A quand la réquisition des cliniques privées ?

Dimanche 22 mars, le président de la fédération des cliniques privées de France, Lamine Gharbi, s’est étonné dans un entretien journalistique que le gouvernement ne réquisitionne pas les places disponibles dans les établissements de santé, prenant notamment pour exemple le cas de l’Est de la France d’où on évacue les malades par avion au lieu d’utiliser les capacités d’accueil disponibles dans les établissements du secteur privé.

Alors qu’aucune réaction de l’Etat n’était venue, c’est le président de l’AP-HP Martin Hirsch qui lançait par média interposé un appel criant à la réquisition sans vraiment oser prononcer le mot (de peur de froisser la susceptibilité de l’exécutif ?).

Les cliniques privées ont pourtant anticipé une telle réquisition, 4 000 lits supplémentaires ont été rendus disponibles. Faut-il donc que l’Etat sous le pilotage d’Emmanuel Macron soit aveugle et sourd ?

Ou alors y a-t-il au plus haut sommet de l’Etat une réticence à recourir à la réquisition… par la crainte que cela constitue un précédent qui pourrait plus tard inspirer une plus large demande sociale et politique de ce type de procédure, par exemple dans le secteur du logement…

Pour l’instant, seules les ARS ont parfois utilisé ces capacités, dans le Grand-Est et en Occitanie. Alors que nous avons cruellement besoin d’une planification sanitaire nationale et que l’hôpital public est au bord de la rupture, ne pas profiter d’une telle opportunité et en laisser l’initiatives aux seules ARS, sans coordination ni volontarisme assumé, est irresponsable.

La Gauche Républicaine et Socialiste appelle à ce que le gouvernement réponde prestement à la proposition des cliniques privées et à l’appel du président de l’AP-HP, et soulage l’hôpital public, ses soignants, et les malades, en réquisitionnant celles que les ARS n’ont pas encore mobilisées, sans qu’il n’y ait de facturation supplémentaire. La mobilisation générale contre l’épidémie, c’est aussi la capacité de l’Etat à être interventionniste, surtout quand le secteur privé en admet lui-même l’utilité et s’y prépare.

CORONAVIRUS : UN PLAN D’URGENCE s’impose immédiatement en France et en Europe CONTRE LA CRISE

 L’Union européenne prend à peine conscience de lampleur de la crise sanitaire, économique, financière et sociale déclenchée par le coronavirus, en bricolant dans la précipitation quelques milliards de redéploiements de crédits budgétaires.

la France se prépare mais nos concitoyens peinent à se projeter dans l’hypothèse d’une aggravation massive de la contamination. En la matière le principe de précaution doit absolument prévaloir.

Hormis lItalie, qui vient de prendre des mesures draconiennes (de confinement des populations, mais aussi, ça s’est moins remarqué, de déblocage de crédits dun montant de 25 milliards !), les Etats-membres bafouillent leur riposte sans véritable coordination.

Néanmoins, quelques idées forces émergent de la confusion générale et surtout apparaissent absolument urgentes soutien du système de santé, particulièrement hospitalier pour soigner tout le monde; développement des tests et bonne coordination avec les médecins de ville, protection réelle des personnels soignants et paramédicaux, soutien des entreprises et des salariés pour prévenir les faillites et les licenciements ; relance monétaire et budgétaire pour enrayer la récession.

Si Emmanuel Macron souhaite rétablir une confiance qui seffondre au rythme de la propagation du virus (2,5 fois plus de personnes contaminées tous les5 jours), il na plus le choix : ce soir il doit annoncer des décisions massives, globales qui embrassent tous les champs d’abord sanitaires mais aussi économiques et sociaux.

1- Soutien du système de santé et particulièrement hospitalier

Contrairement à la communication chauvine du Gouvernement qui dénigre depuis quelques jours la qualité du système de santé italien, ce dernier na pas à rougir par rapport au nôtre. Dans le classement par pays de la qualité des soins de lOMS, la France est certes première, mais lItalie estdeuxième. Il faut donc sans délais sinspirer, voire copier ce que nos grands frères transalpins ont fait : recrutement de milliers de personnels de santé, acquisition des matériels adéquats (notamment les respirateurs), ouvertures de lits de réanimation (la France nen possède que 5000, contre 20.000 en Allemagne).

