En 2019 le Ministre Blanquer perturbe le BAC, en 2020 il le supprime ?

Alors que la BAC 2019 débutait ce lundi avec l’épreuve de philosophie, les enseignants étaient appelés à se mobiliser sur le territoire national afin de défendre le caractère républicain du BAC en gardant un véritable cadrage national dans la loi face aux risques que font peser les projets de réformes Blanquer du Lycée. Le comptage farfelu des grévistes par Blanquer ne suffira pas à masquer la profondeur du problème.

Les enseignants et leurs syndicats ainsi que de nombreux acteurs de la communauté éducative tirent depuis des mois la sonnette d’alarme et ont demandé à plusieurs reprises au Ministre de l’Éducation d’ouvrir une véritable concertation autour de la réforme du BAC. Malgré ces demandes réitérées et les votes défavorables du Conseil Supérieur de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a fait le choix du passage en force en refusant toute discussion avec les organisations représentatives pourtant demandeuses d’un véritable dialogue et d’avancées pour améliorer l’épreuve nationale du baccalauréat.      

La Gauche Républicaine et Socialiste soutient les enseignants, dont les conditions de travail se sont déjà amplement dégradées, dans leur légitime exigence d’un véritable BAC républicain garant de l’égalité de tous les élèves de France sans distinctions ni discriminations sociales ou territoriales. Ce sont ces principes qui doivent guider la réouverture immédiate du dialogue par le gouvernement afin d’œuvrer à la réussite de tous les enfants de la République lors des épreuves du BAC cette année et pour l’avenir.

En Haute Garonne, la GRS est lancée !

Jeudi dernier, le Comité d’Animation Départemental de Haute Garonne faisait sa réunion constitutive. Sur les terres de Jean Jaurès, dont la Gauche Républicaine et Socialiste fait sienne l’héritage politique et intellectuel, nos camarades se sont retrouvés pour échanger sur la situation politique et dresser un plan d’action pour les mois à venir.

En Haute Garonne la campagne pour le référendum sur la question d’ADP aura, à n’en pas douter, un parfum de revanche alors que la privatisation de l’aéroport de Toulouse, décidée par la « loi Macron » en 2015 tourne au fiasco complet. 

De la même manière, la campagne municipale de Toulouse s’annonce décisive afin de ne pas laisser la ville à une droite macron-compatible un mandat de plus.

D’importantes échéances sont devant nous dans les mois à venir, la Gauche Républicaine et Socialiste est au travail partout.  

Privatisation d’ADP : la campagne de signatures pour le référendum est lancée !

Depuis le débat autour du projet de loi PACTE jusqu’à son adoption à l’assemblée Nationale la GRS s’est fortement mobilisée sur le terrain, dans les journaux et au Parlement pour s’opposer à la privatisation du Groupe ADP.        

Emmanuel Macron et son gouvernement sont passés à marche forcée et la loi a été adoptée par le Parlement le 11 avril dernier. Cela signifie que le Gouvernement d’Édouard Philippe a désormais la possibilité de brader un symbole de notre souveraineté à des intérêts privés.

Heureusement, la bataille n’est pas finie et tout commence ! Près de 250 députés et sénateurs issus des forces républicaines de l’opposition ont initié en avril dernier une procédure législative sans précédent sous la Ve République :  un référendum d’initiative partagée (RIP). Ce processus démocratique inédit, qui commence officiellement ce 13 juin, s’adresse à l’ensemble des citoyens français.     

Nous devons être en 9 mois plus de 4,71 millions de français à signer sur un site officiel dédié afin qu’un référendum sur le sujet soit organisé et que nous puissions pour protéger le service public d’Aéroports de Paris. Dans nos villes, villages, quartiers ou sur les réseaux sociaux nous devons mener et amplifier cette belle campagne unitaire notamment avec nos partenaires de toute la gauche.  


Objectifs politiques majeurs : obtenir ce référendum pour notre souveraineté et emporter une victoire contre la politique libérale du gouvernement !           

Pour signer, cliquez ci-dessous ou alors rendez-vous directement dans votre mairie.  A vos signatures camarades !

Politique générale : Le Gouvernement maintient le cap … à droite toute !

