissances n’était pas en place et que les femmes étaient encore prisonnières de l’ordre moral.

Pourtant, nous aurions tort de nous reposer sur ces acquis, car la pression cléricale est plus forte que jamais pour priver les femmes du choix élémentaire de décider quand, comment et avec qui elles souhaitent porter la vie. De la Pologne aux États-Unis, les intégristes se mobilisent en masse pour empêcher les femmes de disposer de leur corps. Les mesures d’austérité sur la santé, les fermetures de cliniques et la désertification médicale sont également autant d’obstacles à cette pratique, pourtant essentielle à l’émancipation de la moitié de l’humanité, tandis que le planning familial se perd dans des polémiques stériles et minoritaires au lieu de se concentrer sur ses missions prioritaires : informer les femmes de leurs droits et possibilités.

Le danger est là. Le droit des femmes à avorter est gravement mis en cause. Le combat féministe pour l’émancipation continue.

Green washing royal

Emmanuel Macron consacre 8 jours de son mandat à l’écologie, entre la réception du roi d’Angleterre et deux matchs de rugby (et nous aimons le rugby !) ce qui permet de juger de ce qu’il entend par «urgence climatique».

Dans les premiers éléments connus du projet de budget pour 2024, il n’y a en réalité qu’une maigre hausse du budget porté à 40 milliards d’Euros pour un «plan» visant à la baisse de 55% des émissions nettes de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990 et une projection de neutralité carbone en 2050.

Mais la règle du saupoudrage, le refus d’un impôt sur les fortunes climatique et d’un prélèvement sur les sur-profits, les cadeaux aux sociétés d’autoroute, l’absence d’engagement pluriannuel du budget vert de la France tout comme l’absence de réforme du marché européen de l’électricité font douter de l’ensemble et, surtout, sans ressource d’importance empêche la mise en place d’un réel plan de transition écologique.

Quelques bons-points sont à noter :

  • Participation au financement des RER métropolitains (mais seulement 600M€ pour 13 projets),
  • hausse du bonus écologique pour les véhicules électriques et leasing,
  • suppression de 75% des chaudières au fuel et de 20% de celles au gaz,
  • quelques rares autres mesures avec 1,5 Milliards € envisagés pour la biodiversité (haies, forêts, eau),
  • soutien à la production locale d’énergie dans les DOM-TOM.

Mais il faut aussi compter avec les annonces présidentielles à la charge financière des collectivités locales et des bailleurs sociaux : RER et TER, rénovation thermique des établissements d’éducation publique et des logements sociaux, … comment feront-elles alors que l’actuel gouvernement a muselé leur capacité d’action par des ponctions budgétaires importantes et des baisses de recettes conséquentes ? Un exemple, dans le bâtiment, le gouvernement projette 2,2 Milliards alors qu’il ne mettra que 600 Millions sur 2 ans ou encore 0,5M€ pour 2000 écoles.

Et comment les ménages pourront financer des rénovations énergétiques performantes alors que l’inflation rogne les budgets ?

Que dire du flou entourant l’usage prévu d’1,6 milliard sur les transports: ferroviaire, maritime, routier ? Entretien ou création (PACA bordeaux Toulouse) ? financé par la SNCF, le gouvernement, les collectivités locales ? Et quel avenir pour le fret ferroviaire ?
Il en est de même sur la question des énergies avec une enveloppe dédiée de 1,8 milliard alors que nous avons l’obligation de développer massivement les énergies renouvelables (géothermie, hydraulique, éolien, solaire, Hydrogène…), ainsi que la filière nucléaire. Espérons ne pas trouver là le paiement du Gaz de Schiste importé à partir du port du Havre. Le compte n’y est pas !

Et ce n’est pas l’instauration d’un nouveau bidule les COP Régionales qui feront l’intervention de l’Etat.

Encore un rendez vous manqué, Macron a macronné dirait un Ukrainien. Il minimise et dépolitise l’écologie tout en vantant les mérites de la bagnole. La droite reste au milieu gué, refusant de s’engager dans un programme opérationnel pour une transition climatique et écologique républicaine mais pouvait-il en être autrement ?