D’un point de vue industriel, les entreprises pharmaceutiques doivent impérativement reprendre la fabrication locale, et non plus délocalisée en Chine, des principes actifs et de toutes les molécules utiles. Les fabricants dappareils médicaux doivent être mobilisés comme en économie de guerre (nous ne faisons ici que reprendre une expression deJacques Attali), mais à prix règlementés. Un programme immédiat de production dans l’hexagone des matériels médicaux ou de protection ainsi que de médicaments devrait être arrêté, dans les jours qui viennent, pour faire face aux besoins les plus tangibles et initier un mouvement qu’il faudra amplifier dans la durée de re localisations industrielles.

D’un point de vue budgétaire, il faut immédiatement, au regard d’un cas de force majeure déroger au cadre fixé par le Projet de Loi de Finances de la Sécurité Sociale et se soustraire à la limitation de l’ONDAM ( on ne peut s’empêcher de regretter de ne pas avoir été entendus lorsque dans le débat budgétaires nous alertions sur une remise à niveau de l’hôpital public qui était sous tension et ne pourrait faire face à de graves crises. l’arrogance de Mme Buzyn n’avait d’égal que son mépris pour les professionnels pourtant très inquiets de la situation). Dés à présent plusieurs mesures devraient être prises d’une part une augmentation générale des salaires dans la fonction publique hospitalière avec l’annonce d’une négociation ultérieure pour la revalorisation de certains métiers d’autre part l’annonce de recrutements immédiats pour faire face aux besoins. La revalorisation des salaires et des conditions de travail est un impératif pour pourvoir les postes existants ou à créer. Des crédits supplémentaires de fonctionnement sont aussi indispensables.

Les paroles sur le dévouement des soignants et personnels ne suffisent pas. Et en tout cas, nous avons déjà payé – et payons encore- très cher l’austérité dans le secteur de la santé. Il n’est pas imaginable qu’il y ait la moindre limite budgétaire qui puisse prévaloir aujourd’hui.

2- Soutien des entreprises et des salariés

La crise financière qui frappe actuellement les bourses du monde entier aura des conséquences sur la solvabilité des banques. Lesquelles resserreront leurs crédits, tant dinvestissement que de trésorerie, aux entreprises. Lesquelles sont au surplus menacées de faillite par l’arrêt de lactivité économique. Le Gouvernement doit non seulement mobiliser la Banque Publique dInvestissement pour apporter sa caution au maximum de PME, mais il doit aussi placer sous tutelle toutes les banques françaises afin que le soulagement de la charge financière des entreprises soit total. Dans certains cas, il faut envisager la pure et simple annulation d’impôts ou de cotisations, car certaines entreprises n’auront pas seulement des problèmes de trésorerie mais des capacités à résorber les pertes d’activités.

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S’il s’avère nécessaire de placer des salariés en chômage partiel ou technique (par exemple faute dapprovisionnement en composants chinois), la compensation de la perte de salaire doit être intégrale. Dans le même temps, il faut annuler la réforme de lassurance chômage, comme le demandent tous les syndicats de travailleurs. Enfin, il conviendrait de rétablir l’autorisation administrative de licenciement, de manière à empêcher les licenciements opportunistes ou boursiers infligés au prétexte du coronavirus. En tout cas il convient de réunir une conférence sociale tripartite les partenaires sociaux, état. De la même façon, il convient de prendre des mesures dans la fonction publique avec en autre l’abandon du jour de carence.

3- Relance monétaire et budgétaire

Certaines Banques centrales ont mis en œuvre des mesures de desserrement monétaire dès la semaine dernière. Ainsi la FED a baissé son taux directeur de 0,5 point. Mais il faut faire plus. Les Banques centrales doivent reprendre au plus vite leurs programmes de rachats de dettes souveraines, interrompus ou fortement atténués depuis un an et demi. Cela soulagera bien sûr les banques, mais leur mise sous tutelle permettra dorienter largent non plus vers la spéculation mais vers l’économie réelle.