Devant la représentation nationale Edouard Philippe a livré un discours poussif et technocratique qui, au-delà de l’esbroufe, ne vise qu’à mener à son terme le détricotage des fondamentaux de notre République pour lui préférer le social-libéralisme bon teint à l’anglo-saxonne.

“Justice sociale” ; “écologie” ; “services publics” ; “démocratie”… Les mots utilisés sont malmenés, dévoyés pour servir de paravent à une orientation politique bien ancrée à droite.

Si l’écologie y a tenu une bonne place ce n’est pas tant pour mener une transformation profonde de nos modes de production et de consommation que pour mieux divertir l’immense attente de nos concitoyens et l’urgence écologique par quelques annonces à la marge du système productiviste. Ne rêvons pas, la croyance béate dans l’efficacité du marché, de la libre concurrence et du progrès technique fait partie de l’ADN de ce Gouvernement : la crise écologique n’est pour eux qu’une externalité négative que le marché se chargera de corriger.

Concernant la demande de justice sociale de nos concitoyens : rien n’a été véritablement annoncé et les grands mots ne constituent que de piètres remèdes en ce domaine. Pas sûr que la méthode Coué ne constitue une thérapie efficace, à même de répondre aux attentes des Français.
Après un mouvement social de grande ampleur inédit dans notre histoire récente contre l’injustice fiscale et salariale, l’assurance chômage est fragilisée et les retraites par répartition mises en cause par ce gouvernement. Où est la justice dans l’allongement de la durée de travail ? Le Premier Ministre est resté sourd également aux demandes des personnels hospitaliers alors que ceux-ci tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme dans tout le pays face à la pénurie de moyens.

En lieu et place de la justice fiscale il n’est question que de supprimer les impôts des Français sans penser un seul instant à favoriser un plus grand équilibre selon les facultés contributives en restaurant pour commencer l’impôt de solidarité sur la fortune et en réformant l’impôt sur le revenu.

Par ailleurs les services publics de proximité sont appelés à se renforcer mais avec toujours moins d’agents et de moyens… Tout cela n’est pas sérieux.            

Enfin la réforme constitutionnelle annoncée consacre d’emblée la réduction toujours plus importante du rôle du Parlement et de sa capacité à s’opposer à l’exécutif, comme nous le redoutions. Le déséquilibre entre législateur et exécutif risque de s’accroître davantage, mettant en péril la vie démocratique de notre pays. Et le nouvel acte de décentralisation proposé, aux contours encore flous, mais qui semble s’orienter vers l’exercice d’un droit à la différenciation entre territoires n’est pas pour rassurer les républicains attachés à l’égalité territoriale.

En fin de compte les illusions du “en même temps” se sont dissipés dans l’esprit des Français et le Gouvernement assume désormais ses positions droitières. Et si c’était cela le véritable sens de l’acte 2 du quinquennat ?

Au Parlement, dans nos collectivités et dans la rue nous répondrons avec détermination face aux attaques et à la politique injuste du Président Macron et de son Gouvernement.

 

De l’urgence sociale de la protection de l’enfance

Les agents du service de protection de l’enfance du Bas-Rhin se sont mis en grève au mois de mai.  Ils réclament plus de moyens pour faire face à la hausse du nombre de jeunes qu’ils doivent prendre en charge. En effet le service a vu une augmentation du nombre de mineurs qui leur sont confiés : 130 enfants de plus que l’an passé.

Les travailleurs sociaux du Bas-Rhin ne constituent pas une exception. Le 16 octobre 2018, les travailleurs sociaux de la protection de l’enfance du Nord se mobilisaient également pour dénoncer le manque de moyens, rendant leurs conditions de travail intenables.

La protection de l’enfance mérite des choix politiques ambitieux de la part du Gouvernement. Pourtant en février dernier Adrien Taquet, secrétaire d’État à la protection de l’enfance, indiquait à la presse que le gouvernement ne soutiendrait pas la proposition de loi visant à rendre obligatoire l’accompagnement des jeunes majeurs sortant de l’ASE (aide sociale à l’enfance) jusqu’à 21 ans. Elle avait pourtant été adoptée le 11 juillet 2018 en commission des affaires sociales. Cette décision montre clairement le choix politique fait par le Gouvernement en matière de protection de l’enfance : choix comptable du renoncement. 