Haut-Karabagh : épuration ethnique en cours dans l’indifférence

Sur le front du Caucase, la chute de Stepanakert, capitale du Haut-Karabagh, n’est plus qu’une question de jours, voire d’heures.

Les négociations en cours piétinent déjà le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et vont malheureusement se traduire par une épuration ethnique à peine voilée, qui a déjà commencé en soumettant la population civile à une logique de famine.

Le nationalisme revanchard azéri, récemment mâtiné de fantasmagories néo-ottomanes par son allié turc, va s’abattre sur la République arménienne. Il est implicitement validé par l’OTAN et la commission européenne qui ne font concrètement rien pour les aider. Le régime d’Erdogan, animé par une idéologie panturque qui avait presque disparue avec Enver Pacha, rêve d’« unifier » les peuples turcophones en écrasant les Kurdes et les Arméniens sur son passage.

Il a encouragé l’Azerbaïdjan à relancer ce conflit vieux de 40 ans. Recep Tayip Erdogan et Ilham Aliyev ont très simplement exploité la faille ouverte par Vladimir Poutine, qui avait publiquement lâché l’Arménie pour cause de rapprochement avec les Etats-Unis d’Amérique. Sans le “go” implicite de Moscou, Aliyev n’aurait jamais osé lancer son blocus puis son offensive. L’Union Européenne dans cette période s’est déshonorée en vendant sa morale pour des barils de pétrole azéris.

La France a réagi avec courage. Nous avons été le premier État à condamner l’invasion et notre diplomatie alerte depuis plusieurs mois sur les risques qui pèsent sur cette région. Si nous ne soutenons pas l’Arménie, nous nous dirigeons vers un drame encore plus grand que celui en cours dans l’Artsakh.

Soutien à la grève des fonctionnaires de justice

communiqué de presse du jeudi 21 septembre 2023

La GRS soutient le mouvement de grève des #greffiers et autres fonctionnaires de justice.

Elle appelle solennellement le gouvernement à revaloriser, comme exigé par leurs organisations syndicales unanimes, les traitements de ces fonctionnaires essentiels au fonctionnement de la justice.

Il y a 50 ans, on assassinait impunément la démocratie

L’Histoire est à nous, c’est le peuple qui la fait”. Ces paroles prononcées par Salvador Allende, premier président socialiste du Chili, lors du coup d’Etat perpétré à son encontre par Augusto Pinochet le 11 septembre 1973 trouvent aujourd’hui un écho particulier. En effet, 50 ans plus tard, c’est sous l’impulsion d’un nouveau président de gauche soucieux de faire toute la lumière sur les crimes commis sous la dictature chilienne que se tient la commémoration de cet événement qui a profondément marqué l’histoire de ce pays et plus globalement, de l’ensemble des mouvements progressistes à l’échelle internationale. Afin de bien comprendre un tel écho, revenons brièvement sur ce qu’incarnait le président déchu ce jour-là.

L’espoir

Le 4 septembre 1970, Salvador Allende remporte l’élection présidentielle chilienne avec le soutien de l’Unité Populaire, une large coalition de gauche, devenant ainsi le premier dirigeant ouvertement marxiste à accéder au pouvoir par la voie démocratique au sein du continent sud-américain. S’il se distingue ainsi de la stratégie prônée par d’autres gouvernements de la région, tels que Cuba qui estime que seule la lutte armée peut permettre l’avènement du socialisme, il n’en reste pas moins porteur d’un ambitieux projet de transformation sociale, comme en témoigne la nationalisation, suite à son arrivée au pouvoir, de près de 90% des banques, ainsi que de la plupart des activités économiques stratégiques du pays telles que l’extraction du cuivre, en vue de réinvestir ces revenus dans des programmes de redistribution sociale.

En pleine guerre froide, Allende prouve ainsi que socialisme et démocratie ne sont pas incompatibles, ce qui fait de lui une référence pour nombre de partis de gauche désireux d’incarner une troisième voie à l’échelle internationale.