Mais la reprise de ces programmes « d’assouplissement quantitatif » (ou, en bon français, de planche à billets), qui devra être étendue y compris à la Grèce (qui en est actuellement exclue), soulagera surtout les Etats. En annulant une partie de leur dette publique, ces rachats de titres offriront plus de marge de manœuvre aux Etats pour soutenir lactivité économique (ou plutôt son redémarrage après l’arrêt des mesures de confinement) et les divers dégrèvements sociaux et fiscaux accordés aux entreprises. On l’a vu, l’Italie a débloqué 25 milliards. Un programme similaire est en cours de finalisation au Royaume-Uni. Toute la zone euro doit faire de même.

Au delà, l’injection directe de financements par la BCE auprès des structures publiques comme les hôpitaux doit être envisagée afin d’éviter les lourdeurs et les pertes en ligne.

La règle d’or budgétaire ne sapplique plus, dans la mesure où nous faisons face aux « circonstances exceptionnelles » prévues par le TSCG, mais ce sont toutes les normes austéritaires inscrites dans les autres traités européens qui doivent être abrogées (3% de déficit, 60% de dette publique, « recommandations » de la Commission européenne, « semestre européen » etc). Il va sans dire que si lEurope ne se met pas daccord sur ces points, la France devra prendre seule les mesures adaptées à ses besoins (y compris en mobilisant la Banque de France, même en labsence daccord de la BCE).

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Le coronavirus agit comme un révélateur : révélateur de limpasse de laustérité, révélateur de celle de la mondialisation. En quelques jours, cette pandémie nous a appris que les besoins de lhumanité ne sauraient être contraints par la gestion comptable, ni par la rentabilité des délocalisations dans des pays lointains. Il montre le rôle majeur des services publics, des entreprises publiques qui doivent porter l’intérêt général donc en avoir les moyens. Ce qui suppose de rompre avec la logique libérale qui prévaut depuis trop longtemps. Il est urgent, et même vital pour la France et l’Europe, d’en finir avec laustérité et de sengager résolument et durablement sur la voie de la relocalisation de leur économie.

ADP , La privatisation ne décolle pas!

La pétition officielle demandant que les aéroports de Paris restent un monopole public a atteint plus d’un million deux cent mille signatures alors que le délai légal touche à sa fin. Même si nous sommes loin des quatre millions sept cent mille signatures nécessaires pour déclencher un référendum, objectif irréaliste, nous avons dépassé la barre symbolique du million de signataires. En 2018, pour répondre aux exigences démocratiques des gilets jaunes, Emmanuel Macron avait promis d’abaisser ce seuil de déclenchement à un million de signatures. Force est de constater qu’il n’a pas tenu promesse. Et pourtant, le gouvernement renonce temporairement à privatiser ADP.

Ne nous voilons cependant pas la face sur les raisons de cet abandon temporaire de la privatisation. La crise financière mondiale et l’effondrement des titres boursiers consécutifs à la panique des marchés concernant le coronavirus motive plus le gouvernement que la mobilisation historique de tous les partis de gauche et d’une union transpartisane mobilisant toutes les forces républicaines, des syndicats, du monde associatif, et de nombreux citoyens attachés au service public. En pleine pandémie mondiale, le gouvernement aurait pu prendre conscience de l’enjeu sécuritaire et sanitaire de la gestion de la plus grande frontière de la France. Las, c’est la perspective d’une mauvaise affaire financière qui a entraîné ce recul.

Toujours est-il que cette décision est une défaite amère pour le gouvernement et sa vision du monde. Confier au privé et aux marchés financiers la gestion d’un intérêt stratégique national est irresponsable, et cette crise financière liée au coronavirus l’illustre bien. La volatilité et la recherche constante de profit n’est pas le mode de gestion souhaitable d’une entreprise d’intérêt public comme ADP. Il est cependant à craindre qu’une fois la crise passée, le gouvernement choisira la privatisation. La loi PACTE l’aura permise, et elle pourra avoir lieu très rapidement. Il s’agira alors de nous mobiliser, et de montrer au gouvernement que la large mobilisation du référendum d’initiative partagée n’avait pas pour but d’entraîné un abandon temporaire de la privatisation, mais son abandon définitif

LE CORONAVIRUS ET LA BATAILLE CULTURELLE

Les places financières mondiales se sont effondrées en ce début mars. Une telle violence des baisses d’indices, de l’ordre de 20% en quelques séances, n’avait plus été observée depuis le krach de 2008. Plusieurs facteurs se sont conjugués pour aboutir à ce désastre : des anticipations de croissance moroses, l’arrêt de l’activité en Chine pour cause de coronavirus et un vif désaccord entre Saoudiens et Russes sur la production de pétrole.