Les travailleurs sociaux qui sont en première ligne eux n’en peuvent plus, au-delà de la fatigue, leur responsabilité est pointée du doigt dans des affaires qui ne sont pas de leur ressort. Par exemple lorsqu’un cas de maltraitance est surmédiatisé, ce sont bien souvent les services sociaux qui sont incriminés alors même que leur mission ne s’étend pas au-delà de la prévention / signalement.

L’absence d’un nombre suffisant de places en MECS (maison de l’enfance à caractère social), ni en familles d’accueil constituent l’autre aspect d’un problème à ce jour non traité : les enfants sont bien souvent laissés dans des situations de danger, et les travailleurs sociaux se sentent inefficaces. 

 Face à cette situation de détresse d’enfants en danger et la fatigue de travailleurs sociaux devenus spectateurs de leur impuissance, l’État continue de faire la sourde oreille. La Gauche République et Socialiste demande que d’avantage de moyens soient alloués à la protection de l’enfance, et qu’il soit désormais obligatoire aux juges d’être formés aux questions spécifiques liées à la protection de l’enfance, afin que les signalements des travailleurs sociaux soient d’avantage pris en considération. Sans quoi l’urgence sociale pourrait bien s’aggraver du côté des enfants, comme du côté des professionnels.

 

Le fléau des violences intra-familiales

 France Inter a récemment relayé une étude de l’Inspection générale des affaires sociales (1)  : en ressort un chiffre glaçant : 1 enfant meurt tous les 5 jours sous les coups de ses parents !

Avec les violences domestiques, ce sont en moyenne 72 enfants par an qui décèdent sous les coups de l’un ou de plusieurs parents. Face à cela, on se demande que fait la justice, que font les forces de l’ordre, que font les services sociaux et les associations ? On pourrait répondre qu’ils font « ce qu’ils peuvent ».

En effet, régulièrement, plusieurs services sociaux sont en grève, comme les travailleurs sociaux du Maine et Loire, mobilisés depuis 2 ans suite aux décisions comptables du président du conseil départemental qui les empêchent de mener à bien leur action. En effet l’insuffisance du nombre de travailleurs sociaux, le manque de places en établissement et la difficulté à repérer les maltraitances empêche une intervention rapide et efficace des services de protection de l’enfance.

Associée à la maltraitance infantile, souvent indissociable, la violence conjugale est également un véritable fléau. Ainsi, rappelons que selon Libération (2) qui tient le macabre décompte depuis depuis plusieurs années du nombre de femmes tuées par leur conjoint, il y aurait 62 femmes décédées depuis le 1er janvier dans le cadre de violences conjugales. 

L’intervention des services publics auprès des personnes victimes de violences intrafamiliales est considérable. En effet, ce sont à chaque fois les collectivités territoriales, les services de l’Éducation nationale, de la justice et de l’hôpital qui interviennent auprès de ces personnes

Il est absolument impératif de soutenir tous les services publics qui agissent pour la protection des femmes et des enfants maltraités et qui sont empêchés de mener à bien leur mission, asphyxiés par le manque de moyens humains et financiers.

La vie de nos enfants mérite qu’on lui accorde d’importants de moyens, c’est pourquoi la Gauche Républicaine et Socialiste salue le travail quotidien des agents des services publics et des associations auprès des personnes victimes de violence éducative, intrafamiliale et conjugale.  Néanmoins, nous nous alarmons du manque de moyens et attendons de l’Etat un véritable engagement en renforçant les services plutôt que de supprimer du personnel, et en allouant des budgets plus importants, permettant aux professionnels de travailler dans de bonnes conditions et de mettre des enfants en sécurité. Plus encore que notre modèle social, c’est la conception du rôle de l’Etat qui est ici en jeu, d’un Etat qui agit auprès de ses administrés pour leur protection et ne s’arrête pas à des logiques comptables en coupant systématiquement les budgets de la protections sociale.

(1)  https://www.franceinter.fr/societe/en-france-un-enfant-meurt-tous-les-cinq-jours-sous-les-coups-de-ses-parents

(2)  https://www.liberation.fr/apps/2017/06/220-femmes-tuees-conjointsignorees-societe/

 

 

Grève aux urgences, redisons-le : il y a longtemps qu’on a dépassé le supportable à l’hôpital public

La grève des personnels des services d’urgence est le symbole dramatique d’un hôpital public au bord du burn-out.