La froide préparation du coup d’Etat

Or, les Etats-Unis étant particulièrement préoccupés, depuis la révolution cubaine survenue en 1959, à l’idée de voir se multiplier en Amérique du sud des régimes susceptibles d’entretenir une certaine proximité, ne serait-ce qu’idéologique, avec l’ennemi soviétique, il n’en faut pas plus pour que le président étasunien Richard Nixon affirme que : “Nous ne devons pas laisser l’Amérique latine penser qu’elle peut prendre ce chemin sans en subir les conséquences”. Tandis que la CIA finance massivement le journal d’opposition El Mercurio, Washington va alors arroser les opposants d’Allende en vue de les inciter à “faire crier l’économie chilienne”, pour reprendre là encore les termes de Nixon. L’idée étant, à grand renfort de fake news et de sabotages d’infrastructures stratégiques à l’initiative notamment du groupe de droite radicale Patria y Libertad, de créer un climat suffisamment insécuritaire en vue de justifier une intervention militaire destinée à rétablir l’ordre.

Si, dans ce contexte, Allende tente d’opérer un rapprochement avec le parti démocrate-chrétien, l’une des principales forces politiques d’opposition, lui proposant notamment d’intégrer certains de ses membres à son administration quitte à revenir sur certaines mesures de nationalisation, cette stratégie échoue. Cela peut s’expliquer par les divisions importantes qui traversent l’Unité Populaire à ce sujet. En effet, si les communistes voient d’un bon œil cette tentative d’apaisement de la polarisation politique exacerbée et se veulent intransigeants vis-à-vis de la défense de la stratégie légaliste adoptée par Allende face aux partisans de la lutte armée, son propre parti, le Parti Socialiste chilien, s’oppose à ce qu’il qualifie de compromission avec la bourgeoisie. Il est notamment rejoint en ce sens par le Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), qui appelle ouvertement à prendre les armes pour défendre le gouvernement face à ces tentatives de déstabilisation.

Cependant, plus que ces fractures internes à la gauche, c’est surtout la volonté assumée par une part significative de l’opposition de profiter d’une rupture de l’ordre constitutionnel afin de rompre par là-même avec le modèle économique adopté depuis les années 1950 sous l’impulsion de la Commission Économique pour l’Amérique latine (CEPAL), qui prône un processus d’industrialisation encadré de manière significative par l’Etat en vue de permettre aux économies latino-américaines de sortir de leur dépendance à l’exportation de matières premières non renouvelables, une dynamique renforcée par Allende.

Dictature et néolibéralisme

C’est ainsi qu’en amont du coup d’État, les « Chicago Boys », un groupe d’économistes formés au sein de l’École de Chicago qui constitue alors le laboratoire de la pensée néolibérale, rédigent un rapport intitulé El Ladrillo censé servir de feuille de route à un gouvernement alternatif à celui d’Allende. Ce manifeste, imprégné par cette idéologie selon laquelle l’État doit se désengager au maximum du marché économique, afin de laisser libre cours à l’initiative individuelle perçue comme la condition d’une gestion adéquate de l’économie, est alors appliqué à la lettre par le régime militaire qui s’installe à la suite du coup d’État du 11 septembre, faisant du Chili l’un des principaux laboratoires du néolibéralisme. Cela conduit à une réduction drastique des dépenses publiques faisant notamment exploser la part de la population chilienne vivant sous le seuil de pauvreté, qui s’élève à près de 40% à la sortie de la dictature.

Une donnée qui traduit le fait que le prétendu « miracle économique chilien » ne l’est que pour une infime minorité, qui échappe par ailleurs à la répression massive opérée par ce régime dont le bilan fait état de près de 30.000 prisonniers politiques et 3.065 morts victimes de la doctrine de guerre subversive qui part du postulat que tout chilien est susceptible de chercher à déstabiliser le régime et qu’il est donc nécessaire d’avoir recours à toutes les mesures de répression et torture susceptibles de court-circuiter ces éventuelles oppositions internes. Une logique édifiante qui rend indécent le postulat de Milton Friedman, l’un des pères de l’idéologie néolibérale, selon lequel « le capitalisme est une condition nécessaire à la liberté politique ».