Chronologiquement, c’est ce dernier facteur qui a précipité la chute. L’Arabie Saoudite était plutôt encline à réduire la production et soutenir ainsi les cours du baril. La Russie se disait pour sa part qu’un baril durablement sous les 40 dollars pourrait détruire l’industrie américaine du pétrole de schiste (dont le seuil de rentabilité se situe au-delà des 50 dollars). C’est le point de vue de cette dernière qui a finalement prévalu. Mais les cours du pétrole étaient déjà bas, reflétant la faiblesse de l’économie réelle, dès avant l’impact du coronavirus. La gestion de la maladie par la Chine n’a fait qu’aggraver une situation latente de surproduction – et donc de survalorisation des cours de bourse.

A présent, on ne peut que redouter les effets dévastateurs de la crise financière sur la sphère productive. Les banques vont essuyer des pertes colossales et réduire encore davantage l’accès des entreprises au crédit (investissements et surtout trésorerie). De l’autre côté, le coronavirus entraîne non seulement des ruptures d’approvisionnement mais aussi des reports voire des annulations pures et simples d’évènements, de transports, de voyages touristiques et professionnels, etc. Ce premier trimestre 2020 subit donc à la fois un choc d’offre et un choc de demande. Tout (en tout cas beaucoup) dépend maintenant de la vitesse de récupération de la Chine, atelier du monde.

Si l’Empire du Milieu se remet en marche d’ici quelques semaines, peut-être que l’économie repartira. Mais ça n’est qu’un « peut-être » car pour de très nombreuses entreprises et secteurs d’activité, « quelques semaines » veut dire une éternité. Faute de clients, de pièces détachées et de crédit, des milliers d’entreprises pourraient avoir entretemps déposé leur bilan.

Mis à part les mesures conjoncturelles que prendront les gouvernements pour atténuer ces chocs (inondation de liquidités sur les marchés, dégrèvements fiscaux et sociaux, voire même des relances budgétaires), la grande question que pose évidemment cette crise est celle de notre dépendance matérielle à la Chine. La consommation mondiale et notamment occidentale, s’appuie sur une production dont la chaîne de valeur remonte presque toujours là-bas. Hormis quelques niches de type armement ou centrales nucléaires, toute notre industrie contient du Made in China. Si la Chine s’effondre, nous ne pouvons plus produire de voitures, d’avions, d’appareils électroniques, de machines, de médicaments, ni même de vêtements ou de maisons.

C’est si vrai que l’effet le plus catalyseur, intellectuellement, du coronavirus a été de convertir des amoureux de la mondialisation heureuse comme Thierry Breton ou Bruno Le Maire aux vertus de la souveraineté économique. C’est à peine s’il faut se pincer, pour être sûrs de bien les entendre expliquer aujourd’hui le contraire de ce qu’ils nous infligeaient hier. Ils prononcent le mot « relocalisation ». Ils ne font plus des sauts de dix mètres sur leur chaise lorsqu’on leur suggère que le concept de « démondialisation » n’est pas si stupide, ni soviétique, ni vénézuélien que tous les idéologues néolibéraux nous l’enseignaient jusqu’il y a deux mois. On commence à se dire que passer des accords de libre-échange avec l’Australie pour lui acheter du bœuf ou la Nouvelle-Zélande pour lui acheter du lait, n’est pas forcément d’une rationalité économique évidente.

Même l’Union européenne bruisse de ces réflexions sacrilèges – lesquelles ne sont certes pas encore parvenues au cerveau du Commissaire au Commerce international (ce qui s’explique sans doute par la lenteur des influx nerveux chez les dinosaures). Même l’Allemagne (!!!!) convient que la règle d’or budgétaire est un peu trop rigide.