 

Sous l’effet conjugué d’une très forte augmentation de l’activité – les consultations aux urgences ont doublé en 15 ans – et des formidables contraintes budgétaires qui empêchent à la fois les embauches nécessaires et les investissements indispensables, les services d’urgence s’éloignent tous les jours un peu plus de conditions de travail dignes et sereines et de la qualité des soins qui fait – pour combien de temps encore ? – l’admiration de beaucoup pour le système de soins français

 

Le plan santé 2022 de la ministre ne pourra pas répondre aux problèmes posés ni assez vite ni assez fort tant qu’il se place dans un contexte d’austérité budgétaire dicté par la Commission Européenne et appliqué avec tant de zèle par les gouvernements successifs. 

 

Si la réponse aux justes revendications en matière d’embauches, de sécurité, de salaires et de maintien des possibilités d’hospitalisation à rebours des fermetures de lits mises en œuvre ne vient pas, nous allons décourager des générations de professionnels motivés. 

 

A travers leur bataille, les personnels des urgences défendent le meilleur de notre modèle social : égalité, humanité et qualité. 

 

Nous sommes à leurs côtés. Tous les français sont de leur côté et ce gouvernement ne pourra pas s’abriter derrière une empathie de façade. La Gauche Républicaine et Socialiste demande aux gouvernements de répondre dans un premier temps à l’urgence et à la détresse des personnels hospitaliers des urgences et d’ouvrir de vraies négociations en se donnant les moyens de répondre à la crise, non seulement des urgences mais de l’hôpital public.

 

Renault – Nissan Mitsubishi et maintenant Fiat Chrysler ? Attention danger !

Par le pôle entreprise de la Gauche Républicaine et Socialiste

En dépit de l’annonce de l’abandon par FCA (Fiat- Chrysler) du projet de fusion “entre égaux” avec Renault mercredi 5 juin, l’analyse des conséquences d’une telle fusion reste d’actualité, l’idée d’une fusion entre FCA et Renault n’était pas définitivement écartée.

Renault semble penser qu’une aventure avec Fiat Chrysler pourrait sauver son alliance avec Nissan Mitsubishi qui 20 ans après est dans l’impasse. Est-ce pour autant une raison pour se jeter dans les bras de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) ? 

Fiat n’est pas dans une situation confortable et risque de lourdes amendes pour n’avoir pas anticipé les contraintes européennes en termes de CO2.

L’initiative du projet de fusion revient à John Elkann (petit fils de Gianni Agnelli et président de FCA).  Depuis des années, son groupe doté d’une ingénierie aux moyens limités, sans projets d’avenir dans les motorisations électriques et la voiture autonome, trop concentré sur les marchés américain et européen, cherche désespérément à se marier.  Après avoir été écarté par PSA, Elkann tente de profiter de la situation troublée chez Renault depuis l’arrestation de Carlos Ghosn, en présentant une fusion dite “à 50/50”. Or la réussite des mariages entre égaux est rare, de surcroît alors que le probable futur Directeur Général va devoir céder son siège prochainement. Il n’est pas exclu que Renault puisse être englouti dans le nouvel ensemble.      

Si l’on voit bien l’intérêt que pourrait représenter cette opération pour le groupe italo-américain, pour Renault les inconvénients surpassent largement les avantages. Des proches du dossier pointent la naïveté du camp français qui pourrait bien être le dindon de la farce.

Le conseil d’administration et l’Etat français, qui détient 15 % du capital, ont donné leur feu vert pour poursuivre les négociations avec FCA. Mais des questions importantes se posent.

Bénéfices aléatoires pour Renault : 

La capitalisation de Renault est au plus bas depuis l’affaire Ghosn et les 43% que détient Renault dans Nissan sont valorisés quasiment à zéro. Donc en fusionnant avec Renault, FCA prendrait le contrôle du japonais pour presque rien. L’état autoriserait ainsi une véritable braderie. Certains vont jusqu’à parler d’un hold-up des italiens.

Quid de Nissan qui n’a été mis dans la confidence que tardivement ? En se lançant dans une opération complexe, aux bénéfices aléatoires, Renault complique encore une peu plus ses relations avec Nissan. In fine, se profile la perspective que le vrai patron soit le premier actionnaire du nouvel ensemble, c’est-à-dire John Elkann.

Quelles conséquences pour les parts de l’Etat ?