Difficile et incomplète transition démocratique

Si le Chili sort finalement de la dictature en 1990, l’héritage du régime pinochetiste reste on ne peut plus prégnant à l’heure actuelle. Cela s’explique par le fait que les forces politiques qui impulsent cette transition démocratique ne remettent pas en cause la Constitution adoptée en 1980 par souci d’assurer une cohésion nationale susceptible de pacifier la société chilienne. Cependant, un tel consensus autour d’un ne peut émerger qu’à condition de réduire les inégalités économiques qui fracturent la société à la sortie de la dictature.

Or, dans la mesure où un certain nombre de principes néolibéraux ont été intégrés au texte constitutionnel adopté sous Pinochet, à l’image de l’interdiction de toute nationalisation économique qui limite considérablement les marges de manœuvre dont dispose tout gouvernement en vue de s’appuyer sur les revenus issus des secteurs économiques les plus stratégiques du pays pour les réinvestir dans des programmes de redistribution sociale, il apparaît indispensable de rompre avec cette Constitution pour refermer définitivement la brèche creusée par la dictature au sein de la population chilienne.

Or, si 78,31% des Chiliens se déclarent favorables à un changement de Constitution lors du référendum organisé en octobre 2020 à la suite de mobilisations massives visant à dénoncer la perpétuation des logiques économiques et sociales issues de l’ère Pinochet, le texte constitutionnel rédigé par l’Assemblée Constituante élue en conséquence est finalement rejeté par près de 62% de la population 2 ans plus tard.

Cette résilience du pinochetisme se voit par la suite confirmée par les élections organisées dans la foulée de ce référendum en vue de désigner les membres de la nouvelle Assemblée Constituante chargée de proposer un nouveau texte constitutionnel à soumettre une nouvelle fois au suffrage populaire au mois de décembre prochain. Il se trouve que c’est le Parti Républicain, formation de droite radicale ouvertement nostalgique du régime de Pinochet, qui remporte ce scrutin au mois de mai 2023, obtenant 23 élus sur 51, soit une majorité absolue des sièges au sein de cette instance. Autrement dit, l’institution chargée de rédiger un nouveau texte constitutionnel est paradoxalement dominée par une force politique ouvertement favorable au maintien du texte en vigueur.

Le Chili n’est pas sorti d’affaire

Un coup d’arrêt à un processus constitutionnel pourtant soutenu activement par le président Gabriel Boric, qui avait rassemblé une majorité de suffrages autour d’un projet de transformation sociale de grande ampleur à l’occasion du scrutin présidentiel qui s’est tenu en décembre 2021, soit moins d’un an avant le rejet de la nouvelle Constitution. Comment expliquer un tel revirement de l’opinion publique en si peu de temps ?

L’une des explications peut résider dans l’impopularité croissante de Gabriel Boric dont l’action est jugée par une part significative de la population comme n’étant pas à la hauteur des importants espoirs de changement suscités par son élection. Dans ce contexte, le scrutin référendaire, puis l’élection à l’Assemblée Constituante qui a suivi, ont pu cristalliser ces désillusions. Et ce, alors que paradoxalement, celles-ci s’expliquent justement par le fait que les marges de manœuvre de ce gouvernement sont limitées de manière significative par ce cadre constitutionnel, ainsi que par la composition du Parlement, dominé par la coalition de droite Chile Vamos qui y dispose de 75 sièges au total – contre seulement 42 pour la majorité gouvernementale –, ce qui représente notamment une entrave à la volonté de Boric de faire adopter une réforme destinée à accroître l’imposition du patrimoine.

Cependant, un autre élément d’importance est le fait que, contrairement au référendum de 2020, le vote sur le nouveau texte constitutionnel proposé l’année dernière était obligatoire. Au vu du fort rejet suscité par cette hausse de la participation, force est de constater qu’une forme de nostalgie du pinochetisme reste encore présente au sein de la société chilienne. Nostalgie alimentée notamment par un discours actuellement martelé par la droite, et en particulier le Parti Républicain, selon lequel c’est en réalité la radicalité du projet porté par Allende qui a précipité et rendu nécessaire ce coup d’État. Si ce discours est infondé d’un point de vue historique, il a suscité une crainte de voir un processus constitutionnel présenté comme étant trop radical aggraver les fractures sociales, avant de venir alimenter la campagne menée par le Parti Républicain à l’occasion du scrutin suivant, centrée autour de la nécessité de garantir la sécurité de la population, de sorte à mieux occulter son absence de propositions relatives à la rédaction d’un nouveau texte constitutionnel. Si ce type de discours ne détonne pas du côté droit de l’échiquier politique, il est en revanche frappant de constater que ces débats se retrouvent au sein même de la coalition gouvernementale.