Nous assistons donc aux prémices d’une victoire culturelle. Les faits nous donnent raison. La tension extrême dans laquelle se déploient les flux économiques et financiers mondiaux est en train de se rompre, nous laissant momentanément à poil, et honteux – par exemple de devoir compter sur la Chine pour fournir l’Italie en appareils de réanimation médicale, ou Sanofi en principes actifs médicamenteux.

Tout cela, toutes ces innombrables choses qui nous permettent de vivre dans un confort à peine imaginable pour les humains d’il y a un siècle et demi, nous pouvons le produire nous-mêmes, chez nous. Sans supprimer la mondialisation, nous pouvons et nous devons rapatrier des industries et les compétences, les savoir-faire et les salaires qui vont avec. Le coronavirus vient de nous montrer que la démondialisation n’est pas qu’une question idéologique, ni même principalement sociale; c’est une question de survie.

Face à la violence, Tous aux urnes !

Alors que se préparaient et s’organisaient diverses manifestations pour la journée internationale du droit des femmes, issue de l’histoire des luttes féministes pour le droit de vote, le droit au travail et la fin des discriminations au travail, et qui cette année, s’inscrit dans un mouvement mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, l’état a répondu, par l’intermédiaire du préfet Lallement, d’une manière illustrant la constance et la détermination de l’idée que se fait ce gouvernement du dialogue social.

Le site d’investigations en ligne Mediapart a publié une longue enquête samedi dans la journée -quelques heures avant la manif féministe nocturne- avec pour objet les pratiques “illégales” de Didier Lallement. 

Dans des notes de septembre 2019 que le média a pu consulter ,de hauts responsables de la gendarmerie en charge du maintien de l’ordre à Paris jugent les pratiques prônées par le haut fonctionnaire invitant ses troupes à “impacter” les manifestants, “légalement douteuses et aux conséquences politiques potentiellement néfastes.”

Ces pratiques, en cours depuis le début des manifestations des gilets jaunes, ne sont pas à mettre sous le coup d’un éventuel dérapage. La constance et l’utilisation systématique (gilets jaunes, cortèges syndicaux, manifestations féministes,…) de la violence et de la répression sont à mettre en parallèle avec le traitement des oppositions politiques.

Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron et Édouard Philippe ont systématiquement et mécaniquement rejeté tout ce qui vient d’ailleurs. Sans entendre, sans écouter, sans analyser, sans tenter de comprendre. Un des derniers faits d’arme des pantins tristes de la majorité est ce refus d’allongement du congé parental de 5 à 12 jours pour la perte d’un enfant. La justification donnée par le gouvernement qui déclare par l’intermédiaire de la députée LREM Sereine Mauborgne : « quand on s’achète de la générosité à peu de frais sur le dos d’une entreprise, c’est quand même un peu facile”,avant la tentative de rattrapage du chef de l’État ,donne tout son sens à la politique menée.

Pendant l’examen du texte de loi sur la réforme des retraites, tout a été utilisé pour empêcher le débat au sein de l’assemblée nationale, des réductions de temps de parole, aux intimidations et insultes des députés LREM, jusqu’à cet ultime aveu de faiblesse qu’est l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la constitution.

En rapprochant les méthodes employées pour faire taire et réprimer l’opinion publique dans son usage populaire et légitime du droit de manifester, le refus d’écouter et le muselage systématique de la représentation nationale et la musique lancinante des éditorialistes aux ordres d’un pouvoir contesté par la quasi totalité du corps social de ce pays, on ne peut que constater la dérive autoritaire d’une petite classe de possédants.

L’organisation conjointe des forces de la rue et des forces politiques de gauche, sans ambiguïté ni complaisance vis a vis du pouvoir macronien, devient jour après jour la seule réponse possible pour obtenir une alternance et porter un grand projet alternatif pour notre nation.

A l’occasion de ces élections municipales, même si l’attente des électeurs est locale, nous devons porter un coup, ouvrir une brèche dans cette dangereuse mise en place de la pensée unique au profit du grand capital.

La gauche Républicaine et Socialiste appelle à voter et à soutenir les listes d’union de la gauche qui portent cet idéal et qui seront en mesure de rompre la dynamique funeste d’un faux match qui opposerait LREM et le RN, dont nous sortirons tous perdants.

La Gauche Républicaine et Socialiste se réjouit de l’asile donné à Asia Bibi.