La part de l’Etat tomberait à 7,5 %. Il perdrait du même coup ses droits de vote double et sa minorité de blocage qui lui permet de bloquer une décision d’assemblée générale. Certes Bruno Lemaire a précisé qu’il entendait bien obtenir des garanties en termes de préservation des sites industriels français et des emplois mais nous savons ce qu’il en est de ce genre de promesses. Rappelons-nous les engagements de Général Electric lors du rachat d’Alstom, de créer 1000 emplois qui reviennent comme un boomerang puisque qu’au final ce seront 1000 emplois supprimés.

Il n’y a rien de bon à attendre d’un projet basé sur une économie d’échelle et une captation à bon compte d’un savoir-faire dont manque cruellement FCA qui entraînerait la chasse aux doublons, des suppressions d’effectifs et une perte de revenus pour la France. Les coopérations avec d’autres constructeurs doivent être privilégiées sur les prises de participation. Au lieu de brader son industrie l’Etat doit se doter d’une stratégie et soutenir l’investissement dans son industrie automobile qui a permis à Renault l’avance industrielle et en termes d’ingénierie dont elle fait preuve aujourd’hui et que d’autres nous envient. 

Aux dernières nouvelles le groupe Fiat Chrysler Automobiles laisse entendre que son offre de fusion serait à prendre ou à laisser ; de quoi faire capoter le projet. Ce ne sont pas les salariés qui s’en plaindront.

 

ALSTOM – GENERAL ELECTRIC : LE SCANDALE CONTINUE

Après l’annonce de la suppression 1 050 postes à Belfort, la Gauche Républicaine et Socialiste réagit.

Bastien Faudot nous détaille la collusion entre grands groupes, gouvernement et libéraux pour dépecer Alstom. Il est temps de dénoncer et de s’opposer à la destruction méthodique du patrimoine industriel français.

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Tribune parue dans Marianne : “General Electric : un désastre dont Macron est le nom”

Par Bastien Faudot et Emmanuel Maurel, animateurs nationaux de la GRS ; Jean-Luc Laurent et Marie-Noëlle Lienemann, coordinateurs nationaux de la GRS

“Selon quatre dirigeants fondateurs de “Gauche républicaine et socialiste” (GRS), le Président porte une lourde responsabilité dans la casse sociale et technologique en cours à Belfort. Il a désormais le devoir d’agir pour empêcher la poursuite du démantèlement.

L’ultime épisode du sinistre feuilleton « Alstom – General Electric » est désormais connu : en annonçant mardi 28 mai la suppression de 1050 emplois, pour l’essentiel dans l’entité Gaz de GE, la direction du groupe a confirmé ce que l’intersyndicale du site belfortain redoutait depuis des mois. C’est, pour l’un des principaux bassins industriels français, un séisme d’une ampleur sans précédent, car à ce millier d’emplois, s’ajoute en réalité 750 suppressions de postes qui ont déjà cours, en catimini, notamment dans la sous-traitance interne. Si l’on y ajoute l’ensemble des emplois induits*, c’est au bas mot, 7 à 8.000 familles qui subiront les effets de la restructuration de General Electric, qui signifie en fait une délocalisation massive de la production.

Ce carnage au plan social s’ajoute au gâchis technologique et industriel : la suppression d’activité va demain engendrer une perte de savoir-faire et de métiers pour lesquels la puissance publique a investi en formations, en infrastructures, en recherche. Ce sont des centaines et des centaines d’ingénieurs ou d’ouvriers qualifiés qui vont demain être privés d’emplois, qui vont devoir engager une reconversion, ou déménager pour tenter leur chance ailleurs. C’est une perte de richesse incalculable pour la communauté nationale.

L’affaire Alstom-General Electric vient de loin. Car le discours fataliste des libéraux ne doit pas dissimuler une réalité concrète : la désindustrialisation en France n’est pas une catastrophe naturelle. Elle est le produit de priorités politiques, de choix délibérés en haut lieu qui sont la cause première du désastre social que subissent ceux qui n’ont que leur travail pour vivre. De ce point de vue, le cas Alstom-General Electric est un cas d’école : l’abandon par l’Etat de notre fleuron Alstom a rendu possible la liquidation des emplois chez General Electric.