En effet, si Boric a fait du devoir de mémoire et de réparation des crimes commis sous la dictature l’une des priorités de son projet de rupture avec l’intégralité de l’héritage pinochetiste, ses proches se déchirent autour de cette question. En témoigne la démission, ce mercredi 5 juillet, de Patricio Fernandez, son conseiller spécial pour les commémorations du 50e anniversaire du coup d’État, qui a suscité l’ire de ses partenaires communistes après avoir affirmé, dans un entretien : « L’Histoire (…), les historiens, les politologues (…) pourront continuer à discuter sur les raisons du coup d’État ».

Cette incapacité à aboutir à un consensus autour de la qualification et condamnation du coup d’État traduit ainsi une difficulté persistante à enterrer définitivement Pinochet.

Vincent Arpoulet

La pire rentrée depuis des décennies

Voici deux jours que les élèves des écoles maternelles et élémentaires ont repris le chemin des classes ; les collégiens et les lycéens ont suivi. Jamais depuis près de 40 ans, nous n’avons connu une rentrée scolaire dans des conditions également dégradées. Non seulement il manque d’enseignants dans le primaire comme dans le secondaire, mais la « nécessité » des recrutements en catastrophe – pour boucher les trous béants dans les effectifs générés par le laisser aller gouvernemental – a conduit à un effondrement des exigences pédagogiques à l’égard de nombreux contractuels débutants qui vont arriver devant une classe, sans bagage et sans expérience. Parallèlement, leurs collègues (qu’ils sortent du concours ou soient en poste depuis des années) désespèrent de leurs écoles.

Les médias peuvent tourner depuis ce matin sur la grève du lycée Maurice-Utrillo de Stains contre la « politique islamophobe » du gouvernement – ​​​​il est vrai que le discours assumé d’une partie des enseignants engagés (égarés ?) dans ce mouvement est totalement à contre-courant des 80% des enseignants satisfaits de la réaffirmation du sanctuaire scolaire face à l’intrusion du religieux – mais en réalité, dans ce lycée REP+, sur une des communes de France les plus en difficulté, les motivations profondes de toute la communauté éducative de l’établissement sont sur l’essentiel : baisse de la dotation horaire au sein de l’établissement, augmentation du nombre d’élèves dans les classes de 2nde pro (elles passent de 24 à 30 élèves), suppression d’un poste de CPE… de quoi massacrer le quotidien scolaire.

Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron peut bien gloser chez “Hugo décrypte” sur le bien fondé d’une expérimentation de l’uniforme à l’école, on voit difficilement en quoi cela pourrait répondre aux enjeux du service public d’éducation nationale , lui redonner les moyens de faire des élèves des citoyens émancipés, pourvus de l’esprit et des compétences nécessaires pour conduire leur vie hors de tout déterminisme social. 
Le pire est sans doute que nous ferons prochainement un édito du même type sur tous les services publics qui sont au contact quotidien de nos concitoyens. Nous avons besoin d’une mobilisation nationale ! 
En septembre 2021, la GRS avait adopté son programme; une partie fournie sur l’éducation lui était consacrée. On ne peut (malheureusement) en retirer aucune ligne, tout reste à faire !