La chrétienne
pakistanaise Asia Bibi, en exil au Canada depuis sa poursuite pour
blasphème au Pakistan, a demandé solennellement asile en France.
Condamnée à mort puis relaxée pour avoir bu dans un puits censé
être réservé aux musulmans, elle est désormais poursuivie par la
vindicte religieuse et a dû fuir son pays car elle n’y était plus
en sécurité. Cette poursuite est la preuve que le délit de
blasphème, motif fallacieux qui a conduit à sa condamnation, est
une ineptie sans fondement, que les fous de Dieu ne connaissent
aucune limite à l’imposition aux autres de leurs propres dogmes.

A l’heure où les
musulmans sont victimes de pogroms orchestrés par le pouvoir en
Inde, après le génocide religieux des chrétiens d’Orient et des
Yézidis en Syrie, alors que le Bhoutan met en place une théocratie
intransigeante avec les hindous et que les athées et les apostats
sont victimes de menaces, d’ostracisation et de mise à mort dans
de nombreux pays, la Gauche Républicaine et Socialiste rappelle que
le combat contre les persécutions religieuses et l’intolérance
est au cœur de ses préoccupations. Nous souhaitons que la France
soit la terre d’asile de ceux qui sont menacés, violentés,
harcelés en raison de leurs croyances ou de leur absence de
croyance. Nous nous réjouissons donc qu’Emmanuel Macron ait
accepté la demande d’asile de Madame Bibi, et doit maintenant tout
mettre en place pour qu’elle soit en sécurité dans notre société
sécularisée qui ne souffre aucun dogme religieux appliqué à tous.

LA GAUCHE RÉPUBLICAINE ET SOCIALISTE APPELLE A MANIFESTER DEMAIN MARDI 3 MARS CONTRE LA REFORME DES RETRAITES ET LA MANŒUVRE MÉPRISABLE DU 49.3

Le Premier Ministre Edouard Philippe a déclenché l’article 49.3 de la Constitution et brutalement interrompu les travaux des députés sur la réforme des retraites. Pour mémoire, le 49.3 n’a vocation à être utilisé que pour faire passer un texte en cas de défaillance de la majorité. Or sur la réforme des retraites, le Gouvernement n’avait aucun problème de majorité ! Le déclenchement du 49-3 n’est donc intervenu que pour arrêter le débat parlementaire juste avant qu’il aborde deux points essentiels : les modalités de calcul de la valeur du point et l’âge pivot.

La brutalité du Gouvernement, qu’elle soit institutionnelle ou physique à l’encontre des oppositions, est saisissante. Il pousse même le cynisme jusqu’à utiliser un Conseil des ministres, convoqué un samedi et supposément dédié au seul coronavirus, pour passer en force. Les institutions de la 5ème République et leur déséquilibre inné des pouvoirs entre l’Exécutif et le Législatif, sont ainsi poussées à leur paroxysme. L’opposition est muselée, l’opinion majoritaire bafouée.

En réaction à cette manœuvre méprisable, un préavis de grève nationale et des appels à manifester mardi ont été publiés. La Gauche Républicaine et Socialiste se joint à ces appels et sera présente demain pour défendre nos retraites par répartition. S’il revient à présent au Sénat d’examiner le projet de loi, la seule issue politique à la hauteur de cette crise devrait être le referendum. D’ici là, il est plus que jamais nécessaire de sanctionner la République En Marche aux élections municipales ; et de s’atteler sérieusement et résolument à la construction d’une alternative crédible au néolibéralisme autoritaire d’Emmanuel Macron.

Réforme des retraites : pas de pitié pour les cheminots, courbettes pour le clergé

Le Président de la République et sa majorité n’en finissent de vanter le prétendu universalisme de leur réforme des retraites. On savait déjà que ce terme était dévoyé en raison des inégalités profondes qui vont être amplifiées par cette réforme. La trahison de l’universalisme a atteint une nouvelle sphère, celle de la laïcité.

La « mise à plat » des régimes spéciaux de retraites aurait pu être l’occasion de mettre fin à un régime spécial particulièrement insupportable dans une République laïque, celui du clergé d’Alsace-Moselle. Las, le gouvernement a choisi de prolonger l’exception concordataire et de continuer de financer spécialement et séparément les retraites des ministres du culte de trois religions dans trois départements.

