Réforme des Retraites : la droite nous sort le même discours depuis plus de 150 ans !

Anthony Gratacos, porte parle de la GRS et conseiller départemental de Seine-et-Marne, intervenait jeudi 2 mars 2023 dans les Salons de Blossac à Poitiers aux côtés de Rachel KEKE, députée LFI du Val-de-Marne, Ian Brossat, adjoint au Maire de Paris et porte-parole du PCF, Philippe Brun, député PS de l’Eure, Sophie Taillé-Polian, députée Génération.s du Val-de-Marne, et Lisa Belluco, députée EELV de la Vienne, et Pauline Salingue, porte parole du NPA, dans un meeting de mobilisation contre la réforme des retraites d’Emmanuel Macron.

L’occasion de rappeler que la droite – sous toute ses formes – a toujours essayé d’expliquer à la société que le progrès était impossible, que les régression étaient inévitables : c’est faux, notre histoire le prouve, notre système fonctionne, il n’a pas besoin d’être sacrifié au Moloch du Capital.

Salon de l’Agriculture, quel avenir pour l’agriculture ?

L’agriculture française doit s’adapter aux nouvelles conditions de production imposées par le changement climatique et par l’évolution de nos habitudes de consommation. Elle doit aussi assurer le renouvellement des générations d’exploitants et un revenu décent à leur famille.

Le monde rural et paysan ne peut donc pas se contenter des « rustines » présentées par Macron à l’ouverture du Salon de l’Agriculture.

La politique d’aménagement du territoire doit être relancée afin de permettre aux familles de vivre et de travailler dans nos campagnes. Les aides européennes ou nationales doivent être réformées afin de satisfaire les besoins de toute l’agriculture française, qui n’est pas seulement composée de grands céréaliers et d’éleveurs de porcins ou d’ovins empilés dans des fermes-usines. Notre agriculture est en effet infiniment variée et diverse, mais la PAC n’apporte que peu de soutien à bon nombre de ses filières, aujourd’hui menacées, comme les cultures méridionales ou de moyenne montagne, ainsi que les productions fromagère et viticole. Enfin, il est indispensable d’intégrer systématiquement l’agriculture biologique dans les projets alimentaires territoriaux.

Sur cet aspect majeur du bio, gardons à l’esprit les sévères conclusions de la Cour des comptes, dressées dans un rapport de juin 2022 : “l’Agence bio, principal opérateur de l’État pour la filière bio en France, ne dispose pas de moyens à la hauteur de ses missions, en particulier pour la communication.” Au-delà du volet com’, la Cour juge que “la politique de soutien à l’agriculture biologique reste insuffisante“.

À rebours de ces constats, le Gouvernement persiste dans sa politique de réduction des aides au maintien de l’agriculture biologique, alors que ce mode de production alimentaire est sans contestation possible le plus performant sur les plans sanitaire et environnemental. D’autant que les prospectives nationales et européennes montrent que généraliser l’agriculture biologique est possible et souhaitable, y compris du point pour restaurer notre souveraineté alimentaire. Cela nécessitera des mesures d’ajustement volontaristes et fortes, à la fois pour atténuer les effets à court terme sur les rendements ; et pour permettre aux consommateurs les plus défavorisés d’accéder au bio. Aujourd’hui, un consommateur français disposant d’un revenu médian (environ 1800€ net par mois) n’a pas les moyens de changer radicalement ses habitudes alimentaires.

La politique des revenus doit être conjuguée avec des mesures d’accompagnement spécifiques pour résorber ce fossé entre ceux qui peuvent se permettre de manger bio et ceux qui ne le peuvent pas. Rappelons que le budget moyen des ménages consacré à l’alimentation est d’environ 16% de leur revenu. Passer au bio intégral pourrait faire monter ce taux à 25%. Il faudra accorder à tous la possibilité de bien manger sans se ruiner.

La France s’est fixée une trajectoire d’augmentation de ses surfaces en bio (25 % en 2030, contre seulement 10 % aujourd’hui) et d’augmentation des produits bio dans la restauration collective (objectif 2022 : 20%, et nous n’en sommes qu’à… 6 %).