L’Etat, ici, a un nom : Emmanuel Macron. Car depuis le début de l’affaire, tous les fils mènent à l’actuel président de la République qui a agi avec persévérance… contre nos intérêts nationaux.

Printemps 2014 : le jeune secrétaire général adjoint de l’Elysée s’oppose d’une formule lapidaire à la proposition d’Arnaud Montebourg de nationaliser Alstom pour éviter de brader le groupe au géant américain qui a fait une offre : « On n’est quand même pas au Venezuela ! ». C’est la ligne Macron qui l’emporte à l’Elysée. Cette option satisfait en réalité tous les libéraux, jusqu’au maire LR de Belfort qui applaudit des deux mains.

Avant cela, à l’automne 2013, le même Emmanuel Macron commanditait un rapport secret au cabinet américain A.T. Kearney qui détaille le scénario du démantèlement du groupe français et recommande que Bouygues cède les parts qu’il détient dans Alstom à… General Electric. Devant la commission d’enquête parlementaire, M. Macron ose soutenir pourtant que l’Etat a été « mis devant le fait accompli » ! Dans ce dossier, Alstom et Bouygues ont le même banquier, la maison Rothschild, employeur d’Emmanuel Macron jusqu’en 2012.

4 novembre 2014 : arrivé entretemps à Bercy, Emmanuel Macron signe l’accord du gouvernement pour la cession au groupe américain. La logique du circuit court prévaut : celui qui fut le promoteur de l’opération a eu le privilège de la valider…

28 mai 2015 : le ministre de l’économie se rend à Belfort pour rencontrer les salariés d’Alstom Transport et leur déclare : « Votre activité a une importance stratégique pour la France et sera donc défendue ». Cette déclaration n’empêche pas le volte-face deux ans plus tard : fraichement élu président de la République, Emmanuel Macron soutient la vente du groupe français à l’Allemand Siemens en prétendant bâtir un « airbus du rail ». Mais la commission européenne met un terme à ce projet en février 2019 pour éviter une position monopolistique. L’arroseur arrosé.

Juin 2018 : General Electric, qui avait assorti l’acquisition d’Alstom énergie d’une promesse de création de 1000 emplois en France, annonce finalement que cet engagement ne sera pas honoré. Le gouvernement de M. Macron répond qu’il restera « vigilant » !

Printemps 2019 : Prétextant un effondrement du marché des turbines à gaz, le groupe américain décide d’une restructuration et programme les annonces pour le 30 avril, qu’il repoussera à deux reprises, sous la houlette du nouveau directeur général qui vient d’être nommé et qui n’est autre que l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron au ministère des finances, Hugh Bailey… Ultime arrogance, la suppression des 1050 emplois intervient tranquillement 48 heures après un scrutin européen décisif pour le parti du président.

Un tel scénario relève du thriller hollywoodien. Comment un chef d’Etat a pu couvrir, encourager, justifier, organiser un tel désastre ? A chaque étape, à chaque échelon des chaines de décision, Emmanuel Macron n’a pas seulement laissé faire, il a agi de façon délibérée en bradant des technologies décisives (et l’ensemble des brevets) pour notre indépendance nationale : les turbines Arabelle qui équipent nos centrales nucléaires, le propulseur du porte avion Charles de Gaulle ou encore les turbines de nos quatre sous-marins nucléaires sont désormais sous bannière américaine !

Aujourd’hui, le plan de licenciement dans la division Gas Power de GE est assorti de mensonges éhontés. D’une part, GE a enregistré en 2018 le plus grand nombre de commandes de turbines à gaz. D’autre part, la consommation de gaz dans le monde ne cesse d’augmenter. De surcroit, la complémentarité de ces turbines avec les énergies renouvelables est attestée. Enfin et surtout, les activités produites à Belfort ne sont pas, contrairement à la communication officielle du groupe, supprimées, mais relocalisées pour partie aux Etats-Unis et délocalisées en Inde, au Mexique et en Hongrie.

Dans cette affaire, les intérêts des salariés du site et ceux de la Nation se confondent.

Pour les salariés comme pour la Nation toute entière, le président de la République a aujourd’hui le devoir de mobiliser tous les moyens de l’Etat pour réparer les fautes qui procèdent de sa responsabilité personnelle.”

*L’Insee chiffre pour 1 emploi industriel : 1,5 emploi indirect et 3 emplois dans le reste de l’économie.

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