De quelle universalité peut se targuer le gouvernement lorsque qu’il prépare la baisse des pensions de tous, sauf d’un clergé injustement rémunéré par l’impôt ?

La Gauche Républicaine et Socialiste rappelle son souhait que les entorses cléricales du Concordat en Alsace-Moselle soient dénoncées, et regrette que le gouvernement ne profite pas de la réforme des retraites pour mettre fin au régime spécial des clergés. La République est censée ne reconnaître ni subventionner aucun culte. Dans la baisse générale des pensions programmée par le gouvernement, il est troublant de constater que l’exception concordataire contraire au principe de laïcité soit préservée. Nous souhaitons que, le plus tôt possible, les ministres du cultes des religions concordataires d’Alsace-Moselle ne soient plus fonctionnaires, et que dès maintenant ils intègrent le régime de retraite des ministres du culte appliqué dans le reste de la République.

Cependant, cette mesure doit se faire dans une remise à plat laïque totale du Concordat. En l’état, c’est l’ensemble de cette réforme des retraites qui doit être retiré, préalable à tout dialogue sur une réforme juste et sociale.

les propos de Nicole Belloubet sont une atteinte grave contre la laïcité

Mme Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, a déclaré ce matin que l’insulte à la religion constituait « évidemment » une atteinte à la liberté de conscience. Ces propos extrêmement graves sont indignes de la fonction de ministre de la justice de notre République laïque.

La liberté de conscience n’est en aucun cas menacée par des attaques contre les dogmes, croyances, clergés et religions. Ce qui peut être une entrave à la liberté de conscience est l’insulte systématique contre les pratiquants d’une religion, ce dont précisément ne s’était pas rendue coupable la jeune fille menacée de mort pour avoir critiqué vertement l’Islam.

En tenant ces propos, que ce soit par logique électoraliste, par calcul politique anti laïque, ou par ignorance, la ministre porte atteinte à la liberté d’expression. Ce faisant, elle opère un renversement odieux faisant passer la lycéenne pour la coupable et ses harceleurs pour les victimes. Elle en vient même à rétablir publiquement la notion de délit de blasphème, l’insulte contre un concept, la religion, devenant aussi grave à ses yeux que les menaces réelles contre un individu.

La liberté de conscience, c’est aussi la liberté de ne pas croire et de critiquer les croyances, quelles qu’elles soient et quel que soit le ton employé.

La Gauche Républicaine et Socialiste demande solennellement à la Garde des Sceaux de corriger publiquement ses propos, sans quoi le Premier Ministre devra être amené à prendre les décisions qui s’imposent.

Nous réitérons notre attachement sans faille à la liberté absolue de conscience, donc à la liberté de critiquer et de railler les religions, les cultes et les dogmes.

RETRAITES : D’AUTRES CHOIX SONT POSSIBLES !

La retraite est un enjeu de société crucial.

Alors que le gouvernement passe en force en prétendant établir un « dialogue », la population française reste majoritairement opposée à ce projet et réaffirme son attachement à un véritable droit solidaire à la retraite. Point d’orgue de ce jeu de dupes : le « retrait » temporaire de l’âge pivot qui aboutit au même allongement de la durée du travail mais permet au gouvernement de communiquer, par le flou, sur une prétendue concession.

Pourtant, d’autres choix sont possibles. Des choix qui consolident notre système de retraite par répartition dans le respect de l’ambition originelle de la Sécurité sociale. De nouvelles orientations qui assurent le droit au temps libre en répondant aux enjeux de la transition écologique, de l’emploi, et de la réduction des inégalités.

Malgré nos différences, nous avons décidé de travailler ensemble pour proposer une autre voie. Ensemble, nous proposons de mettre sur la table le cadre d’une réforme progressiste des retraites.

Les grandes orientations que nous esquissons en commun peuvent contribuer à amplifier le débat sur les solutions et l’alternative : l’heure est désormais à l’instauration de nouvelles garanties collectives pour assurer le droit à la retraite pour toutes et tous.

Notre travail commun nous a conduit à proposer 6 piliers pour des nouveaux droits et 6 pistes de financement

Retrouvez l’ensemble des propositions dans le document en téléchargement

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.