  • Nouveau découpage des secteurs en fonction de la mixité avec une carte scolaire contraignante et sans dérogation possible ;
  • Pondérer les dotations des écoles privées en fonction de leur engagement dans les politiques de mixité ;
  • Instauration et suivi d’une péréquation financière à l’échelle départementale ;
  • Cibler le parc scolaire à rénover avec des grands plans nationaux visant à établir l’égalité des conditions d’enseignement ;
  • Augmenter les salaires mensuels de 30% sur 5 ans ;
  • Améliorer le recrutement et la formation des enseignants : remplacer les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation par des Écoles normales du primaire et du secondaire rétablissant deux années pleines de formation ;
  • Soutenir les personnels de l’Éducation nationale en impliquant la précarité statutaire et salariale des AESH, en renforçant leur formation et leurs effectifs ;
  • Sur la base d’un engagement à servir l’État pendant 10 ans, les étudiants seraient faits fonctionnaires et donc rémunérés dès le début de leurs études ;
  • Création de postes d’enseignants spécialisés en surnuméraire et mobiles dans toutes les écoles et diminution du nombre d’élèves par classe […].

La lutte contre la pauvreté n’a pas vu les effets du “ruissellement”

La rentrée est marquée par l’alarme sur le front de la pauvreté et de la faim. Nous n’engagerons pas la polémique sur les dons de Bernard Arnault et sur l’usage de ce que l’on peut voir comme son “argent de poche” : face à l’urgence, un don est un don, d’autant qu’il ne bénéficiera pas d’exonération fiscale. Ce qui est en cause, ce n’est pas la bonne volonté individuelle de tout citoyen, qu’il soit modeste ou ultra privilégié, mais le caractère profondément inégalitaire de notre mode de développement et les limites, voire les impasses, des politiques publiques. Car les difficultés vitales exprimées par les Les Restos du Cœur, mais aussi l’ensemble des organisations caritatives comme le Secours populaire ou Secours Catholique – Caritas France, marquent en réalité un triple échec des gouvernements français et de leurs politiques néolibérales croissantes.

1️⃣ L’échec de déléguer aux associations et aux collectivités la « gestion » de la pauvreté et de la faim… comme c’était pratique de demander à des réflexes de “charité chrétienne” améliorée (qu’importe la religion ici) pour camoufler la misère et faire édredon tout en se défaussant de ses responsabilités et en n’assumant plus vraiment le rôle de la République sociale ! Le constat d’une augmentation des besoins, annoncé depuis longtemps par une augmentation du nombre de pauvres, devraient mobiliser tout responsable politique à trouver des solutions pour en traiter la cause (inflation, chômage, problème de mobilité et de garde d’enfants, inégalités territoriales…), or à l’issue de la prise de parole du président des Resto du cœur c’est un parapluie communicationnel du gouvernement et des dons de nos concitoyens fortunes qui sont arrivés et ont répondu à la conséquences plutôt qu à la cause.

2️⃣ L’échec de sa stratégie de réduire les crédits pour la solidarité… dans une république on ne fait pas d’économies sur le malheur du monde ! Cette stratégie des baisses de crédits successives sur les politiques de solidarité s’inscrit dans la droite ligne de la pensée “du pognon de dingue”.

3️⃣ L’échec annoncé, enfin, des politiques indignes de “retour à l’emploi” par la logique de punition (hein parce que pour Sarkozy, Hollande, Macron et Le Pen, finalement les chômeurs et les pauvres sont des fainéants). La stigmatisation croissant des personnes sans emploi, les radiations de pôle emploi, le nouveau calcul des indemnités ne pouvaient que conduire à la catastrophe que nous vivons aujourd’hui, notamment en période d inflation. : la « baisse du chômage » devait faire reculer la pauvreté ? c’est surtout le nombre des Travailleurs Pauvres et chômeurs pauvres qui augmente… Le gouvernement se plaint souvent de trop en faire pour les pauvres pourtant ils sont toujours aussi pauvres et certains les rejoignent. L’inflation des prix alimentaires et de l’énergie fait le reste : alors que le prétexte de “la crise” – crise de la reprise trop rapide de l’activité après la “crise pandémique”, crise de la guerre en Ukraine … – est un prétexte abusif, alors qu’il a été démontré que les grands groupes abusent à tort et à travers de ce prétexte pour élargir leurs marges, l’exécutif est ici bien silencieux et immobile.

C’est une question de priorité : nous n’avons visiblement pas les mêmes.