Mais les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) contenus dans la loi pour l’Avenir de l’Agriculture, supposés « relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en soutenant l’installation d’agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines », oublient souvent d’associer les producteurs bio locaux ; et négligent toujours la protection de leurs ressources en eau. Or « quand la terre a soif, le monde a faim », écrit Erik Orsenna.

Pour gérer le plus intelligemment possible les déséquilibres présents et à venir de la ressource en eau, la planification est une nécessité vitale. Elle devra prévoir des régulations pour optimiser l’utilisation des eaux usées, ré-infiltrer les nappes, rénover les zones humides, relever les barrages, capter les eaux de ruissellement (particulièrement dans le bassin méditerranéen) et soutenir la recherche pour de futurs plants moins consommateurs d’eau. Parmi ces urgences, la rénovation complète des systèmes d’acheminement nous paraît prioritaire, car à ce jour, les fuites de canalisations laissent échapper plus de 20% de l’eau potable et d’irrigation.

Les enjeux de l’agriculture régionale et française sont vitaux pour les territoires, les citoyens, les professionnels et les générations futures, arrêtons de macroner et agissons vraiment !

Réforme des Retraites : ce n’est pas seulement un projet anti-social que nous rejetons, mais un choix de société que nous défendons !

Emmanuel Maurel, animateur national de la Gauche Républicaine et Socialiste et député européen, intervenait mardi 28 février 2023 à Grenoble dans la Halle Clemenceau lors d’un meeting organisé par la CGT de l’Isère avec de très nombreux intervenants syndicaux, universitaires et politiques : Nicolas Benoît et Élisa Balestrieri (CGT Isère), Catherine Perret (secrétaire confédérale de la CGT), Annie Jolivet (économiste, CNAM, IRES), Mickaël Zemmour (économiste, université Panthéon Sorbonne, IEPP), Guillaume Lissy (maire PS de Seyssinet-Pariset), Élisa Martin (députée LFI de l’Isère), Amandine Demore (conseillère départementale PCF de l’Isère et adjointe au Maire d’Echirolles), Marie Coiffard (EELV Grenoble)…

Il a insisté sur l’invraisemblable choix des priorités du gouvernement Macron : au moment où la crise de l’énergie, l’inflation ou encore la guerre en Ukraine pèsent sur nos concitoyens, après deux années de crise sanitaire qui a mis en lumière la détresse des hôpitaux, que le manque de soutien des services publics accroit la fracture sociale et territoriale, était-ce bien le moment d’engager une réforme des retraites (abstraction faite de son contenu anti-social) ? La priorité était-elle d’allonger la durée de travail et de condamner les plus fragiles de travailleurs à mourir au travail ? Voilà qui en dit long sur la mentalité des membres de l’exécutif.
Pour eux, la répartition des richesses, le partage ou la solidarité entre les travailleurs et entre générations est insupportable : or nous ne voulons pas de cette société qu’ils nous imposent où l’argent seraient la mesure de toute chose ! Ce monde où le capital est systématiquement privilégié sur le travail est à l’opposé de nos principes : les mobilisations sociales ne sont pas seulement l’expression du refus d’une contre réforme ou d’un projet de loi, mais aussi et surtout l’affirmation d’un choix de société.

Emmanuel Maurel a rappelé qu’une des tâches de ce mouvement est aussi de rétablir les faits, car le gouvernement pour justifier ses choix antisociaux travestit la réalité : il n’est pas besoin de sauver notre système de retraites car il n’est pas en danger – en ce moment, il n’est même pas déficitaire et les déficits annoncés pour les 25 prochaines années (sur la base de projections particulièrement pessimistes et malthusiennes, notamment pour l’emploi dans la fonction publique et la rémunération de ses agents) sont parfaitement soutenables, avant un retour à l’équilibre. Les comparaisons européennes sur lesquelles ils s’appuient nous montrent bien le danger qui nous guettent : la Suède voit se multiplier le nombre de septuagénaires retournant au travail pour compléter des pensions de misère, qui sont la conséquences d’une réforme qu’Emmanuel Macron nous présente comme un modèle. Le “bon sens” d’Emmanuel Macron n’est qu’une mauvaise direction !

La détermination du mouvement social ne faiblit pas grâce à une unité syndicale sans faille : nous nous battons pour l’avenir. Nous continuerons les mobilisations le 7 mars, le 8 mars et au-delà… et nous préparons de nouvelles conquêtes et les prochains combats.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.