Frédéric Faravel et Caroline Dugué

Fraude fiscale à General Electric : l’enquête avance… La loi doit maintenant évoluer pour donner aux représentants syndicaux les moyens de prévenir les dérives

Pour la deuxième fois en quelques mois, les locaux de General Electric (GE) à Belfort et dans l’usine voisine de Bourgogne ont été à nouveau perquisitionné, ce mardi 29 août, à la demande du Parquet national financier (PNF) concernant des “soupçons” de fraude fiscale à l’encontre de la multinationale américaine.

Après plusieurs enquêtes de la presse, plusieurs droits d’alertes économiques et de nombreuses expertises depuis 2018 sans effet sur la politique fiscale du groupe GE, le CSE et les organisations syndicales CFE-CGC et SUD avaient porté plainte contre X auprès du PNF, pour blanchiment de fraude fiscale, abus de confiance, faux et usage de faux et recel aggravé, le 31 mai 2022. Ils ont largement nourri le PNF en documents et éléments d’appréciation et ce dernier a réagi rapidement. Cela démontre s’il en était encore besoin qu’il est indispensable que la loi obligent à informer en détail les représentants syndicaux dans les entreprises sur la réalité fiscale – en particulier prix de transfert – non seulement pour défendre les intérêts des salariés mais aussi, on le voit ici, pour défendre l’intérêt national.

Il faut ici décrypter le montage élaboré par GE au regard des éléments qui nous sont connus. Fin 2015, GE a en effet transféré les responsabilités commerciales vers General Electric Switzerland GmbH (GES) domiciliée en Suisse. L’usine de Belfort, qui aurait dû être le siège mondial des activités de turbines, n’est plus un « fabricant » mais une « unité de fabrication » aux ordres de GES, qui l’a maintenue dans une situation de déficit artificiel. Ce déficit artificiel a servi de prétexte à GES pour imposer la modération salariale, la baisse des investissements en R&D et production, les délocalisations d’activités (Inde, Hongrie, USA…), ainsi qu’un PSE de 792 emplois en 2019, rendant le site incapable de faire face au rebond d’activité qui suivit et qui avait annoncé par les représentants syndicaux.

Ce montage fait suite à la conclusion d’un accord fiscal entre GE et le canton d’Argovie en Suisse, qui aura fait économiser 3 milliards de dollars de charges fiscales à GE sur 5 ans et de rendre profitable pour GE le mauvais accord autour de la reprise partielle d’ALSTOM. Les pouvoirs publics le savaient : représentants des salariés et élus n’ont cesser de dénoncer ces méthodes.

GE a développé une stratégie de captation des profits de la vente de ses produits made in France. Par intégration fiscale sur le sol français, le déficit artificiel du site belfortain a aussi permis de compenser les bénéfices de l’entité Healthcare à Buc en région parisienne : GE n’a pas payé d’impôt sur les sociétés en France depuis plus de 10 ans, accumulant plus de 2 milliards d’euros de déficit fiscal reportable.

Ces pratiques répandues de nombreuses multinationales grèvent lourdement le budget de l’État et des collectivités territoriales, menaçant nos services publics et notre modèle social. De 2006 à 2019, les recettes liées à l’impôt sur les sociétés ont baissé de 40%.

La manœuvre fiscale de GE s’inscrit donc dans une stratégie de long terme qui l’a vu trahir ses engagements à l’égard de la puissance publique française et des salariés, avec pour le moins une grave forme de naïveté, voire de complaisance, de la part des dirigeants français. Il reviendra au PNF d’en faire la démonstration et d’en tirer les conclusions.

La Gauche Républicaine et Socialiste espère que la procédure ne dure pas trop comme cela a été trop souvent le cas dans le passé. Elle affirme surtout la nécessité, dans le cadre de l’examen du projet de loi “partage de la valeur” (transposition de l’Accord National Interprofessionnel de février 2023, en pleine navette entre l’Assemblée Nationale et le Sénat), de permettre de recalculer, en cas de fraude fiscale, la part de la richesse produite par l’entreprise qui doit revenir aux salariés et d’inscrire une obligation transmettre annuellement à leurs représentants syndicaux les prix de transfert.

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